Sosiel, assis sur un morceau de muraille effondrée, esquisse les contours d’un homme torse nu qui taille un bloc de pierre alors que le soleil est à son zénith. Sur le point de dessiner une goute de sueur qui perle sur le pectoral gonflé par l’effort, Il tourne brusquement la tête vers le donjon et un sourire éclot au coin de sa bouche. Irabeth et Aron kir se tiennent en haut des murailles et échangent sur les défenses qu’ils sont en train d’établir lorsque l’attention de la capitaine est attirée par la citadelle. « Irabeth ? Un souci ? » L’interroge le jeune homme. « Non, plus maintenant… » Répondit-elle.
Une dizaine de minutes plus tard, près de trois cents personnes se présentent devant les portes de la citadelle. La foule est composée de plus de deux cent habitants qui suivent une soixantaine de blessés. Ces derniers sont des paladins et des croisés dont les blessures ou la volonté leur a permis de suivre les cinq jeunes protégées de Dame Ellen. Ces dernières, alors qu’elles effectuaient des soins aux blessés, tournèrent la tête à l’unisson vers la citadelle et prononcèrent ensemble « l’épée est brandie ». Puis, elle se levèrent et partirent vers la citadelle, bientôt accompagnées par les blessés puis la foule curieuse. Les cinq jeunes femmes avancent côte à côte, les mains jointes sur leurs symboles sacrées. Les hommes de la croix blanche, en poste, regardent passer la procession sans un mot. Les cinq sœurs s’arrêtent à une trentaine de mètres de l’entrée du donjon de Drezen. Les hommes et femmes, présents dans la citadelle, arrêtent leurs discussions, leurs activités, le regard captivée par la scène. Le lieu est devenu aussi silencieux qu’une cathédrale. Des coups tels de lents battements de cœur émergent de l’entrée du donjon. Ce sont des bruits de pas, lourds et cadencés. Des ombres composant la gueule de l’entrée, six formes en jaillissent. A la droite du groupe apparait Doran, l’inquisiteur avance d’un pas sûr. Son regard inflexible est fixé sur la foule, son arc toujours en main. A sa droite, ser Kaal; le général des chevaliers de Kenabres, irradie d’assurance et de puissance. Le mithral de son armure et la lame de Radiance, tenue dans sa main, renvoient les premiers rayons de soleil qui les frappent. A la gauche du groupe apparait l’archimage Theodrick. Il suit la cadence d’un pas leste, une baguette virevolte négligemment entre ses doigts tandis que son regard parcourt la scène devant lui, mémorisant l’instant. A sa gauche, ser Arius, avance d’un pas autoritaire. Son avancée paraît inexorable, sa détermination inébranlable. Au centre du groupe, la grande prêtresse elfe avance du même pas. Sa présence repousse les ténèbres baignant ses compagnons d’une lumière protectrice. Ses deux mains sont jointes sur le manche de l’épée de courage, qu’elle porte devant elle. La bannière flotte fièrement au vent. L’immense être de puissance qui se tient derrière le groupe étend ses quatre ailes et s’élève dès que le soleil le baigne de sa lumière. Le planetar, en deux coups d’ailes, se poste au-dessus de la citadelle et souffle dans son cor une note parfaite annonçant sa présence et défiant tout ennemi du bien de venir défier la cité libre de Drezen.
_________________ "C'est curieux, chez les narrativistes, ce besoin de faire des phrases..." "les archétypes sont moisis (c'est pour cela que je les prends quasiment tout le temps)" - Jérôme
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