LEGENDES D'AUTRES MONDES

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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Mer Jan 02, 2019 8:29 am 
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Church of Holy Cross Hell’s Kitchen Dimanche 12h00

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Dunclan ConnorHarvey WinstonDame ChoRayMonseigneur QuintanaTony WeiElowen Kelly

Lorsque les cloches de l’église tintèrent les 12 coups de midi, la file des paroissiens qui ont assistés à l’office de 11h sort par les grandes portes. Chose rare, l’église a eu le privilège d’un sermon du Cardinal Quintana lui-même en ce jour de deuil pour les habitants du quartier. Un autre office doit se dérouler à 16h et on parle même d’une veillée.
Ce mouvement de foule hebdomadaire est l’occasion idéal pour l’arrivée discrète d’une dizaine de personnes.

13h15, un hummer noir démarre en trombe et part en plein cœur de la ville à tombeau ouvert. Ash et Z reconnaisse Connor au volant, a l’arrière se tient Harvey Winston. Une autre personne à la chevelure rousse se tient à ses côtés. La tête posée sur son épaule.

Au premier étage se situe la grande salle de réunion, son aménagement est similaire à celle de toute salle de réunion qu’on pourrait trouver dans les plus grands cabinets d’avocat de New York. La grande table rectangulaire peut accueillir 12 personnes dans des conditions de confort renforcées. Chaque siège fait face à une tablette intégrée dans la table même. Ce bijoux de technologie est issue d’un don fait par M. Sivorski, un informaticien issue du quartier et qui maintenant travaille à la Silicon Valley dans sa propre entreprise. Les murs de la salle sont parsemés d'alcôves au sein desquels se tiennent des oeuvres d’art, essentiellement de la période gréco romaine. La salle est bien entendu complètement insonorisée.
Les participants à la réunion sont arrivés les uns après les autres comme cela était organisé.
Au fur et à mesure de leur arrivé les invités se délaissent de tous les appareils électroniques en leur possession, comme il est d’usage pour ce genre de rencontre.

Connor arrivent avec Harvey dans la salle de réunion.
Je remarque l’absence de gardes, cet histoire de terrain neutre ils ont vraiment l’air d’y croire. C’est la première fois que je peux y participer avec le boss. Habituellement ces réunions étaient couvertes par Alcide et le Boss. Maintenant que l’ancêtre n’est plus là, j’ai encore grimpé d’une marche. Prends ça dans ta gueule Ash. Je l’aimais bien le vieux mais bon il était temps qu’il meure, je n’aurais pas aimé devoir faire le sale boulot. Peut-être que je devrais envoyer une corbeille de remerciement aux Asiats.
Niveau sécurité c’est pire que ce à quoi je m’attendais. Pas un seul putain de gardes. Enfin si ils veulent faire ça en amateur grand bien leur fasse. Pour ma part j’ai couvert nos arrières. Jax et Ringo sont près à tout défoncer à mon signal. Le Boss ne serait pas d’accord avec ça, mais ce qu’il ne sait pas, ne peut pas lui faire de mal. C’est mon rôle de Sergent d’Arme de la Meute de veiller à sa sécurité.
En tous les cas, ils ont les moyens les curés, c’est clairement pas ma came, mais ça doit valoir son pesant de billets. Putain la came, comment on va expliquer aux Russes. Un problème à la fois dirait Alcide.
Bon qui est présent
Au Nord en face de l’entrée se tient le Cardinal dans son fauteuil, lui ce n’est pas une menace, par contre le mec à sa droite en imperméable ne me revient carrément pas. Il me rappelle quelqu’un… Et l’enfoiré à l’air prêt à faire WWIII, il s’est ramené avec un putain d’arsenal d’après mon flair, poudre à canon, huiles d’entretiens d’armes, C4, kevlar etc… Putain je le remet, c’est Ray le frère de cet enculé de Z.
Tiens ils sont marrant ces deux là. Ils se croient dans une redif de Dowtown Abey ? Fringué grande classe, avec pleins de frous frous et de boutons dorés… Ils se ressemblent étrangement, on dirait des jumeaux, mais non pas tout à fait, il y en a un qui sent plus le mec… enfin le mec c’est vite dit. C’est quoi leurs noms à eux ? Comte et Comtesse Von Sterling, mouais mais je distingue une autre odeur aussi sous cet insupportable parfum… Des Mages ! Je hais les Mages ! Toujours à utiliser des méthodes bizarres, aucun d’eux ne tiendrait 30 secondes sur un ring. Bon à garder à l’oeil quand même.
Tiens en face se tient le petit WEI. Il est marrant lui, depuis la raclée qu’il a mis à Zach je l’apprécie. Mais bon je ne suis pas Zach. Tu es peut être bon mais je suis meilleur.
Et à côté il a ramené Bruce Lee ou son cousin… Lui il est vraiment trop raide pour son bien.
Bon bah si c’est ça les invités je n’aurais pas dû m’en faire autant.
Tiens il reste encore deux places, dans cette salle. Nous ne sommes donc pas les derniers.
Et voilà que démarre le tour de présentations, non mais attend ils prennent de leurs nouvelles, c’est qu’ils se connaissent bien tous on dirait. Merde, ils ont même un mot gentil pour Alcide.
Tiens la porte s’ouvre de nouveau, ouh là, lui c’est du lourd, il doit faire ses 300 livres au minimum. Et il a mis son plus beau costume noire, taillé sur mesure ou presque les coutures sont à la souffrance. Ah ok c’est bal masqué et on en m’a pas prévenu, il porte un masque de lutteur ou presque. Ah non c’est un foulard, on dirait de la soie rouge. Tiens l’atmosphère vient de changer aussi, on dirait que la tension dans la salle vient de monter de plusieurs crans. Même le Boss est tendu, je le sens prêt à bondir. Et derrière le catcheur se tient une… femme. Merci pour la menace chef, vous m’avez joué un tour c’est ça ?
— Rend moi ma femme Salope !! Rugit Harvey avant de bondir en direction de l’entrée.
Mais il est stoppé par le vieil asiatique. Mec fallait pas te mettre sur le chemin du boss, tu vas déguster. Okk tu es un rapide, mais tu vas prendre cher. Le patron est remonté comme je l’ai rarement vu.
— M. Winston, je vous demande de vous calmer. Vous avez accepté cette rencontre en terrain neutre. Il faut vous y conformer. Autrement je serais contraint de m’en mêler.
Les paroles sont prononcés d’une voix calme et assurée. Oncle Zang se tient entre Harvey et le garde du corps de Dame CHO. Sa posture est détendue et il a les mains croisées dans le dos. Mec, tu vas te faire broyer, tant pis pour toi.
— Zang, tu ne m’as pas tout dit, tu as osé inviter cette trainée ici. Tu sais ce qu’elle a fait et tu penses que je ne vais pas solder les comptes ? Même pour toi Zang, c’est trop optimiste.
— Harvey, je vous demande de vous rasseoir. Vous savez que Mme CHO a tout autant le droit que vous d’être ici. Le Cardinal Quitana s’exprime d’une voix ferme, on sent toute la force de cette personne.
— Maintenant chacun se rassoit pour que nous puissions commencer cette réunion. La trêve a été acceptée et tout le monde va s’y conformer, continue le Cardinal.

Nos regards se croisent et je constate que le Boss ne souhaite pas qu’on y aille tout de suite. Ok, c’est toi le chef…
Donc la réunion reprend son cours et chacun prend des nouvelles des uns et des autres et de leur famille etc…
Puis les vraies discussions s’enclenchent. Alors attends, les nobliaux disent que le métro existe depuis des siècles, depuis la création de la ville… mouais avec les mages on peut s’attendre à tout, mais quand même à l’époque, il n’y avait que des calèches donc tu repasseras avec ton métro. Attends, ils se sont fait doubler, bien fait pour vous bande de lopettes. Un conclave rival… c’est quoi un conclave ?
Dame CHO parle de la perte de son lieutenant et des attaques qu’elle subit, des démons meurent dans la ville. Elle parle de séditieux ?! Putain mais vous pouvez pas parler normalement ?? Ah des traîtres, ça je comprends, logique chez des démons. Le Dragon Céleste qu’ils se font appeler, une belle bande de bâtards visiblement.
Le Boss lance négligemment un pavé dans la marre ou plutôt une main griffue sur la table.
— Désolé Cho, ton lieutenant s’est égaré sur mon territoire, tu comprends rien de personnel. Si tu veux je dois en avoir encore quelques morceaux. Je te prépare un doggy bag ?
Le Cardinal parle d’un indépendant qui aurait fui l’Europe, visiblement il est hors de contrôle et possède de nombreuses ressources. Et il écume les villes d’amérique du Nord pour éradiquer les monstres. Enfin quand on parle de monstres, on n’a qu'à voir ce qu’a fait l’humanité, deux guerres mondiales quand même.
Au final tout le monde est gentil si je comprends bien l’histoire ?
Tiens ils décident que la trêve va durer 72h, et qu’une équipe va se former.
Tony représentera la faction des asiatiques, Ash le clan et Z l’Organisation. Personne pour représenter les mages ? Bon a priori ça convient à tout le monde.
Eh voilà Mme Kelly, vraiment une chouette fille. Et en plus elle ramène le chariot de boissons et de petits fours.
Elle a vraiment l’air fatiguée, peut-être un peu malade aussi, son teint est vraiment pâle et elle est en sueur. Ouh là mais faut dormir Mme Kelly, mais c’est vrai qu’elle a passé la nuit à aider tout le monde. Ouais vraiment une chouette fille.
Tiens c’est quoi ce parfum, non ce n’est pas un parfum c’est plutôt … une odeur… mais c’est quoi ce truc.
Merde !!
— Aconit !! Ne touchez à rien.
Je m’élance, j’attrape le chariot que je repousses dans le couloir et je fermes les portes. Un bruit de gaz qui se répand à l’extérieur de la pièce. Vite boucher le pas de la porte avec la teinture murale.
— Ouvrez les fenêtres ! Ou on est tous mort.
Ray se précipite à la fenêtre, rien à faire elle est scellée. Il sort de sous son trench coat ses deux mini uzis avec silencieux et la vitre vole en éclat sous les tirs à bout portant. Puis il est projeté en arrière.
— Snipers ! Tout le monde au sol.
Harvey retourne la table et tout le monde s’installe derrière, le bois est épais, mais c’est comme si elle ne pesait rien entre les mains du Boss.
Les deux mages incantent et une brise renouvelle l’air.
Puis soudain le silence revient.
— Oh mon Dieu non ! Pas ma mère, non pas ça !! le hurlement de terreur provient du petit Wei, il est à genoux près de sa mère, qui est inconsciente au sol.

Message de Tony pour Ash et Z.
Tout est ok. Je gère.
Pas de soucis avec Dame S.
Rdv lundi vers 12h si vous êtes Ok ?
Pas joignable avant.


Mindtown North Dimanche 23h30
Cela fait maintenant 30mn que Tony et Caty ont entamé leur ronde dans le quartier. On ne peut pas dire que l’ambiance soit à la joie, que ce soit pour notre couple de patrouilleurs où les habitants de la ville. Les New Yorkais subissent de pleins fouets de nombreux incidents et tout semble se concentrer sur Manhattan. La rupture de gaz de Times Square est le dernier évènement en date.
Caty s’est fait une joie de reprendre le travail et surtout de retrouver Tony. Mais depuis la prise de service il semble préoccupé, est ce que cela a un rapport avec leur précédente discussion de l’hôpital. C’est vrai que Tony s’est engagé à lui en dire plus sur le monstre dans les cellules. Cela ne doit pas être facile pour lui.
Allez c’est l’heure d’une pause. Et puis il faut se montrer aux habitués.
- Tony, on se prend un café ?
- Avec plaisir Cat, cela me fera du bien.
Tony repense aux événements des derniers jours. Il y en a trop et tout s’enchaine trop vite depuis ce pacte. Il reste silencieux, vérifiant son portable à plusieurs reprises. Mais non aucun message d’Oncle Zang, ni d’Harvey Winston.
Qu’y a t’il ? Je te sens inquiet. Tu sais, tu peux compter sur moi, ces quelques jours de repos forcés m’ont fait le plus grand bien.
Tout va bien, ne t’inquiète pas… enfin non tout ne va pas bien… mais c’est compliqué.
C’est marrant comment ce mot, revient facilement dans ta bouche ces derniers jours. Alors que tu m’avais habitué à relativiser beaucoup plus de choses. Il est passé où le Tony sans peur et sans reproche, celui qui prend toujours du bon côté?
La taquinerie arrache un maigre sourire à Tony. Mais elle ne semble pas suffisante pour le tirer de ses pensées.
La patrouille se poursuit ainsi une partie de la nuit.
Le Sergent Highway a été clair: “Servir et Protéger, il faut marquer le terrain et rassurer la population. Mais avant tout on se protège".
Puis vers 1h00 Tony craque, il s'écarte de Caty et appelle Harvey puis Zang. Aucune réponses.
Caty s'approche doucement et pose délicatement sa main contre l'épaule de Tony, elle remarque les yeux embués de larmes de son coéquipier et ami. Elle ne prononce pas un mot. Tony lâche quelques mots, la gorge étranglée par l'émotion.
- C'est ma mère, elle est...On a eu un problème aujourd'hui et ... enfin elle ne va pas bien.

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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Jeu Jan 03, 2019 1:34 am 
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Ashley WinstonZack BarronsZ

Dans les rues de Hell’s Kitchen, à l’approche de midi
Le trio arriva au pas de course sur la 42ème rue. Ils aperçurent la façade de briques rouges flanquées de ses deux tours à quelques dizaines de mètres devant. Il sifflement derrière eux les arrêta. Ashley et Zack avait reconnu le style de Jax. Celui-ci faisait mine de boire un café à l’intérieur du Starbucks non loin de l’église. La vitrine de la boutique lui offrait une vue dégagée sur l’édifice. Jax toisa Z de haut en bas mais ne fit aucune remarque sur sa présence. Après tout, si la fille du Boss traînait avec lui, c’était pas son rôle d’y trouver à redire. Son job, c’était de couvrir les arrières de Conor et Harvey qui étaient entrés dans ce bâtiment depuis peu. Ashley expliqua à voix basse pour ne pas être entendue des autres clients qu’il fallait s’attendre à du grabuge de la part de Dame Cho. Jax expliqua qu’elle était déjà à l’intérieur et que Ringo était planqué de l’autre côté de la rue, prêt à agir lui aussi si besoin.
— Rejoins-le et restez sur vos garde, lui ordonna Ashley.
— On y voit rien d’ici avec la circulation et ces putains de piétons ! râla Zack.
— Tiens-toi tranquille, soupira Ashley, le regard fixé sur le perron de l’église.
— J’vous préviens, continua le barman, je ne vous tiens pas la chandelle !
— La ferme ! s’agaça la jeune femme.
Les minutes défilèrent, le temps s’amollit à l’intérieur du Starbucks. Zack en était à son deuxième café lorsqu’une vitre explosa sur la façade de l’église, au premier étage. Personne ne réagit autour d’eux, chacun étant absorbé par un écran de téléphone ou d'ordinateur.
— C’est quoi ce bordel ? demanda le barman en se précipitant dans la rue.
Ash et Z sortirent à sa suite et se précipitèrent vers les marches qui menaient à l’intérieur de l’église. Le privé s’arrêta sur le perron et observa les alentours. Les moteurs des voitures, les discussions des passants, le gamin qui pleurait à deux blocs de là, le chien qui aboyait au loin, les bruits de la ville lui agressaient les tympans. Parmi tout ce boucan, il discerna pourtant le plop d’un tir de fusil. Sniper silencieux, pensa-t-il.
— Les toits ! Au moins un sniper !
— Je m’en charge, lança Zack en traversant à nouveau la rue.
Il se mit à grimper les étages d’un échafaudage qui encombrait l’immeuble voisin du Starbucks. Vive les ravalements de façade ! pensa-t-il.
Z attrapa Ashley par le bras :
— Faut pas qu’on reste là !
Il l’attira jusqu’à la double porte qui accueillaient habituellement les fidèles. Verrouillée. Le privé l’entraîna jusqu’au coin du bâtiment tandis qu’Ashley se débattait :
— Mon père est là-dedans !
— Et il ne voudrait pas que tu prennes une balle pour lui ici ! Viens !
Un crissement de pneu retentit dans la rue. Ashley se précipita à l’angle du mur qui les abritait et reconnut le hummer noir de son père. Connor était au volant, à l’arrière se tenait Harvey ainsi qu’une femme à la chevelure rousse qui avait la tête posée sur son épaule.
Zack leur fit un signe depuis l’immeuble d’en face. La menace était écartée. Z et Ashley échangèrent un regard perplexe. Elle tenta d’appeler son père, mais bascula immédiatement sur messagerie.
Il lui fallut patienter quelques heures avant qu’il ne lui envoie un message pour la rassurer.
Je vais bien. Fais gaffe à toi, toutes les factions sont visées.
Après le message reçu de Tony qui restait injoignable lui aussi, elle se sentait complètement perdue.
— Alors, tu t’es décidé ? demanda-t-elle soudain à Z. Tu viens chez moi ou pas ?


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Dame Cho

Quelque part sous Chinatown, lundi 23h00
Dame Cho fulminait dans son boudoir. On s’attaquait à elle, qui osait ? Depuis le temps qu’elle travaillait dur pour étendre son influence et son pouvoir ! Il fallait que ça arrive maintenant, alors qu’elle était si près du but…
Un serviteur lui annonça l’arrivée de son visiteur. Elle se recomposa un visage impassible. Les émotions ne seyaient pas à son teint.
L’homme qui entra retira sa capuche et fit une courbette ridicule devant la Tête de Dragon. Dame Cho ne laissa rien paraître de son agacement et hocha légèrement la tête pour le saluer :
— Baël, si j’en crois les chaînes d’information, le rituel s’est déroulé comme prévu hier.
Comme les autres mages à son service, elle l’appelait par le pseudonyme qu’il s’était choisi, pourtant, l’homme qui se tenait devant elle n’avait rien d’un roi de l’Enfer. Elle avait encore besoin de lui, pour un temps, ensuite, elle se ferait un plaisir de se baigner dans son sang.
— Oui, oui. Vous avez raison, t… tout s’est déroulé co… comme prévu.
L’homme bégayait et avait le regard fuyant alors qu’elle s’attendait à le voir se vanter.
— Quand avez-vous prévu le rituel suivant ? demanda-t-elle en le fixant de ses petits yeux vifs.
Baël se frottait les mains nerveusement. Malgré ses pouvoirs, il savait qu’il allait devoir annoncer une mauvaise nouvelle à un démon qui n’aurait aucun mal à le réduire en charpie :
— Eh bien… j’ai le regret de vous informer que Cali a disparu. Nous avions rendez-vous cet après-midi même pour organiser la suite des événements et… elle n’est jamais venue.
Cali, aka Veronika Lang, haut placée à la MTA, se remémora dame Cho.
— Trouvez la ou remplacez la, le rituel doit se poursuivre et vite.
— S… sans Cali, nous ne pouvons rien faire, j… je suis désolé, c'est elle qui a la formule.
Dame Cho fit un signe à peine décelable et un colosse au visage rouge sortit de l’ombre. Il s’empara du mage par le col et le souleva de terre, à moitié étranglé.
Dame Cho lui jeta un regard menaçant alors que sa voix restait parfaitement calme :
— Vous allez la retrouver et vite. Si le rituel ne peut s’accomplir à temps, je vous tiendrai pour responsable.
Un autre signe et le colosse jeta le mage dehors. Lorsqu’il eut fermé la porte, dame Cho ordonna :
— Retrouve la. On ne peut compter que sur nous-même à partir de maintenant. Et garde un œil sur les quatre autres. Qu'il ne leur prenne pas l'envie de disparaître à eux-aussi.
Est-ce que cette petite pimbêche ambitieuse avait décidé de la trahir ? Si c’était le cas, elle allait le regretter.




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Ashley WinstonZ

Hell’s Kitchen, appartement de Ashley, dimanche après-midi
À peine la porte franchie, Z se pencha sur Ashley pour l’embrasser avec avidité tout en la débarrassant de sa veste. Elle recula contre le mur sous la fougue des baisers. Z laissa glisser ses mains le long des hanches de la jeune femme, la plaqua contre lui avant de la saisir sous les fesses et la soulever du sol. Elle s'accrocha à son cou et entoura son bassin de ses jambes.
Ashley dût faire un effort pour ne pas se laisser emporter par la vague de désir qui embrasait ses reins :
— Zane, souffla-t-elle haletante. Attends…
Il s’écarta et la reposa, le regard perdu :
— Tu ne veux pas ? demanda-t-il le souffle court.
— Si, mais pas comme ça.
Le sexe bestial pour oublier tout le reste l’espace d’un moment, le sexe où chacun se sert de l’autre pour son propre plaisir, c’était son fonctionnement habituel. Ce n’est pas ce qu’elle voulait avec lui.
— Viens.
Elle lui prit la main et l’emmena dans sa chambre. Aucun de ses amants n’avait jamais mis les pieds dans cette pièce, ni même dans son appartement. C’était sa tanière, sa bulle et pour la première fois, elle était prête à laisser quelqu’un d’autre y pénétrer.
Le lit occupait le mur de droite, en face, une large fenêtre sous laquelle s’entassaient des étagères chargées de livres, de boîtiers de blu-ray et de CD. Ashley observait Zane qui s’avançait dans la pièce d’un pas lent. Ses yeux parcouraient la multitude de dessins qui recouvraient entièrement le mur de gauche, au dessus de la coiffeuse.
— C’est toi qui a dessiné tout ça ? demanda-t-il surpris.
Lorsqu’il se retourna enfin vers Ashley, elle avait laissé tomber ses vêtements à ses pieds. Il oublia les dessins lorsqu'elle tira doucement sur son T-shirt. Il s’en débarrassa d’un geste. Les mains de la jeune femme s’attaquèrent ensuite à sa ceinture de cuir et à son jean. Z contracta ses abdominaux à l’effleurement de ses doigts délicats. Il avait envie d’elle, là, tout de suite, mais il avait compris qu’elle souhaitait autre chose. Il contrôla tant bien que mal ses ardeurs. Était-ce le loup qui naissait en lui ou simplement son désir refoulé depuis si longtemps qui le mettait dans cet état ? Il n’était plus sûr de rien.
Ashley tendit les lèvres vers lui. Il se pencha pour l’embrasser et s’autorisa à laisser ses mains parcourir la peau nue offerte à ses caresses. Elle était si douce et son parfum l’enivrait. Ses gestes s’enhardissaient à nouveau, c’est le moment que choisit Ashley pour l’attirer sur le lit. Au dernier moment, elle pivota de façon à chevaucher Zane. Elle caressa chacune des cicatrices qui témoignaient du passé violent de son compagnon. Son doigt parcourut celle encore rouge laissée par l’opération du cœur. Z remarqua alors que le flanc gauche d’Ashley présentait un dégradé de couleurs mauve, bleu, vert et jaune. Il passa délicatement sa main sur la zone. Les côtes fêlées par Conor ne la faisaient déjà presque plus souffrir.
Le privé s’abandonna aux caresses de la louve qui explorait son corps de ses lèvres et de ses mains. Son regard était ardent, attentif aux réactions de son amant. Après quelques minutes, il en eut assez d’être passif. Il voulait partager ce moment et donner autant qu’il recevait. Il posa une main entre les omoplates de la jeune femme et d’un mouvement du bassin la fit basculer sur le dos. À défaut de cicatrices, la peau d’Ashley était ornée de plusieurs tatouages. Un jour, il faudrait qu’il lui demande leurs significations, mais pas cette nuit. Cette nuit, les mots échangés le seraient dans un souffle. Ils n’avaient pas besoin de parler. Leurs regards étaient accrochés l’un à l’autre. Chaque soupir, chaque gémissement de l’autre donnait la voie à suivre pour atteindre l’extase. Ce fut Ashley qui bascula la première. Malgré ses nombreux amants, c'était la première fois qu'elle était vraiment elle-même dans l'intimité. Elle ferma les yeux et, dans un léger gémissement, s'abandonna aux vagues de plaisir qui avaient atteint leur paroxysme. Les mouvements soudainement désynchronisés de son bassin indiquèrent à Zane qu'Ashley avait atteint l'orgasme. Il oublia ses démons et tout ce qui le faisait souffrir. Il était à sa place dans les bras de cette femme et ne voulait plus les quitter. Il l'embrassa avec tendresse et jouit quelques instants après.
Ashley remarqua que pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, toute mélancolie avait quitté le regard de Zane, mais pour combien de temps ?


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 Sujet du message: Re: L'histoire
MessagePosté: Ven Jan 04, 2019 12:43 am 
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Ashley WinstonZ

Hell’s Kitchen, appartement de Ashley, dimanche après-midi
Ash avait posé sa tête sur le torse de Z. Elle entendit les battements de son cœur, réguliers, réconfortants. Une main allait et venait sur le ventre du privé. Z quant à lui, il massait doucement la nuque de la jeune femme.
L’homme rompît le silence :
— Je ne te savais pas aussi douce et attentionnée… et… généreuse, dit-il posant un baiser sur la tête de son amante.
Ashley releva la tête et lui sourit :
— Moi non plus.
Elle reprit sa position et caressa du doigt la cicatrice de l’opération :
— Ça te fait mal ?
— Ça chatouille, répondit le privé en se tordant légèrement, un sourire aux lèvres.
La jeune femme redevint sérieuse. Elle s’assit et fit face à son compagnon :
— Qui a essayé de te tuer dans ce cimetière ?
Z se perdit un instant dans les courbes de la jeune femme, mince mais athlétique.
— Je crois savoir qui c’est Ash, le privé s’arrêta un instant comme perdu dans ses pensées, ça remonte loin, ça remonte à l’époque où j’étais Marshall. Tu sais, quand j’ai dit que j’avais déjà pris la vie de quelqu’un…
Pris par l’émotion, le privé fit une pause :
— On recherchait une jeune fille qui avait disparu depuis 48 heures, je m’en souviens comme si c’était hier… On avait de fortes présomptions sur un type, mais aucune preuve directe. On a tout essayé mais l’horloge tournait. Et puis, on a décidé de faire pression sur un gars qui connaissait notre homme. Bref, on l’a forcé à coopérer, mais tu vois, sa vie à lui n’avait aucune importance pour nous, ok ? C’était une ordure de première ! Et puis ça a foiré, ça a foiré méchamment… Notre suspect l’a appris et s’est vengé… il a tué l’indic, sa femme et ses deux enfants… bong sang, des enfants, Ash… C’est comme si j’avais moi même appuyé sur cette foutue détente ! Depuis ce jour, je me suis juré de ne plus risquer la vie d’autrui, plus la moindre fois… La mienne mise à part.
Ashley caressa doucement le visage de Zane, cherchant à le faire revenir dans le présent. Une fois qu’elle eut son attention, elle dit d’une voix douce :
— Tu n’as tué personne, Zane. C’est votre suspect qui est responsable de la mort de ces innocents, pas toi.
— J’ai été négligent Ash, et j’en porte la responsabilité.
— Je comprends, mais ça ne fait pas de toi un meurtrier pour autant.
Z détourna son visage.
— Le type qui m’a poignardé, Ash, c’était le frère de notre indic, il est venu se venger de ce que ça famille a subi. Qui pourrait l’en blâmer ? J’en aurais peut être fait autant… Pas toi ? Si tu savais que le salopard qui a fait périr ton père et ta mère par exemple était à ta portée ?
— Je ne sais pas… J’ai cette fureur constante en moi, mais je lutte contre elle. J’essaie de trouver un équilibre entre mes deux natures, si je puis dire. Je ne suis pas mon père, j’espère que tu le sais.
Le détective hocha la tête et l’attira tout contre lui :
— Bien sûr que je le sais. En revanche, ce que je n’explique pas, c’est comment Dick Stensland a fait pour m’atteindre ? L’enquête était minutieuse et aucune information n’a filtré. Je mettrais ma main à couper que quelqu’un l’a fait venir jusqu’ici pour qu’il exerce sa vengeance…
— Tu as combien d’ennemis au juste ? Est-ce que cette Veronika en fait partie ? Elle n’avait pas l’air enchantée de te voir débarquer l’autre jour…
— Justement, je me suis toujours attaché à me faire le moins d’ennemis possible de manière à pouvoir “jouer” franc jeu avec tout le monde. En ce qui concerne Veronika, il y a un passif entre nous, mais je ne pensais pas qu’elle irait jusque-là ! Il y a un an à peu près, j’ai fait capoter une acquisition importante pour elle et ses amis.
— Il faut qu’on lui parle. Je suis sûre que c’était elle à Time Square, le jour où...
Ashley hésita à prononcer son nom.
— … le jour où Amber est morte.
— Tu as peut-être raison, dit-il la voix lourde, il y a un faisceau de coïncidences qui pointe en sa direction.
Le téléphone de Z s’alluma soudain, monseigneur Quintana.
— Bonjour Zane, vous êtes au courant de ce qui s'est passé ?
— On m'a mis au parfum.
— Ray était là, il a pris une balle.
Z se redressa inquiet :
— Comment va-t-il ? demanda précipitamment le privé.
— Il va bien, tranquillisez-vous Zane. C’est un homme avec beaucoup de ressources, mais nous avons été attaqués.
— La mère de Tony va bien ?
— Je ne sais pas Zane, elle est partie avec Harvey.
Après une courte pause, il reprit :
— Vous avez été désigné pour nous représenter, Zane.
— Ildefonso, je ne peux pas… je ne peux plus !
— Et pourquoi donc vous ne pouvez plus ?
— Je ne suis plus… je ne suis plus des vôtres, Ildefonso !
Après un moment de silence :
— Votre guérison n'est pas naturelle, est-ce cela ?
— C'est exact.
Après un nouveau silence :
— Je vois, est-ce la louve ?
Zane ne répondit pas.
— Écoutez Zane, vous ne pouvez pas nous lâcher maintenant ! Vous êtes notre meilleur enquêteur, ne nous faites pas ça !
— Appelez Morgan, il est bon.
— Morgan est bon, oui, mais vous êtes déjà au cœur de cette affaire et vous êtes le meilleur qu’on ait ! Quelqu'un essaie de nous abattre et de semer le chaos dans la ville. Je vous en conjure ! Au nom de tout ce qu'il y a de plus sacré. Ne nous tournez pas le dos, pas maintenant !
Le ton du cardinal était particulièrement poignant.
Après un moment de réflexion, Z soupira :
— C'est d'accord, je vais voir ce que je peux faire.
— Je vous remercie Zane, que Dieu vous bénisse.
Z regarda Ash, comme désolé :
— Je ne sais pas dire non...
— Tu travailles pour le révérend ?
— C’est un cardinal, la reprit Z, il m’a beaucoup aidé lorsque… lorsque Jason a disparu. Je lui rends parfois service.
— Je vois.
Ashley garda le silence quelques instants, jusqu’à ce que Z la secoue d’un léger mouvement de l’épaule :
— Désolée, je me demandais si les disparitions de Suzie et de ma mère avait un lien. Ma mère menait une enquête sur les démons pour ce Storm… Suzie est montée dans ce métro… ceux que tu as filmé dans ce hangar n’avait rien de démons… Tony a parlé aussi de disparitions de filles, dont sa cousine. Je ne sais plus quoi penser ni quoi faire.
Z prit le visage de Ash dans ses mains :
— Nous allons retrouver tout le monde, Ash, ne doutes pas de cela. Nous allons procéder par étapes. Le plus logique pour le moment c’est de retrouver Veronika. Storm est un chasseur, ses cibles sont les démons d’après ce que j’ai compris. Le métro est la clé, trop de choses étranges s’y déroulent…
— Tu sais où elle vit ? On pourrait aller la voir maintenant ?
— Il faut que je me renseigne avant.
Ashley parut déçue.
— Je n’aime pas rester impuissante, soupira-t-elle.
— J’ai déjà des idées sur la façon de procéder, répliqua-t-il, le truc c’est qu’il y a tellement de choses à faire…
Z changea brusquement de sujet :
— Et ton père comment va-t-il prendre la chose ? Je veux dire pour moi… pour nous…
— Il va falloir que je lui parle rapidement. Zack est au courant pour nous, il sait aussi ce que je t’ai fait. Je lui ai demandé de se taire, mais je ne veux pas prendre le risque qu’il l’apprenne par quelqu’un d’autre que moi. À mon avis, il ne sera pas ravi pour nous et risque de très mal prendre le fait que je t’ai mordu…

Le silence s’installa entre les deux amoureux, lorsque Z décida de le rompre :
— Ash ? fît-il en se mordant la lèvre inférieure. Crois-tu qu’il te reste encore un peu de douceur et de tendresse en réserve ?
Le désir monta en Z, et de là où fût Ash, elle le vit aussi. Elle se pencha vers lui et l’embrassa tendrement :
— Comme ça par exemple ?


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RayAyleen Taylor

East Village, appartement de Ayleen, 16h
Ayleen elle était lovée contre l'épaule de Ray. Il s'était mis torse nu, prétextant avoir chaud.
— Pourquoi tu as un bleu là ? On dirait un coup ? s’inquiéta-t-elle.
Un sniper m’a tiré dessus, calibre 12, pas plus tard que ce midi !
— J’étais sous le capot d’un truck à réparer une durit, un pote a laissé glisser une massette...
— Et cette cicatrice ? demanda ayleen, en parcourant les pectoraux de Ray du bout des doigts.
Les stries étaient fines, mais nettes.
Un démon assassin à failli me couper en deux avec ses griffes. Los Angeles, c’était chaud.
— On chassait le puma dans les Rocheuses, la bête m'est tombée dessus avant que je ne l'aperçoive.
— Vraiment ? fit-elle, impressionnée.
— Et là ? s'enquit-elle en effleurant un petit trou sur son avant bras.
Ça ? C'est mon ex qui m'a tiré dessus ! Une vraie peau de vache !
— Un éclat d'explosif qui a transpercé mon bras. De part en part.
— Tu travailles dans quoi au juste ? Tu es un espion ou un truc du genre ?
— Ça te plairait de sortir avec un espion ? la taquina-t-il.
— Ça serait excitant…
— Hé non ! Tu n’as devant toi un simple cascadeur du Montana ! Mais ça ne paye pas des masses, alors je complète. Mon petit nom c’est Stuntman R, fît-il en souriant.
— Stuntman R, hein ? fît-elle en rapprochant ses lèvres de celles du cascadeur.
— Oui m’dame, souffla-t-il avant qu’elles ne se touchent.
Ray se fit alors plus entreprenant à mesure que son désir montait. Sa main caressait la cuisse de sa partenaire tout en l’embrassant et remonta doucement jusqu'à l’aine.
Il sentit Ayleen se raidir.
La tuile pensa-t-il immédiatement.
Il s'arrêta et retira sa main.
— Pas de cascades aujourd'hui, c'est ça ?
— Désolé Ray, dit-elle réellement navrée, je ne me sens pas prête pour...
La méga tuile !
— Comme tu voudras, lui répondit le chasseur de monstres, non sans cacher sa déception.
Il s'écarta de la jeune femme. Ray avait besoin de ce contact, de cette chaleur, surtout après les derniers événements. Son frère s'était mystérieusement relevé de son lit de mort et lui-même s'était pris une balle, du gros calibre, dans l’après midi. Il fallait qu'il expulse le stresse, l’adrénaline, cette énergie d'une manière ou d'une autre. Il se leva et se rhabilla.
— Où vas-tu ? demanda-t-elle surprise par le départ précipité du chasseur.
— Il faut que je vois mon frère, répondit-il simplement.
— Tu reviens après ? Mon service n'est que dans quatre heures.
— Ça risque de prendre du temps, ne m'attends pas.
— Je vois…
C’était à son tour d’être déçue. Si le chasseur eût remarqué la déception de la jeune femme, il n’en fît rien paraître et sortit de l'appartement. Une fois dehors, il appela son frère.

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 Sujet du message: Re: L'histoire
MessagePosté: Sam Jan 05, 2019 12:54 am 
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Mindtown North, lundi 3h

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Caty SpenceTony Wei


L’appel du Sergent Highway retentit sur les radios de Caty et Tony.
— Les rookies, un appel de Virgil, le physio du Pacha. Ils ont un problème avec un agitateur devant l’entrée.
En arrivant devant le Pacha, la boîte électro qui fait toujours fureur, Caty et Tony découvre un attroupement devant l’entrée. Le club occupe plusieurs étages d’un des grattes ciels de la ville. Il est principalement fréquenté par une clientèle huppé et sélect.
Une voix harangue la foule:
— Certains disent que c’était un ange brûlant de lumière le long de voies aussi hautes que le Paradis, avant que les orgueilleux ne le fassent chuter sous la terre. Soyez témoin ! Une brèche s’est ouverte. Il brûle toujours consumé par la vengeance et s’enfonce dans les entrailles de la Terre ? Il est proche de son but et vous, petites créatures ignorantes vous fermez les yeux.
L’homme qui harangue ainsi la foule est de grande taille, il porte des vêtements usés et sales. Son visage est mangé par une barbe hirsute. Son visage et ses mains sont sales elles aussi, ce qui est renforcé par une forte odeur rance.
Le regard de l’homme est illuminé et il fait de grand gestes pour ponctuer son discours.
Un homme jeune, habillé du dernier chic, la barbe de trois jours bien entretenue regarde fixement les agents de police Spence et Wei.
— C’est maintenant que vous arrivez ? Cela fait 20mn qu’il est arrivé et il fait fuir la clientèle. Donc maintenant faut le faire partir.
Caty s’approche de l’homme, et celui-ci semble la reconnaître.
— Virgil, on va s’en occuper, merci de nous avoir appelé. Mais tu sais, la rue est à tout le monde.
— Je sais Cat, mais c’est pas bon pour le business. J’ai déjà deux baleines qui ont fait demi-tour. Ils ont été au Marquee, c’est sur Twitter Cat. Fais quelque chose où le boss va envoyer les gros bras.
Tony s’étonne de la familiarité de Caty et de Virgil. Les gestes et le langage démontre une certaine intimité. Un pincement au cœur, Tony se détourne de la conversation et se dirige vers le prédicateur.
— Monsieur, je souhaiterais vous parler. Vous pouvez arrêter et me parler s’il vous plaît monsieur. Il est tard et vous devriez rentrer chez vous pour dormir.
L’homme se retourne vers Tony et son visage change du tout au tout, il pousse un cri de frayeur et recule de plusieurs pas en pointant du doigt l’agent de police.
— Fils du Diable, tu es le héraut de Satan, émissaire des Enfers. La Marque est sur toi et l’Ombre des Flammes pavent ton chemin. Ne m'approche pas créature de Belzébuth, ma Foi est mon Bouclier.
Tony tente de s’approcher en levant calmement les mains pour apaiser le prédicateur.
— Monsieur, il faut vous calmer maintenant. Est ce que vous allez bien ?
L’homme continue de reculer et se rapproche dangereusement de la route derrière lui.
— Monsieur, arrêtez vous. Faites attention derrière vous.
— Je vois clair dans tes mensonges créature du Malin. Tu cherches à me tromper mais les saints enseignements me protègent de tes tours.
La circulation malgré l’heure tardive est toujours très soutenue et un camion arrive à vive allure.
Tony décide de passer à l’action et il s’approche rapidement du prédicateur, il l’attrape par la manche de son manteau et le tire en avant. Le camion passe à vive allure, usant de l’avertisseur sonore de façon intempestive et ponctuant son passage de quelques jurons purement new yorkais.
L’homme trébuche et titube en avant sur le trottoir, il repousse violemment en arrière l’agent de police. De son dos, il sort une méchante lame rouillée, la première attaque est maladroite ainsi que les suivantes, mais l’homme agite son arme avec forces gestes et s’écrie:
— Que la Lame d’Excalibur te Purifies Démon ! Craint le courroux du Juste !
Puis l’homme se cambre brutalement en arrière, avant de tomber à genoux et de s’étendre au sol. Derrière lui se tient l’agent Caty Spence, le taser à la main avec les câbles qui la relie aux électrodes fichées dans le dos du prédicateur.
— Tony, il va falloir que tu fasses quelques chose pour te protéger.
— C’est sûr Caty. Tu es mon ange gardien.
Tony s’écarte du taxi jaune sur lequel il s’était appuyé pour esquiver la dernière attaque.
— Vrigil, ton problème est réglé, le saint homme a gagné une nuit en cellule et une visite chez le psy.
—Merci Caty, tiens prends ces cartes. entrée gratuite pour toi et ton collègue.

En ouvrant la porte pour son client, le chauffeur de taxi remarque une trace noire sur la porte de son taxi. Il tente de la nettoyer mais s’aperçoit que la tâche est une brûlure qui a la forme d’une main griffue.

Lieu froid et humide, lundi 7h00

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Penny Winston


La pièce est faite de pierres brutes, les parois sont humides et il y fait froid. Des chaînes sont fixées dans le mur et reliées à plusieurs personnes au niveau de la cheville gauche.
Des jeunes femmes sont enfermées dans ce lieu, ainsi qu'une femme plus âgée habillé d’un tailleur. On entend des gémissements et des pleurs provenir de la plupart des femmes.
Une lourde porte de bois s’ouvre, une lumière aveuglante éclaire la pièce et passe de visage en visage. La plupart des femmes sont terrifiées et se reculent contre le mur, en espérant échapper au faisceau lumineux. Seule la femme plus âgée fait front et se met debout.
Bien mal lui en pris, un coup de bâton en plein ventre la plie en deux. Un autre coup cingle son dos, puis ses jambes.
— Arrêtez ! Vous allez la tuer s’écrie une jeune femme qui ne peut supporter ce passage à tabac.
— Tu veux prendre sa place? crache une voix masculine avec un fort accent asiatique.
Un homme massif rentre dans la pièce et déverrouille la chaîne fixée au mur de la jeune femme courageuse. Puis elle se fait traîner à l’extérieur de la pièce, malgré ses tentatives elle ne peut pas résister et la porte se referme.
Quelques temps après des cris de douleur retentissent et parviennent à passer la lourde porte de bois. Les cris semblent durer des heures puis cessent sur un dernier hurlement déchirant.
La femme battue s’oblige à écouter tous les cris, elle doit bien ça à Liu Wei. Penny regarde de nouveau la chaîne d’argent qui la prive de tous ses pouvoirs et lui brûle la cheville.

Son regard est attirée par une forme translucide qui se matérialise au centre de la pièce.
Une petite voix s’échappe de la forme:
— Papa ? Tu es où papa ?

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 Sujet du message: Re: L'histoire
MessagePosté: Sam Jan 05, 2019 10:42 am 
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Ashley WinstonZZack BarronsHarvey Winston


Hell’s Kitchen, appartement d'Ashley
Ashley écoutait la respiration de Zane. Elle était lente et profonde. Dehors, la lumière du soleil déclinait rapidement. La jeune femme se leva lentement. Elle était sur le seuil de la salle de bain lorsque Z marmonna d’une voix endormie :
— Où est-ce que tu vas ?
— Prendre une douche, répondit-elle en souriant.
— Reviens ici, protesta-t-il mollement.
— On ne peut pas rester caché ici indéfiniment, le taquina-t-elle. Il faut que j’aille voir mon père.
Elle pénétra dans la douche et laissa la caresse de l’eau chaude la réveiller de sa torpeur. Zane arriva derrière elle, dégagea sa nuque et commença à l’embrasser tandis que son autre main s’égarait sur sa hanche :
— Je peux prendre une douche avec toi ? murmura-t-il.
Il semblait ne pas pouvoir se rassasier d’elle et ce n’était pas pour lui déplaire. La transformation suivait son cours, cela ne faisait aucun doute.

Ashley arriva au Red Moon à la nuit tombée. Elle balaya la salle d’un regard, Harvey n’était visible nulle part. Zack était derrière le bar, elle alla le saluer.
— Tu viens me narguer ? soupira-t-il.
— De quoi tu parles ?
— Je ne sais pas, dit-il à voix basse sur un ton de conspiration. De cette lueur qui pétille dans tes yeux, de ce petit air satisfait post-coïtal…
— Zack !
— Quoi ? Personne n’écoute, t’inquiète pas. Profitez-en, après la première lune, c’est plus pareil, lâcha-t-il avec nostalgie.
— Tu as été mordu, toi aussi ? demanda la jeune femme curieuse.
— Yep, par une putain de tarée solitaire… mais ça, je ne l’ai su qu’après. Elle mordait ceux qui lui tapaient dans l’œil. J’suis sûre qu’elle a dû mordre pour un sourire ou un coup d’ œil trop appuyé… Au moins, elle était à tomber et le sexe jusqu’à la première pleine lune… lança-t-il avec une expression sans équivoque sur le visage. Petite veinarde, va. J’espère que tu ne feras pas comme elle après…
— C’est à dire ?
— Elle a disparu du jour au lendemain. J’ai cru mourir pendant la métamorphose… et après, j’ai cru que j’étais devenu fou. Elle ne m’avait rien dit du tout, sur ce que j’étais devenu…
— Je suis désolée, compatit Ashley. Pas étonnant que tu aies eu du mal à trouver une meute après ça.
— Ouais, c’est du passé. Je suis bien ici maintenant.
— Tu as vu mon père ? Il ne répond pas à mes appels.
— Ils sont rentrés tout à l’heure avec Conor. Je crois que ton père est reparti chez lui.

Ashley trouva Harvey dans la pénombre du salon familial, assis dans son fauteuil, un verre de whisky à la main. Elle vint déposer un baiser sur son front et s’assit près de lui. Son regard était fixé sur une vieille photo qui ornait le buffet. Harvey et Penny tenaient Ashley dans leurs bras, elle n’avait que quelques mois. Leurs visages étaient radieux.
— Je ne l’ai jamais connue aussi heureuse que le jour où les papiers de ton adoption ont été signés, confessa-t-il d’une voix songeuse.
Ses traits étaient tirés, son teint maladif.
— P’pa ? Où étais-tu ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Harvey lui détailla le déroulement de la rencontre avec les représentants des autres factions, les heures passées à veiller Elowen Kelly.
— De l’aconit ? Ça veut dire que tu étais visé spécifiquement…
— Ou alors, c’est ce quelqu’un a voulu nous faire croire. D’ailleurs, le petit Wei, ton ami le privé et toi avez été désignés pour trouver qui est derrière tout ça, au nom de chacune des factions. Il faudra que je m’assure que la trêve tient toujours après le bordel du conseil...
Son regard acier retrouva son étincelle habituelle :
— Tu me tiens au courant si vous trouvez quelque chose, et tu ne prends aucun risque, ordonna-t-il. Je m’en fais déjà assez comme ça avec ta mère.
— On va la retrouver. Avec Zane, on a peut-être une piste, je…
— Zane ?
— Oui, c’est le prénom de Z, tu sais, le privé…
— Hum, ton fameux ami, la taquina-t-il.
— À propos de ça… commença Ashley qui prit une grande inspiration pour se donner du courage. Il est devenu… plus qu’un ami.
— Quelle surprise ! Ta mère n’arrêtait pas de me dire que tu étais amoureuse de ce type. Elle avait raison. Un privé, Ash ? Entre lui et Wei, tu as vraiment un don pour choisir ceux qui peuvent le plus m’emmerder. J’espérais que Conor ou même le nouveau barman finiraient pas te taper dans l’œil...
— Tu devrais te méfier de Conor, p’pa. Il a trop d’ambition.
— Tss, tu crois que je ne le vois pas ?
— Et je ne t’ai pas encore tout dit, à propos de Zane…
Harvey regarda sa fille intrigué. Il attendit qu’elle se décide à briser le silence :
— Je l’ai mordu. Il a commencé sa transformation.
Le verra éclata dans la main d’Harvey, ce qui fit sursauter Ashley. L’homme se leva brusquement et se mit à aboyer sur elle :
— Mais qu’est-ce qui t’a pris ? JE décide qui rejoint la meute ! Tu crois que c’est facile de maintenir l’équilibre et la paix entre nous ? Un mâle en plus ! Un coup à bousiller la hiérarchie parmi mes gars…
— Je suis désolée ! D’accord ? Il allait mourir… je ne pouvais pas le laisser partir…
— Merde Ash ! Tu transformes un mourant sans lui laisser son mot à dire ! C’est comme ça qu’on se retrouve avec des solitaires qui font tout et n’importe quoi ! Faut que tu arrêtes d’en faire qu’à ta tête, tu as des responsabilités qui t’attendent !
— Je ne vais pas l’abandonner à son sort, je l’aime ! Et moi, j’ai mon mot à dire sur ces fameuses responsabilités ? Tu t’es demandé ce que je voulais vraiment ? Conor m’a balancé ton petit projet… Moi, à la tête du clan ? Tu m’as bien regardée ?
— Oui, justement. C’est parce que je te connais que je sais que tu serais parfaite pour mener ce clan. Enfin, si tu t’en donnais les moyens.
— J’ai pas envie de tremper dans tes affaires, papa. Je croyais que c’était clair.
— Quand tu seras chef de meute, tu feras ce que tu veux. Je ne serai plus là pour te dire quoi que ce soit…
Ashley se radoucit aussitôt :
— Ne dit pas ça...
— C'est la réalité. Je ne serai pas toujours là, Ash. J'ai choisi de tremper dans des business lucratifs, mais dangereux, et je traîne mon lot d’ennemis. Je n'ai jamais voulu te l'imposer, et le moment venu, tu n’en feras qu’à ta tête, comme toujours. Mais ne lâche pas la meute. Un loup solitaire, c’est un loup mort.
— J’ai jamais dit que je vous lâchais, mais je ne laisserai pas tomber Zane non plus. S’il n’est pas le bienvenu, vous me verrez un peu moins. Et s’il n’est pas prêt à partager la vie d’une meute, je ne lui imposerai pas.
Harvey réalisa qu’il manquait quelque chose au cou de sa fille. C’est lui qui lui avait offert ce précieux cadeau le jour de ses vingts ans. Les pierres de Lune magiques valaient une petite fortune sur le marché et les loup-garous citadins se les arrachaient pour préserver leur anonymat dans le monde des Hommes.
— C’est lui qui a ton collier ? Qu’est-ce que tu feras à la prochaine lune ? demanda-t-il en caressant la chevalière à son petit doigt qui était ornée elle aussi d'une pierre de Lune.
— J’ai le temps pour ça.
— Je croyais que tu ne voulais plus te métamorphoser ?
— Je… ça ira, ne t’en fais pas.
Harvey s’approcha d’Ashley et la serra dans ses bras :
— Alors comme ça, ma petite fille est amoureuse…
— P’pa ! J’ai vingt-trois ans… Il va falloir t’y faire.
— Jamais, murmura-t-il en déposant un baiser sur sa tête.

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Ashley Winston

Broadway, Lundi 18h00
Avec les derniers événements, Ashley avait complètement oublié la mission qu’elle avait confié au faussaire. Elle fit une halte dans l’immeuble délabré du mage avant de se rendre au Majestic.
— Mademoiselle Winston. Je commençais à croire que vous aviez changé d’avis. L’ignorance peut parfois ressembler à une couette : elle est chaude et douillette, et personne n’a vraiment à cœur de la quitter.
— Vous avez trouvé ? demanda Ash sans détour.
— Le savoir est une richesse qui se paie…
— Combien ?
L’homme lui glissa un petit papier avec le montant. Ashley faillit s’étrangler. Avec la potion qu’elle avait dû acheter pour sauver Zane, c’était tout ce qu’il restait de sa dernière paie qui allait s’envoler. Elle détestait cela, mais il lui faudrait demander une avance à ses parents pour payer son prochain loyer.
Elle sortit une enveloppe de sa poche, ajusta le montant puis la tendit au mage. Celui-ci vérifia rapidement la somme avant de rendre à Ashley son dossier d’adoption. Elle retira les élastiques d’un geste fébrile et parcourut l’acte de naissance sous ses yeux.
Nom de la mère : Mei WEI.
— Une famille honorable, commenta le mage.
Ashley se leva et prit congé, incapable d’articuler le moindre son. WEI. Elle était une WEI.
Il fallait qu’elle contacte Tony. Est-ce qu’il savait ?

"Faut qu'on se voit, c'est important. Je finis à 22h00. Désolée pour ta mère. Ash"

L’heure sur son portable la fit accélérer le pas. Elle allait être en retard au boulot, ce n’était pas le moment de se faire virer. Ashley emprunta l’allée Shubert et tourna à droite sur la 44ème rue. Le Majestic n’était plus très loin. De l’autre côté de la rue, la voix de l’espèce de prédicateur du quartier résonna :
— Certains disent que c'était un ange, brûlant de lumière le long de voies aussi hautes que le Paradis, avant que les orgueilleux ne le fassent chuter sous la terre. Soyez témoin ! Une brèche s’est ouverte. Il brûle toujours, consumé par la vengeance et s’enfonce dans les entrailles de la Terre. Il est proche de son but et vous, petites créatures ignorantes, vous fermez les yeux.

Ashley s’engouffra dans le théâtre et fut aussitôt happée par la troupe.
— Ashley ! s’exclama Betty en la serrant dans ses bras.
— Euh… moi aussi je suis contente de te voir, hésita la jeune femme.
— On s’est fait un sang d’encre ! Pourquoi tu n’as pas répondu à mes messages ?
— J’ai perdu mon portable.
— J’ai cru que tu étais parmi les victimes de l’explosion de gaz !
— Quoi ? Quelle explosion ?
— Tu n’es pas au courant ? Ils en parlent non stop depuis hier soir ! s’étonna Betty en lui tendant le dernier numéro du Times. Time Square a été rayé de la carte.
Ashley lut l’article avec attention. Time Square. Là où était morte la femme de Z, là où Veronika traînait… Elle pensa appeler sa mère pour avoir l’autre version de l’histoire avant de se rappeler qu’elle était toujours introuvable.
Elle s’empara de son portable et envoya un message à Zane :
Tu as vu les infos ? Une explosion de gaz ou un rituel magique ?

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Ashley WinstonTony WeiZang Wei

Chinatown, lundi 22h00
Ashley roulait un peu trop vite, même pour l’heure tardive. À ses côtés, Tony restait silencieux. L’annonce de leur lien de parenté possible l’avait abasourdi.
— Je suis désolée pour ta mère. Tu as pu la voir ? lui demanda-t-elle pour briser le silence.
— Non, blackout complet. Ton père ne répond pas à mes appels.
La réponse fut laconique, presque détachée de la situation. Tony se contenta de regarder à l’extérieur, son regard passait de lampadaire en lampadaire.
— Oh merde, soupira-t-elle. Je suis désolée, il est un peu… perturbé, depuis la disparition de ma mère. Il aurait dû te prévenir. Lui et Conor l’ont emmenée chez une de ses connaissances. Un médecin qui ne pose pas de question et qui s’y connaît niveau non-humain. Elle a respiré beaucoup d’aconite, ils n’auraient pas su comment la soigner correctement à l’hôpital. Ce mec lui a sauvé la vie, Tony. Mon père est resté à son chevet jusqu’à ce qu’il soit sûr qu’elle s’en sorte…
— Merci Ashley. C’est bien que ma mère soit vivante.
Un silence plane dans la voiture, puis Tony semble se rappeler de quelque chose.
— Ah oui, et pour ta mère, je suis désolé. Mais ne t’inquiète pas ils vont tous payer. Tous ceux qui nous attaquent… oui ils vont payer et l’addition sera lourde.
Les dernières phrases furent prononcées avec plus de force dans la voix de Tony, et ses yeux semblaient plus brillant.
— Ne vas pas faire de bêtise, tu es flic, je te rappelle…
Ashley gara la voiture. Ils étaient arrivés à destination.
Le portail d’entrée était en bois travaillé avec soin, une gravure en son centre représentait le Yin et le Yang. Ashley pensa au tatouage qui entourait son nombril. Les murs de la propriété, d’une hauteur de deux mètres, étaient fait de pierre et surmontés de tuiles.
Tony ouvrit le portail qui n’était pas verrouillé, un chemin de pierres blanches menait à plusieurs bâtiments au sein de la propriété. L’un d’eux était une maison en bois de deux étages, l’autre, un bâtiment de plain-pied. Le reste de la propriété était constitué d’un jardin visiblement entretenu avec soin et d’un petit étang d’où on entend croasser. S’il n’y avait pas eu l’agitation de la ville, on aurait pu se croire dans un village de campagne.
Il ne semblait pas y avoir d'électricité dans la propriété. Un jeune garçon noir en kimono approcha à leur rencontre, un lampion à la main pour seule source d’éclairage.
— Bonsoir Tyron, finalement tu as emménagé ?
— M. WEI, c’est un plaisir de vous revoir. Maître WEI attend votre amie, malheureusement vous ne pouvez pas l’accompagner.
— Je sais Tyron, je sais. Ashley tu es arrivée et Oncle Zang t’attend. Je reste ici.
Ashley lança un regard surpris à Tony, puis se décida à suivre le jeune garçon.
— Il travaille dans quoi ton Maître au juste ? demanda-t-elle en admirant la propriété.
— Maître WEI est un artiste martial de renommée internationale. Et en-dehors de cela je ne saurais vous dire si il travaille, enfin au sens où nous l’entendons. Tout le monde vient le voir avec des problèmes et lui il se contente de les écouter.
— Je devrais peut-être changer de branche, marmonna-t-elle.
Tyron la conduisit à l’intérieur de la maison, dans un superbe salon.
— Attendez ici. Mon Maître ne devrait pas tarder.
Il s’éclipsa. Maître Zang arriva quelques minutes après. Il portait un plateau avec le nécessaire pour faire du thé.
— Bonsoir, Mme Winston. Je suis ravi de cette rencontre. J’ai entendu le plus grand bien de vous et du don qui est le vôtre. Est-ce que vous accepteriez de partager une tisane avec moi ?
Maître Zang s’installa en face d’Ashley et commença à servir deux tasses.
— Merci de me recevoir à cette heure tardive. Je suppose que Tony vous a expliqué la raison de ma visite ?
— Droit au but, telle la flèche. Malheureusement, non, Tony ne m’a rien dit ou plus exactement je lui ai demandé de se taire. La fille d’Harvey Winston est, et sera toujours la bienvenue dans ma maison. Expliquez-moi ce qui me vaut le plaisir de votre compagnie, Madame Winston ?
Ashley fouilla dans son sac à main et sortit son acte de naissance. Elle tendit la feuille à Maître Zang :
— J’espère que vous pourrez m’aider à éclaircir quelques éléments de mon passé, de notre passé commun, si j’en crois le nom inscrit ici.
Maître Zang prit le temps de lire le document, à plusieurs reprises, puis il le redonna à Ashley. Il semblait rassembler ses pensées et but lentement une gorgée de sa tisane. Une forte odeur de jasmin envahit la pièce au fur et à mesure que les fleurs infusaient.
Ashley rajusta sa position sur le fauteuil. Elle voulait des réponses et l’homme en face d’elle gardait obstinément le silence.
— J’ai dû payer cher pour obtenir ce papier, ou plutôt ce nom. Dans le dossier d’adoption signé par mes parents, elle n’était mentionnée que sous son nom d’épouse, ce qui n’est pas la norme dans ce genre de procédure. Pourquoi tant de mystère autour d’elle ?
— Madame Winston, vous vous engagez sur un chemin périlleux. Actuellement vous avez une mère et un père en la personne de Penny et Harvey Winston. Êtes-vous si cupide que d’en vouloir deux autres ?
— Cupide ? Vouloir connaître ses racines, c’est être cupide ? Vous vous foutez de moi ?
Maître Zang, ne réagit pas à l’emportement de la jeune femme. Il se contenta de la regarder et il pose lentement sa tasse sur la table.
— Pourquoi ont-ils été tués ? demanda-t-elle en se forçant à maîtriser la colère dans sa voix.
— Madame Winston, je vous prie de bien vouloir excuser les paroles malheureuses du vieux chinois sénile que je suis.
— Mon père a votre âge et n’aimerait pas se faire traiter de vieux sénile, l’interrompit-elle.
Maître Zang sourit.
— Votre père a donc 98 ans. Il me semble pourtant avoir fêtés ses cinquante années il y a peu de temps. Mais laissons ces comptes d’apothicaire de côté. Et revenons en au but de votre visite. Je respecte la voie sur laquelle vous vous engagez, mais avez-vous prit le temps de réfléchir aux conséquences ? Que vont ressentir Penny et Harvey ? Ne vous ont-ils pas élevés, protégés, éduqués ? Si vraiment vous le souhaitez je peux vous en dire plus, mais craignez le dragon derrière la porte.
— Ne vous inquiétez pas pour mes parents. Mon adoption n’a jamais été un tabou. En revanche, la raison de la mort de mes parents biologiques et le nom de ma mère m’ont été cachés jusqu’à il y a peu. Je n’ai pas besoin de vos conseils, Maître Zang, j’ai besoin de réponses.
Elle fixait le vieil homme, son corps entier trahissait son impatience.
— Très bien, il en sera comme vous le souhaitez. Mei Wei est ma petite fille et donc tu es mon arrière petite fille. Elle est morte par ma faute. Je n’ai pas su la protéger. Mes ennemis sont nombreux et pour me faire souffrir, ils s’en prennent aux miens. Ton père, un homme bien, qui ne voulait que le bonheur de ta mère, pensait qu’en se mariant en secret cela leur permettrait de vivre leur bonheur. Malheureusement, ils ont été tués. Et crois bien, ma jeune enfant, que je pleure chaque jour cette perte.
— Pourquoi m’avoir abandonnée ?
— Oui, effectivement, c’est ce que j’ai fait, ma jeune enfant. Cette décision me déchire le cœur depuis lors. Mais comment te protéger de mes ennemis ? Je t’ai confiée aux personnes les plus sûres que je connaisse. C’est la seule solution que j’ai trouvée à l’époque. Mais depuis, il ne s’est pas passé un jour sans que je prenne de tes nouvelles.
Il se leva et se dirigea vers un meuble bas laqué d’où il sortit un classeur. Celui-ci était rempli de photos d'Ashley depuis son plus jeune âge. Les fêtes d’anniversaire, Noëls, les spectacles d’école, ses vacances etc… Et des photos de certains dessins d’Ashley. Il y avait aussi une photo d’un bébé, entouré d’une jeune femme sur un lit et d’un homme costaud à son chevet. Maître Zang lui tendit la photo, sa main tremblant légèrement.
La jeune femme s’en saisit et reconnu son père biologique. Elle observa longtemps les traits de celle qu’elle devinait être sa mère. Harvey et Penny lui avaient dit ne pas avoir de photo d’elle.
Sa main tremblait et des larmes se mirent à couler sur ses joues. Elle les chassa d’un geste rageur :
— Ils savaient, depuis tout ce temps ?
Maître Zang comprit qu’elle parlait de Harvey et Penny.
— C’est dur Ashley, je sais que cela est difficile pour toi. Mais ils ont fait un pacte pour te protéger. Ils ne savaient pas toute l’histoire, mais tes parents, et particulièrement ta mère, sont très intelligents. Je ne sais pas exactement ce que Penny Winston a découvert, mais elle n’a jamais cessé de chercher la vérité. Jusqu'à ce jour, mes amis ont toujours protégé ce secret et je pense qu’elle était proche de connaître toute l’histoire.
— Et vous ? Vous avez découvert qui a tué votre petite-fille à l’époque ?
— Cela n’a jamais été un secret, Ashley. J’ai toujours su qui avait tué ton père et ta mère. Je suis celui qui les a découvert. Malheureusement, je suis arrivé trop tard et je n’ai pu que te sauver toi des flammes de votre maison. Ces flammes n’étaient pas naturelles, elles avaient été crachées par un puissant démon, l’un des 108 Dragons.
Il ouvrit le haut de sa tunique. L’intégralité de son corps était brûlé, ainsi que ses avants bras.
— J’ai fait le choix de t’arracher des flammes et de te protéger. Une fois ce choix fait, j’ai dû vivre avec.
— Et ce Dragon, qu’est-il devenu ? Vous l’avez tué ?
— On ne tue pas un Dragon, Ashley. On le tient à l’écart. Vivre dans la vengeance revient à s’empoisonner soi-même et les siens. J’ai choisi la voie de la vie et de l’équilibre. Pas celle de la vengeance et de la mort.
— Et vous ne vous êtes pas dit que ce Dragon pouvait être derrière tout ce qu’il se passe en ce moment ?
— Tout est possible mon enfant, mais je ne détiens pas la vérité. Le Dragon responsable de la mort de tes parents et de ma petite-fille n’est autre que Dame CHO. Et actuellement, elle récolte ce qu’elle a semé. Cela fait longtemps que je suis assis au bord de la rivière et bientôt je verrai son cadavre passer devant moi, une fois que ses ennemis l’auront abattue.
La jeune femme désigna la photo qu’elle avait toujours en main :
— Je peux la garder ?
Maître Zang accepta volontiers.
— Merci, pour ça, et pour le reste.
Elle prit congé et retrouva Tony qui l’attendait à l’extérieur. Le trajet du retour se fit en silence, chacun perdu dans ses pensées.


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 Sujet du message: Re: L'histoire
MessagePosté: Sam Jan 05, 2019 5:26 pm 
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ZZack Barrons

Hell's Kitchen puis MidTown, dimanche 20H
Les flics avaient déguerpi depuis belle lurette lorsque Z s’approcha des lieux. L’église était déserte, la nuit couvrait ses mouvements. Il y voyait clair pourtant, sans couleur, mais assez net. Il franchit les scellés posés par la police et monta à l’étage. Des débris de verre couvraient le sol de la salle de réunion au premier. La scène était froide, les indices principaux avaient été récupérés par la forensic. Une odeur traînait. Persistante.
L'ouïe fine du privé entendit un bruit de pas derrière lui.
— Pourquoi me suivez-vous ? demanda-t-il sans se retourner.
Il avait mit la main dans sa poche, prêt à dégainer à la moindre alerte.
— C’est comme ça qu’on accueil une vieille amie, Z ? répondit une voix féminine.
Le privé se retourna les yeux écarquillés de surprise.
— Toi ? parvint-il à articuler, incrédule.
— Moi ! répondit-elle avec aplomb, et tu as oublié notre petit rendez-vous à Belvedere Castle Z, fît-elle sur un ton de reproche.


Un peu plus tard, Z donna rendez vous à Zack devant le Gershwin Theatre à Midtown. Un endroit neutre et fréquenté, les badeaux commençaient à affluer pour quelques spectacles. Une discussion rapide entre les deux hommes se conclua par un accord. Z reçut les possessions de l’homme abattu par le barman plus tôt dans la journée. En échange, Z lui remit la fameuse pièce à conviction manquante, le téléphone du barman. Zack ne cacha pas son étonnement, c’était un échange très largement en sa faveur. Il ne demanda pas son reste.
La meute est à l’abri de mes conneries, le boss sera content ! pensa-t-il satisfait de sa négociation.
Le privé détailla les maigres possessions du tireur, mais elles ne faisaient que confirmer ce dont il se doutait déjà. Le Dragon Céleste était une branche dissidente liée à dame Cho. Sa dette envers la mégère courait donc toujours… La précédente rencontre à l’église renforça cette idée.

Z demanda des nouvelles de sœur Elowen au cardinal Quintana. Elle avait été intoxiquée, mais ses jours n’étaient pas en danger. La nouvelle soulagea le privé.


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RayZ

Little Italy, dimanche 23h
Son frère avait essayé de le joindre, deux fois. Il le rappela et se donnèrent rendez-vous à Little Italy dans un bar que Z affectionnait particulièrement. À son arrivée, Ray était assis au bar, un verre de whisky à la main. Il lorgnait au bout du comptoir, une jeune femme s’y tenait, esseulée. Les deux hommes firent une accolade fraternelle. Après quelques banalités échangées, les deux frères entrèrent dans le vif du sujet.
Z commença :
— Tu connais un type qui s’appelle Storm ? demanda le privé.
Ray hocha de la tête.
— C’est un chasseur déterminé et méthodique ! Un type dangereux, c’est un condottiere…
— Un condottiere ? demanda Z.
— Un fanatique, si tu préfères, lui répondit laconiquement Ray.
Z comprit qu’il n’en tirerait pas plus de son frère sur ce sujet précis.
— Où puis-je le joindre ? hasarda le privé.
Ray manipula son téléphone, Z reçut un message.
— Merci, Ray. Tu fais une des ces têtes, demanda le privé, qu'y a-t-il ?
— À moi de poser une question, fit le chasseur sans détour, comment tu as guéri aussi vite, Z ? J’aimerais bien le savoir.
Le privé parut gêné par la question directe de son frère, mais il avait le droit de savoir.
— Ash m’a mordu, Ray.
Z attendit inquiet la réaction de son frère.
Le tueur de monstres serra les dents en avalant une gorgée de whisky.
— Je m’en doutais… finit-il par lâcher, j’vais lui faire regretter, Z, j’vais lui…
— Tu ne vas rien faire du tout, Ray ! s’agaça le privé, elle m’a sauvé la vie !
— Tu es donc passé à l’ennemi ? lui balança soudainement le chasseur. C’est ça ?
— Mais non, Ray, je suis toujours ton frère ! le rassura Z, mais on est ensemble maintenant, tu comprends ? Je ne m’en remettrais pas s’il lui arrivait quelque chose… Ne lui fait pas de mal, c’est tout ce que je te demande, d’accord ? supplia le privé.
Un silence lourd s’installa entre les deux frères.
— Tu as enterré Amber il y a pas trois jours, Z ! Et tu baises déjà le monstre qui t’a transformé !
Les paroles de Ray blessèrent le privé au-delà ce qu’il imaginait possible. Entendre prononcé le prénom de sa femme... et de parler de Ash... de la sorte... Mais le chasseur continua impitoyablement :
— Si tu t’attaques à des innocents, je serais forcé de m’occuper de toi, Z, tu sais ça !
Le tueur de monstres regardait droit devant lui lorsqu’il fît cette promesse.
— Frangin ! lui répondit Z calmement, si je m’attaque à des innocents, j’espère que quelqu’un m’arrêtera, et je préférerais que ça soit toi…
Le chasseur tourna la tête vers Z et le regarda droit dans les yeux :
— Tu n’es plus mon frère ! l’acheva Ray.
— Ray, je t'en prie...
Devant le mutisme de son frère, le privé se détourna, la tête basse et sortir du bar, bouleversé.
De son côté, le tueur de monstres finit son whisky et s’approcha de la jeune femme au bout du comptoir.

Le trottoir était envahi par une multitude de personnes, toutes plus affairées les unes que les autres. Une seule silhouette était immobile, celle d’un privé ne sachant quoi faire ou quoi penser.

Après un certain temps de stupeur, Z se ressaisit, il y avait encore du travail à faire.
Il passa quelques coups de fils, fît jouer quelques faveurs et lança quelques noms. Il frappa à des portes, écuma les bars et les clubs de la ville. Il fît jouer toutes ses relations. Il passa toute la nuit à questionner, charmer, négocier. Il ne restait plus qu’à attendre et voir ce qu’il allait en sortir. Il l’espérait car il avait usé de pas mal d'énergie pour rencontrer les Dragons Célestes.


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ZCaty SpenceTony Wei

Midtown, lundi 7h
Après cette nuit éreintante, il eut soudain envie d’entendre la voix de son fils.
Son “fils” ? Etait-ce vraiment lui ou une quelconque chimère produite par son esprit ?
Il tripotait son téléphone, indécis, puis composa l’ancien numéro de Ash, le téléphone sonna. Une voix répondit très lointaine :
— M. Z ? Grands dieux ! C’est Penny Winston, fit la journaliste soulagée...


Lorsque Z raccrocha, il était encore sous le choc. Le court échange avec Mme Winston ne lui apprit pas grand chose mais au moins elle était vivante ainsi que toutes ces pauvres filles. Il espérait sincèrement les retrouver. Il n’a pas pu parler avec son fils, la communication s’était brutalement coupée.

Le privé reçut une adresse à Midtown non loin de Hell’s Kitchen… Ses efforts payèrent… enfin.
C’était un bâtiment reconverti en tripo. Il lui fallait maintenant convaincre les Dragons Célestes de l’aider. C’était toute la difficulté, la dernière ligne droite.
Faut pas merder maintenant Z

Avant de s’avancer dans le repaire de la faction dissidente, Z envoya un texto à Ash.

Z 7h30 :
J’ai parlé avec ta
mère. Elle tient le
coup, pas le temps
de t’expliquer. Te
tiens au courant.
Je t’aime.
Z


Les videurs essayèrent de le faire partir, mais il les en dissuada et demanda à voir le patron. Il menaça de détruire leur réputation et leur honneur s’ils ne payaient pas leur dette. Dans la rue, la réputation et l’honneur étaient tout, et la parole du privé avait un certain crédit, pour combien de temps encore, pensa-t-il.
Z passa une grande salle bondée ou plusieurs tables de mahjong étaient installées. De l’alcool passait et des filles. Il fut conduit devant un homme entouré de gardes du corps armés jusqu’aux dents à l’abri des regards.
— M. Zaborowski, commença l’homme, votre réputation n’est plus à faire. Je m’appelle Cheng Huang, asseyez-vous, fît en montrant un siège.
Un jeune fille entra discrètement et servit Z et M. Huang.
— Qu’attendez-vous de nous ? demanda l’asiatique, impénétrable.
— L’endroit où dame Cho retient les filles.
— Vous êtes un homme de valeur, mais êtes-vous fiable, M. Zaborovski ?
— Vous m’avez bien eu avec cette histoire de dette, vous avez bien manœuvré, je l’avoue, lui répondit Z d’une voix assurée, mais vous n’avez pas eu à vous plaindre des informations que je vous ai fourni, si ?
M. Huang prit une petite gorgée de liquide brûlant tout en estimant la personne en face de lui.
— Les choses vont changer dans cette ville Z, vous permettez que je vous appelle Z ? Qu’avez vous à nous offrir ?
Le jeu de bluff avait commencé, il avait commencé dès son entrée.
— Vous êtes seuls et après votre tentative échouée à l’église et vous êtes isolé. Vous ne tiendrez pas longtemps face à une alliance des toutes les factions contre vous. Ce que je vous propose, M. Huang, c’est faire de vous un membre à part entière de cette ville.
L’homme en face de lui sourit d’une manière inexpressive :
— Vous n’avez pas ce pouvoir, Z, vous me décevez.
— J’ai l’oreille de Monseigneur Quintana, rajouta Z, au nom duquel j’agis. Les loups, j’en fais mon affaire ! Quant à Zhang Wei, c’est un homme de paix et de stabilité. Il acceptera sans doute un compromis, s’il est honorable pour toutes les parties. Dame Cho… fit le privé, … est de votre responsabilité.
L’homme réfléchit quelques instants, s’éloigna et prit son téléphone. Une discussion en mandarin s'engagea, après plusieurs minutes, M. Huang revint vers le privé qui était étroitement surveillé par les molosses. Il sortit une feuille de papier sur laquelle il écrivit rapidement quelques mots. Il tendit la feuille :
— Voici les lieux les plus probables, c’est tout ce que nous avons.
Z saisit la feuille et la rangea dans sa poche.
L’asiatique s’approcha de lui et lui tendit la main.
— Marché conclu ?
Le privé se leva et saisit la main de son interlocuteur :
— Marché conclu !
Au même instant, une explosion retentit à l’avant du bâtiment, on entendit les gens hurler ainsi que des voix fortes crier :
— POLICE ! ! !
M. Huang lâcha la main du privé et pointa un doigt accusateur sur Z :
— 殺了他,他背叛了我們!
Bien qu’il ne comprit pas le mandarin, Z se défendit :
— Attendez, je n’y suis pour rien, je vous le jure ! dit-il en levant les mains.
Au rez-de-chaussée, des coups de feu retentirent.
M. Huang se faufila hors de la pièce tandis que les gardes du corps se saisirent du privé. Ils l’immobilisèrent proprement lorsqu’il reçut un coup de poing pile poil dans sa blessure au flanc, ce qui calma ses ardeurs. Ils le conduisirent rapidement dans l’arrière cours.
À l’intérieur, les coups de feu d’armes automatiques s’échangèrent entre les forces de l’ordre et les criminels.
Z fut jeté dans la ruelle. Un homme sortit son pistolet et fit feu. La balle toucha le privé qui s’écroula, se tenant l’épaule gauche en grimaçant de douleur. Z s’attendait à recevoir le tir final... Celui qui mettrait fin à tout ça...

Lorsque Tony Wei et Caty Spence avaient reçu l'ordre d'aller prêter main forte de toute urgence à une opération en cours dans le quartier voisin de Midtown, ils ne se doutèrent pas de ce qui les attendaient. La SWAT avait été déployée, l'unité allait entrer par la porte de devant. Eux, avaient reçu la consigne de couvrir l'arrière rue.
Les deux officiers entendirent les échanges musclés qui se déroulaient à l'intérieur. C'était du lourd à n'en pas douter !
Soudain, une porte arrière s'ouvrit brutalement sur deux hommes qui projetèrent un troisième contre un mur avant de tirer, l'homme s'affaissa doucement, le dos appuyé contre le mur.
Aussi rapide l'un que l'autre, les officiers de police dégainèrent et ouvrirent le feu. L'homme avec le pistolet s'effondra, le second se retira à l'intérieur sous une pluie de balles.

Z regarda en direction de ses sauveurs. L’officier Tony Wei tenait encore son arme en main, à côté de lui, une jeune femme blonde avait elle aussi dégainé son pistolet. À eux deux, ils sécurisèrent rapidement la porte de sortie et trainèrent Z à l’abri.
Tony appela des renforts qui ne tardèrent pas.
— Tiens-toi tranquille, Z. Les secours arrivent.
— Vous vous connaissez ? demanda Caty à son coéquipier.
La jeune policière déchira le pull de Z afin de dégager la blessure et d’apporter les premiers secours. Elle arrêta net toute action n’en croyant pas ses yeux.
Alarmé, Tony jeta un coup d’œil. La balle fichée dans l’épaule du privé commençait à sortir d’elle même ! Progressivement, elle finit par tomber au sol comme expulsée par une force invisible. Le jeune femme, passa sur la blessure, plus aucune trace.
Z, toujours au sol, grimaçant de douleur, s’adressa alors à Tony :
— Tony, je… je crois savoir où se trouve ta cousine…

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 Sujet du message: Re: L'histoire
MessagePosté: Sam Jan 05, 2019 8:58 pm 
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Mindtown Precinct North lundi 10h00

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Caty SpenceTony Wei


Caty et Tony sont de nouveau face au BAI. Autant dire que les agents Zakarowksy et Yashodara leur font vivre un enfer toute la matinée. Et même la présence de Chuck Lamoire a du mal à les tenir en respect. le BAI veut du sang et il semble que Tony Wei soit au menu.
Z n'apparaît dans aucun des rapports des agents Caty Spence et Tony Wei. Après la fusillade, il s’est remis sur pied et titubant il s’est engagé dans le métro non loin.
Une nouvelle fois ils sont suspendus et soulagés de leur arme de service. Obligation de pointer tous les jours et de voir la psy.
Dans les vestiaires l’ambiance est morose, malgré le succès de la descente. Le sergent Highway s’est passer un savon par le Lieutenant Kovaks et par le Capitaine Spence. De quelle autorité a-t-il envoyé deux rookies en renfort du SWAT, même si c’était pour assurer les arrières le risque est énorme. Le pauvre Sergent explique qu’avec les récents évènements toutes les unités n’arrêtent pas, lui même en ait à son deuxième service d’affilé et il n’a pas pris un jour de repos depuis une semaine. Le Sergent Highway tente d’expliquer qu’il a reçu un ordre lui demandant de redéployer cette patrouille. Par contre dans le chaos il ne peut pas dire de qui venait l’ordre. Et surtout il n’avouera jamais que c’était pour rendre service à son poste Washington. Entre ancien du 82e Airbone, on ne discute pas. C’est un réseau informel et une fraternité très efficace que celle des anciens de l’armée.

Caty s’interroge fortement sur les récents évènements. Elle a basculé dans une nouvelle réalité et peine à lui donner du sens. Elle tient énormément à Tony, mais elle est convaincue qu’il ne lui dira rien pour la protéger. Il peut être tellement énervant parfois. Même Tony à tendance à la considérer comme une chose fragile.
C’est donc décidé, si Tony à des ennuis elle doit le savoir. Le monde est devenu fou, mais sa planche de salut, sa seule ancre reste Tony.
Elle hésite longuement dans son appartement et finalement elle sort la carte noire à l’écriture dorée qu’elle a reçu à l’hôpital. Aucun nom sur cette carte, juste un numéro et un éclair.
Elle compose le numéro et écoute la sonnerie retentir. Une voix masculine décroche:
— Mme Spence, ravi d’avoir de vos nouvelles.
— Comment savez-vous que c’est moi ?
— Mme Spence, je sais beaucoup de choses et c’est la raison pour laquelle vous m’appelez. J’ai craint pour votre sécurité aujourd’hui Caty, je peux vous appeler Caty ?
Terrain miné, alerte rouge, sens de l’araignée, tout clignote dans la tête de Caty. Mais maintenant qu’elle a commencé il faut aller jusqu’au bout.
— Je voulais vous remercier pour vos fleurs et l’attention que vous avez pour moi. Mais effectivement j’espérais aussi des réponses. Pouvez-vous m’aider ?
— Caty je suis là pour ça. Vous pouvez compter sur moi. Retrouvons nous mardi à 20h00 au Per Se. J’ai une réservation au nom de Storm. A demain soir.
Caty n’a pas le temps de répondre que la conversation est terminée.

Après une rapide recherche sur internet, Caty est surprise du lieu de rendez-vous, c’est sur que cela va la changer des Dinners.
Spoiler:
Considéré comme l’un des meilleurs restaurants au monde et le meilleur de New York, le Per Se propose aux clients de la cuisine américaine et française. Situé à Manhattan avec une magnifique vue sur Central Park, il faudra débourser 160 euros en moyenne pour y manger.
Le célèbre restaurant appartient à Thomas Keller, connu pour être un des meilleurs chefs cuisiniers. Les clients pourront y déguster des queues de langoustines pochées au beurre ou encore les oeufs à la coque fourrés de purée de truffe noire.
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Le Bronx , lundi 22h00

Le sergent Washington n’est plus en service et pourtant il est en plein boulot. Les dernières heures ont été intenses pour lui. M. Storm lui a révélé la vérité sur le monde qui l’entoure et c’est encore pire que dans ses cauchemars.
Cela fait maintenant une heure qu’il surveille le bâtiment, depuis sa voiture personnelle. Son rôle est simplement de surveiller et de transmettre, en résumé un vrai boulot de renseignement. Depuis cet après-midi il a noté toutes les allées et venues et la majorité sont en lien avec le clan des Winston. On pourrait croire que c’est un trafic banale, mais d’après M. Storm les Washington sont des monstres eux aussi, d’un autre genre mais clairement pas des humains.
Il ne reste plus que Jax, une des gâchettes du clan et le toubib. Le sergent Washington connaît la fiche du “Doc” Brown, radié de l’ordre des médecins et interdit d’exercer officiellement. Mais il tient un dispensaire dans le Barrio, officiellement il est juste le directeur, mais dans la réalité il exerce et rend service à toute la communauté. Et surtout “Doc” Brown est affilié aux fameux 3ni, les Trinitarios. Un gang de rue, très violent, composé de latinos américains et surtout de dominicains. Ils sont connus pour l’usage de la machette, mais n’hésitent pas à se servir d’armes à feu.
On sait qu’on est sur leur territoires, aux tags qui recouvrent les murs, aux drapeaux dominicains et à la couleur verte qui prédominent chez les membres du gang.
Visiblement les Winston sont connus des 3ni car ils n’ont aucune difficulté à aller et venir depuis cet après-midi.
A l’intérieur du dispensaire, il y a une grande salle qui sert de dortoir aux sans abris du quartier, une soupe populaire financée par les 3ni y est aussi servie.
A l’arrière du bâtiment, plusieurs chambres abritent des malades hébergés par le dispensaire. Dans l’une d’elle on retrouve Jax, assis sur une chaise en train de siroter une Bud et de regarder une redif d’un match de Baseball.
Le lit est occupé par une créature humanoïde, au pelage roux et blanc. Il s’agit vraisemblablement d’une femme au vu de ses formes, mais croisée avec un canidé. Le visage laisse apparaître un museau fin et pointu, avec de grandes oreilles, qui laisse penser à un lien avec les renards.

Le sergent Washington démarre son véhicule, il doit régulièrement bouger pour ne pas se faire repérer, mais maintenant qu’il a fait son rapport il peut quitter le quartier.
15mn plus tard un van de livraison de couleur noire, aux vitres fumés vient se garer. Une femme en uniforme de livreur se dirige vers le dispensaire avec un colis. C’est une belle femme, au physique entretenu par du sport régulier. Bien que l’heure soit tardive et que le quartier soit contrôlé par les 3ni, la jeune femme à une démarche assurée. Elle se présente aux sentinelles devant l’entrée du dispensaire et après quelques remarques échangés sur son physique, elle pénètre à l’intérieur du dispensaire.
20mn plus tard elle ressort toujours sous les remarques obscènes des jeunes du gang.

Harlem Est Mardi 0h10
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Ashley WinstonHarvey Winston

Ashley vient de déposer Tony à son appartement et elle repart dans la nuit de New York, ses pensées l’entrainant sur les révélations de Maitre Zang Wei et bien entendu aussi sur Z. Son mobile sonne, elle reconnaît le numéro de son père.
— Ash, tu vas bien ? la voix de Harvey est inquiète mais il semble soulagée d’entendre sa voix.
— Oui, tout est ok. Je rentre mon appartement.
— Surtout n’y va pas. Revient au RedMoon.
Le ton dans la voix de son père bien que calme pour n’importe qui d’autres et limpide pour Ash, il est tendu, très tendu.
— Je n’ai pas trop envie, pour le moment, j’ai besoin de m’aérer la tête et de réfléchir au calme.
Ash a besoin de temps pour trier ses idées et ses émotions vis à vis de sa situation personnelle et des récentes révélations.
— Ash ce n’est pas un jeux. Quand je te dis de faire un truc tu le fais et tu ne discutes pas. Je suis le chef du clan donc tu obéis.
C’est la première fois que son père lui donne un ordre. Autant elle est habituée de le voir faire avec les autres, autant elle est choquée qu’il le fasse avec elle. Harvey reprend, mais sa voix ne souffre aucune contestation:
— Il y a eu une attaque, au dispensaire chez les Trnitarios. Jax est mort, ainsi que Doc Brown. Juan Polanco le primera du gang veut du sang car il a aussi perdu son cousin qui se faisait soigner à ce moment là.
Son père hésite avant de reprendre.
— Comment va Mme Kelly ? demande anxieusement Ash
— Elle n’a pas survécu, elle était très certainement la cible. Donc tu ne discutes pas et tu reviens maintenant, j’ai besoin de t’avoir près de moi.

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 Sujet du message: Re: L'histoire
MessagePosté: Dim Jan 06, 2019 10:40 am 
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Ashley WinstonZHarvey Winston


Hell’s Kitchen, appartement d’Ashley, lundi 07h30
La notification émise par son téléphone réveilla Ashley en sursaut. Elle tendit le bras jusqu’à sa table de chevet et découvrit le SMS de Z. La jeune femme s’assit brusquement, le regard fixé sur l’écran : il avait parlé à sa mère !
Te tiens au courant.
Elle essaya immédiatement de le rappeler, sans succès.
Te tiens au courant.
Non mais il ne la connaissait pas encore assez pour lui balancer des infos si fragmentaires ? Elle se leva et marcha de long en large dans sa chambre. Comment avait-il pu parler à sa mère ? Pourquoi ne l’avait-il pas sortie de là où diable elle pouvait être ? Au moins, Penny était en vie et tenait le coup...
Ashley prit une douche rapide et alla se servir un café.
Une heure plus tard, elle en était à son troisième lorsqu’on frappa à sa porte.
Elle ouvrit et se jeta au cou d’un Zane qui semblait être passé sous un rouleau compresseur. Il était pâle, avait des cernes marqués et elle remarqua aussitôt ses vêtements déchirés au niveau de son épaule gauche.
— Bordel, ne me refais jamais ça !
Si Zane n’avait pas terminé son message par son “Je t’aime”, l’accueil aurait pu être bien différent.
— Quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? demanda-t-il surpris.
— Balancer une bombe dans un message laconique puis disparaître ! Comment tu as pu parler à ma mère ?
Le privé soupira :
— Tu m’offres de ce café que je sens et je te raconte tout. Ça te va ?
Ils s’installèrent dans la cuisine et Z lui déballa sa nuit. Lorsqu’il eut terminé, il se pencha et posa sa main sur celle d’Ashley :
— Ça t’embête si je dors ici ?
Elle se pencha et déposa un baiser sur ses lèvres :
— Pas du tout.

Zane s’endormit encore tout habillé dans les bras d’Ashley qui cogitait. Son père lui avait demandé de le tenir informé. Z lui avait montré le morceau de papier avec les trois adresses potentielles où pouvait se trouver sa mère. Elle souleva délicatement le bras qui l’enserrait et quitta la chambre.
Son père répondit à la première sonnerie. Elle lui donna les informations recueillies par le privé. Harvey se chargerait de prévenir le Cardinal et Zang. Trois lieux, trois interventions qui devaient être simultanées s’ils ne voulaient pas que Cho ait une chance de déplacer ou pire, éliminer ses prisonnières. Harvey proposerait d’agir la nuit prochaine.
— P’pa, je veux en être. Si on la retrouve, je veux être là.
Le chef de meute soupira dans le téléphone.
— Je te tiens au courant dès qu’on se sera mis d’accord sur le lieu et l’heure.


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Ashley WinstonHarvey Winston

Hell’s Kitchen, Red Moon, mardi 00h30
Ashley se gara dans la rue, à proximité du bar. Elle salua Samantha et Percy qui montaient la garde à l’entrée. Ils étaient visiblement sur leurs gardes. À l’intérieur, l’ambiance était tendue. Toute la meute se préparait à l’opération à venir. Les visages étaient fermés. La femme de Jax était entourée de ses plus proches amis, dans le fond de la salle. Elle semblait impatiente de se mettre en route pour passer sa rage sur le premier ennemi qui se présenterait.
Ashley alla directement dans le bureau de son père qui fut soulagé de la voir arriver.
— Tu as du nouveau ? lui demanda-t-elle aussitôt.
— Zang doit me rappeler d’un instant à l’autre. On est prêt.
— Tu as prévenu Tony, pour sa mère ?
Le visage d’Harvey se voila de tristesse.
— Ce n’est pas mon rôle… J’ai prévenu Zang. Il lui dira en temps voulu.
Ashley explosa :
— Mais il a le droit de savoir ! C’est sa mère ! Y’en a marre de vos putain de secrets !
— Ashley ! gronda Harvey. Tu as envie que ton ami se fasse tuer cette nuit ?
La jeune femme se calma d’un coup.
— Non, bien sûr que non !
— Il aura tout le temps de pleurer sa mère. Pour sauver sa cousine, le rendez-vous, c’est cette nuit et je pense qu’il n’aura pas envie de le manquer.
Le téléphone vibra sur le bureau, Harvey s’en empara aussitôt. Il écouta attentivement, prononça un simple “OK” avant de raccrocher. Il regarda sa montre puis souffla :
— Trente minutes.


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Ashley WinstonHarvey WinstonConnor DunclanZack Barrons

Quai 66, Hudson River, 01h00
Harvey avait hérité de l’adresse, toute proche de son territoire. Deux hommes faisaient leur ronde habituelle sur le quai. Des hommes en apparence, car dès que les loups-garous se jetèrent sur eux, leur véritable nature fit surface. Les griffes qui poussèrent à la place de leurs ongles ne leur furent d'aucun secours. L’avantage avec les démons, c’est qu’une fois morts, ils ne laissaient pas de trace, à part quelques gouttes de sang.
Harvey avait réparti sa meute. Une partie allait inspecter le bâtiment à l’entrée du quai, l’autre le bateau restaurant qui flottait sur l’Hudson. Il avait accepté la présence d’Ashley, à condition qu’elle ne discute pas ses ordres. Elle était concentrée, tous ses sens en alerte. Son père franchit la passerelle qui menait sur le pont le premier. Un démon se précipita sur lui. Un couteau siffla à l’oreille d’Ash et vint se ficher dans la gorge du démon qui s’effondra dans un gargouillis répugnant. Harvey se retourna et d’un hochement de tête remercia Zack. Celui-ci récupéra sa lame tandis que le démon rendait son dernier souffle.
Harvey répartit ses loups sur le pont et l’étage supérieur qui abritaient le restaurant spécialisé dans les woks. Il gravit ensuite l’étroit escalier qui menait vers la cale. Conor et lui prirent à gauche, Zack et Ashley à droite. C’était la première fois que la jeune femme participait à ce genre d’opération avec la meute. Son cœur cognait contre sa poitrine. Ashley avait peur, la louve était exaltée. Zack ouvrait la marche dans le long couloir. Avec son mètre quatre-vingt, il devait se baisser régulièrement pour éviter les obstacles. L’odeur de vase de la rivière se mêlait à celle d’hydrocarbures des moteurs. Le duo inspecta rapidement les trois petites salles qui bordaient le couloir. Personne. Ils firent demi-tour et Ashley pria pour que son père et Conor aient eu plus de succès. Trois portes étaient ouvertes et les traces de sang laissées dans deux d’entre elles confirmaient la présence de démons de ce côté.
La quatrième porte n’était qu’entrouverte. Ashley et Zack se positionnèrent chacun d’un côté. Leurs regards se croisèrent et sur un signe de tête du barman, Ash poussa la porte. Un démon poussa un râle d’agonie avant de disparaître aux pieds d’Harvey. Conor se tenait derrière lui. Son bras se leva. Ashley capta un miroitement. Elle hurla :
— NON !
Zack écarta Ashley et se précipita dans la salle. Trop tard. La lame s’enfonça entre les côtes du chef de meute qui tomba à genoux puis s’effondra immobile au sol.
Les deux loups s’affrontèrent dans un combat féroce. Ashley, elle, avait l’impression de flotter. Elle s’approcha du corps d’Harvey dans un état second. Il allait se relever. C’était une question de temps. Elle s’agenouilla à ses côtés et saisit le manche du couteau. La paume de sa main la brûla immédiatement. De l’argent. Elle sortit la longue lame du corps de son père avant de la lâcher. Elle retourna Harvey sur le dos puis posa sa tête sur son torse. Aucun battement. Le couteau avait atteint le chef de meute en plein cœur.
La louve releva la tête. Zack faiblissait sous la puissance de Conor. Elle ne le laisserait pas gagner. Elle arrêta le poing de Conor en plein élan. Il lâcha Zack qui s’affaissa au sol, sonné. Il avait eu le père, il ne laisserait pas la fille lui voler ce moment. La louve se jeta sur lui avec toute sa rage, les coups pleuvaient, force brute avide de vengeance. Conor parvint à reprendre le dessus. Ashley était déchaînée, mais elle ne se battait pas comme d’habitude. La satisfaction qui l’envahit lorsqu’il atteignit la joue de la jeune femme le boosta. Crochet du droit, puis du gauche. Elle allait morfler cette pétasse.
La louve enrageait, Conor allait gagner. La voix d’Harvey résonna dans son esprit. “Bats-toi avec ta tête.
Elle se reprit et s’efforça d’analyser son adversaire avant de frapper. Le craquement émis par le nez de Conor au contact de son poing lui indiqua qu’elle était sur la bonne voie. La louve reprit confiance, esquiva la colosse et se glissa dans son dos. D’un coup de pied, elle lui plia le genou dans un angle qui n’avait rien de naturel. D’un second, elle le mit à terre. Comme sur le ring, elle le chevaucha et frappa son visage encore et encore. Il avait tué son père.
— Ash ! ASHLEY ! cria Zack derrière elle.
Elle se figea, son poing sanglant levé.
— Tu es sûre de vouloir faire ça ?
Ashley s’écarta aussitôt de Conor, effrayée par ce qu’elle s’apprêtait à faire. Elle se traîna jusqu’au corps de son père et posa à nouveau la tête sur son torse. Le miracle qu’elle espérait n’avait pas eu lieu.
Un froissement derrière elle. Elle se retourna, Conor était en appui précaire sur sa jambe cassée, un couteau à la main. Le regard du videur s’écarquilla subitement. Zack était derrière lui :
— Tu ne me manqueras pas, connard.
Conor s’effondra, pour de bon cette fois. Le barman essuya sa lame sur les vêtements du traître :
— Ce bâtard a utilisé une de mes lames, j’y crois pas ! s’exclama-t-il en ramassant le couteau qui avait tué Harvey.
Ashley le suivait du regard, tendue. Le chef de meute était mort. Elle savait ce qui allait suivre.
Zack lui tendit la main pour l’aider à se relever :
— Désolé, Ash.
Le barman réalisa soudain la tension entre eux deux. Il afficha son plus beau sourire :
— Ma belle, tu crois que je me serais fait chier à te sauver les miches si je voulais ta place ?
Ashley saisit sa main et le remercia. C’est à ce moment que le reste des loups-garous entra et découvrit le funeste sort de leur chef de clan. Ashley savait qu’une meute ne pouvait rester sans alpha :
— Mon père est mort des mains de Conor ! Nous sommes exposés et vulnérables ici. Rentrons avant d’élire son successeur.
— T’es qui pour nous donner des ordres ! cracha Brian en s’avançant d’un air menaçant.
— La fille d’Harvey, au cas où t’aurais oublié, gronda son propre père, et elle a raison. Les démons ont dû donner l’alerte et on a trouvé personne ici. Il faut rentrer. On réglera nos affaires chez nous.
Ashley le salua de la tête, reconnaissante. Tom s’approcha de la dépouille d’Harvey et souleva le corps avec l’aide de son fils qui ne semblait pas emballé par la tâche.
Zack se saisit d’un sac de sport et y lança de gros paquets de farine.
— Qu’est-ce que tu fais ? lui demanda Ashley. Il faut qu’on parte.
— Avec l’incendie, on a perdu toute la came des ruskovs. Avec ça, on aura de quoi rembourser notre dette.
— Je crois qu’ils ne seront pas dupes...
— C’est pas vraiment de la farine là-dedans, Ash.


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Ashley WinstonMonseigneur Quintana

Hell’s Kitchen, Red Moon, mardi 07h00.
Le corps d’Harvey reposait sur une des longues tables du bar qu’il affectionnait tant. Les bougies avaient été positionnées tout autour de son corps. Les loups, tous plus cabossés les uns que les autres, buvaient à la santé de leur ancien chef de meute.
Le corps d’Ashley la faisait souffrir terriblement. Ce n'était rien à côté de ce qu'elle renfermait à l'intérieur. Tout le reste de la nuit, les loups s’étaient affrontés pour établir leur nouvelle hiérarchie, l’empêchant de pleurer son père. Elle avala d’une traite le Mad Dog que Zack lui avait préparé, retourna le verre et le posa avec les autres à côté de son père. Soudain, le téléphone d’Harvey vibra à sa ceinture. Elle le saisit d’une main fébrile, se dirigea vers le bureau et referma la porte derrière elle avant de décrocher :
— Ashley Winston.
— Mademoiselle Winston, ici le Cardinal Quintana. Je souhaiterai m’entretenir avec votre père.
— Mon père est mort.
— Je vous présente mes plus sincères condoléances. C’est une regrettable nouvelle. Pardonnez la question peu délicate qui va suivre, mais qui est responsable de la meute dorénavant ?
— C’est moi, annonça-t-elle d’une voix lasse. Vous les avez trouvées ?


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 Sujet du message: Re: L'histoire
MessagePosté: Dim Jan 06, 2019 4:46 pm 
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Ashley WinstonZMonseigneur Quintana

Hell’s Kitchen, appartement d’Ashley, lundi 16h

Z sortit de son sommeil, la sonnerie du réveil le fit sursauter, il était seize heures. Il prit une douche pour se nettoyer du sang et de la sueur de la nuit dernière. Il ne put s’empêcher de penser à son frère, à son fils et aux paquets d’emmerdes qui allaient inévitablement arriver ce soir.

— Salut, marmonna-t-il à l’adresse de sa compagne.
Il se servit un café et s’installa devant Ash, comateux :
— J’suis cassé…, des nouvelles ?
Ashley lui fit signe que non, visiblement inquiète.
— Je vais bientôt devoir y aller, Zane, j’espère qu’on retrouvera ma mère saine et sauve.
— Tout a été soigneusement préparé, ça ira, Ash.
— Je l’espère.

Il finit son café et s’aperçut que le cardinal Quintana avait essayé de le joindre, il le rappela :
— Comment procède-t-on ? Pour ce soir ? demanda sans attendre le privé.
— Justement, je voulais vous parlez de cela, Zane, fit le cardinal embarrassé.
Z sentit une boule au ventre.
Quoi encore ? pensa-t-il.
— Zane, commença le prélat, étant donné votre nouvelle “nature” et vos “fréquentations”, les autres membres de la faction ne veulent pas prendre le risque de vous emmener ce soir. Je suis sincèrement désolé.
La nouvelle eut l’effet d’un coup de poing dans le ventre du privé.
— Après tout ce que j’ai fait pour la faction, on m’écarte comme ça... ce n’est pas juste Ildefonso !
Z sentit la colère monter en lui, mais il ne s’arrêta pas là :
— Savez-vous ce que j’ai risqué pour obtenir cette maudite liste ? Et ce que j’ai conclu comme marché ? Le savez vous Monseigneur ? aboya le privé.
Le silence se fit à l’autre bout du fil. Jamais Zane ne lui avait parler comme cela. Le cardinal reprit d’une voix douce.
— Vous avez toute ma confiance, Zane, avança-t-il, et je vous suis infiniment reconnaissant pour tous les efforts que vous avez déployés dans cette affaire. Me concernant, vous êtes toujours des nôtres. La question ne se pose pas. Soyez en assuré !
Z inspira bruyamment pour se calmer.
— C’est mon frère ? C’est ça ? finit-il par lâcher.
— Il faut lui laisser du temps, Zane.
— Je vois… Tenez-moi au courant.
— Vous avez ma parole.

De dépit, Z lança le téléphone sur la table basse qui rebondit avant de tomber au sol.
Ashley n’avait rien perdu de l’échange, elle sentit la frustration de son compagnon et entoura le privé de ses bras :
— Je suis désolée, Zane.
Z se détendit, elle avait ce pouvoir sur lui.
— Je peux venir avec vous ? demanda-t-il alors.
Ashley le regarda, pour être sûre d’avoir bien compris. Elle s’écarta légèrement de lui et prit une profonde inspiration.
Avait-elle envie de voir Z risquer sa vie alors qu’il n’était pas encore complètement guéri ? En plus, la meute n’acceptera jamais la présence d’un étranger et de surcroît ce n’était pas un guerrier.
Ashley allait répondre, mais il dû lire en elle et la devança :
— Laisse-moi deviner ? se contenta-t-il de répondre.
La jeune femme posa une main sur la cuisse du privé, attristée :
— Je suis désolée.
— C’est moi, je n’aurais pas dû le demander.
— Où vas-tu ? lui demanda-t-elle alors qu’il se levait.
— Chez moi, chercher des trucs et voir ce que je peux faire pour retrouver Veronika.
Ashley se leva et se blottit dans ces bras. Ils s’embrassèrent.
— Promets-moi de faire attention à toi, Ash ? D’accord ?
— Promis !
Z allait partir, lorsqu’Ash l’arrêta :
— Tu m’emmènes, Zane ? demanda-t-elle doucement, j'ai besoin de me changer un peu les idées.
Elle ne savait pas s’il accepterait ou pas.
Je vais peut être le gêner dans son enquête ?
— Bien sûr, répondit-il simplement, comme si la réponse allait de soi.

Les deux amants passèrent à l’appartement du privé. Il remplit un sac de sport de différents objets dont il pensait avoir besoin pour la soirée. Ash nota que son compagnon avait de nombreux objets hétéroclites en sa possession.
Ils commencèrent par faire le point de ce qu’ils savaient de la magicienne. Z rappela qu’il avait un différent avec les mages mais au vu de ce qui s’était passé à Time Square, il se doutait que tous n’étaient pas impliqués dans le désastre. Il y avait peut être un angle d’attaque.
Z appela Tim Green qu’Ashley connaissait pour l’avoir déjà rencontré à la MTA.
Z fut navré d’apprendre qu’il avait été muté de service après leur visite et qu’il n’avait plus les mêmes accès. Mais le chargé d’exploitation lui apprit que le directeur de la MTA avait disparu et qu’il ne donnait plus signe de vie.
— Le ménage commence, annonça le privé.
— Que veux-tu dire par là ? demanda Ashley.
— On mute certaines personnes et d’autres disparaissent. On essaye d’étouffer les découvertes des agents de terrain et les personnes directement concernées. Il me semble avoir vu le directeur l’autre fois…
— Et elle ? Des nouvelles ?
— Non, mais comme je t’ai dit, je me tiens à distance de ces personnages. Ce que je peux dire, Ash, c’est que V. est extrêmement ambitieuse.
— Comment on la retrouve ? On va chez elle ? C’est quoi son nom déjà ? demanda-t-elle en sortant son portable. On doit bien pouvoir retrouver son adresse…
Z sourit.
Elle a de bons réflexes d’enquêtrice.
— Hum… je crois que c’est Jackson, essaye Veronika Jackson.
— Rien, à part une chanteuse Folk qui ne lui ressemble pas du tout, annonça-t-elle déçue.
— Les réseaux sociaux ? Facebook ? Insta ?
— Linkedin, mais ça ne nous apprend rien de plus qu’on ne connaît déjà. Fais chier !
Agacée, Ashley jeta son portable sur la table puis se tourna vers Zane :
— Bon, c’est toi l’ancien flic, tu fais comment dans ces cas-là ?
— Il y a les méthodes qui ont fait leurs preuves. Demander à la police par exemple… Tu sais que les privés ont accès à certaines informations, pas sensibles mais qui pourraient nous aider, mais pour cela je dois passer quelques coups de fil.
— Et ce Tim, il ne peut pas te filer son adresse ? Un petit tour dans le bureau de la RH et c’est réglé…
— J’ignorais qu’elle travaillait pour la MTA. Qu’est-ce-qui te fait penser ça ?
— Pour commencer, elle était dans leurs locaux l’autre jour. Tu sais, quand elle m’a envoyé valdinguer à l’autre bout du couloir. Et tu n’as pas eu l’air surpris de la trouver là...
— Les mages ne sont jamais là où on les attend. Je demanderais à Tim. Dis-moi, fit en changeant de discussion, on mange un morceau ensemble avant que tu ne partes ? J’ai une faim de loup.
Ashley éclata de rire :
— Avec plaisir, avant que tu n’aies envie de dévorer la moitié de la ville. Tu as de bonnes adresses dans le coin ?
— Un petit restaurant italien, pas loin...
— Ça me va.

Ce n’est que vers 18h, lorsqu’Ash fut partie que Z téléphona à Zang Wei, mais là aussi un refus, très poli, très courtois mais un refus catégorique lui fut opposé. Il s’y attendait, mais il apprit que Tony ne se joindrait pas non plus à leur opération.
— Tony ? C’est Z, on peut se voir ?

MR1 : Radio Manhattan One
Après la terrible catastrophe qui a touché Time Square la semaine dernière, le NYPD a fait une importante descente de police dans le quartier de Chinatown ce lundi matin vers 8h00. D’après les informations recueillies, “Un groupe de terroristes a été localisé puis éliminé à Chinatown ce matin”, selon les termes mêmes utilisés par le commissaire divisionnaire Murdoch Slaine. Les combats ont fait rage durant près d’une heure entre la SWAT et les terroristes lourdement armés ! Il y aurait eu de nombreux blessés ainsi que plusieurs morts dans les rangs des forces de l’ordre ainsi que chez les civils. Aucun chiffre n’a, pour l’heure, été communiqué. La police ayant bouclé le quartier. De plus, le service de communication de la NYPD a fait savoir que toute manifestation sera interdite à Manhattan à partir d’aujourd’hui midi. Les associations de défenses des droits civiques dénoncent, quant à elles, les dérives totalitaires de Slaine.

Manhattan NYPD
Dans les rangs de la police on restait silencieux, des flics avaient vu des choses… impensables... et s’étaient battus contre… contre quoi déjà ? Des terroristes ? Un bon nombre savaient que c’était autre chose...
Aussi, touchés dans leur chair, les flics firent corps ! Ils se soudèrent et s’épaulèrent. Chacun soutenant l’autre dans la difficulté et quoiqu’il arrivait, on ne laissait pas tomber un camarade. Bientôt, on voyait fleurir des signes en forme de petits éclairs, sur une boutonnière, une veste, un col, une chemise… Le signe d’un ralliement, un ralliement nommé Storm !

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 Sujet du message: Re: L'histoire
MessagePosté: Lun Jan 07, 2019 8:31 am 
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Inscription: Lun Juil 31, 2006 5:31 pm
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The Block House Central Park, mardi 01h00

Le combat est d’une violence extrême, Z donne tout ce qu’il a et puise dans ses ressources. Mais aucun de ses coups ne semblent affecter sa cible. Que ce soit l’argent, les armes bénies ou tout simplement la puissance d’arrêt d’un calibre 38, le monstre encaisse tout.
Après une ultime projection, Z se résigne à faire appel à son nouvel héritage et à lâcher la bête.

Tony déverrouille la lourde porte de bois. A l’aide d'une torche il éclaire l’intérieur de la pièc et découvre 6 femmes enchaînées au mur. L’une d’elle tient un petit garçon, revêtu d’un pyjama, au creux de son bras gauche. La femme âgée est blessée, elle a reçu de nombreux coups au visage et surtout elle a été amputée de sa main droite. Un pansement sale entoure le moignon.

Z, se lance de nouveau à l’assaut il saute par-dessus la stèle et impacte le monstre en plein thorax, ses réflexes, sa force, sa coordination sont plus élevés que jamais. La bête en lui se déchaîne et la créature qui lui fait fasse est repoussée contre une colonne de pierre. Du sang s’écoule de plusieurs blessures du torse et des avants bras du monstre.

Tony guide Mme Winston et les autres filles vers la sortie et installe son petit monde dans le van, il met le moteur en marche et attend, il regarde avec anxiété l’entrée de la petite tour de pierre.
Pourquoi on ne part pas ? Il faut vite s’enfuir d’ici ? Plusieurs filles reprennent ces questions en boucle.
Stop. Ne vous inquiétez pas, je gère. Faites moi confiance.
Se tournant vers la femme plus âgée, Tony reprend:
Mme Winston, je suis un ami d’Ashley. Je vais avoir besoin de vous.

Z sent la douleur irradier dans tout son corps. Il ne voit plus que d’un oeil et son bras droit est fracturé en au moins 3 parties. Malgré sa nouvelle nature, son corps ne peut guérir toutes les blessures subies, enfin pas sans un peu de temps. Il s’affale sur la stèle, il ne pourra pas venger le corps de la jeune asiatique. Il a reconnu Liu Wei, son regard expert voit qu’elle a dû beaucoup souffrir, multiples mutilations et visiblement il manque aussi des organes.
Il voit le monstre rouge de sang s’avancer lentement vers lui, un sourire carnassier sur le visage. La créature semble apprécier l’instant, même si il lui manque du public.
Soudain une voix caverneuse emplit la pièce:
Je suis la Vengeance ! Repend toi de tes crimes et reçois ton châtiment.
Z discerne deux grandes formes qui se jettent l’une sur l’autre, la température de la pièce semble avoir augmenté brutalement. Un rougeoiement intense, semblable à un incendie est la seule perception de Z.
Il entend des bruits de lutte et ressent les coups, de la poussière tombe du plafond quand les corps s’écrasent contre les murs. Les cris de rage forment une cacophonie indescriptible.

Z reprend conscience, il comprend qu’il est dans un véhicule en mouvement, à la lumière des lampadaires qui défilent au dessus de lui.. Au dessus de lui se tient Penny Winston, il a la tête sur ses genoux. Z sent qu’on lui tient la main, une petite forme chaude est contre lui, qui lui transmet sa chaleur.


Red Moon, Hell’s Kitchen 07h00

Le van passe rapidement la grille, à peine est-elle ouverte. Il se gare dans un crissement de gravier. Ash vient juste de sortir par la porte arrière du Red Moon et observe le véhicule. Elle a les phares dans les yeux et ne parvient pas à voir qui conduit. Mais elle se sait en sécurité, les gardes n’auraient pas laissés entrer n’importe qui. La meute protège dorénavant son nouvel Alpha.
La porte latérale du van s’ouvre et un homme torse nu en descend. Il est couvert d'ecchymoses et de plaies sur tout le corps, il porte un jeune enfant endormi dans les bras. L’homme titube un peu au contact du sol et la lumière de la lune se reflète sur son visage, l’œil gauche est fermé par un hématome important. Z arbore un sourire satisfait quand il aperçoit Ash. Elle s’avance vers lui d’un pas hésitant :
— Zane… c’est Jason ?
Z fait un signe de la tête :
— Je l’ai enfin retrouvé, Ash, son œil valide couve le petit bout de chou qu’il porte dans les bras.
— Où ? Comment ? demande-t-elle surprise.
La porte avant du van claque en se refermant. Une voix de femme s’élève dans la nuit :
— Les enfants, on sera mieux installé à l’intérieur. Et j’ai hâte de revoir ton père ma chérie.
Penny s’extrait du fourgon, elle aussi a connu des jours meilleurs et elle rivalise avec sa fille et Z pour le nombre d’hématomes. Elle tient fermement son bras droit qui se termine par un gros pansement sale et plein de sang. Le visage est tiré de fatigue, mais on sent que Penny est une femme forte et qu’elle a déjà surpassé les derniers événements.
Tony est aidé à descendre du Van, il est recouvert d’une couverture et semble complètement perdu. Il est soutenu par une belle femme que Ash reconnaît comme étant Rosie.
Ashley se précipite dans les bras de sa mère et s’effondre en larmes :
— Il… J’ai même pas pu… articule-t-elle entre deux sanglots.
Penny comprend que quelque chose de grave est arrivé à son mari. Immédiatement, elle repère les regards des membres de la meute. Elle chuchote à sa fille:
— Pas maintenant et pas devant eux. Allons dans son… ton bureau.
La jeune femme chasse ses larmes d’un revers de manches et les conduit dans le bureau.

Ashley fait entrer tout le monde et lance à Zack qui l’observe :
— Qu’on ne soit pas dérangé.
Elle verrouille la porte et se tourne vers sa mère :
— On essayait de vous retrouver. On a fouillé tout le bateau… C’est Conor qui l’a tué, lâche-t-elle la voix étranglée.
Quelle tristesse, pense le privé. Il se rapproche d’Ashley pour signifier sa présence et la frôle du bout d’une main.
— Les mots me manquent, Ash, je suis si désolé…
La jeune femme hoche simplement la tête, incapable de lui répondre. Elle déglutit avec peine la boule de douleur qui lui enserre la gorge et serre Penny dans ses bras:
— Je suis désolée, maman.
Penny tressaille de douleur et se recule. Elle se dirige vers l’armoire et en sort la trousse d’urgence. Elle accomplit tous ces gestes de sa seule main gauche, la droite restant inerte.
— Je suis sûre que tu as fait le maximum chérie. Depuis le temps que je vis avec ton père, je redoutais ce moment, mais je savais qu’il finirait par arriver. Aujourd’hui plus que jamais nous devons lui faire honneur et nous montrer fortes. Qu’as-tu fait de Conor ? Je ne l’ai pas vu ?
Elle défait lentement son bandage et les personnes présentes découvrent le moignon de sa main droite.
Rosie retient une exclamation devant la plaie. Tony quant à lui est effondré dans le canapé et ne prononce pas une parole le regard perdu dans le vide.
— Il est mort. Zack m’a sauvé la vie. Qu’est-ce qu’ils t’ont fait maman ?
— Dame Cho a réclamé son dû, en représaille des actions du clan. Une main pour une main m’a-t-elle dit.
Elle se retourne vers Z :
— Comment nous avez-vous retrouvés ?
Z fouilla sa mémoire, les événements étaient encore troubles dans son esprit.
— Zang Wei s’est déballonné… Au dernier moment, il n’a pas voulu remplir la tâche qu’il avait promis de faire. À la place, il a accepté que Tony y aille. Il se trouve que j’étais avec lui à ce moment… Voilà.
— Le petit Wei nous a fait sortir de la grotte. Et une fois dans le van il n’a pas voulu partir sans vous Z. Il est reparti dans la grotte pour vous chercher. Tony est ressorti un petit moment plus tard en vous soutenant, puis il s’est évanoui.
Rosie prend la parole :
— Par contre je ne m’explique pas où il a perdu ses vêtements ? Non pas que je m’en plaigne…
Ashley serre Rosie dans ses bras et murmure à son oreille :
— Tu ne peux pas savoir comme je suis soulagée que tu ailles bien.
Elle se dirige ensuite vers le canapé et s'assied à côté du policier :
— Tony ? Est-ce que ça va ?
Z pousse une chaise du pied et se pose dessus, le petit commence à peser sur son bras valide.
À l’appel de son nom, Tony relève la tête et pose ses yeux sur Ash, mais le regard est vide, comme si il n’était pas là.
— Il est comme ça depuis qu’il est sortit de la grotte, dit Rosie.
On tape à la porte. La voix de Zach se fait entendre :
— Boss, je peux te parler ? C’est important.
Ashley se lève et ouvre la porte. Elle sort et ferme derrière elle :
— Qu’y a-t-il ?

Dans la pièce, Rosie regarde Penny avec insistance.
— Vous devez lui dire. Il a le droit de savoir.
Avec une grande tristesse, Penny regarde Z :
— Votre fils est très courageux. Mais Dame CHO lui a jeté un sort quand elle a su qu’il était avec nous.
— Qu’entendez-vous par jeter un sort ? demanda Z en levant son œil inquiet vers Penny.

À l'extérieur, Ashley sent une grande tension régner dans le bar. La meute regarde avec insistance le bureau. Zach l’entraîne à l’écart, au bout du bar. Un carton avec le logo UPS est posé dessus.
— Boss, ça va mal, votre amie c’est une Vampire ? La femme de Jax l’a reconnue et elle veut du sang.
— Arrête de m’appeler Boss !
Ashley soupira… cette nuit n’en finissait pas.
— Elle a eu du sang, et Rosie n’a rien à voir avec ce qui est arrivé à Jax. Tu es mon premier lieutenant maintenant. Règle ça !
— Ok Bo… Ash. Je vais lui parler. Par contre, il faut aussi décider de ce qu’on fait du lieutenant de Cho à la cave ? Et tu devrais regarder ce qu’il y a dans la boite, c’est pas bon, pas bon du tout.

Dans le bureau, Penny Winston, cherche ses mots et c’est une chose rare pour elle.
— Votre fils est apparu dans notre prison et j’en ai déduit que c’était un fantôme. Dame Cho est venue plus tard pour choisir sa prochaine victime. Elle a sentit Jason, et s’en est réjoui. Il a tenté de disparaître, mais elle a prononcé une sorte de formule et il n’a pas pu s’enfuir.
— Oui, j’ai déjà entendu des histoires à ce sujet, a priori on peut les capturer dans notre monde dit Rosie.
— Sûrement, mais ce qui est sûr, c’est que ce jour là, Dame Cho a sacrifié plusieurs jeunes filles. Et depuis votre fils a un corps.
Z regarda tour à tour les deux femmes, incrédule. Jason avait un corps, il pourrait le garder toujours auprès de lui et sentir sa chaleur contre lui... et l’embrasser... pour toujours. Il regarda son fils, il serait avec lui pour la vie.
— Je suis désolé pour ces jeunes filles, dit-il en serrant Jason un peu plus fort dans ses bras, elles n’y sont pour rien. Mais maintenant, je le garde près de moi… Ça fait trop longtemps que je le recherche, vous comprenez ?

Le carton d’UPS attire Ash, mais elle hésite.
— Le lieutenant de Cho peut attendre, dit-elle en avançant vers le carton.
— Quand a-t-il été livré ?
— À l’instant Ash, on a checké, ce n’est pas dangereux, je l’ai ouvert … et regarde toi-même.
Elle souleva l’un des bords du carton. Du froid lui parvient et elle découvre des sacs de glace sur lesquels reposent une tête. Une petite tête avec de grandes oreilles et un fin museau au pelage roux et blanc. Le front de la créature est marqué d’un éclair. Ashley referma le carton et se tourna vers Zack, l’air écœurée :
— Descends ça à la cave. N’en parle à personne.
Elle retourne dans le bureau de son père, non, son bureau, se dit-elle en franchissant la porte, le teint plus pâle encore qu’il ne l’était déjà.
Elle retourne auprès de Tony qui ne semble pas avoir bougé depuis qu’elle a quitté la pièce. Elle sent un malaise dans la pièce, mais ne parvient pas à mettre le doigt dessus.
— Tony, dit-elle d’une voix douce. Je suis désolée pour ta mère.
Sa catatonie vient probablement de là, pensa-t-elle.
Le regard de Tony s’illumine un peu.
— Ma mère ? Mais elle va bien, vous me l’avez dit. Elle se fait soigner. Tu me l’as dit Ash.
— Ton oncle ne t’a rien dit ? Il y a eu une attaque sur le dispensaire…
— Mon oncle ne me parle pas. Vous le savez très bien. C’est quoi cette histoire d’attaque ?
Tony se lève, la couverture tombe au sol, il est entièrement nu.
— Mon père l’avait conduite dans le dispensaire des Trinitarios. C’est là qu’officiait ce médecin dont je t’ai parlé. Ils ont été attaqué, il y a eu beaucoup de morts et mon père pensait que ta mère était la cible. C’est tout ce qu’il m’a dit. Je lui avais dit de te prévenir, mais il n’a rien voulu entendre. Il pensait que c’était à Zang de t’informer… Je suis désolée.
Tony retombe dans le canapé. Il semble calme, très calme.
— Ma mère est morte ?
— Oui, elle est morte.
— D’accord. Je réglerai ça plus tard. On sait qui a fait le coup ? Dame Cho ?
— Possible. Les Trinitarios pensent que c’est nous, dit-elle en regardant sa mère. Papa m’avait fait revenir ici à cause de ça.

Z quitta quelques instants son fils du regard pour s’adresser à Tony :
— Qui est le démon de la vengeance, Tony ?
— Quoi ? Quel démon ?
— Celui qui m’a sauvé. Celui qui est revenu pour me chercher et qui s’est battu contre l’Ogre de sang. Tu ne te souviens pas ?
— Non, je me souviens juste d’avoir quitté le van pour aller te chercher. La dernière fois que j’ai combattu l’Ogre de Sang, il m’a … il m’a battu et depuis je ne l’ai plus recroisé.¶
Ash fixa Z à la recherche de réponses.
— J’étais sur cette stèle, Tony, j’ai tout vu. Après que l’Ogre de sang m’ait brisé le bras, un autre démon est apparu, semblable à l’ogre mais différent. Ensuite, je me suis évanoui. Je pense que le second démon est celui que tu abrites, Tony. Et il a pris le contrôle !
Ashley se leva brutalement. Elle voulait faire les cents pas mais il y avait trop de monde dans le petit bureau. Elle alla jusqu’au mur et le frappa violemment à trois reprise, rouvrant ainsi ses phalanges qui commençaient à cicatriser :
— Des morts, une tête coupée livrée par UPS et maintenant Tony qui est un démon ! Elle ne va jamais se terminer cette nuit de merde ?

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 Sujet du message: Re: L'histoire
MessagePosté: Mar Jan 08, 2019 7:44 am 
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Little Italy, lundi 06h00
Le radio-réveil s’enclencha comme chaque matin sur le jingle des informations matinales de MR1. Le journaliste débuta sans surprise son journal par la catastrophe de Time Square. Un large sourire illumina le visage de Veronika, jusqu’à ce qu’elle ouvre les yeux.
Un homme d’origine asiatique se pencha sur elle et la bâillonna de la main. Deux autres se trouvaient dans sa chambre, de part et d’autre du lit.
— Nous connaissons vos pouvoirs, Madame Jackson. Je vous conseille de ne pas tenter de les utiliser, cela gâcherait une alliance que je vois prometteuse pour vous et moi.
La jeune femme hocha la tête pour lui signifier qu’elle avait compris le message. Il retira sa main et la laissa se redresser.
Il portait un costume noir taillé sur-mesure. Ses deux gardes portaient des Tangzhuang traditionnels bleu nuit, brodés d’un écusson sur le torse représentant un dragon bleu ciel.


ImageImageImageImageImageImage
Ashley WinstonPenny WinstonZack BarronsTonyZRosie Miller


Red Moon, Hell’s Kitchen 08h00
Face à la stupéfaction générale, Ashley précisa que la tête était celle d’un hybride, ressemblant fortement à un renard.
Penny parut soucieuse. Elle s’approcha de sa fille et posa sa main valide sur son épaule.
— Tu devrais raccompagner Rosie chez elle et aller te reposer.
Ashley eut un regard pour Tony.
— Je vais me charger de lui, ne t’en fait pas, la rassura sa mère.
Ashley fut soulagée et un peu honteuse de pouvoir se décharger sur elle. Le poids de ses nouvelles responsabilités pesait déjà sur ses épaules.
Elle passa devant Z :
— Je te ramène aussi ?
Il acquiesça de la tête et se dirigea vers Penny :
— Merci de vous êtes occupée de mon fils, madame Winston. Si vous avez besoin de quoi que se soit, n'hésitez pas.
— Ce n'est rien, votre fils est adorable, vous savez ? Ça a été très facile, et puis, c'est lui qui m'a aidé à tenir le coup, dit-elle en passant délicatement sa main sur les cheveux de l'enfant.
Ensuite, le privé s’accroupit aux côtés de Tony.
— Tu m'as sauvé la vie deux fois, Tony. Je ne sais pas encore comment, mais je te le revaudrai ! On se voit plus tard.
Z posa la main sur l'épaule du jeune flic avant de quitter le bureau.
Ash lança ses clés à Rosie :
— Allez-y, je vous rejoins tout de suite.
Elle se dirigea ensuite vers le bar. Zack quitta la table de Pattie, la femme de Jax et s’approcha d’elle :
— C’est réglé.
— Bien. Je vais rentrer chez moi pour quelques heures. Ma mère est toujours avec Tony. Je compte sur toi. Si elle a besoin de quoi que ce soit…
— Je serai là, t’en fais pas.
— Merci Zack, pour tout.
Le barman apprécia, mais ne put s’empêcher de répliquer :
— Tsss, pas de guimauve entre nous ! Et dépêche toi de rentrer, t’as une gueule à faire peur, la charria-t-il avec un clin d’œil.
— Tu ne t’es pas regardé, lança-t-elle en le quittant.
Ashley se dit qu’elle avait fait le bon choix avec Zack. Elle pouvait compter sur lui, il savait rester positif malgré les circonstances et Harvey l’avait bien mis au parfum des affaires de la meute.
Elle embrassa le front désormais froid de son père avant de quitter le bar. Lorsqu’elle se mit derrière le volant, Zane raccrochait son téléphone. Il le rangea tant bien que mal avec son bras valide, puis réajusta la position de Jason dans ses bras. L’enfant dormait très profondément. Le cœur d’Ashley se serra. Elle eut un mauvais pressentiment qu’elle refoula aussitôt. Il faudrait qu’elle parle avec Zane, mais plus tard. Elle ne voulait pas voir s’effacer l’émerveillement qu’elle lisait sur son visage à cet instant.
— Je connais quelqu’un qui pourrait soigner son œil et son bras, proposa Rosie à ses côtés. Elle ne sera pas enchantée, mais elle me doit un service.


ImageImage
Ashley WinstonZ

Hell’s Kitchen, appartement d’Ashley, mardi 10h00
Ashley lança les clés de chez elle dans le vide poche. Elle précéda Zane jusqu’à la chambre et écarta la couette. Il déposa son fils dans le lit et le borda. Ashley les laissa et retourna dans son salon.
Zane sortit quelques instants plus tard. Leurs regards se croisèrent et ses larmes se mirent à couler aussitôt. Depuis des heures, elle avait retenu ses émotions, elle avait tenté de garder un masque rassurant pour la meute. Là, en sécurité, à l’abri des regards, elle pouvait enfin se laisser aller.
— Qu’est-ce que j’ai fait ? peina-t-elle à articuler.
Z lui prit la main et l’attira doucement contre lui. Il avait un œil toujours fermé et le bras gauche immobilisé. Il posa sa main sur sa joue :
— Tu n’as rien fait Ash, tout ça… ce n’est pas de ta faute, puis le privé la serra contre lui, ce n’est pas de ta faute, Ash, ok ? murmura-t-il.
— J’aurais dû les laisser me battre ou forcer Zack à me combattre. Je l’aurais laissé gagner et c’était réglé. J’ai pas réfléchi, les combats se sont enchaînés, j’entendais la voix de mon père. Contre chacun,il m’aidait… alors je l’ai écouté.
— De quoi tu parles, Ash ? Les laisser gagner quoi ? Le titre de chef de clan ? C’est ça ?
— Oui. Une meute ne peut pas rester sans alpha. J’ai juste réussi à faire rentrer tout le monde au Red Moon. Certains cherchaient déjà l’affrontement sur le bateau. Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Ils comptent sur moi.
Z était sidéré de ce qu’il entendait. La désignation du chef de meute se faisait donc à coups de poings chez les loups Garous ? Comme au Moyen-Age ?
— Tu as fait ce que ton père attendait de toi. Tu as été honorable et courageuse, je te reconnais bien là, et c’est ce que j’aime en toi.
Z la serra un peu plus fort, lui murmura que tout allait bien se passer, qu’elle ferait un bon chef de meute et qu’elle la guiderait vers une nouvelle ère de prospérité et de paix.
— Pas si fort, souffla-t-elle, j’ai mal partout. Tu veux prendre un bain avec moi ?
— Pardonnes moi, dit-il en desserrant son étreinte, puis suivit Ashley jusqu’à la salle de bain.
Elle fit couler l’eau chaude et commença à se déshabiller. Z savait que la nuit avait été rude, le corps dénudé de la jeune femme lui confirma à quel point. Il était couvert d'ecchymoses, de plaies et de griffures. Ashley l’aida à se dévêtir puis s’installa dans la baignoire.
— Ça ira mieux après avoir dormi, tenta-t-elle de le rassurer.
L’eau chaude ! Quel délice !
Le corps du privé était une autoroute de la souffrance mais une fois dans l’eau chaude, il se détendit et au contact de la peau de la jeune femme, la douleur s’atténua. À nouveau, il se sentait bien, elle avait ce pouvoir sur lui.
— Zane, qu’est-ce qui t’a pris d’aller affronter ce démon seul ? Tu aurais pu te faire tuer…
Ashley était dos contre lui, il déposa un baiser sur son épaule. La barbe du privé chatouilla légèrement la jeune femme.
— Je ne sais pas Ashley, je n’avais pas le choix, je devais protéger la sortie des filles emprisonnées, de ta mère, de mon fils… Tu sais, ce n’est un secret pour personne mais je n’aime pas la violence et je ne suis pas un combattant, mais parfois, des choses valent la peine qu’on se batte pour elles. Parfois, ça vaut la peine d’aller jusqu’au bout...
— Merci d’avoir sauvé ma mère, de les avoir sauvés tous.
Elle fit une pause quelques secondes avant de reprendre, la voix hésitante :
— Comment va Jason ?
— Ne me remercie pas pour ça. Tu sais Ash, dans le métier que j’exerce les victoires sont rares et précieuses.
Le privé massa les épaules de la louve :
— Jason semble aller bien, je ne sais par quel miracle je l’ai retrouvé, mais maintenant qu’il est revenu, je n’ai pas l’intention de le perdre une seconde fois.
Ashley se redressa et pivota de façon à voir le visage de son compagnon :
— Il… il a le même âge que quand il a disparu. Pendant combien de temps as-tu cherché après lui ?
— La quête aura durée cinq longues années… s’il disparaissait à nouveau… je crois que je ne m’en remettrais pas.
Le visage de Z devint grave et distant.
— On fera tout pour le protéger. Pour ça, il faudrait comprendre ce qui lui est arrivé, tu ne crois pas ?
— Tout ce qui m’importe à l’heure actuelle, c’est de l’avoir près de moi, tu comprends ?
Ashley caressa la joue mangée de barbe délicatement :
— D’accord.
Elle se leva, quitta la baignoire et s’enveloppa dans un peignoir.
Elle part déjà, remarqua Z.
La jeune femme ouvrit le meuble au dessus du lavabo et en sortit un flacon d’aspirine. Elle avala deux comprimés et lança le flacon à Z :
— Ça aide, tu verras. Tu disais que tu n’es pas un combattant… Tu es un loup maintenant. Il va falloir que tu réfléchisses à certaines choses…
Le flacon percuta l’épaule de Z sans qu’il ne réagisse et tomba dans l’eau de la baignoire, il flottait mollement.
— Je me suis transformé, Ash…
— Impossible… Quand ?
La jeune femme chercha son collier du regard autour du cou de Zane, il n’y était plus.
— Pour affronter cet animal nommé Ogre de Sang. J’ai dû arracher le collier que tu m’avais donné, je suis désolé, mon cœur…
— Où est-il ? demanda-t-elle le regard durcit.
— Je ne sais pas, sans doute toujours au Block House de Central Park. Quelque part dans cet odieux souterrain.
Ashley lui tourna le dos, les mains de chaque côté du lavabo, tête baissée.
Z se leva de la baignoire tant bien que mal. S’essuya rapidement avec une serviette.
— J’y retourne, fit-il. Avec tout ce qui s’est passé cette nuit, cela m’a échappé. Je te demande pardon, ce collier est important pour toi. Prends soin de Jason pendant que j’y...
— Ne dis pas n’importe quoi ! Tu ne vas pas retourner là-bas maintenant et surtout pas dans cet état, fit elle en le regardant de haut en bas.
Elle essuya les larmes sur ses joues et s’approcha de lui :
— Je tiens à ce collier, mais pas autant qu’à toi.
— Je ferais tout pour toi Ash, tu sais ça ? Central Park est sûr en pleine journée. Ne t’inquiètes pas… je serai de retour avant que tu ne remarques mon absence.
— Le parc peut-être, les tunnels, j’en doute. Est-ce qu’il est mort, cet Ogre de Sang ?
— Je ne sais pas, j’ai perdu connaissance lorsque les deux démons ont commencé le combat.
— Alors, c’est clair, tu restes ici. Je refuse que tu prennes un risque inutile pour un maudit collier, s’agaça-t-elle.
Z capitula. Il était près à remettre le couvert avec l’Ogre de Sang, mais pas à se fâcher avec Ashley.
— Tant mieux, dit-il, ça m’aurait embêté de devoir le boxer à nouveau !
Ashley leva un regard surpris vers lui avant d’esquisser un sourire. Son visage redevint soucieux quasiment aussitôt :
— Il va falloir que tu décides si tu veux faire partie de la meute ou non. Ça ne changera rien entre nous, mais je devrais… m’adapter.
Z se posa sur le sofa, comme un papy, avec d’infinies précautions.
— Que veux-tu dire par là ?
Elle resta debout et commença à marcher de long en large, comme à son habitude.
— Un loup solitaire est un loup mort, murmura-t-elle. Mon père m’a toujours répété cette phrase, depuis toute petite.
Elle se figea et lui fit face :
— C’est mal vu, parmi les loups-garous, de ne pas avoir de meute. En général, ce sont des individus qui n’ont pas été accompagnés dans leur transformation, ou… des inadaptés à la vie en communauté. Lorsque tu es seul, tu n’as personne pour t’épauler lorsque la fureur te domine. La meute est très liée, ça peut être déstabilisant, mais c’est aussi un esprit de corps très puissant. Je n’essaierai pas t’influencer ton choix d’un côté ou de l’autre, mais je devrai le faire respecter par le reste de la meute.
— Ou te trouver un mâle alpha ?
Z était calme pourtant ça remuait à l'intérieur de lui.
— Devrais-je me battre contre une meute entière pour m’affirmer comme un dominant ?
— Me trouver un mâle alpha ?
— Je n’y connais pas grand chose aux garous, mais je sais qu'une meute de loups à un mâle et une femelle alpha. Si je décide de ne pas intégrer la meute ou que je me retrouve battu lors d'un quelconque stupide combat, tu devras choisir un mâle. La question que je pose, et pardonnes mon ignorance, c’est devrais-je passer par un rituel, un combat pour te mériter aux yeux des tiens ?
— Pour me mériter, non. Pour trouver ta place dans la hiérarchie, oui. Je sais que ça peut paraître… non, que c’est violent aux yeux du monde, mais c’est sain. Les affrontements permettent à chacun de trouver sa place et personne n’en garde d’animosité.
Son cœur se serra en pensant à ce qu’avait fait Conor.
— Ce qu’a fait Conor, c’est impardonnable et surtout, c’est extrêmement rare. Une meute n’est pas gouvernée par la trahison mais par la confiance en son leader. Penses-y. Tu n’as pas à me donner de réponse maintenant, il faut qu’on se repose.
— Je ne comprends rien à ce que tu me demandes, à la vérité, cela me dépasse complètement.
— Les loups solitaires sont généralement chassés du territoire car ils n’apportent que des problèmes. Si tu ne veux pas t’investir dans la vie de la meute, je devrais convaincre les miens que tu n’es pas un danger pour nous.
Z haussa le sourcil :
— Les convaincre ? Mes seules actions ne parlent-elles pas d’elles-mêmes ? Bon sang, Ash, je me sens comme pris en étaux entre d’un côté les loups garous qui me tueront s’ils le faut parce que je menace je ne sais quoi et les chasseurs qui me prennent pour un traître et qui ne me feront pas de cadeaux non plus à la moindre occasion… Me voilà pris au piège et ce quelque soit le choix que je fais !
Z prit une profonde inspiration pour contrôler ses émotions qui, malgré la fatigue, étaient toujours promptes à se manifester.
— Tu sais, j’ai pris énormément de risques, pour toutes les parties, j’ai pris des engagements… Et me voilà avec un… non deux couteaux sous la gorge ! Écoute, Ash, peut-on en rester là pour ce soir ? Je me sens d’un coup d’humeur passable.
La jeune femme s’approcha doucement et s’assit près de Z. Elle lui prit la main et murmura :
— Je suis désolée. C’est moi qui t’ai mis dans cette position. Je sais que tu te démènes pour que tout le monde s’en sorte. Tes actions parlent pour toi, mais tu n’as été mordu qu’il y a quelques jours. C’est le temps passé seul face à leur fureur intérieure qui détraque l’esprit des solitaires.
Ashley inspira avant de reprendre :
— C’est ton frère qui te prend pour un traître ? C’est à moi qu’il devrait s’en prendre. C’est moi qui suis responsable, tu n’as rien demandé. Il ne peut pas oublier qui tu es de cette façon ! Tu es bon, lui dit-elle en caressant sa joue. Tu es ce qui est arrivé de mieux dans ma vie.
Elle s’approcha pour l’embrasser. Elle déposa un baiser sur les lèvres de Zane, toujours tendu. Elle écarta son visage et le regarda dans les yeux :
— Je t’aime.


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 Sujet du message: Re: L'histoire
MessagePosté: Mer Jan 09, 2019 9:57 am 
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Hells Kitchen, appartement d'Ashley 11h

Protagonistes : Z, Ash, Jason

L'annonce de la jeune femme était comme un baume au coeur du privé. Son corps avait beau être brisé, mais dans ces moments-là, fragiles et précieux, son cœur revivait. Des mots prononcés avec une telle intensité étaient touchants. Il lui répondit sans hésiter :
— Je t'aime comme un fou, Ashley Winston. J'ai su que c'était toi dès le premier regard !
La jeune femme sourit, presque timidement, et laissa le peignoir glisser sur son corps.
Z l'admira de la tête aux pieds, il voulait graver cette image dans sa rétine, pour toujours, car il pressentait que ces moments-là n'allaient pas durer.
Ashley s'asseya à califourchon sur les genoux de Z, et s’affaira à déboucler la ceinture du privé.
— Hé bien, fit Z, un sourire enjôleur aux lèvres, Douceur et Tendresse sont de retour ?
Ce qui fit sourire la belle. Il la laissa faire mais se maudit de n'avoir qu'un œil, pour admirer son corps, et qu'une main, pour le parcourir !

Une fois l'ardeur de leurs ébats retombée, Ashley regarda attentivement son homme. Le plus dur à supporter était ce pansement qui lui couvrait entièrement l'œil gauche. Les autres blessures, même plus importantes ne lui firent pas autant d'effet.
Comment un être aussi doux pouvait-il accumuler autant de blessures aussi graves ?
Il faut que tu apprennes à te battre, Zane, pensa t elle.
Le privé dû remarquer qu'elle le fixait :
— Je te plairai en pirate ? plaisanta-t-il, avec un bandeau à tête de mort sur l'œil ?
Visiblement, cela ne l’amusa pas.
— D'accord, c'est pas drôle, se répondit-il à lui même, dis-moi, enchaîna-t-il soudain, cela te dérangerait si je dormais avec mon fils ?
— Bien sûr que non, tu es bête ! répondit-elle.

Le privé se leva, embrassa sa compagne et alla s'allonger aux côtés de son fils. Il pourrait rester comme ça, à le regarder dormir des heures durant, sans jamais se lasser. Qu'importe les menaces, les intimidations, les blessures ou ses propres envies. Son fils était là, et c'était tout ce qui importait. Le reste ne comptait pas !
— Papa est là, Jason, et tout va bien se passer, tu verras, murmura l'homme.
Z s'endormit comme une masse. Les rêves peuplés de feu, de sang et de rage !

Il se réveilla à 14h, Jason était debout près de la fenêtre. Il fixait la rue, immobile comme une statue.
— Jason mon grand, ça va ? demanda le père, inquiet.
Jason tourna alors ses yeux vides vers son père et hurla en sa direction, d'une plainte aiguë ou se mêlait des centaines, des milliers de voix...
Z se réveilla en sursaut, haletant.
Un mauvais rêve ? Sans doute ! Mais Jason n'était plus à ses côtés.
Fou d'inquiétude, il courut jusque dans le salon, le cœur battant. Il s'arrêta net lorsqu'il le vit attablé avec Ash, une tartine dans la main. Il était assis sur la chaise, habillé de son pyjama bleu, ses pieds se balançaient à un rythme régulier.

Soulagé de le voir sain et sauf, il s'efforça d’avancer calmement.
— Salut bonhomme, dit le père de famille en posant un baiser sur la tête de son fils, c'est bon ? lui demanda-t-il.
L'enfant hocha vigoureusement de la tête en souriant.
Reconnaissant, Z s'approcha de Ash et posa sa main valide sur le bras de la jeune femme.
— Vous avez déjà fait connaissance…
Elle lui répondit par un magnifique sourire.

...

— Salut Ray, c’est Z… bien, j’appelais pour savoir comment tu allais… et aussi pour… pour te dire que Jason est revenu ! Cela peut paraître bizarre, mais il est là avec moi, et il aimerait bien revoir son oncle…

...

Z allait disparaître avec son fils, la décision était prise. Il connaissait encore du monde et des planques qu'il pouvait utiliser. Personne ne le retrouverait. Il se fondrait dans cette ville qu'il connaissait comme sa poche.
Il devait se cacher aux yeux de tous ceux qui le voyaient désormais comme ennemi et ils étaient nombreux aujourd'hui. Dame Cho, les Dragons Célestes, Veronika Jackson, la meute de loups qui le réduira en pièces à coup sûr si elle le trouve et même ses alliés d'autrefois lui avaient tournés le dos. Il était seul et isolé, devait se méfier de tout et de tous. Mais surtout il devait protéger son fils des manigances de dame Cho. Il avait assez donné, il devait penser à son enfant maintenant. Il espérait que Ash comprendrait que ce qu'il ressentait pour elle n'était pas en jeu ici.
Il devait s'organiser. D'abord récupérer quelques vêtements pour le petit, ensuite prendre ses affaires à lui et s'occuper de son œil. Les cachets en sa possession commençaient à manquer et la douleur à devenir insupportable.

...

Z avait toujours Jason dans ses bras lorsqu’il franchit la porte de l’appartement d’Amber. Son ex femme avait gardé les vêtements, elle n’avait jamais pu s’en débarrasser.
À peine avait-il fait quelques pas dans le salon que le privé sentit une odeur.
Trop tard.
Derrière lui, un clic retentit, caractéristique d’un chien qu’on armait. Z se figea.

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 Sujet du message: Re: L'histoire
MessagePosté: Mer Jan 09, 2019 11:23 pm 
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Penny WinstonTony WeiZack Barrons


Red Moon, Hell’s Kitchen 08h00
Penny envoya Zack chercher de quoi habiller Tony. Il revint quelques minutes plus tard avec un T-shirt un peu trop grand pour le flic et un survêtement de sport.
Le jeune homme s’habilla machinalement lorsque Penny le lui demanda. Il semblait sous le choc, mais Penny n’était pas certaine qu’il connaisse toute la vérité.
Elle prépara un café et tendit une tasse au jeune homme.
— Depuis quand ? lui demanda-t-elle simplement.
Il pivota lentement la tête vers elle, comme s’il réalisait enfin qu’il n’était pas seul :
— Depuis quand quoi ?
— Depuis quand as-tu passé le pacte ?
Tony se pinça les lèvres et garda le silence.
— Ce peut être très… déstabilisant de perdre le contrôle de son propre corps, de gérer cette dualité et de n’avoir personne avec qui partager ce fardeau. Tu nous as sauvé la vie, et si je peux t’aider de quelque façon...
— Et qu’est-ce que vous ferez ? lança Tony d’une voix plus présente. On annule pas un pacte !
— Non évidemment, mais tu peux apprendre à contrôler ton démon. J’ai une vieille connaissance, je suis sûre qu’elle accepterait de discuter avec toi. Elle a passé un pacte il y a plus de vingt ans.
Tony posa la tasse de café sans avoir pris une seule gorgée. Il se leva, se dirigea vers la porte et hélà Zack :
— Montre-moi ce carton !
Les deux hommes se dirigèrent vers la cave. Tandis que Penny se relevait pour les arrêter, elle prit machinalement appui sur son moignon qui se remit à saigner aussitôt. Elle gémit sous le coup de la douleur qui la plia en deux.


ImageImage
Ashley WinstonRosie Miller

Upper East Side, chez Rosie, 15h00
Ashley laissa Zane renouer avec son fils. Elle rendit visite à son amie. Il y avait eut tellement à gérer depuis sa libération qu’elles n’avaient pas eu le temps d’échanger quelques mots.
— Comment vas-tu ? lui demanda Ash.
— Mieux, mais j’ai écoulé mon stock de sang pour ça. Je suis navrée pour ton père, je sais que vous étiez très proches.
— Merci.
— Chef de meute alors ? lui demanda Rosie surprise.
— Ouais, je ne sais pas trop dans quoi je me suis embarquée. Tout est allé si vite… Enfin, pour moi seulement. J’imagine que le temps a dû te paraître bien long dans cette grotte…
— Tu sais que nous n’avons pas le même rapport au temps toi et moi. Ça n’a pas été une sinécure, heureusement que ta mère était là. Elle a soutenu tout le monde du mieux qu’elle pouvait. Elle savait qu’on serait libérées d’une façon ou d’une autre, c’était une question de temps. Tony et Z ont été… impressionnants. D’ailleurs, il y a quoi entre toi et ce type ? demanda-t-elle sur un ton plus léger. Si vous croyez que son petit manège est passé inaperçu, vous vous trompez.
Ashley sourit. Elle ne pouvait rien cacher à Rosie.
— C’est un privé. La police ne voulait rien faire pour te retrouver, alors je l’ai engagé.
— Un privé ? Merci beaucoup, mais c’est pas avec ta paie du Majestic que tu peux t’offrir ses services ! Ah… C’est donc pour ça que… vous deux…
— Non ! Mais pas du tout ! Je ne le paie pas en nature ! Avec lui, c’est du sérieux. Enfin, pour moi en tout cas. Mais je ne suis pas venue pour parler de ça. Parle-moi de ce métro que tu as pris le soir de ta disparition, s'il te plaît.
— Le métro… commença Rosie pensive. J’avais reçu un appel de Londres, j’étais… un peu troublée et je n’ai pas fait attention quand je suis montée dedans.
La vampire se figea, telle une statue, plongée dans ses souvenirs. Elle reprit d’une voix grave :
— Je l’ai entendu, dans ma tête, Ash. Ce métro me parlait de ticket, de prix à payer… et puis je suis tombée au sol… et là, j’ai vu ce qui est arrivé à Time Square… je te jure que je l’ai vu ce soir-là, comme si j’y étais.
— Une vision ?
— Oui. C’est la première chose que j’ai vérifié en rentrant. J'ai allumé mon ordinateur et j'ai vu les images… Il faut l'arrêter !
— Tu en as eu d'autres, des visions ? s'inquiéta Ashley.
— Moi non, une des filles en revanche…


ImageImage
Ashley WinstonPenny Winston

Hell's Kitchen, Red Moon, 16h00
Ashley fit glisser son doigt sur l’écran, sa liste de contacts défila jusqu’à trouver ce qu’elle cherchait.
— Salut Betty. Joan est là ? … Pas grave, tu pourras lui dire que je démissionne ? … Si, je suis bien avec vous… Betty ! Mais j’ai… J’ai de nouvelles obligations. Toi aussi, tu me manqueras. Vous allez tous me manquer… Oui, je passerai vous faire un coucou à l’occasion… Embrasse tout le monde pour moi.
Elle raccrocha le cœur gros, mais elle n’avait pas le choix. Elle ne pouvait pas tout mener de front. Et maintenant ?
Elle quitta sa voiture et pénétra dans le Red Moon. Ashley se figea sur le seuil. Le corps d’Harvey et toute trace de la nuit précédente avaient disparu. Zack n’était pas derrière le bar. Elle alla droit dans son bureau et trouva sa mère assise sur le siège en cuir élimé d’Harvey, un tas de papier devant elle.
— Maman ? Où est-il ? demanda Ashley.
— Les pompes funèbres l’ont emmené il y a une heure environ, répondit Penny la voix fatiguée.
Ashley contourna le bureau en acacia et vint enlacer sa mère. Celle-ci avait les yeux rougis et cernés. Après une longue étreinte, elles se séparèrent.
— Il n’y a pas eu de questions… sur la cause de sa mort ?
— Je connais du monde, ne t’en fait pas. L’acte de décès dira “crise cardiaque”, c’est courant à son âge.
— Je lui avais dit de se méfier de Conor, j’aurais dû insister…
— Ashley, ma chérie...
Penny se leva et caressa la joue de sa fille de sa main valide.
— Ça ne sert à rien de te torturer, ça ne le ramènera pas. La meute compte sur toi maintenant, il va falloir être forte. Ton père t’a toujours imaginée prendre sa relève.
— Tu savais ? s’étonna Ashley.
— Évidemment ! J’ai dû le réfréner pour qu’il te laisse suivre ta propre voie.
Ashley avoua à Penny qu’elle connaissait maintenant le véritable nom de sa mère biologique. La veuve confessa qu’elle avait découvert ce nom quelques années auparavant, mais qu’elle avait gardé le silence pour que les ennemis de Zang ne deviennent pas leurs ennemis. Ashley laissa éclater sa colère. Comment avait-elle pu lui cacher cette information si longtemps ?
— Tu n’as pas idée de ce qu’on est capable de faire pour protéger ses enfants. Un jour, tu comprendras, répondit Penny sûre d’elle.
— Dorénavant, plus de secret, même pour me protéger !
— C’est un ordre, alpha ? la provoqua Penny, un sourire las au coin des lèvres.
Les deux femmes discutèrent longuement, il y avait tellement de choses à régler, certaines devenaient urgentes. Ashley appela Zack. Il avait dormi quelques heures lui aussi et après une bonne douche avait retrouvé son style branché et son sourire ravageur. Elle lui demanda d’organiser un rendez-vous avec le chef des Trinitarios, en terrain neutre, avant la fin de la journée. Elle devait clarifier la situation avec les Dominicains si elle voulait éviter un bain de sang lors de l’enterrement d’Harvey et Jax.
Après avoir pris un repos bien mérité, Penny se chargerait d’entrer en contact avec Storm. L’éclair était sa signature, pourtant, le meurtre de M. Kelly et l’envoi de sa tête coupée aux loups-garous la faisaient tiquer. Cela ne collait pas à l’accord qu’ils avaient passé ensemble.
Ashley se retrouva à nouveau seule dans ce qui était désormais son bureau. Seule. Elle jeta un œil à son portable. Aucune notification. Elle aurait aimé un message de Zane, ne serait-ce qu’un simple coucou. Son calme avait le pouvoir de la rassurer, quelque soit la situation. Elle lui envoya un texto :
"Tu me manques déjà."
Elle soupira et s’empara du répertoire téléphonique d’Harvey et composa le numéro du Cardinal Quintana. Celui-ci accepta de la recevoir dans la demi-heure.


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Ashley WinstonCardinal QuintanaRay

Church of Holy Cross, Hell’s Kitchen, 17h30
— Monseigneur Quintana, merci de me recevoir si rapidement.
— C’est « Votre Éminence » lorsqu’on s’adresse au Cardinal, la reprit le prêtre qui venait de l’introduire dans le bureau.
— Pardon, Votre Éminence.
— Ne vous en faites pas mon enfant. Asseyez-vous et recevez à nouveau mes plus sincères condoléances.
— Merci. Comme je vous l’ai annoncé, la meute est maintenant ma responsabilité.
L’homme l’écoutait attentivement, empli de bienveillance. Ashley se lança :
— Mon père, aussi investi qu’il était dans la communauté, avait choisi d’exercer certaines branches d’activités lucratives, mais dangereuses.
Le Cardinal acquiesça d’un léger mouvement de tête, l’invitant à continuer.
— Je souhaite donner une nouvelle orientation à ma meute, mais pour ça, je vais avoir besoin d'alliés.
— Et quelle serait cette nouvelle orientation, mademoiselle ?
— Je ne veux avoir aucun lien avec une quelconque activité criminelle.
— La voie que vous choisissez est tout à votre honneur, lui dit-il avec une pointe d’admiration. Vous pouvez comptez sur mon soutien, car sans nul doute, vous devrez affronter nombre d’obstacles pour atteindre votre but.
— Merci. Mon père avait beaucoup de respect pour vous.
— C’était un homme de paroles, malgré ses défauts.
On toqua à la porte, puis le prêtre entrouvrit :
— Votre Éminence, pardonnez-moi de vous interrompre. M. Zaborovski est ici et souhaite vous parler. Il dit que c’est urgent.
La porte s’ouvrit brusquement. Même chevelure en bataille, même barbe non taillée, mais ce fut Ray qui pénétra dans le bureau. Il s’arrêta net en apercevant Ashley :
— Qu’est-ce que tu fous ici ?
— Comme vous le voyez, mon ami, répondit le Cardinal, Mademoiselle Winston et moi-même étions en rendez-vous. Je pense que nous avons terminé mademoiselle ?
La jeune femme se leva et salua le Cardinal. Elle fit quelques pas vers la sortie puis s’arrêta en face de Ray. Elle pouvait lire le dégoût dans son regard.
— Il a besoin de toi, murmura-t-elle, maintenant plus que jamais.
Ray la saisit par le cou et la plaqua contre le mur derrière elle, ignorant les injonctions de Quintana.
— Tu crois que tu peux me dire ce que j’ai à faire, sale chienne ! lui cracha-t-il à la figure. Tu m’as pris mon frère, tu peux le garder ! Maintenant que c’est une bête, il n’est plus rien pour moi et je vous conseille de ne pas croiser ma route !
— Et Jason ? Lui aussi tu le rejettes ?
— Quoi Jason ? demanda-t-il en desserrant légèrement ses doigts sur la gorge de la louve. Il est mort depuis longtemps.
— Il est revenu, bien vivant, et il est avec Zane.
Ray la lâcha subitement, il ne pouvait croire à ce qu’il entendait. La jeune femme se frotta le cou et s’avança jusqu’à la porte. Elle se retourna une dernière fois avant de partir :
— Il est toujours ton frère, que ça te plaise ou non.

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Ashley WinstonZack Barrons

Harlem, mardi 20h00, Restaurant Harlem Shake
Zack avait réussi à convaincre Juan Polanco, chef du gang des Trinitarios, d’assister à cette rencontre. Lorsque les loups arrivèrent dans le petit restaurant sur la 124ème Ouest, les Dominicains occupaient déjà deux box au fond de la salle. Ashley et Zack prirent place en face de Juan, Samantha et Percy s’installèrent avec ses bras armés, dans le box d’à côté.
— Merci d’avoir accepté de nous rencontrer, Juan, commença Zack.
L’homme en face d’eux était empli de colère, c’était palpable. Ashley n’avait jamais eu affaire à des dealers, encore moins un chef de gang. Zack l’avait briefée, cela ne l’empêchait pas d’avoir une boule au ventre.
— Mon nom est Ashley Winston. Je suis la fille d’Harvey.
Juan leva un sourcil dubitatif.
— Adoptée, même les gosses sont Made in China, plaisanta Zack.
Ashley lui lança un regard noir. Le barman haussa les épaules en signe d’excuses.
— S’il n’a rien à ne reprocher, pourquoi Harvey ne prend même plus la peine de se déplacer lui-même ?
— Il est mort cette nuit, annonça-t-elle.
Juan la jaugea, cherchant à déceler le vrai du faux. Zack confirma de la tête.
— Et c’est avec toi qu’on traite maintenant ? demanda-t-il à Zack.
— Non, avec elle.
Juan souffla d’un air dédaigneux. Les femmes n’avaient pas leur place dans le business.
— Ma meute n’a rien à voir avec l’attaque qui a eu lieu au dispensaire la nuit dernière, commença Ashley. C’est une patiente qui était visée.
— Ouais, amenée par ton père !
— À aucun moment il n’aurait pu se douter qu’elle serait visée par une attaque. Elle travaillait aux bonnes œuvres de l’église du quartier, n’avait aucun ennemi connu. Mon père n’aurait jamais exposé le dispensaire s’il avait su qu’il y avait le moindre risque.
— Mon cousin est mort et on n’a plus de doc.
El muerto al hoyo, murmura Zack.
— Peut-être bien, mais ceux qui ont fait ça devront payer.
— Nous cherchons aussi à comprendre, l’assura Ash. Zack vous transmettra les informations qu’on pourra récolter.
Juan semblait plus détendu. Ash se lança pour la deuxième raison de sa venue :
— Mon clan va revoir l’orientation de ses activités, très rapidement.
— Qu’est-ce que ça veut dire ? Vous arrêtez de fournir ? lança-t-il en haussant le ton.
Quelques regards dans la salle se tournèrent dans leur direction. L’air menaçant des Dominicains incita tout le monde à se concentrer de nouveau sur leurs plats.
— Précisément. Vous avez longtemps été… partenaires avec mon père et j’ai bien conscience que mon retrait vous mettrait dans une position délicate.
— “Une position délicate”, comment elle parle celle-là ?! Tu vas me foutre dans la merde oui ! Qu’est-ce qui m’empêche de vous fumer là maintenant ? J’ai plus rien à perdre si tu m’enlèves ma came...
— Ceci, lui dit-elle en glissant le petit sac de shopping qu’elle avait posé à ses pieds.
Juan fit signe à un de ses hommes de vérifier le contenu : un kilo de poudre. Il s’exécuta puis tendit le sac à son chef de gang qui jeta juste un œil à l’intérieur.
— Il y en aura d’autres, jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée. Mon père était un homme de parole, vous verrez que je respecterai la mienne. Celui-ci est offert, pour sceller notre amitié.
Juan la toisa un moment avant de se saisir de la main tendue par Ashley.
— Ton père était un mec droit. On verra si t’es à la hauteur.


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 Sujet du message: Re: L'histoire
MessagePosté: Jeu Jan 10, 2019 1:51 pm 
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Midtown 18h30
...
Derrière lui, un clic retentit, caractéristique d’un chien qu’on armait. Z se figea.
— Je savais que tu finirais par revenir ici, lança une voix derrière lui.
Le privé se retourna lentement tout en protégeant son fils de son corps.
Z reconnut l’homme qui le pointait de son revolver. C’était l’homme qui l’avait poignardé au cimetière. Il était venu mettre un terme à sa vengeance.
— Stenceland ! souffla Z.
Il recula de quelques pas puis cogna contre la table.
— Il est temps que tu paies pour tes crimes, Zane Zaborowski, et ce jour est arrivé !
Z serrait toujours Jason dans ses bras.
— Pas devant mon fils. Je ne veux pas qu’il voit ça !
L’autre se retient de tirer.
Le père amena son fils jusqu’à la chambre d’Amber, des photos d’une famille heureuse ornaient la commode, souvenirs d’un temps révolu. L’homme les suivis étroitement, prêt à réagir à la moindre occasion.
— Reste ici mon grand, d’accord ?
— J’veux voir maman, demanda Jason.
— Bientôt, je te le promets.
Z posa un baiser sur le front de son fils et sortit de la chambre refermant la porte derrière lui.
Le privé se retourna ensuite vers l’homme qui le pointait toujours de son arme.
— Pour ce que ça vaut, Stenceland, je suis désolé pour…
Il n’eut pas le loisir de finir sa phrase qu’il reçut un coup de crosse en plein visage. Sa paupière gauche, déjà enflée, explosa sous l'impact. Il vit les étoiles et tomba à terre. Du sang coulait, sur son nez et sur sa barbe.
Le privé tenta de se relever et reprit péniblement :
— … pour ce que j’ai fait à ton…
Un nouveau coup stoppa Z. Stenceland s’était déplacé de côté et avait donné un violent coup de pied dans les côtes du privé. Z hoqueta de douleur, l’air chassé de ses poumons. Il ne pouvait plus respirer. Il bascula sur le dos alors qu'il tentait désespérément de reprendre son souffle en se tenant les flancs.
Stenceland, était nerveux, l’heure de la fin approchait. Depuis le temps qu’il attendait. Il fit les cent pas dans la pièce, l’arme toujours au poing.
Z sentit l’animal se débattre en lui mais malgré la douleur, il lui tint la bride.
Son fils était à côté, s'il laissait la bête sortir, elle serait capable de lui faire du mal !
Il tenta à nouveau de se relever :
— … à ton frère et à sa fami…
Un nouveau coup au visage le cloua au sol.
— Comment t'as fait pour survivre la dernière fois, hein ? J'étais pourtant sûr de mon coup !
L'animal était toujours en Z et semblait lui dire :
Les loups ne mangent pas leurs propres petits ! Bougre d’imbécile !
Z cracha au sol, mélange de sang et de salive.
— Je porte une faute lourde, mais je ne suis pas l'assassin. Tu veux te venger, alors fais ce que tu as à faire !
Le privé leva la tête vers son bourreau.
— Tues moi ! Tues moi ! répéta-t-il en hurlant et en bavant à la fois.
L'homme leva son arme, ajusta le tir mais Jason sortit de la chambre en courant et se jeta dans les bras de son père.
— Fais pas de mal à mon papa ! cria-t-il, en faisant barrage de son petit corps.



Lorsqu'ils sortirent de l'appartement, Z tenait un sac de vêtements et un sac de jouets dans une main, Jason le suivait accroché à son manteau. Il lui restait à aller à son appart, en espérant ne plus avoir de mauvaises surprises. Il avait eu son lot !
Il prit du cash et quelques affaires qu’il pourrait facilement revendre ou échanger. Refit son pansement et avala une poignée de cachets.



Il composa quelques messages sur son téléphone puis le jeta.

Message pour Ash :
Z 18h30 :
Ashley, j'ai décidé de me faire discret
quelques temps. Je t'en conjure
pardonne moi. J'ai trop d'ennemis,
trop puissants. Je dois penser à mon fils.
Je ne serai pas joignable un certain temps.
Je t'aime de tout mon cœur, crois-moi.
Z.


Message pour Tony :
Z 18h30 :
Tony, je pars avec mon fils me mettre
au vert quelques temps. Trop
d'ennemis veulent ma peau.
Je ne serai pas joignable un certain temps.
Z.

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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Sam Jan 12, 2019 1:20 am 
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Inscription: Lun Juil 31, 2006 5:31 pm
Messages: 2096
Restaurant Per Se 21h00

Caty Spence s’est habillée pour la circonstance. Une folie des derniers Blackfriday, une robe de soirée d’un couturier tendance.
Le repas se déroule dans une ambiance chaleureuse, son hôte est attentionné, il fait preuve de raffinement.
Le repas est à la hauteur de la réputation du restaurant, tout comme le cadre et la vue sur Central Park.
M.Storm prend plaisir à ce repas et à la compagnie. Certes Miss Spence est jeune, mais elle a du potentiel, encore faut-il voir la suite.
Caty lèse sa flute de champagne:
M. Storm me permettez-vous un toast ?
Bien entendu chère enfant, mais en quel honneur ?
M.Storm, j’ai longtemps hésité avant de vous contacter et mes pensées des derniers jours étaient très confuses.
C’est bien normal, vous êtes passées par des épreuves très difficile. Une femme aussi exceptionnelle que vous à le potentiel pour surpasser ces révélations et avancé.
Tout à fait, c’est aussi ce que j’ai comprise.
Caty, laissez-moi déchirer le voile de ténèbres qui entourent votre réalité. Laissez-moi vous guider sur la voie de la révélation et ainsi révéler au monde votre potentiel.
Vous arrivez une journée trop tard M. Storm.
Comment cela ?
Savez-vous ce que j’ai fait aujourd’hui ? J’ai enterré la mère de mon plus cher ami. Un homme que j’estime par dessus tout et avec qui je partagerais certainement mone existence.
C’est très malheureux pour votre ami, mes plus sincères condoléances à votre ami. Il ne me fait aucun doute qu’il pourra compter sur vous dans ces moments.
Oui tout à fait. Mais j’ai pu moi aussi compter sur lui et cela depuis plusieurs années. Il ne m’a jamais laissé tomber et il m’a initié à de nombreuses pratiques.
Bien, j’en suis très ravie pour vous. Mais cet homme tout qualifié qu’il soit, ne connait pas toute la vérité. Croyez en moi et la Vérité vous sera révélée Caty.
M. Storm, la loyauté chez les Spence est une de nos plus grandes forces, mais c’est aussi notre plus grande faiblesse.
Caty, si vous m’accordez cette loyauté elle en sera très largement récompensé. Vous aurez en moi un allié fidèle et un soutien indéfectible.
Voici donc mon toast.
Caty se lève et et tend sa coupe vers le parc, elle regarde Storm droit dans les yeux.
Dans la Vengeance et en Amour, la Femme est plus barbare que l’Homme. Mais mon homme va venir et il boira le Calice jusqu’a la lie. Et cette coupe sera votre crâne.
Caty avale son champagne et laisse Storm pantois devant cette saillie.
En arrivant devant l’entrée de l’immeuble, Caty voit des hommes sortis d’un fourgon noire et se diriger vers elle. A ce moment, une puissante moto se gare devant elle, Caty se coiffe du casque intégral et elle se laisse emporter à vive allure sur cette puissante monture, ses bras enserrant son homme.


Financial District mercredi 2h00

Les derniers étages de cet immeuble de bureaux abritent de luxueux appartements. Ils appartiennent tous à une riche famille d’origine européenne. Le dernier étage est un immense penthouse dédié à la famille Von Sterling. Le comte et la comtesse, les mages jumeaux du Conclave profite de la nuit. Ils ont pour habitude de sentir New York, à l’aide de leurs visions mystique ils suivent les courant d’énergie et ressentent la vie de la cité et des ses habitants. Aujourd’hui cette vie est corrompu, un cancer croit en son sein. Les Jumeaux Von Sterling ne laisseront pas cela arriver, mais avant ils doivent régler leurs affaires.
Dans leurs salons aux meubles de luxes patientent plusieurs hommes en costumes. Ils ne sont manifestement pas à leurs places et cela malgré la richesse de leurs atours, costume de marques, montre et bijoux de créateurs. Mais on sent que ces hommes sont brutaux et plus habitués à la fange. On s'attend de la part de ces hommes à plus de fierté, mais en cet instant ils se comportent comme des serviteurs en faute. La cargaison qu’il devait récupérer auprès des Triades a disparu. Il s’agit d’un raid fait par un gang de la ville. Mais la poudre volée était destiné aux Von Sterling. Les ordres sont clairs, il faut la retrouver, entre de mauvaises mains elle peut faire des ravages.


Chinatown mercredi 5h
Maitre Zang est réveillé par un cri, il reconnaît la voix de Tyron, son jeune serviteur.
Un craquement puissant lui apprend que la porte de sa demeure est forcée. Des pas lourds se dirigeant vers sa chambre.

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