PARS VITE, VA LOIN, REVIENS TARD :
Un nombre non négligeable de personnes pense que tout ce qui s’en est suivi est dû à la NAU. À vrai dire, même si tous les investigateurs de fond pensent que le gouvernement Dambé est parfaitement innocent sur le sujet, il subsiste encore des doutes.
Toujours est-il que le 10 mai 2029, alors que les États-Unis se proclamaient victimes de la NAU et qu’ils annonçaient à la Terre entière qu’ils étaient « menacés », quelque chose d’horrible est arrivé. À Washington, lors de l’éloge funèbre prononcé par le président des États-Unis, Ryan McArthur, en l’honneur des soldats du commando disparus sur le territoire de la NAU, une bombe a explosé. Il s’agissait d’une bombe bactériologique dont l’explosion a propagé un virus inconnu, mortel, et aux effets extrêmement rapides, que les commentateurs ont nommé quelques jours plus tard, et à tort, la « peste rouge ».
La peste rouge : Sous ce nom terrifiant se cache un virus aux effets plus terrifiants encore. Si la peste se propage par les animaux, notamment les puces, la peste rouge est un virus se propageant par la salive, la sueur et le sang. Parmi ses symptômes, on trouve des bubons gorgés de sang apparaissant sur tout le corps (d’où le nom donné par les médias), un suintement du sang par les pores de la peau, une fièvre très élevée, une perte des facultés cognitives et un pourrissement des chairs, notamment celles composant les organes vitaux. Ces symptômes apparaissent seulement quelques heures après que la victime a été contaminée, et entraînent la mort en quelques jours. Une chose est à souligner, seuls les humains sont touchés par la peste rouge. Aucune espèce animale n’en subit les effets.
Lorsque la bombe a explosé et que la peste s’est répandue dans Washington et ses environs, les symptômes se sont déclarés en quelques heures seulement, touchant des centaines de milliers de personnes. Dans les rues, des gens pris d’hystérie brûlaient leurs proches contaminés, la population de la capitale devenait folle et les forces de l’ordre peinaient à retenir les mouvements de panique. Selon les rapports, près de deux millions de personnes, dont le président, sont morts à Washington et dans les 100 kilomètres entourant la ville en seulement une journée. Par chance, le gouvernement a rapidement réagi et a mobilisé la Garde nationale ainsi que de nombreuses agences fédérales et gouvernementales telles que le FBI ou le CDC (Central for Disease Control and prevention). Les deux États entourant Washington, le Maryland et la Virginie, ont été mis en quarantaine et les hommes de la Garde nationale abattaient sans scrupule les forcenés qui tentaient de la percer. Par chance, certaines personnes mieux préparées, ou peut-être au courant de cet événement, ont réussi à se calfeutrer chez elles et à empêcher le virus de les atteindre. Des fusillades violentes ont éclaté entre des gens en sécurité chez eux et des victimes de la peste complètement désespérées, au bord de la folie même. Certains, grâce à leur débrouillardise, leur résistance ou leur opiniâtreté, ont quand même réussi à survivre et sont devenus des héros pour le peuple américain.
Bref, en quelques jours de malheur et de douleur, la peste rouge avait changé la face des États-Unis. Le gouvernement, sans président, a dû organiser des élections à la va-vite. C’est le diplomate républicain Ethan Henry qui a été élu pour assurer l’intérim. Chicago, où étaient regroupés les agents du CDC et le reste du gouvernement, est devenue la nouvelle capitale des États-Unis. Seuls, abîmés, touchés dans leurs valeurs comme dans leur orgueil, les États-Unis ont décidé d’adopter une politique isolationniste. En deux années seulement, ils ont coupé les communications avec les États extérieurs, ont démissionné de l’ONU, dont le siège avait été déplacé à cause de la pandémie, ont retiré leurs troupes des divers théâtres d’opérations dans lesquels ils étaient engagés, allant parfois jusqu’à abandonner leurs bases militaires, ont annulé leurs accords commerciaux, sauf avec la Chine et une poignée d’autres pays qui sont restés des partenaires commerciaux neutres, et ont interdit, sous peine de mort, le passage non autorisé de leurs frontières. Reclus du reste du monde, le pays a tenté de lutter seul contre la peste rouge qui continuait de se répandre peu à peu. Au grand étonnement de la communauté internationale, ils ont tenté de réduire l’épidémie en vitrifiant, par l’intermédiaire d’une bombe propre, l’ancienne capitale des États-Unis. Comme lors des épidémies de peste médiévales, des lois insensées ont été éditées pour contenir le virus, et dans les rues des villes touchées, des centaines de cadavres étaient empilés et brûlés sur ordre du gouvernement.
En 2031, dans un rayon de 600 kilomètres autour du lieu de l’explosion, de New York à la Caroline du Nord, du New Jersey à l’Ohio, la peste rouge avait fait plus de 55 millions de victimes et continuait de se répandre. À partir de cette année, très peu d’informations sur la situation des États-Unis ont filtré en dehors de ses frontières.
On sait toutefois que la peste a disparu aussi subitement qu’elle était apparue au début de l’année 2032, laissant la population traumatisée, le gouvernement exsangue et tout le territoire en proie à un début de guerre civile. Les savants, les médecins du monde entier suivent encore des recherches sur la peste rouge sans en comprendre sa nature ou sa provenance. Nul doute que le secret est bien caché quelque part au fin fond des États-Unis... ou des territoires de la NAU.
_________________ Le pouvoir, donnez moi le pouvoir !!!
Dernière édition par valdrym le Mer Sep 27, 2017 3:00 pm, édité 1 fois.
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