Les deux hommes, des lannetens, étaient rentrés dans la pièce et aucuns d’eux n’avaient émis un son. Une servante, dans un kimono rose et blanc très cintré, était rentré à leur suite et avaient déposés une théière, deux tasses de porcelaine et une bouteille contenant un liquide incolore. L’un des deux hommes s’empara de la bouteille et en vida un tiers en quelques longues gorgées. Un long rot ponctua l’action. Pendant ce temps, la serveuse servit du thé dans les deux tasses puis avança les tasses vers Zakary et l’autre homme. Elle sortit sans un bruit, cela faisait maintenant cinq minutes. Durant tout ce temps, Ils n’avaient cessé de le fixer et le jeune garçon ne réussi pas à garder ses yeux plongés dans les leurs. Alors que l’homme à la bouteille attaquait le dernier tiers de son breuvage, l’homme à droite se saisit doucement de sa tasse, la porta à sa bouche, but une gorgée et déposa sa tasse, son regard ne lâcha pas le jeune homme. Cet homme devait avoir une quarantaine d’année. Ses cheveux longs et noirs étaient attachés, seuls deux mèches encadraient son visage long et fin. Il portait un élégant kimono noir rehaussé une longue veste sans manche blanche. Il était assis en tailleur et aucunes parties de son corps ne bougeait inutilement. Un sabre lannet était maintenu dans sa ceinture. L’homme de gauche était de la même génération que son compagnon et son regard noir avait la même profondeur. Mais les similitudes s’arrêtaient là. Il était assis sur le coussin, ses jambes croisées en tailleur. Sa tête reposait sur sa main droite et son coude sur son genou. A intervalle régulier, le bras gauche se levait pour alimenter sa bouche avec le breuvage incolore. Ses cheveux noirs hirsutes encadraient un visage mal rasé et plus large que celui de son compagnon. Une veste de kimono rouge, ouverte et passablement usé, était passé par-dessus une chemise qui fut blanche dans un autre temps. Un pantalon noir, court et usé complétait sa tenue. Il était plus petit et plus trapu que son voisin. Un manche de sabre lannet dépassait de son dos. Zaraky ne cessa pas d'examiner les deux individus sans jamais croiser leurs regards. « Ton nom ? » « Zakary monsieur. » l’homme de gauche, habillé en rouge, avait parlé. Sa voix était grave et rugueuse. « Zaraky … » « Non monsieur … » La tasse de porcelaine se brisa sur le font du jeune homme, le thé se déversa sur son visage. Il n’avait rien vu, les hommes ne semblaient pas avoir bougé. « Je ne t’ai pas dis de parler…. Zaraky donc… » L’homme but une nouvelle gorgée, la bouteille agonisait. L’homme en rouge s’avança rapidement à quatre pattes vers le jeune garçon en escaladant la table. Zakary se crispa mais ne bougea pas. Il regardait loin devant lui. L’haleine alcoolisée agressa l’odorat du jeune garçon. La tête de l’homme se tenait maintenant à quelques centimètres de celle de Zakary. Il se mit à le renifler. Lentement d’abord puis de plus en plus rapidement pour l’examiner. Après cette inspection, leurs deux visages entrèrent en contact par la pointe de leurs nez. « Tu en penses quoi ? » la tête de l’homme en rouge se tourna vers l’homme en noir. Ce dernier prit une gorgée de thé. L’homme en rouge refixa Zakary. « Mouais… il est un peu maigrichon et ne semble pas bien futé…» dit-il en tâtant le corps de Zakary ainsi que sa tête. « Laisse-le tranquille et tiens toi un peu mieux, s’il te plait ! » L’homme en noir venait de parler d’une voix calme et clair. L’homme en rouge soupira en baissant la tête. Puis, d’un bond en arrière, il se retrouva accroupi sur le coussin. Il jeta un regard à sa bouteille vide, il soupira à nouveau et se laissa tomber en arrière, bras et jambes écartés, puis s'écria: « ウエートレス! もう1つのビン!! »
_________________ "C'est curieux, chez les narrativistes, ce besoin de faire des phrases..." "les archétypes sont moisis (c'est pour cela que je les prends quasiment tout le temps)" - Jérôme
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