LEGENDES D'AUTRES MONDES

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 Sujet du message: RP - Onyx
MessagePosté: Mer Sep 10, 2014 3:51 pm 
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 Sujet du message: Re: RP - Onyx
MessagePosté: Jeu Sep 11, 2014 2:17 pm 
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Chapitre 1 : Genèse

200 pièces d'or...
Je me souviens encore du bruit de la bourse quand le marchand l'a jetée sur le sol... des reflets des lueurs des torches sur le métal précieux... du regard avide du vendeur et de son empressement à ramasser les quelques pièces qui s'étaient déversés hors de leur contenant.
Je n'avais jamais vu autant d'argent réuni : Mes parents adoptifs faisaient partie d'un troupe de saltimbanques... des amuseurs publics. Les revenus de la famille étaient irréguliers, et même, si nous ne mourrions pas de faim, une fois les quêtes des représentations divisées entre tous les membres de la troupe, la part de mes parents et de mes 6 frères et soeurs ne permettaient guère le superflu.
Mais dans les yeux d'une petite fille de 7 ans, la vie dans une troupe itinérante offrait tout le luxe possible. Mes poupées étaient fabriquées par Meriastan, le marionnettiste... Mes robes, par Disella, la vieille couturière. Dans une ville plus sédentaire, j'aurai sans doute été exclue : Ma peau sombre et mes cheveux clairs trahissaient une origine différente, voire surnaturelle. Sur mon dos serpentait une marque de naissance claire similaire à un tatouage tribal. Mes parents biologiques m'ont déposé dans la caravane une nuit d'hiver. A ce qu'on m'a raconté, ils ont surgi du blizzard comme si Asmodée lui même les poursuivait. Leur tenue, déchirée et brûlée par endroits, trahissait leur nature de mage et leur expérience, mais la peur qui se lisait dans leurs yeux a fait craindre le pire à la troupe.
Ma mère tentait d'apaiser mes pleurs, elle-même en larmes, en chuchotant qu'elle était désolée, que tout irait bien maintenant. Mon père donna une forte somme d'argent au patriarche de la troupe, et lui a fait jurer de ne jamais trahir mes origines, de m'élever comme une des leurs. Après un dernier adieu, ils ont disparu dans la nuit, pour ne plus jamais ressurgir.
La troupe m'a accueillie et élevée comme l'une des leurs : nomade, notre caravane de roulottes colorées voyageait de ville en ville, de village en village, se produisait en spectacle, puis repartait.
Un nuit d'été, nous parcourions la numérie occidentale. Notre bivouac se fit, faute de village, en rase campagne. Les roulottes firent un cercle, et un grand feu fût allumé au centre. Ces soirées, plus calmes que celles de représentation étaient l'occasion pour la troupe de se reposer en effectuant les petits travaux de maintenance sur la caravane. Après avoir passé une bonne partie de la soirée à jouer avec les autres enfants, je profitais de l'obscurité pour me faufiler sur le toit de notre roulotte et restai là, allongée sur le dos, à observer les étoiles, spectaculaires si loin de toute lumière de ville.
Combien de temps je mis avant de m'endormir, je ne peux le dire. La seule chose que je sais c'est que, quand un cri me réveilla, l'obscurité était totale...
Prise de panique, je tâtonnais pour trouver la trappe qui me permettrait de descendre dans la sécurité de la roulotte familale. En bas, dans le cercle, les cris se multipliaient... "ALARME", "ON NOUS ATTAQUE !!!"... La nuit, si paisible quelques instants auparavant, s'emplit de la cacophonie de la bataille...
Heurts d'armes, cris d'alarme, plaintes des blessés, hurlement des femmes, pleurs des enfants... Tous s'unirent pour créer un maelstrom de terreur pure, encore amplifié par l'obscurité à peine percée par la lueur de quelques torches allumées à la va vite.
Comme paralysée, je restais tapie sur le toit de ma roulotte, fragile forteresse.
Malheureusement, le combat était joué d'avance : les assaillants étaient aguerris à ce genre de manoeuvre, nos sentinelles avaient été égorgées sans un bruit et nos combattants quasiment tous tués dans leur lit. Aussi quand une main puissante m'attrapa par le col pour me tirer vers le sol, je n'opposais aucune résistance, comme un lièvre pris au collet conscient que chaque souffle devient plus difficile à prendre. Je dégringolais et heurtais le sol avec violence, mes poumons se vidant instantanément sous le choc. Des étoiles dansaient devant mes yeux alors que je luttais, perclue de douleur, pour me relever. Un coup de botte acheva ma lutte brusquement et je sombrais pour de bon dans l'inconscience.

...

Quand j'ouvrais les yeux, les ténèbres étaient toujours présentes, et ma respiration était difficile. Autour de moi, une foule déchainait un vacarme. De nombreuses langues étaient parlées, criées... On entendait des rires, des plaintes, des éclats de colère...
Il me fallut quelques minutes pour recouvrer mes esprits et réaliser que je portais un sac de toile sur la tête. Mes pieds et poings avient été entravés par des fers bien trop lourds pour moi, et, à peine eus-je esquissé un mouvement que déjà, l'acier mordait ma chair et qu'un mince filet de sang coulait le long de mon avant-bras.
A nouveau la panique m'envahit et je commençais à me tortiller frénétiquement pour me relever, malgré l'écrasant carcan limitait mes mouvements... Seule comptait la nécessité de trouver ma famille... mes parents... un refuge et quelqu'un qui me protègerait.
A nouveau je fus soulevée de terre par une poigne de fer. Comme un ballot, je fus transportée pendant quelques minutes, puis plantée sur mes pieds.
On arracha le sac de ma tête, et je dûs fermer les yeux pour protéger ceux-ci de l'aveuglante clarté du soleil. Je pûs les rouvrir au bout de quelques secondes, mais rien ne m'avait préparé au spectacle qui s'offrait à moi.

J'étais debout sur une estrade, à côté d'autres enfants dans ma situation. devant celle-ci, un parterre d'hommes nous regardaient... non... nous dévoraient des yeux... L'air était empuantit d'odeurs humaines, sueur, saleté, sang...

Après quelques secondes de silence, le brouhaha reprît. Les spectateurs commencèrent à crier et à jurer dans 100 langues différentes... Autour de nous, un autre homme tournait et s'adressait à la foule...
J'étais tétanisée par la peur, des larmes coulaient le long de mes joues, mon dos était trempé de sueur... Mes yeux passaient frénétiquement d'un homme à l'autre... Quand soudain, je saisis un des mots, pour une fois prononcée en commun : "30 pièces d'or !!".
S'il étaient possible d'être encore plus effrayée, je le devins quand la lumière se fit sur la situation : Nous étions vendus comme esclaves...
Tout devint clair... Les hommes devant nous, gras et sales, au sourire mauvais et teinté de vice. A leur service, de jeunes gens portant des collier de fer pour indiquer leur status. Des esclandres éclataient entre les différents protagonistes sans que je sache leur raison...
Pourtant, inexorablement, l'esclavagiste adjugeait sa marchandise au plus offrants. Un par un, les yeux écarquillés de terreur, ils étaient emportés par des hommes d'armes pour disparaitre à jamais dans une riche maison, pour devenir le jouet d'un abject marchand ou d'un noble sadique.
Les enchères sur moi ne devait pas monter assez vite au gout de mon propriétaire car il s'escrimait et vociférait autour de moi, fourrant les doigts dans ma bouche pour montrer mes dents, tirant mes cheveux pour mieux faire voir leur couleur, ou déchirant mes vêtements pour appater tel ou tel proxénète.
C'en fût trop pour moi : Terrassée par ces émotions, je tombais à genoux, tentant de rattraper les quelques loques de vêtements qu'il venait de m'arracher et les serrant contre moi pour préserver le peu de dignité qu'il me restait. Le public se mit à rire et raillait le marchand. Ce dernier, fou de rage, fit pleuvoir les coups sur mon dos avec son fouet, m'arrachant plaintes et lanières de peau, mais rien à faire...
Je n'avais plus la force de me relever... Tous les coups, insultes et cris n'y changeraient rien...
alors qu'il levait une fois de plus son fouet, une fois se fit entendre dans le vacarme...
Une voix d'homme faible, chuintante...
Il parlait dans une langue que je ne connaissais pas, mais ce qu'il dit arrêta net le fouet et calma le marchand. Il m'attrapa par le poignet et me força à me mettre debout et à tourner le dos à la foule.
Puis la voix se fit entendre à nouveau et mon bourreau se fendit d'un grand sourire. Il cria un mot barbare... Le mot dans sa langue pour "adjugé"...
Il me lâcha et je tombait à nouveau à genoux face à la foule, contemplant mon acheteur : drapé dans une logue robe et le haut du visage caché par une capuche, je n'en distinguait que le nez et la bouche... Celle-ci s'ouvrit dans un large sourire et dévoila de nombreuses dents...

...non, pas des dents...

...des crocs.

Des crocs qu'une langue noire et obscène vint lécher.
Une de ses mains, aux doigts longs et fins, disparut dans sa robe et reparut avec une bourse qu'il lança juste devant moi à l'intention de mon vendeur...

200 pièces d'or... C'est le prix pour lequel, quand j'avais 8 ans, je fûs vendue

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 Sujet du message: Re: RP - Onyx
MessagePosté: Jeu Sep 11, 2014 2:25 pm 
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NdlR : Pour l'instant j'en suis qu'au BG, mais quand j'aurais attaqué les CR, n'hésitez pas à me faire des remarques si je me trompe quand je relate tel ou tel évènements ( en gardant à l'esprit que ce sera toujours vu par mon perso, avec ce que ça inclut de limitations et de subjectif ;) )

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 Sujet du message: Re: RP - Onyx
MessagePosté: Lun Sep 15, 2014 11:37 am 
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Chapitre 2 : souvenirs d'enfance

Les sages disent que les rêves sont des reflets fugaces des malheurs de nos vies passées. Et que pour ne pas perdre la raison, notre esprit préfère les oublier au réveil.
Je sais qu'ils ont tort : Mes cauchemars sont des images de ma vie actuelle, et quand le soleil se couche, je prie pour ne pas m'endormir car ils me hantent dès que mes paupières se ferment.
Les images sont toujours les mêmes... Après l'attaque des esclavagistes, et jusqu'à ma libération, ma vie n'a été qu'un interminable enfer, mais seules quelques scènes, les plus dures, reviennent hanter mes nuits...

Quand on m'a trainée, juste après ma vente, pour une ultime humiliation publique. On m'a débarassée de mes fers aux mains pour me fixer un collier de fer, signe de ma nouvelle et définitive condition. Je me souviens du contact froid de l'enclume contre ma joue, de la poigne de fer de l'homme d'armes qui maintenait ma tête en place, des chocs du marteau sur les rivets qui envoyaient dans mon cou autant de secousses, et surtout du regard du forgeron nain... Lui aussi portait un collier et était enchainé à cette enclume, condamné à être le complice de ses tortionnaires. Le regard qu'il me jetait était un mélange d'excuses et de pitié, le mien, implorant et inondé de larmes. Pendant un court instant, il a arrêté son geste, le marteau levé. Je pense qu'il a hésité à l'abattre sur mon crâne et a m'offrir un échappatoire rapide et sans douleur. Par manque de courage, ou par peur de représailles, il a finalement renoncé et, d'un dernier coup, a scellé mon carcan...

Quand je suis arrivée, après des jours de voyages dans une cage juchée en haut d'un chariot, dans le lieu qui me retiendrai pendant des années : Un superbe manoir, perdu au milieu d'une forêt, loin des grandes routes. ayant grandi dans une caravane, un seul regard sur les ornières du sol me dit que, malgré son aspect isolé, un grand nombre de fiacres passait par ici... De petits fiacres individuels, au grandes roues fines et élégantes. Le propriétaire des lieux devaient souvent recevoir de nombreux invités aisés. deux serviteurs commencèrent à décharger les bagages, dont ma cage. Leur impeccable livrée confirma ma première impression, mais leurs yeux étaient durs et un sourire mauvais s'afficha sur leur figure quand ils saisirent ma laisse et tirèrent dessus d'un coup sec. Affablie par plusieurs jours sans m'être levée, je tombai du haut du chariot et titubai pour me remettre debout. Une autre traction fit mordre l'acier de mon collier dans ma chair, et je tombai de plus belle. "Doucement" dit l'un "le maitre a dit qu'elle ne devait pas être top abîmée". L'autre répondit "De toutes façons, vu ce qu'il va en faire, elle n'aura pas besoin de ses jambes". Ce dernier me souleva comme un ballot et me fit traverser le vestibule du manoir, aussi majestueux que l'extérieur, puis ouvrit une porte de service pour découvrir un escalier de pierre qui disparaissait dans les ténèbres d'un sous-sol. "Bienvenue chez toi" entendis-je avant d'être projetée dans les marches.

Quand j'ai rencontré quelques-uns de mes compagnons d'infortune. Dans la cellule en face de la mienne, une jeune fille d'à peu près le même âge que moi. Présente depuis plus longtemps que moi, elle n'a d'abord été qu'une voix dans les ténèbres : quand mes pleurs et mes appels étaient les seuls bruits qui résonnaient dans les couloirs de cette prison. Une douce et faible vois m'a demandé de me taire... Qu'"ils" n'aimaient pas le bruit et qu'"ils" descendraient nous punir si je continuais. Le lendemain, à la leur d'une torche, je l'aperçus quand les geoliers vinrent la chercher. J'ai vu son air résigné et les meurtrissures qui lui couvraient le corps, à peine dissimulées par les hardes crasseuses qu'elle portait. Les nuits d'après, peu à peu, nous avons commencé à parler, en chuchotant... sur cet endroit, sur l'impossibilité de s'en échapper et sur ce qui s'y passait... Tenu par des des adorateurs des puissances démoniaques, la façade en était une maison de plaisirs. Mais, dans le sous-sol, on pouvait s'adonner à toutes les perversités les plus atroces. Plus on descendait les niveaux, plus les pratiques étaient chères pour les clients et insoutenables pour les "pensionnaires". Elle, en ce sens avait de la chance... Maigre et défigurée par une méchante vérole étant enfant, elle n'était que rarement demandée et servait plutôt aux basses besognes d'entretien de ces salles sordides. Quand celà arriverait pour moi, elle me recommandait d'être docile, car, plus le maitre était mécontent, plus il nous faisait descendre les niveaux. quand je lui demandais son nom, elle refusa de me le dire. "Ici, personne n'a de nom. Ca évite de s'attacher les uns aux autres... et ça empêche de trop souffrir quand les geôliers s'en prennent à nos compagnons"

Une autre rencontre qui bouleversa ma vie et hante encore mes nuits fut le guerrier. Un colosse qui servait de bête de somme à nos hôtes. Tel un cheval, il tractait des wagonnets contenant du linge ou d'autres immondices à travers les couloirs dallés de cette antichambre de l'enfer. Quelquesoient les hautes intentions que "le maitre" avait pour moi, je n'en ai pas entendu parler pendant plusieurs semaines, et je fus donc affectée, comme ma compagne, à l'entretien. Notre mission était de nettoyer les salles après le passage des clients. Nous frottions, à la lueur des chandelles, les restes d'orgies, messes noires, ou séances de torture. Le guerrier, lui tractait un chariot pour en collecter les déchets. Dans une autre vie, il avait été paladin. Mais, comme nous, il avait été défait, vendu, puis emmené ici. Dans les premières semaines, sa ferveur et son entrainement lui ont permis d'endurer les mauvais traitements. Il a même essayé de s'évader en attaquant et tuant un geôlier à mains nues. Quand il fut finalement stoppé, il a été torturé pendant des jours et des jours pour le briser. Et le maitre lui a sectionné les mains pour le dissuader de jamais réessayer. Des années après, l'ancien paladin d'Iomédae n'était plus qu'une ombre, se mouvant pesamment de cellule en cellule, uniquement accompagné du grincement des roues et du tintement des chaines de son harnais, fixé de manière permanente à son chariot malodorant. Avec nous néanmoins, et une fois que les geôliers étaient hors de portée d'oreilles, il retrouvait un peu de vie. Même si l'espoir ( et sans doute un peu la raison ) lui était perdus depuis longtemps, il nous parlait souvent, à voix basse d'Iomédae et de ses fiers paladins, de la noblesse de leur combat et de la façon dont le bien triomphe toujours. Certains jours, ils se mettait même en tête de nous apprendre à nous battre. Avec deux lattes de bois, il improvisait des séances d'entrainement entre nous deux, frêles petites filles et corrigeait nos postures, à défaut de pouvoir tenir lui même une épée. "Même les plus faibles d'entre nous doivent pouvoir se défendre... Nous faisons tous partie des armées d'Iomédae, face aux puissances des ténèbres.

Quand le maitre exploitait mes dons... J'avais été achetée pour servir d'assistante lors de cérémonies magiques. La marque repérée sur mon dos attestait d'une forte magie dans mon sang et je fûs formée, malgré moi aux sombres pratiques et à la magie des arcanes. Les leçons se passaient dans une autre cellule, avec un mobilier rustique en pierre, éclairée d'une simple chandelle. Je devais mémoriser des ouvrages entiers sur les plans d'existence, les vertus des âmes, des plantes et des pierres :"Calcédoine : dureté moyenne, décuple les faculté divinatoires, couleur : verte... Agate : Dureté faible, canalise les énergies destructrices de feu, couleur : orange... Onyx : dureté forte, neutralise les émotions chez la cible, couleur : noire... Oeil de tigre :... etc...". Chaque échec était violemment puni... coups, fer rouge, dents cassés, doigts brisés... Chaque jour, j'étais laissé dans un état proche de la mort et de la folie. Chaque matin, un prêtre des dieux sombres passait dans ma cellule et guérissait mes blessures pour pouvoir à nouveau subir des brimades dans la journée. D'autres servantes en guise de punitions, subissaient les perversions de clients fortunés; Ce sort m'était épargné car le maitre voulait, m'avait-on dit, offrir ma pureté à un invité très spécial quand le temps serait venu. D'ici là, de toutes les horreurs qu'on pouvait me faire subir, aucune ne devrait laisser de traces durables.

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Dernière édition par Gambit le Lun Sep 15, 2014 11:35 pm, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: RP - Onyx
MessagePosté: Lun Sep 15, 2014 4:09 pm 
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Chapitre 3 : Une brêche dans les murs

Mes années passées dans le donjon du maitre restent, à quelques exceptions près, floues. Quand j'essaie de me souvenir, un voile tombe sur les évènements occultant plus ou moins volontairement les faits pour ne laisser que le souvenir de la douleur et du désespoir.
A l'opposé, le jour de la ma libération est gravé dans tous ses plus infimes détails, dans ma tête. N'ayant plus vu la lumière du soleil depuis longtemps et mes journées n'étant rythmées que par les corvées et les brimades des sbires du maitre, j'ai assez vite perdu la notion du temps.... tout ce que je sais, c'est que ce jour-là, des années avaient passé depuis mon emprisonnement et j'étais devenu une jeune femme, tout comme ma voisine de cellule. La malnutrition et les mauvais traitements nous avaient décharnées, mais les séances d'entrainements secrètes du paladin nous avaient maintenues valides.
Ce jour-là, donc, mon univers s'est une nouvelle fois effondré...
Une porte mal refermée, ou alors une dénonciation d'un autre prisonnier... je ne saurais jamais ce qui s'est passé. Toujours est-il que, ce jour-là, alors que nous pratiquions avec nos épées de bois, les gardes du maitre ont envahi la salle. Sans un mot, les fouets et les matraques ont claqué... en quelques secondes, nous n'étions plus que des corps tremblants et suppliants, recroquevillés sur le sol souillé. Nous avons été emportés et, pour la première fois depuis des années, nous avons vu la lumière du soleil : Nous avons été "reçus" par le maitre... Dans une salle richement meublée, ornée de multiples antiquités et objets ésotériques dans des vitrines. Le parquet était recouvert de tapis moelleux et propres. L'air embaumait de capiteux parfums d'ambiance, pas le moisi et l'odeur du sang. Et surtout... La lumière... Au travers de vitraux chamarrés, le soleil projetait des couleurs que je croyais avoir oubliées sur toute la scène.
Le "maitre" nous attendait... richement habillé, sa peau cireuse et ses yeux mauvais me retournèrent le coeur au premier regard... Je l'avais vu si souvent perpétrer des actes ignobles pendant ses rituels démoniaques que sa seule aura suffisait à m'emplir d'un mélange de colère et de terreur. Un sourire carnassier dévoila ses crocs...
Il nous dit ne tolérer aucun type de rébellion et que nous méritions tous une punition qui nous couperait l'envie de recommencer... Ma voisine de chambre était transférée à la "salle noire"... La plus souterraine de toutes... Celle où les pires atrocités avaient lieu... Celle où les clients payaient très cher pour aller... Où se mélangeaient les pires déviances humaines et démoniaques... et d'où les "pensionnaires" ne revenaient jamais, où alors à l'état de coquille vide, le corps et l'âme brisés par ce qu'elles enduraient.
A ces mots, elle s'effondra en larmes, supplia, implora... chaque supplique était une brûlure dans mon âme et un délice pour le maitre... Ses yeux se repaissaient de cette terreur.
J'osais un ultime affront, relevant les yeux : "et nous ? nous sommes aussi responsables qu'elle... quelle sera notre punition ?"
Il se rassit et nous toisa, le guerrier et moi : "La votre ? elle est à la fois pire et très simple... Vous allez devoir regarder"
Il éclata d'un rire effroyable, et d'un geste de la main, nous congédia. Ces molosses nous trainèrent à nouveau pour nous faire descendre les escaliers... plus bas... toujours plus bas... jusqu'à une lourde porte à double battants en bronze, sculptée de motif obscènes. elles s'ouvrirent à notre arrivée. Une souffle d'air indescriptible nous fouetta le visage. Les odeurs des corps mélés s'ajoutaient à celle du sang et à d'autres clairement animales voire extraplanaires. Le guerrier et moi furent poussés à l'intérieur en premier, puis enchainés à un des nombreux anneaux scellés dans les murs de métal. notre amie, elle, fût jetée en pâture à un amas grouillant de clients et de créatures malfaisantes se vautrant dans la luxure la plus abjecte...
Les gardes transmirent les consignes du maitre...
"Eux deux, interdits de les toucher... Elle, par contre, est offerte par la maison... Pas de limite !!!".
Ils tournèrent les talons en ricanant et les portes claquèrent derrière eux.

...

Plusieurs heures après, ils revinrent nous chercher... Ma voix était cassée d'avoir hurlé et supplié, en vain, pendant tout ce temps. Le guerrier, lui arborait un visage fermé. Son torse ruisselait de sang à l'endroit où il avait forcé sur ses chaines pour tenter de se libérer et sauver la malheureuse...
Quant à elle... Son chétif corps meurtri au delà de tout ce qu'on aurait pu imaginer, elle n'avait même plus la force de trembler et dût être transportée dans sa cellule... Elle devrait passer la nuit dans cette état avant d'être soignée le lendemain pour à nouveau subir ce supplice...

Dans l'obscurité de ma cellule, des larmes de rage coulaient sur mes joues. Je ne pouvais pas permettre que celà arrive... Bientôt tous les soins des prêtres ne pourraient pas soigner son esprit et elle deviendrait comme les autres. Je frappais les dures parois à m'en écorcher les poings... J'en appelais silencieusement aux dieux... a Iomédae... "Donne moi la force", sifflais-je entre mes dents...

Quand soudain, un fracas de tonnerre résonna dans les niveaux supérieurs, suivi d'une mouvement de panique parmi les gardes.
Quelque part, on sonnait une alarme et le branle-bas de combat...
Quelque part, on attaquait le manoir.
Quelque part, on nous donnait une opportunité que jamais plus nous ne retrouverions

Les dieux m'avaient entendue

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 Sujet du message: Re: RP - Onyx
MessagePosté: Lun Sep 15, 2014 4:20 pm 
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 Sujet du message: Re: RP - Onyx
MessagePosté: Lun Sep 15, 2014 11:33 pm 
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Chapitre 4 : délivrance

Un seul détail dans un tableau peut changer intégralement. Un seul personnage en arrière-plan, si petit soit-il, et l'oeuvre n'aura plus la même résonance. Il en était de même dans les cachots du maitre : D'ordinaire écrasés par le silence, ils étaient un abysse de désespoir... Avec les rumeurs de la bataille, même étouffées par les mètres de pierre qui nous en séparaient, ils devenaient une incitation à la révolte, faisant naitre en nous des forces disparues depuis longtemps.
Des coups répétés sur la porte d'une cellule non loin me firent comprendre que je n'étais pas la seule à le ressentir. Le paladin mettait tout ce qui lui restait de foi dans des bourrades d'épaule. La lourde grille, pourtant conçue pour emprisonner n'importe quel barbare, commença à gémir, puis à plier sous la pression. En un rugissement, le colosse imprima une dernière pousée et les gonds cédèrent...

Sans perdre de temps, d'un coup de pied, il actionna le mécanisme d'ouverture des cellules. Je me ruai hors de ma cellule et dans celle de ma voisine. Malgré le raffût, elle restait inconsciente. Mettant de côté mes craintes sur son état, j'essayais de la mettre debout. elle ouvrit les yeux doucement et lutta pour se redresser. notre compagnon, qui partageait visiblement mes craintes, se mit à genoux devant elle et fait de son mieux, avec son handicap pour la soulever et la prendre dans ce qui lui restait de bras.
Le maitre avait fait une erreur : il nous avait montré le chemin vers ses quartiers...

Nous nous hâtames, conscient de la maigreur de nos chances. Tentant de ne pas penser aux autres détenus, nous avancions discrètement, de palier en palier. Une fois dehors, il serait toujours temps d'alerter l'inquisition et d'envoyer une force importante libérer tout le monde. Si les dieux étaient avec nous, c'était déjà en train de se passer...
nous arrivâmes aux niveau du sol. Les bruits de bataille étaient maintenant omniprésents. Une force inconnue assiégeait le manoir. Le fracas des épées et des boucliers n'était plus très loin. les ordres des sergents se mélaient aux plaintes des blessé et aux incantations des cultistes.

Au détour d'un couloir, notre chance tourna : Nous tombâmes nez à nez avec un groupe d'arbalétriers à la solde du maitre... Un long couloir rectiligne nous séparait d'eux, et nous devions en franchir la moitié pour emprunter l'escalier qui nous mènerait aux appartements, et, via la fenêtre, à l'extérieur. Celà voulait dire faire 10m en courant sous le feu de soldats expérimentés, dans notre état et avec une blessée dans les bras.
Profitant de l'éphémère couvert d'une porte en bois, dans laquelle, déjà, se fichaient les premiers carreaux, le paladin déposa ma compagne sur ses pieds et mis sa main dans la mienne. Il plongea ses yeux dans les miens, et alors que je comprenais son intention, il se retourna et poussa un cri de guerre qui aurait fait reculer le plus massif des trolls, il se campa en travers du couloir et chargea nos assaillants. tous les carreaux partirent à la vue de ce fauve déchainé et quasiment tous fire mouche, mais il est des forces qu'ont ne peut contenir avec de simples armes de bois et de métal : Il les percuta à leine vitesse et les renversa comme des quilles. Au bruit de craquement d'os, je suis sûre qu'il en tua un ou deux sur le coup. Le combat se transforma en mélée brouilonne alors que les protagonistes se relevaient : Le guerrier sacré pris d'une sainte fureur décochait des coups de pieds et plaquait les soldats contre les murs. Les assaillants, eux, remis de leur surprise luttainet pour se remettre debout et dégainait leurs épées, tandis que certains reprenaient leurs distances, encochaient de nouveaux carreaux et recommençaient à tirer.
Soucieuse de ne pas gâcher le sacrifice de notre ami, je me jetai à sa suite, tenant la maigre main de ma soeur de cachot.
Tandis que les carreaux recommencaient à siffler à nos oreilles, nous reussimes à prendre l'escalier salvateur. au bout d'une volée de marches, la porte sculptée du maitre apparut et nous nous engouffrimes dans sa tanière. Consciente du combat désespéré que menait notre ami, je laissai mon amie s'affaler sur un banc et barrait la porte avec tout ce que j'avais sous la main... Table, chaise, meubles, etc...

Un bruit sourd m'interrompit : elle venait de tomber de son banc, laissant apparaitre la hampe d'un carreau fichée dans son dos et la mare de sang grandissante sous elle.
J'essayai de comprimer la blessure, complètement paniquée, mais mes mains ressortaient plus en plus poisseuses et écarlates.
Une voix mauvaise me figea sur place

"Les rats quittent le navire à ce que je vois... Tsss... en voilà en drôle de façon de me remercier de mon hospitalité..."

Le maitre sortit d'une alcôve... il portait sa tenue de cultiste et avait apparemment réuni ses affaire dans un sac pour prendre la fuite... Mais visiblement pas avant de nous punir une ultime fois. Il s'approcha, pas à pas.
Ne sachant que faire, je cherchai une arme des yeux... Dans une vitrine, à ma gauche se trouvvait une splendide rapière, à la lame de fer noire comme la nuit. Sans réfléchir, je brisais le verre, m'entaillant au passage et saisit l'arme, la pointant vers le visage du maitre...

"Et que comptes-tu faire avec ça ? C'est une arme de guerrière, pas de petite fille..."

Prise de rage, je lâchai ma compagne et me ruai sur lui... Il ne bougea même pas : La lame pénétra sa robe comme si elle n'existait pas, mais buta contre quelquechose de dur en dessous. Le tissu déchiré laissa aparaitre un éclat métallique...

"vilaine fille... j'en connais deux qui vont retourner dans la salle noire..." Il jeta un coup do'eil par dessus mon épaule à la masse presqu'inerte de ma compagne "Enfin, je crois qu'une va surtout finir comme nourriture pour mes chiens..."

Je la regardai à mon tour... si pâle... Immobile comme une poupée de chiffon... et cette mare de sang toujours plus grande...
Tant d'injustice...
Des larmes de rage coulaient sur mes joues, ma main d'épée tremblait... tout mon être se révulsait contre cet être infâme qui se tenait devant moi... quelquechose se brisa en moi...
Un cri animal s'échappa de ma gorge et je me jetai sur lui avec pour seul objectif de le percer de cette lame...
toute ma force, toute mon énergie, et même les quelques bribes de magie qu'il m'avait enseigné... tout ça, je le concentrais en un seul coup...

"tu n'apprends donc jamais" Son sourire s'élargit et il bomba le torse, prêt à laisser son armure arrêter le coup que je lui destinais.

une voix résonna dans ma tête

*Si, elle apprends... et plus vite que tu ne le crois*

La lame acérée se mit à briller. Des runes, invisibles jusqu'à lors rougeoyèrent sur la garde et nimbèrent l'arme entière d'une aura brûlante.
Le maitre ne comprit jamais ce qui s'était passé... Même lorsque la lame traversa son armure comme si elle n'existait pas... Même lorsque ses vêtements prirent feu... Même lorsque la pointe lui perfora le coeur... Il arbora jusqu'à la fin son sourire muavais et ses crocs dénudés.
Emportée par mon élan, je bousculai le maitre, mort debout, dont les vêtements commençèrent à flamber. Son corps finit par tomber, mettant le feu au tapis.
Je me relevais et me jetais auprès de mon amie, la suppliant de se relever, lui montrant le balcon et la sortie toute proche...
Pour toute réponse, de son visage vidé de toute couleur, elle m'adressa un doux sourire, et murmura quelques mots à peine audibles : "Merci pour tout... Pour l'espoir que tu as fait naitre en moi... Va et vis libre pour nous trois"
Alors que sa poitrine se soulevais pour la dernière fois, je m'effondrais sur elle, anéantie par le chagrin... A quelques mètres derrière moi, sans que je m'en rende compte, le feu avait gagné du terrain, et rongeait maintenant le laboratoire alchimique du maitre...
Je ne sentis même pas l'explosion...

...


Je m'éveillais dans ce qui ressemblait à un hôpital de campagne, sous une tente blanche. Des moines et prêtres s'affairaient autour des blessés. Le papillon de Desna était sur leurs uniformes. Alors que j'essayais de bouger, une fulgurante douleur au bras droit me cloua au lit. Une prêtresse accourut. Une douceur et une infinie tristesse se lisait sur ses traits quand elle posait les yeux sur moi.

"Chhhh... Restez couchée, vos brûlures ont besoin de temps pour cicatriser... Vous êtes sortie de l'enfer, mais pas indemne"

Ma gorge était parcheminée, mais je croassai quelques mots sur une jeune fille dans la même pièce que moi... La prêtresse secoua la tête, des larmes dans les yeux...

"Désolée, vous êtes la seule survivante de cette partie du manoir"
Puis comme pour changer de sujet
"Je m'appelle sylia, et je vais m'occuper de vous pendant votre convalescence. Quel est votre nom ?"

Mon nom ?
si j'avais été cynique, j'aurai ri... si j'avais eu encore des larmes à verser, j'aurai pleuré... J'avais oublié mon nom... toutes ces années passées dans cet enfer m'avaient quasiment anéanti au point que j'en avais oublié mon nom...
Et le pire... le pire était que je ne ressentais rien...

*neutralise les émotions chez la cible*

Je ne savais qu'une seule chose... J'allais me venger, nous venger... Mon amie, le paladin, les autres prisonniers... Pour eux, j'allais devenir une arme froide et puissante... Au servir d'une cause : détruire cette engeance putride, ce fléau qu'étaient les démons et leurs adorateurs...

*dureté : forte*

Mes yeux se posèrent sur la rapière... Par je ne sais quelle miracle, elle m'avait suivi jusqu'ici... elle et sa lame couleur de nuit...

*couleur : noire*

Mon regard revint sur la prêtresse

"Onyx... Je m'appelle Onyx"

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 Sujet du message: Re: RP - Onyx
MessagePosté: Mar Sep 16, 2014 5:10 pm 
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Chapitre 5 : Offensive ( C/R de la séance du 06/09/2014 )

Je jette un regard excédé à Hafthor en ouvrant la porte de ma chambre.
Cinq minutes déjà qu'il tambourine dessus en proférant un tas de jurons nains et de menaces graveleuses pour que je me décide à sortir. Les levers aux aurores n'ont jamais été mon fort : après avoir échappé aux griffes du maitre, je suis partie sur les routes, offrant mon épée à qui me promettait d'affronter des cultistes et autres zélotes démonophiles. Mais il est des prisons dont on ne s'échappe jamais vraiment : Passé le bonheur de respirer à nouveau au grand air, mes nuits se sont vite peuplées de visions d'horreur arrachées à mon passé, me laissant souvent insomniaque, yeux grands ouverts, mains serrées sur la poignée de mon arme, prête à bondir sur un ennemi qui n'existait plus que dans mes songes.
Le seul remède efficace que j'ai trouvé pour le moment est de tomber ivre morte. L'alcool, à défaut de me procurer un sommeil réparateur, m'en procurait un sans rêves, et je préférais m'éveiller nauséeuse qu'au son des hurlements d'amis depuis longtemps disparus. C'est dans ces circonstances que j'ai rencontré Hafthor : Un soir où un aubergiste bien intentionné avait décrété qu'il était malséant pour une jeune fille comme moi de boire plus, j'avais presque tiré mon épée pour avoir mon précieux remède. Mais un petit homme à la barbe sertie d'anneaux dorés s'était interposé entre moi et le commerçant. Il avait jeté des pièces sur le comptoir et était intervenu en ma faveur...

"Occupes-toi de ton commerce, je m'occupe de la dame. Je paye, tu sers. Point."

Ce soir-là, j'avais bu jusqu'à en tomber sur le sol. Le lendemain matin, je m'étais presque attendu à trouver le nain entre mes jambes à essayer de défaire ma ceinture pour profiter de mon coma. Je m'étais trompée : Il m'avait installé dans sa chambre, dans le lit voisin, et mis à part un mal de tête à décorner les boeufs, j'étais indemne. Assis sur le rebord de la fenêtre, il affûtait tranquillement un large poignard de bronze.

"Merci" balbutiai-je, la bouche pâteuse

"De rien", répondit-il "on a tous des soirs où on veut oublier... Toi apparemment c'est tous les soirs..."

Il sauta de son rebord et m'adressa un large sourire

"Tant mieux, ça nous fera une excuse pour faire la fête tous les soirs !!!"

Depuis ce jour, nous cheminons ensemble. Deux jeunes aventuriers impatients d'en découdre avec leurs démons, réels ou imaginaires.
Aujourd'hui, il arbore ce même sourire... Je sais pourquoi : Aujourd'hui, la ville est en fête, ce qui veut dire, pour Hafthor, bière à flots et bagarres faciles à déclencher... Le paradis...
Pour moi, la fête a nettement moins d'interêt... Mais au moins aujourd'hui, Kénabrès sera un peu moins Kénabrès, à savoir sinistre, martiale et paranoïaque, c'est donc d'un pas presque léger que je me dirige dans la rue, vers la grand place, où les festivités commenceront par un discours du grand inquisiteur.
La foule est dense et , si Hafthor ne voit aucun problème à se frayer un chemin à grands coups d'épaule, je répugne à tant de contacts non désirés, et je progresse à grand peine, me faufilant dès que je vois un espace libre.
Le grand inquisiteur est sur une estrade. Bien qu'âgé, un charisme indéniable se dégage de lui ; Quand il lève la main gantelée pour réclamer l'attention de la foule, le silence se fait instantanément. Les premiers mots sortent de sa bouche "Cher concitoyens, c'est un honneur de..."

Il est interrompu par un grondement de tonnerre dans le lointain. Avec stupeur, la foule tourne les yeux vers la source du bruit... l'ouest... Les pierres de garde. Au loin, un pilier de feu de taille colossal monte depuis le sol et déchire les nuages...

L'instant d'après, je suis dans le noir... Je tousse pour éjecter la poussière de mes poumons. Ma tête tourne et mes oreilles sifflent...

du calme... J'essaie de remettre mes souvenirs dans l'ordre... D'abord, un tremblement de terre, ensuite la panique dans la foule. Des minuscules points noirs dans le ciel... innombrables... qui se rapprochent à grande vitesse...
Des démons... J'essaie de rester debout malgré la bousculade et les fissures qui s'ouvrent dans le ciel.
Ensuite... Le chaos...
Un gigantesque démon ailé avec un fouet ardent se matérialise sur la place, au milieu d'une pluie de pierres et de projectiles enflammés. La protectrice de la ville, le dragon d'argent apparait et se jette sur l'assaillant...
Il a le dessus et de gigantesques failles s'ouvrent dans le sol...
sous mes pieds...
Je tombe...
alors que la faille se referme au dessus de moi, j'ai l'impression que la dragonne me jette, alors que le démon la perfore de son épée maudite, un dernier regard et ralentit ma chute d'un sort...

Une fois mes idées dans le bon ordre, j'incante un sort de lumière... Hafthor n'est pas très loin. lui aussi est indemne. D'autres survivants sont dans le même cas que nous : Un barbare demi-orque, un guerrier humain portant le symbole de Sarenrae. Plus loin, une autre lumière magique illumine la caverne... Avec stuper, je reconnais Sylia, la prétresse de Desna qui m'avait soigné après mon évasion de chez le maitre. tous sont indemnes et ont bénéficié de la même faveur draconique que moi.
D'autres n'ont pas eu cette chance : Un mage elfe est avec nous, vivant, mais aveugle, atrocement brûlé au visage par le feu démoniaque. Une humaine est également là, la jambe brisée par la chute. et pour finir, au milieu des corps sans vie se trouve un bedonnant notable de la ville.
Avant toute chose, nous nous rassemblons et traitons les blessés. Mais laors que Cylia et le demi-orque, un certain kizzan ombrerage, remettent en place, sans un sinistre craquement, la jambe de l'humaine, Hafthor tire son arme...
Il indique une direction, hors du mince cercle de lumière projetée par mon sort. Aussitôt je le suis, talonnée par l'humain, Emdahl, paladin de Sarenrae. Alors que les ténèbres reculent progressivement, nous commençons à distinguer une forme arachnoide, de la taille d'un gros chien... tapie à une extrémité de la caverne... Pas après pas, à l'affût du moindre mouvement, nous nous approchons...
Arrivés à portée de lame, le soulagement nous envahit : le prédateur en question n'est qu'une coquille vide... une mue... MAis alors que nous nous préparons à rejoindre les autres, deux immondes vers surgissent de terre pour continuer le repas entamé avec l'araignée : Gros comme une jambe d'orc, translucide et dotés d'une guelue ornée de quatre crocs répugnants, ils se dressent pour tenter de nous saisir... Hafthor réagit en premier : vif comme l'éclair, il interpose son bouclier entre nous et les immondes créatures. Le premier assaut bloqué par le robuste nain, le paladin et moi, plus manoeuvrants, contournent l'ennemi et frappons. L'acier traverse sans peine les corps visqueux et nauséabonds. En quelques secondes, le combat est réglé... nous sommes englués, certes, mais vivants.
de l'autre côté de la caverne, les autres survivants se sont organisés. Un attelle a été fixée sur la jambe de la blessée et nous sommes près à partir...
alors que nous sondons la caverne pour trouver une sortie, les yeux du demi-orque s'arrêtent sur des objets étranges... Gris, argentés, en forme de petit bouclier... dès que nous les saisissons, un torrent émotionnel et arcanique déferle en nous... Des écailles du dragon d'argent... Offertes comme ultime cadeau... Débordant d'une magie millénaire, mais irradiant la tristesse, le sentiment d'avoir perdu quelque chose d'inestimable... quelque chose dont le deuil ne pourra jamais être complet.
Sans un bruit, emplis de cette soudaine mélancolie, nous nous mettons en marche... De tunnel en tunnel, nous cheminons, en file indienne, lentement, du fait de nos blessés. Régulièrement, nous trouvons des restes de malheureux qui n'ont pas eu la même chance que nous : Fracassés par la chute... coincés quand la pierre se referma sur eux... Nous récupérons quelques précieuses denrées dans un sac appartenant à l'un d'entre eux.

Au bout de quelques heures, une autre lumière vient remplacer celle de nos sortilèges : Des champignons luminescents jettent une lueur verdâtre et la caverne va en s'élargissant. Les blessés commencent à accuser le coup, malgré leur endurance. La nécessité de faire une pause se fait pressante.
Contre la paroi de la caverne, une construction trapue se dresse. Bien qu’extrêmement agée et en partie effondrée, sa manufacture naine est inratable. échaudés par nos précédentes rencontres, nous nous avancons dans le bâtiment prudemment. A grand peine, nous poussons la porte, encrassée par des décennies de rouille et de poussière. nous débarquons dans un vestibule désert. Première surprise, bienvenue : une fontaine est en état de marche. Les blessés peuvent faire une halte et se rafraichir. Au moins nous ne mourrons pas de soif. Alors que Cylia change leurs bandages, nous continuons dans la deuxième et dernière pièce : un autel à je ne sais quel dieu de la forge nain. Sur cet autel, couvert de poussière, un marteau de guerre est déposé. Devant ce dernier, le corps momifié d'un nain est agenouillé, figé dans une prière éternelle. Nous faisons un pas dans la petite pièce, et instantanément, nos torches tremblent, comme soufflées par un vent irréel.
La température chute de plusieurs dizaines de degrés et nos souffles forment désormais des panaches de vapeur.
Nous tirons nos armes alors que la momie s'anime, une lueur surnaturelle dans ses orbites vides.
avec une vitesse fulgurante, elle se jette sur nous. Les choses vont alors très vite... La mêlée est brutale. Nos armes semblent peu efficaces et le harcèlement perpétuel de ses attaques m'empêche d'incanter le moindre sort. Ses doigts griffus fendent l'air et ricochent sur les plastrons... alors que j'arrive à placer une estocade de ma rapière, la créature se tourne vers moi, et d'un revers vindicatif de la main, déchire ma cotte de mailles. Mes côtes craquent, le gout du sang monte dans ma bouche.
Une main puissante m'attrape l'épaule : Le demi-orc me tire en arrière et prend ma place dans la mélée. Comme je peux, j'essaie de rejoindre la pièce précédente, en espérant que la chose changera de cible et me laissera bénéficier de la magie guérisseuse de Cilia. ALors que je m'affale contre un mur et que la prétresse déverse sa sainte lumière sur moi, le comabt fait rage à quelques mètres de nous... Le paladin et Hafthor, à tour de rôle, encaissent les attaques de la créature, qui en oublie le demi-orque...
Ce dernier, en un éclair, saisit l'antique marteau nain. Trop petit pour être saisi par le colosse à deux mains, ce dernier lui imprime cependant un terrible mouvement de moulinet. Dans un rugissement, il écrase l'arme poussiéreuse sur le crâne du mort-vivant.
en un instant tout est fini. La lueur s'évanouit des yeux du corps sans vie et il tombe, comme une marionnette dont on aurait coupé les fils.

Nous avons survécu à cette épreuve... Mais la surface est encore loin...

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 Sujet du message: Re: RP - Onyx
MessagePosté: Ven Oct 03, 2014 3:11 pm 
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Chapitre 6 : Sombre odyssée ( C/R du 19/09/2014 )

Avoir passé la moitié de ma vie sans voir le soleil a des avantages : son absence m'incommode moins que mes compagnons d'infortune. Un soir de beuverie, alors qu'il reluquait mon corsage, Hafthor me dit que je devais avoir du sang nain pour être capable de passer tout ce temps dans le noir ( Ce à quoi je lui répondais que, s'il ne changeait pas la direction de son regard, j'allais effectivement avoir du sang nain... mais sur les mains ).
Après tout, ce temple poussiéreux est, de loin, plus confortable que l'oubliette où mes tortionnaires me gardaient, alors peu me chaut de savoir si l'heure est adéquate pour se reposer ou non.
Après le temple nain, nous décidons de cheminer encore un peu, profitant des forces qui nous restent. Au bout de quelques heures, nous arrivons dans une étrange caverne où les stalagmites ont été sculptées pour ressembler à d'antiques guerriers humains. Avec espoir, nous constatons également que la pierre naturelle du sol a été remplacée par des dalles lisses... Se pourrait-il que nous approchions de sous-sols de bâtiments ? et donc de la surface ?
Kizzar et Hafthor arrêtent le groupe : Au delà de cette caverne, dans le tunnel de sortie, ils perçoivent de la chaleur. Mon coeur accélère, ma main se serre sur la poignée de ma rapière... Jusqu'ou le tremblement de terre a-t-il ouvert ses failles ? Est-ce que cette chaleur augure d'un soleil couchant réchauffant l'air d'une caverne béant sur l'extérieur ? ou d'un fleuve de lave emplissant la cavité suivante et sur le point de déborder dans notre grotte ?
Lentement, sur nos gardes, nous avançons, les yeux rivés sur l'ouverture où se trouve notre salut... ou notre perte. La tension est palpable... Même nos sorts de lumière semblent perdre en puissance à l'approche du seuil, comme les ombres devenaient de plus en plus épaisses.
Un cri étouffé troue le silence : A à peine 2 mètres derrière moi, Emdahl est empêtré, des genoux à la tête dans ce qui ressemble à une large cape noire. Aussi surpris que nous, visiblement, il lâche son épée et se débat comme un beau diable, alors que la cape, comme mûe par sa propre volonté l'enserre de plus en plus fermement, menaçant de l'étouffer...
Mon premier réflexe est de l'aider à se libérer de ce piège : j'incante un sort de graisse qui devrait l'aider à se faufiler hors de sa prise. Alors que son armure de met à luire sous l'effet de ma magie, j'aperçois, à l'intérieur de la cape, une multitude de petites appendices vivants et griffus, comme autant de petites mains qui patinant sur le métal lubrifié tentent de maintenir leur prise sur le paladin.
Les autres n'ont pas tardé à réagir non plus, Kizzar a saisi la cape de ses mains musculeuses et, d'un rugissement, bande ses muscles et tente de déchirer l'objet. Derrière moi, la douce chaleur de la magie guérisseuse de Sylia commence à irradier. Des gouttes de sang commencent à tomber sur le sol au pied d'Emdahl. quoi que ce soie, cette chose est en train de le blesser...
Cette chose... ça me revient...

Une mante obscure !!!

Contrôle des ombres...
habitat : souterrain
régime : carnivore
apparence : une cape de cuir noir se laissant tomber sur ses victimes pour les envelopper

Organisation sociale...

... 2 ou plus.

au moment où les pièces s'emboitent dans mon cerveau, je ressens l'infîme déplacement d'air dans mon cou et me jette à terre dans une roulade désespérée.
Une autre de ces créatures de cauchemar se tient à l'endroit où, quelques instants auparavant, se trouvait ma tête. D'un bond, je me remets sur mes pieds et me fends vers mon assaillant... mon coup fait mouche et la pointe acérée de mon arme le perce de part en part. A quelques mètres de là, le combat tourne en notre faveur : Emdahl a réussi à se libérer du monstre, et les yeux plein d'une sainte fureur, a entrepris de contreattaquer. Son grand cimeterre décrit d'étincelants moulinets sous l'éclat de nos lumières magiques. Kizzar, lui a changé de cible et charge, telle une tarrasque furieuse ma mante obscure.
En quelques secondes, c'en est terminé. Dans le noir et avec l'élément de surprise, ces mantes sont redoutables... Mais en terrain découvert et en sous-nombre, elles n'avaient aucune chance...
Nous reprenons nos esprits et nos souffles... Le combat a été bref, mais nous laisse poisseux et nerveux... comme un rappel que, dans ces cavernes, nous étions loins d'être seuls.
Dans cet état d'esprit, et, plus prudents que jamais, nous risquons un oeil dans la caverne suivante, à la recherche de la source de chaleur. Groupés, nous avançons et débouchons dans une grotte, naturelle, cette-fois-ci, mais plus grande... Au milieu de celle-ci, un feu et un campement miteux. Dans l'air flotte une odeur de champignon rance et de viande avariée. Devant se feu se découpent 4 silhouettes : 3 nains et une créature qui, il y a fort longtemps, a dû être un chien.. Ils sont d'une laideur et d'une crasse repoussante, mais les caractéristique qui attirent, de prime abord, mon attention, sont trois arbalètes, pointés dans notre direction.

La diplomatie n'a jamais été mon point fort. Je suis intimement persuadée que, quand on est confronté à ce genre d'engeance, il n'y a que peu de problèmes qu'on ne peut résoudre avec une bonne dose de violence. Deux choses m'ont appris celà, depuis ma libération :
- Le fait d'être une femme seule et de passer plus de temps que de raison dans des auberges pleines de malandrins et de brigands de bas-étage
- Le fait d'avoir pour compagnon de tablée régulier, un nain soupe-au-lait.

Bref, tandis qu'Emdahl essaie de convaincre ces malfaisantes créatures du bien fondé de notre mission pendant plusieurs longues et vaines minutes, j'opte pour une tentative d'intimidation ( qui se révèlera tout aussi vaine ) : J'indique au mage elfe d'invoquer un élémentaire de feu au milieu des nains afin de les faire paniquer et de faciliter notre passage. a peine les premières paroles de pouvoir sont-elles lancées que le bruits des cordes d'arbalètes résonnent dans la caverne, suivi par le sifflement des carreaux.
Pour la deuxième fois en quelques minutes, le chaos de la bataille emplit l'air souterrain, hache contre bouclier, incantation contre incantation...
Décidé à faire taire le mage ennemi, je le charge, rapière à la main. Arrivant à portée, j'arme un coup perforant vers sa gorge au moment où son incantation se finit...

Et tout devient noir...

La conscience me revient au son de la voix déformée d'Hafthor me déversant un flot d'injures et me secouant comme un prunier. Je ne saisis pas toutes ses paroles, mais je comprends qu'il est question de me donner en mariage à toute une tribu d'orks et de ma nuit de noces. L'urgence dans sa voix m'alarme beaucoup plus et je devine que le combat se poursuit.
J'essaie de me relever, mais mes jambes se dérobent sous moi et mes yeux sont aveugles. Tâtonnant, je m'agrippe à la paroi rôcheuse, m'écorchant les doigts au passage et tente de me diriger vers les bruits de bataille... J'entends les cris de guerre du demi-orque et les imprécations du paladin, mais impossible de distinguer quoi que ce soit. Je prends une grande inspiration... Il faut que je retrouve mes esprits...
Un râle et un cri de victoire guttural me parviennent... Le mage nain est mort, le demi-ork victorieux. Le dernier nain se rend...

Cette fois-ci, une halte est nécessaire. Nous sommes tous épuisés. Alors que Sylia s'occupe des blessés, les autres prennent quelques heures de repos. Si quelques paroles sont échangées, nous restons, dans l'ensemble, silencieux... L'atmosphère oppressante des cavernes et le présage fait, par le nain survivant, de nouveaux adversaires commencent à prendre le dû sur nous.

Quelques heures plus tard, nous repartons. guidés par le nain prisonnier, nous escaladons une cheminée rocheuse qui devrait nous emmener, d'après lui, près de la sortie, mais également au travers de monstres à la solde d'un magicien. Nous débouchons dans une immense salle qui, à nouveau, à été travaillé par une main humaine : Un dôme presque parfait soutenu par des arcades et des ogives. A l'autre bout se dressait une haute tour... Mais visiblement, ici aussi, le tremblement de terre a fait des ravages : L'édifice est maintenant couché sur le sol et brisé en plusieurs morceaux. Autour d'une de ces morceaux, des torches sont alumées et se déplacent... Les fameux gardes du mage...

Au fil des combats, nous gagnons en efficacité, comme si une synergie se mettait en place entre nous. aussi quand nous détectons ces monstres, notre formation se créé sans un mot et nous avançons, prêts à en découdre... Au bout de quelques minutes, nous pouvons enfin distinguer les créatures... J'utilise ce mot car aucun autre ne conviendrait... Pauvres choses... Marquées par une vile magie comme j'en ai vu tant pendant mes années de captivité...
Difformes... tristes chimères faites de morceaux aléatoires puis insufflées d'une vie qu'ils n'auraient jamais dû connaitre. Un est à moitié lézard, un autre n'est qu'une masse de chair boursouflée et suintante, d'autres encore se cachent derrière les décombres, et l'un d'entre eux et à moitié écrasé un une grosse plaque de roche.
encore une fois, Emdahl et Kizzar prennent la parole et essaient de négocier notre passage... Le ton monte...

Je n'écoute pas

Je suis absorbée par ce visage, à moitié elfe d'une grande beauté et à moitié saurien... Encore un jouet involontaire de la perversité des hommes... Une sourde colère commence à poindre en moi. J'étais arrivé avec l'intention de me tailler un chemin au travers de leur troupe... Mais maintenant, j'ai soif de sang... je veux trouver l'homme qui a fait ça et l'annihiler... débarasser Golarion d'un autre mage fou et de sa magie d'asservissement.
A côté de moi, les négociations se terminent : Un accord a été trouvé : nous aidons à sauver le mutant coincé et ils nous guident vers la sortie.
Nous nous attelons tous à la tâche, et les muscles de kizzar et d'emdahl font leur office : La large table de pierre se soulève puis bascule sur le côté, dans un nuage de poussière. Le mutant est sauvé.
Ses compagnons, reconnaissants, tiennent alors leur part du marché et commencent à nous guider dans les tunnels... les minutes s'égrennent, nous rapprochant de la sortie. Nos espoirs sont douchés par un tunnel effondré...
Nos guides se disputent sur la route à suivre... Une longue et sûre... Une autre courte... mais qui traverse le territoire d'un "gardien"... Une plante monstrueuse qui tue ceux qui s'approchent trop d'elle...
Une discussion s'ensuit... Le nombre de bouches à nourrir n'en finit plus d'augmenter et nos provisions sont maigres... Si nous passons trop de temps dans cette situation, nous risquons de ne plus avoir la force de faire face au prochain ennemi... Nous décidons de prendre le risque de la plante...
Pour une fois, le combat ne nous tombera pas dessus à l'improviste...
Calmement, nous nous préparons et élaborons une stratégie pour affronter le "gardien"... Des sorts sont lancés, des armes, affutées, des prières, dites...
Déterminés, calmes, nous entrons dans la caverne fongique... L4air est chargée d'humidité et le sol couvert de spore et de champignons à divers stades de développement.

La plante en elle-même, est morte : lardée d'une myriade de coups de lances et d'épées, elle repose, renversée sur le parterre rocheux. Autour d'elle, plusieurs corps de croisés, qu'elle a vraisemblablement emportée avec elle...
Emdahl s'approche pour leur donner les derniers sacrements. L'un deux, au moment où il est soulevé de terre par le géant en armure, laisse échapper un pendentif en or... Une tête de taureau pourvue de rubis en guise d'yeux... Je regarde Cylia...

elle a compris en même temps que moi...

Baphomet...

Il faut à tout prix que nous trouvions où est passé le reste de ce groupe et d'où il venait. Pour celà, la seule source d'information que nous avons se trouve au milieu d'un lac souterrain à quelques centaines de mètres... la ville des mongrels

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 Sujet du message: Re: RP - Onyx
MessagePosté: Jeu Oct 09, 2014 12:40 pm 
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Chapitre 7 : Les larmes de l'échec ( C/R du 03/10/2014 )

Vu d’ici, Netholm semble tout droit sortie d’une des histoires que jouait la troupe de marionnettistes où j’ai grandi : Notre radeau glisse dans un silence absolu sur une eau lisse et noire comme un miroir d’obsidienne. Même les nains ont cessé leurs invectives perpétuelles. La voute rocheuse s’élève tellement haut qu’elle disparait dans les ténèbres, hors du rayon rassurant de nos sorts de lumière. Devant nous, suspendu hors du temps et hors du monde, un village fait de bric et de broc. Bâti sur des pilotis, le village des mongrels est à leur image : anarchique... chaque habitation est un mélange de plusieurs styles. Des huttes en pierre côtoient des cabanes de bois, de mousse, ou d’autres matériaux rejetés ici par la surface. Elles sont reliées entre elles par des ponts de singes et autres passerelles, lesquels convergent vers un banc de sable central ou se trouve un large promontoire en pierre grise. La lumière et les faibles reflets jetés par les braseros de mousse sur le lac achèvent de rendre l’endroit fantomatique au possible.

Nos hôtes échouent le radeau sur un banc de sable et nous guident vers la place centrale aperçue plus tôt. Notre passage suscite la curiosité de toute la communauté ; De toutes les cahuttes, nous voyons des têtes difformes sortir pour nous dévisager comme des bêtes curieuses. Des enfants aussi différents de nous qu’ils le sont les uns des autres se regroupent en bandes et nous suivent, chuchotant les uns et aux autres, poussant tantôt un cri effrayé, tantôt un soupir d’émerveillement. Ainsi, quand nous arrivons sur le promontoire, nous sommes entouré d’une troupe d’une cinquantaine de mongrels de tous poils, plumes et écailles.
Au bout de quelques secondes, le silence se fait, la foule répondant à un invisible signal. La porte de la plus grande des huttes, une des rares construite en pierre s’ouvre, et s’en extrait un être immense : S’il a un jour été humain, ce jour est maintenant loin derrière lui... La créature, qui nous dépasse tous de deux têtes, s’apparente à un croisement entre un cube gélatineux et un gobelin lépreux. Son corps n’est un amas de renflements, de plis et de bourrelets adipeux d’où sortent deux bras atrohpiés et à peine mobiles. Ses jambes sont, quant à elles, enfouies sous la masse. Son visage, dissymétrique, est dominé par un œil laiteux, des petites dents pointues et de nombreuses cicatrices.
Pourtant, malgré sa repoussante laideur, un seul regard du Chef Sull et toute sa tribu se tait et lui ouvre le passage comme les plus disciplinés des croisés.
Il s’adresse à nous dans une voix puissante et caverneuse et nous expose rapidement sa vision des choses, appuyée par 50 mongrels en armes et griffes nous encerclant. Il est en guerre contre les nains des profondeurs, dont nous détenons un spécimen. Comme dans toute guerre, il n’y a que deux camps : les amis... et les nains. Il n’a aucune utilité de voyageurs et considère que nos vies lui appartiennent, ici, tant que nous ne les aurons pas rachetées en tuant autant que nains que nous sommes.
Notre prisonnier, lui devra mourir de notre main pour prouver notre innocuité vis-à-vis de sa communauté.
L’atmosphère se tend instantanément, et, si je sens le paladin bouillonner, c’est le barbare qui m’inquiète le plus... Il a l’air prêt à en découdre avec la communauté entière des mongrels pour sauver notre prisonnier et ne pas s’en prendre aux nains. Je vois les veines et son cou gonfler et ses muscles se crisper.
J’évalue rapidement nos chances... Ils sont 50... Nous sommes 4. Leurs armes sont rudimentaires et leur communauté compte plusieurs enfants, mais le rapport de force et par trop inégal... S’il attaque, nous serons submergés par le nombre.
Je prends la parole et essaie de négocier avec le chef Sul, qui a deviné mon trouble. Plus le temps passe et plus il devient évident que la masse graisseuse du Chef Mongrel cache une plus grande force que je ne le pensais au premier abord.
J’essaie de négocier notre départ sans s’impliquer dans leur guerre. Il refuse.
La tension monte encore d’un cran. Nous sommes dos au mur. Soit nous obtempérons, soit nous nous jetons dans un combat qui nous mènera à notre perte.
C’est mon tour de bouillonner intérieurement... A la surface, une armée de démons doit être en train de ravager Kénabrès, avant de marcher du Golarion tout entier. Et nous, plutôt que de lutter contre un réel ennemi, nous sommes coincés ici à palabrer pour sauver la vie d’un nain nécrophage qui, il y a quelques minutes, voulait nous trancher la gorge juste pour avoir fait un pas dans sa caverne.
Très bien... Ma décision est prise...
Je m’avance vers le chef Sull et me porte volontaire pour une alliance et un rituel de lien du sang. Je leur livre également notre prisonnier vivant, refusant de le mettre à mort sans un procès.
Le demi-orc me lance un regard de haine, la prêtresse et le paladin semblent mal à l’aise.
Peu importe...
N’importe quoi pour avancer et sortir de ces cavernes.

Ma déclaration a, semble-t-il, fait retomber la tension... La communauté se disperse, retournant à son quotidien. Emdahl et Sylia respirent enfin et commencent à deviser sur la marche à suivre et la prochaine étape. Kizzar, par contre, tout en rage contenue, s’éloigne de nous à grand pas, et s’isole afin de ne pas avoir à croiser les autres en général, et moi en particulier.

Étonnamment, les mongrels ont une vie commerciale et sont heureux de troquer avec nous les quelques possessions de nos défunts ennemis. Nous accueillons avec soulagement la possibilité et pouvoir alléger nos sacs de quelques cottes de mailles puantes et de les rempalcer par de l’équipement plus utile. Emdahl découvre avec émerveillement une antique armure aux armes de Sarenrae, qu’il se hâte d’enfiler. J’opte, pour ma part, pour un arc long simple, mais solide.

Au bout de quelques heures de repos, nous sommes conviés à un banquet, sur la place centrale. Alors que l’ambiance se détend devant des plats étranges, mais nourissants, je remarque un symbole sur le vestige de robe de Sull : Une chauve-souris posé sur un champignon... La même que celle sur la broche que nous avons ramassé plus tôt dans les cavernes. Toujours dans l’optique de cimenter l’alliance avec Sull et de sortir le plus vite possible d’ici, je sors le bijou d’un de nos sacs et la tend au colossal mongrel.

A nouveau, le silence enveloppe la ville... Plus un bruit...
Le chef se lève et me demande la provenance de cet objet. Je lui réponds, comme dans mes souvenirs, que nous l’avions trouvé sur un des nains tués au combat. Poussant un soupir moitié d’effort, moitié de peine, il se lève et se retire du banquet, qui se disperse rapidement, nous laissant seuls devant des assiettes à moitié terminées. Les bruits de portes et de volets qui claquent achèvent de me confirmer ma bourde diplomatique. Je cherche des yeux mes compagnons... eux non plus ne semblent pas saisir la situation.

Un peu plus tard, l’incident terminé, nous sommes convoqués sur la place, à nouveau en présence de la communauté entière. On me fait signe de monter sur le promontoire, où se trouve Sull et un ténébreux personnage, tout encapuchonné pour cacher une silhouette trop inhumaine, même pour ses pairs mongrels. Alors que je prends place à côté du Chef, le sorcier entonne une litanie dans une langue oublié en brandissant un crâne évidé pour faire office de coupe.
La litanie est reprise par la foule, d’abord faiblement. Puis, au fur et à mesure que la foule s’échauffe, le chant devient plus fort, plus entêtant. Bientôt 50 cordes vocales et toutes formes et de toutes natures chantent à tue-tête un hymne barbare à je ne sais quel dieu païen.
Le chaman entaille la paume de Sull, qui ne bronche pas et laisse s’écouler un filet de sang sombre dans le réceptacle. Mon tour vient, et, malgré la douleur, je maintiens ma main en place.
Nos sangs se mélangent au rythme des voix enfiévrées. L’incantation se poursuit et les liquides dansent dans le crâne. Les nuances de rouge tourbillonnent, formant des scènes de batailles passées et futures. Des remous, puis des bouillons apparaissent, ajoutant à la mise en scène divinatoire à la quelle j’assistais.
Finalement, d’un geste de la main, le sorcier fait taire l’assistance. A tour de rôle, Sull, puis moi buvons dans le crâne. Une fois celui-ci reposé, une clameur retentit et la foule en liesse ne se calme que pour écouter un discours du chef sur les droits et les devoirs des nouveaux alliés. Il m’échange ensuite la broche contre une antique masse d’armes, puis se dirige vers le nain prisonnier.
Alors que la foule se calme progressivement, il arrive à sa hauteur et pose la main se sa tête, qui parait minuscule tant le mongrel est immense. Sans sembler faire le moindre effort, les doigts du chef serrent et broient la tête de l’infortuné comme un melon trop mûr.
Kizzar pousse un grognement sourd, ses yeux passe de Sull à moi, puis à emdahl...

« Ce n’est pas ce qui était prévu... » dit-il

Sull ne répond pas et nous annonce que nous désormais libres et que, si nous arrivions à nous frayer un chemin au travers des mongrels renégats, nous étions libres de partir.
Sans perdre de temps, nous nous équipons et nous mettons en marche. Kizzar, d’habitude éclaireur, ferme la marche, loin derrière tout le monde, silencieux. Au bout de quelques heures, nos guides mongrels nous indiquent l’entrée du repère des renégats, au-delà duquel se trouve notre sortie, et nous font un dernier cadeau, un sac de potions.

Nous nous aventurons silencieusement dans les cavernes aménagées. Mais le silence est quelquechose de très relatif quand on marche dans des cavernes désertes où les simples battements de notre cœur semblent tellement forts qu’ils peuvent faire s’écrouler le plafond sur nos têtes. Aussi, au premières barricades, je ne suis pas surprises quand nos adversaires nous attendent.
En quelques secondes le chaos de la bataille nous engouffre... Emdahl, protégé par son bouclier, est en première ligne et bloque la progression des renégats. tandis que Kizzar, plus mobile, sème la mort en virevoltant au milieu des ennemis. Sylia et moi tentons d’avoir une ligne de vue dégagée, mais l’exigüité des locaux et le nombre des ennemis nous compliquent la tâche. Ils sont de toutes parts, les coups et les flèches pleuvent... Alors que nous franchissons finalement un seuil de porte qui nous avait tenu en échec, offrant couvert à ses défenseurs, nos ennemis lancent sur nous un lézard géant, dont les chaines maintenant détachées, raclent le sol dans un tintamarre assourdissant...
Hurlements, incantations, fracas des armes sur les os et armures...
L’adrénaline coule à flots dans mes veines.
Je ne sens ni l’épuisement, ni la douleur, juste l’ardeur de la bataille, avec, en vue, la sortie...
Mais alors que la bataille semblait terminée, des renforts ennemis arrivent sous la forme de prêtres des dieux sombres...
Je suis éreintée... j’essaye, en vain de me rappeler d’un sortilège à jeter pour les terrasser, mais ma bouche est pâteuse, et ma vue brouillée.
Le disciple de Deskari sort alors un parchemin et le lit, faisant naitre une tête de mort luminescente dans sa paume. D’un geste, il la projette sur moi...
Alors qu’elle me touche, dans ma tête explosent un millier d’images terrifiantes... Le prêtre ennemi se trouve alors nimbé de feu et me semble démesuré... Son aura magique est suffocante... autour de lui, invoqués, apparaissent nombre de démons et diables mineurs. Même sa faux se met à briller d’une lueur digne d’une relique démoniaque... Il taille en pièces mes compagnons un par un comme s’ils n’étaient que des poupées de paille...
Mon courage m’abandonne, je lâche mon épée et fuis, comme un animal apeuré, moitié en rampant, moitié en courant...
Une seule chose m’importe...
sortir...
trouver la sortie et m’éloigner le plus possible de ce monstre...
Je fouille frénétiquement les autres pièces à la recherche d’une issue, d’un refuge...
Mais ce piège mortel est manifestement bien refermé et je me blottis, tremblante, derrière le pitoyable couvert d’une table renversée. Les mains plaquées sur les oreilles, les yeux fermées, j’attends que la mort viennent me chercher, en priant les dieux pour que ce soit rapide et sans douleur...
Je ne sais combien de temps s’est passé comme cela, mais la panique me guide comme elle m’avait gagnée. Prenant alors conscience de la magie qui m’avait affectée, je frappe violemment la table qui me servait de pathétique forteresse. Des larmes de rage coulent sur mes joues...
Comment avais-je pu céder si facilement et ne pas voir au travers de l’illusion...
Je voulais combattre des démons mais était incapable de dominer mes émotions et pleurait comme la petite fille dans son cachot que j’étais encore il y a 10 ans.
Je me rejetais dans la bataille pour la découvrir terminée... Kizzar, debout au côté des cadavres des deux prêtres, me jette un regard méprisant alors que je rentre dans la pièce. Les deux autres, sont gravement blessés eux aussi et Sylia s’active avec les bandages et les potions de soins.
Presque honteuse d’être indemne, j’entreprends de fouiller le reste du niveau, tant pour trouver une sortie que pour être sûr qu’un ennemi n’y reste pas...
J’essaie de ne pas entendre les insultes proférées par le demi-orque au passage.
Alors que je trouve un passage secret, le sol s’ouvre sous mes pieds... Un piège que je n’avais pas vu... encore un échec...
Je me rattrape in extremis à un pan de mur, mais un pieu acéré me passe au travers de la jambe...
Un cri franchit mes lèvres, plus à cause de mon amour propre blessé que de la douleur physique...
Je me hisse hors de la fosse et m’adosse à un mur, seule...
Alors que je bois une des dernières potions de soins, et que je sens sa douce chaleur remplacer la douleur dans ma jambe, mes yeux se portent sur le plafond, au-delà duquel se trouve le niveau supérieur, la sortie et de nombreux ennemis...

Il fallait sortir d’ici, et vite...

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 Sujet du message: Re: RP - Onyx
MessagePosté: Dim Jan 18, 2015 12:49 am 
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Chapitre 8 : éveil

L’instant suivant, je m’éveillais en sursaut, tremblante, mes habits trempés d’une sueur glacée. Installée sur une paillasse de fortune dont je ne me souvenais pas, je luttais pour me redresser. En vain.
Le mieux que je pus obtenir de mes jambes était de rouler sur le côté et m’adosser au mur de pierre froide contre lequel j’étais étendue.
A quelques mètres de moi, mes compagnons étaient assis autour d’un maigre feu dont la fumée noircissait le plafond de la pièce. Au premier abord, cette dernière ressemblait à celle où nous avions combattu la dernière fois. Même mobilier rustique, même murs de pierre sombre, même absence de fenêtres… Nous étions toujours dans ces maudits souterrains.
Alors que ma respiration ralentissait, Hafthor leva le nez de la coutille qu’il aiguisait et me remarqua. Un bref air d’inquiétude passa sur son visage, vite remplacé par son plus beau sourire moqueur… Celui qu’il arborait lorsque les soirées battaient leur plein et qu’il remportait une énième manche de jeu à boire contre moi.
« Regardez qui daigne se joindre à nous... La princesse endormie »
Il se leva et entreprit de remplir une écuelle d’un brouet fumant qui mijotait au dessus du feu.
Alors que j’arrivais finalement à me tenir assise, je croisai le regard des autres… Ceux d’emdhal et de Cylia étaient compatissants, voire tristes, celui de Kizzar, empli de mépris. Dévisagée comme une bête curieuse, le malaise me gagnait…
Ils avaient tous l’air las, comme la dernière fois que je les avais vu… Mais quelquechose avait changé.
Hafthor arriva vers moi me tendit avec bienveillance l’assiette qui dégageait une odeur de chou et de lard fumé.
« Mange ça, gamine, ça te fera du bien »
Alors qu’il se redressait, il émit un grognement de douleur.
C’st à ce moment que je le vis… Sous son surcot, rafistolé à la hâte au niveau des côtes, une bandage sanglant qui laissait deviner une méchante estafilade. Une blessure dont je n’avais aucun souvenir.
Mes yeux s’attardèrent sur son armure, puis sur lui, dans son ensemble… Et je comprîs… Frénétiquement, je détaillais tous mes compagnons…
Cela crevait les yeux à présent…
Tantôt une raideur dans la démarche, tantôt un pansement en plus…
Là, une tunique déchirée…
Ici, un bouclier intact dans mes souvenirs et maintenant ébréché de toutes parts.
Ils avait affronté de nombreux ennemis et souffert…

Mais pas moi…
Hafthor dût deviner mon affolement car son sourire moqueur se transforma en rictus triste et compatissant…Presque résigné…
« Qu-que… » arrivais-je à peine à balbutier.
«  24h, gamine… La question que tu veux poser est « Pendant combien de temps j’ai déliré comme si un illithid s’était tapé un casse-dalle avec ma ma matière grise ? »… La réponse est : 24h »
Kizzar se leva, rengaina le grand cimeterre qu’il était en train d’aiguiser et cracha sur le sol
« Et pendant 24h, on a continué à avancer… Et pas grâce à toi, vu que ta nourrice barbue n’a rien fait d’autre que t’essuyer le vomi du paletot…Un jour faudra que tu nous dises vraiment à quoi tu sers… »
Et il quitta la pièce…
Mais je ne le voyais déjà plus…

24h…
Pendant un jour entier, j’avais été absente, même si mon corps était présent…
Je me forçais à respirer lentement, pour limiter les tremblements qui menaçaient de me reprendre sous l’effet de la panique.
L’air était humide et froid. Les odeurs de moisi et de poussière se mêlaient à celles de la maigre soupe qu’Hafthor avait confectionnée.
Je fermais les yeux….
Du calme…
Il fallait que je me souvienne…
Quelle était la dernière chose avant le trou noir…

Sans prévenir, comme un barrage qui cède après une crue, ma mémoire se libéra.
Un flot d’images heurta ma conscience. Un maelström de 24h d’images et de sensations m’emporta.
Instinctivement, mes mains se portèrent à mes oreilles et je tombais à nouveau en position foetale, la bouche déformée par un cri silencieux.
Quelque part, je sentais les mains câleuses d’hafthor me saisir les épaules et les pas affolés d’emdahl et de Cylia se rapprochaient…
Mon esprit n’était plus que chaos… Le flux du temps et de perceptions était déformé au point de plus avoir aucun sens… Un instant je ne percevais plus rien, comme enterré dans la gangue de plomb qu’était devenu mon corps, mais celui d’après, mes sens étaient tellement affûtés que la moindre contact devenait douleur, le moindre murmure, hurlement…
Des centaines de voix discordantes emplissaient mon être d’une cacophonie de langues étranges…

Et soudainement…

après une minute… un an… ou un siècle…


Tout s’arrêta… J’étais enveloppée de silence et nimbée d’une lueur blanche… Mes compagnons étaient figés, leur vie comme en suspens. Mais une autre présence m’enveloppait…

Mon épée, ma précieuse rapière de métal noir rayonnait…

Même des années après il m’est impossible de décrire le sentiment qui m’emplissait à ce moment là. Plénitude, sérénité, éveil, harmonie… Ces mots étaient encore en dessous de la réalité…
Une pièce manquante du puzzle morbide qu’était ma vie venait d’apparaitre…
L’épée qui m’avait sauvé chez le maitre… Celle qui l’avait transformé en tas de cendres… La voix qui s’était adressé à moi… Les murmures qui me poursuivent dans les sombres couloirs pour me prévenir du danger…
Tous était une seule et même chose…

Une conscience à la fois étrangère et familière… prisonnière dans une lame acérée…

La communication qui s’opéra alors dépassa les mots et les langages connus de l’homme… Nous nous ouvrîmes l’une à l’autre… En elle, je déversai mes doutes et mes peurs qu’elle balaya avec des promesses de puissance et de vengeance… A moi, elle offrit sa soif de destruction et de sang démoniaque que j’accueillis comme une flamme accueillerait de l’huile… En moi grondait une sainte colère, une rage que rien ne pourrait éteindre…
Pour la première fois depuis longtemps, je sûs que j’étais sur le bon chemin… Un chemin qui serait jonché de violence et de dévastation, et qui se terminerait sûrement par ma mort, brûlée par les flammes de la guerre…
Mais un chemin qui mènerait à la victoire contre les forces des abysses et, enfin, à la vengeance pour tous ceux qui avaient souffert de leurs mains.

Je repris mes esprits dans la seconde qui suivit, pour découvrir les regards affolés de mes compagnons, penchés sur moi…
Sans dire un mot, je me redressai et marchait lentement vers la table où reposait mon arme. Il me semblait presque sentir son impatience vibrer quand je l’empoignais pour fixer le fourreau à ma ceinture.

L’inquiétude de mes compagnons se transforma en incrédulité quand un sourire apparut sur mon visage, à peine quelques secondes après qu’ils aient cru me perdre dans un accès de folie écumante.

« On a déjà perdu suffisamment de temps… Dont beaucoup par ma faute… Si on veut qu’il nous reste quelques démons à trucider quand on sortira d’ici, on ferait mieux de partir tout de suite »

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