Elle était tendue, Arius le sentait, les paroles d'apaisement qu'il prononçait n'avaient eu aucun effet sur elle. La situation était inédite pour tous les deux. Un peu gênés, ils se cherchaient mais la communication n'était pas le fort d'Arius, ses tentatives d'approche se soldaient par des échecs... Avec toute la douceur dont il pouvait faire preuve, Arius utilisa une éponge d'eau chaude pour la mettre à l'aise. Contre toute attente ça fonctionnait. - "Est ce mieux comme cela ?" Une petite voix cristalline lui répondit - "Oui seigneur Arius" - "Appelle moi simplement Arius" - "Oui seigneur" Après un moment - "C'est très embarrassant seigneur" Il suspendit ses gestes - "Mais... ce n'est pas désagréable" Il passa une serviette de bain afin de la sécher convenablement. Il recula de quelques pas et l'admira. Elle était splendide. - "Tu es magnifique" - "C'est très aimable à vous de le dire seigneur Arius" - "Appelle-moi Arius, simplement Arius", il contempla la plus belle armure qu'il ait jamais vu. *
La nouvelle se répandit comme une trainée de poudre dans le camp. Les forces sous l'autorité du commandant Delatus étaient dorénavant rattachées à la ville ! Les hommes étaient soulagés, ils n'étaient plus des mercenaires mais des citoyens de la ville et cela faisait une différence. Progressivement, ils se sont attachés à la cité et à ses habitants. Les jeunes prêtresses y étaient sans doute pour beaucoup mais il n'y avait pas que cela. La plupart des hommes ont fondé une famille ou liés des amitiés forgées par les épreuves. Ils ne se considéraient plus comme des mercenaires depuis bien longtemps. Ce soir-là la bière coula, du moins autant que les réserves le permettaient. - Buvons à la santé du commandant ! - Au commandant, reprirent en coeur les soldats. - Hé les gars, le Général viendra demain ! Moi, j'vous le dit ! - Et comment le sais tu ? - J'ai mes sources. Demain, il viendra ! Et en effet, le lendemain, Arius rendit visite aux soldats. Quand il avait le temps, il donnait des cours d'escrime et de stratégie militaire. Comme il ne prenait qu'un nombre limité d'élèves des concours entre les soldats virent le jour. Ce ne fut pas toujours ainsi, au début bien peu se présentèrent aux leçons. Les soldats étaient bien trop impressionnés et intimidés par l'élu. Mais avec le temps les rangs grossirent. A son arrivée, les soldats saluèrent l'élu par son grade militaire mais la plupart du temps c'était simplement "Arius" ! *
Deux personnes agées, s'accrochée l'une à l'autre, se tenaient obstinément devant leur maison. Ils étaient encore tout retournés. La femme avait les larmes aux yeux, l'homme était vouté et triste comme les pierres. - "Nous devons y aller" leur rappela un homme derrière eux, "Nous avons encore beaucoup à faire" - "C'est notre maison !" dit doucement le vieil homme - "Désolé mais les ordres viennent du seigneur-général, tout le monde doit évacuer ce quartier" - "Pourquoi le seigneur général veut elle nous chasser de chez nous ? Nous n'avons déjà plus rien !" Une voix rauque leur répondit : - "Ser Arius appui cette décision" - "Faites ce qu'on vous commande !" Rorn le noir venait de parler, son ascendance orc ne laissait aucun doute, ses manières non plus. Le couple se mis en route avec un dernier regard sur leur maison - "Tout de meme, nous n'avons rien fait de mal". *
En ces lieux, le ciel est toujours bleu et le soleil toujours resplendissant. Les paysages respirent l'ordre et l'harmonie, tout est parfait. Le seigneur contempla son domaine, le front soucieux et le regard lointain, il méditait. Beaucoup de choses s'étaient passées. Une douce voix cristalline le sorti de ses pensées - "Vous m'avez fait mander mon doux père ?" - "Niniel, ma fille bien aimé" Le ton du seigneur des lieux était grave et solennel. - "J'ai pris une décision importante. Ta présence est requise sur Golarion". Sans lui laisser le temps de répondre, il fit un geste ample du bras, une brume blanche apparu et laissa progressivement place à une scène ou 2 hommes d'armes s'entretenaient. Niniel était impatiente, impatiente de se rendre enfin utile et de découvrir le monde si étrange de Golarion. On lui en a tellement raconté. Elle était ravie, son père décidait enfin de lui faire confiance ! Elle se pencha sur la scène et après un moment, enthousiaste, ajouta : - "Vais-je aider le beau jeune homme à l'allure si altière ? Est-ce un roi ? Non, ce n'est pas un roi c'est un adorateur de l'Héritière je le sens d'ici ! Oh mon doux père, c'est une joie pour moi de venir en aide à ce défenseur des justes et nobles causes !" Niniel ne cacha pas son plaisir, elle était aux anges. - "Non ma fille bien aimée. Celui qui a besoin de notre aide s'appelle Arius" L'enthousiasme de Niniel tomba rapidement, son nez se retroussa - "Lui ? Mais il tient d'avantage du troll !" fit elle boudeuse - "Tu es orgueilleuse ma fille bien aimée, cela ne te sied guère." Il laissa s'installé un long silence - "Tu pars maintenant." - "Mais ! Je n'ai pas eu le temps de me préparer et de faire mes adieux !" protesta t elle doucement Progressivement l'image de la fille adorée du seigneur disparaissait - "Ainsi en ai-je décidé"
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