17 Septembre 02h30 La chute des rois L’entrée du lycée avait vu l’affrontement entre les Kings et une troupe paramilitaire. Plusieurs cadavres étaient couchés devant un mur « une exécution » Bizz se précipita vers l’une des formes et la prit dans ses bras. Annabelle souffla un coup et se força à avoir une approche analytique des événements. Elle commença par fouiller deux corps de civils pour récupérer leurs portables. Puis elle fit de même avec les troupes paramilitaires. L’écusson les désignait comme des troupes de la garde nationale de la caroline du nord. Pas d’armes, pas d’équipement et une balle dans la tête. Annabelle releva la tête et vit que ces compagnons restaient figés à regarder les cadavres - Ron, Drew, vous pouvez surveiller les alentours ? Ils avaient ainsi une bonne raison de ne pas regarder. Elle tenta de faire quelques scénarios pour savoir comment aborder les militaires à l’avenir. « Ils auraient pu venir et décider de piller la planque des Kings. Mais aucun intérêt de les abattre le long du mur…. Ou alors… ils sont venus pour les évacuer et les Kings ont refusé… ça s’invective, ça joue à savoir qui a la plus grosse… et ça se tire dessus. Les militaires ont eu le dessus et ont designer les survivants comme traitres car ils ont levé les armes contre l’armée en tant de loi martial. Les survivants finissent devant le peloton d’exécution… » Un spot de lumière nous éclaire subitement. Annabelle est prise comme un lapin dans les phares d’une voiture - Vous tous, à genoux et tout de suite ! Mains derrière la tête, posez vos armes ! Elle s’execute. Deux ombres se déplacent en périphérie de la lumière. Les deux ombres s’avèrent être deux soldats de la garde nationale. Ils pointent leurs M16 sur chacun de nous et se placent rapidement pour nous avoir en ligne de mire: - Qui êtes vous et qu'est-ce que vous faîtes là ? Frank prend la parole : - Du calme soldats, sa voix est sur et assuré, je vais vous expliquer. Sa main se dirige dans l’interieur de sa veste. « Ca va mal finir… » La crosse du fusil d’assaut percute le visage de Frank. Il s'effondre au sol, inconscient. L'autre garde intervient : - Vas-y mollo Miller quand même ! - T'as bien vu, il allait prendre un truc... - Ouais ben, regarde ce que c'était. Le dénomé Miller extrait le portefeuille de Franck de la poche et l'ouvre : - Merde Price, c'est un agent fédéral. Il est de la DEA. Bizz, Suprem, Brandon et Scott échangent un regard étonné : - Un agent de la DEA ? S’étonne Brandon. Avant que les Kings en disent plus Annabelle décide de jouer une première carte : - On est sous sa protection. - Miller, mets-le dans le Humvee, c'est des mecs comme ça qu'on doit protéger. Annabelle poursuit : - On cherchait un refuge et les lieux étaient censés être sécurisés. - Ben on vous a mal renseigné. Ce n’est pas un refuge mais une propriété du gouvernement occupée par des rebelles. La seconde thèse d’Annabelle semble tenir la route. Elle va devoir manœuvrer pour qu’ils ne soient pas considérer comme des rebelles pour ces soldats. Si elle perd… elle meurt. - Vous là, avec la petite fille, avancez jusqu'au Humvee. Le soldat Young va vous expliquer la procédure d'extraction jusqu'à Fort Bragg. - Fort Bragg ? Mais je ne peux pas partir, je dois retrouver mes enfants. « Tais-toi et va-y. » - Bon, Madame, une bonne partie de la ville a été évacuée, vos enfants sont probablement déjà là-bas. Maintenant, avancez avec la gosse. - Le petit joufflu là, vas-y aussi, désignant Ron. Toi, debout, c'est au tour d'Harold. Il tourne son regard vers Annabelle. « Commence pas à jouer les héros… » - Fais pas de connerie et obéit. Il continue à la fixer quelques instants. Il finit accepter et se dirige vers le véhicule. Dwayne est désigné à son tour. Il remercie Price en se fendant d’un Sergent. Price le reprend, il est caporal. Le caporal Price se met à nous dévisager : - Bon ben y'a le compte-là. Il se tourne vers Annabelle. Toi la, qu’est-ce que vous faisiez ici ? tu venais piller ? - A toi de me dire, c’est toi le chien renifleur. « C’est con mais autant se faire plaisir… » - Le compte de quoi ? demande Brandon. Vous comptez faire quoi ? - Ta gueule ! lui crie Price. - Elles ne sont pas avec nous, on les a forcés à nous suivre Annabelle réfléchit aux options qu’il lui reste. Price lui intouchable mais Miller ne dit rien. Biz se met à rire alors que les larmes coulent encore sur ses joues et qu’une femme morte est à ses pieds: - Je sais ce qu'ils vont faire. Même quand on est dans la merde ils en ont quand même après nous. - Ta gueule toi ! Tous des rebelles, c'est tout. Price semble avoir décidé de leurs avenirs. Annabelle fixe Price : - Y'a que des américains ici et c'est votre mission de les protéger. Y'a juste des gens qui en ont aidé d'autres ici. Ces mecs sont venus nous sortir du Concord Mills alors que les infectés bloquaient tous les accès. Vous pouvez passer l'info d'ailleurs, il y a encore des survivants à sauver là-bas. Ils ne sont pas venus voler, ni piller. Ils sont juste venus la sauver et nous aider. On a dû se démerder seuls pour s'en sortir, on a rampé dans les égouts, on a traversé une forêt grouillante d'infectés en pleine nuit. Eux nous ont aidé, vous étiez où ? Vous parlez de rebelles, moi j'vois des mecs qui ont essayé d'aider les gens de leur quartier comme ils ont pu sans voler, sans piller, sans tuer d’autres personnes. Nous avons juste sauvé notre peau. Plus on perd de temps à parler, plus on laisse de temps aux infectés pour nous trouver. Et quand ils nous auront trouvé, peu importe qu’on soit militaire, rebelles ou civils. Ils vont tous nous tuer. Plutôt que de perdre du temps à discuter, gagnez-en !! Chargez nous dans le camion et emmenez-nous à fort Bragg. Vous pourrez étudier nos cas là-bas. Miller semble hésiter : - Mec, ils n’étaient même pas là quand on a attaqué. Qu'est-ce que ça peut faire ? On peut les embarquer... « Touché… » - Tu veux des mecs comme ça à Fort Bragg ? A côté de ta femme ? Biz se remet à rire : - Tu sais ce que je vais lui faire à ta femme ? Je vais te dire ce que je vais lui faire. Laisse-moi seul avec elle et je vais la baiser comme tu ne la jamais baiser et la faire jouir comme jamais elle a joui avec ta petite bite de blanc ! Elle va en redemander tellement elle va aimer ça. - Putain ta gueule ! Ferme ta putain de grande gueule ! hurle Price. - Biz, la ferme, intervient Naomi. Elle tourne son regard successivement vers les deux soldats. Vous êtes là pour nous protéger, s'il vous plaît... - Si vous n'avez participé à aucune action sécessionniste, alors on peut peut-être vous emmener, hésite Miller. - Monsieur, j'ai rien à faire avec tout ça moi, je ne suis pas d'ici... explique Drew. Je suis un être humain, comme vous. Annabelle reprend la main : - Les agents fédéraux doivent aussi faire appliquer la loi martiale, si l'un de nous avait fait quelque chose, vous croyez que l'agent Farmer l'aurait laissé en vie ? - Price, on peut les embarquer et on verra plus tard pour le reste... - Si tu n'as pas les tripes de faire ce qu'il faut, je m'en occuperai. T'as vu comment ils nous ont accueillis ici tout à l'heure ? C'est le même genre de gars ! Va voir avec Young si elle a pu avoir des infos sur les rebelles. - Mais Price... - Miller, c'est un ordre ! Annabelle voit s’éloigné son atout. Elle réfléchit aux options restantes pour sauver sa vie. Scott décide de se lever. Le visage de Price irradie de colère et le met en joue - A genoux ! Tout de suite ! - Si tu veux me buter, ce sera debout, en me regardant droit dans les yeux. Annabelle tente de donner une chance à Scott qui a fait son choix en s’adressant au Caporal : - Ça ne ramènera personne, d'un côté comme de l'autre. Shredder profite de la distraction pour se jeter sur Price mais celui-ci presse la gâchette et une rafale vient l'arrête dans sa course. Brandon hurle : - Nooonnn ! Annabelle se jette au sol, décidé à ramper entre les cadavres pour sortir de la lumière. Brandon se précipite à son tour sur Price, Suprême se relève et ramasse son pistolet mitrailleur arme. Naomi décide de ramper en direction du fusil à canon scié de Biz. Ce dernier reste immobile. Des rafales d’arme lourde se font entendre et les balles sifflent tout autour d’elle. Les balles percutent le sol, les murs de la façade et les corps au sol, arrachant des membres et des morceaux de corps. Drew et Scott sont repoussés violemment de plusieurs mètres, un nuage rosé les entoure. Annabelle rampe pour sauver sa vie. Miller hurle : - Cessez le feu ! Arrête putain ! Brandon et Price sont au corps à corps, l’arme du caporal tire à nouveau. Brandon parvient à s’emparer de l’arme et repousse Price d’un coup de crosse qui éclate la pommette du garde. Le choc et la douleur submerge Price qui s’effondre sur ces genoux. Brandon le fixe tandis que le canon du M16 se retrouve face au visage de Price. Une première rafale projette le corps de Price en arrière. Le reste des balles du chargeur vient percuter le visage, puis les chairs de Price. La dernière balle vient percuter directement le sol où sont rependues les substances qui formait le visage du caporal. Les balles traceuses filent tout autour d’un Bizz immobile et se mettent à poursuivre Suprême. Ce dernier lâche une rafale en direction du véhicule. Une balle le rattrape et l’atteint au biceps. Suprême s’envole sous l’impact et retombe lourdement au sol tandis que son bras rebondit à quelques mètres de lui. Naomi hurle et s’effondre à son tour. Annabelle rampe, sort de la lumière et court. Miller hurle à nouveau : - Cessez le feu ! Cooley, arrête de tirer putain de merde ! L’enfer prend fin soudainement. L’odeur de cuivre emplit l’atmosphère. Brandon se précipite sur Naomi qui se tient le bras. Bizz fixe son arme, se relève calmement et se penche pour la ramasser. Annabelle se rapproche du camion. Tout le monde observe Bizz qui s'avance calmement en direction du Humvee. Cooley oriente sa mitrailleuse vers lui : - Hé toi ! Lâche ton arme ! Bizz avance. Molly se décide à avancer de quelques pas dans sa direction mais reste hors de portée: - Biz ? Biz ça va ? - Elle est morte putain. Elle est morte, répète-t-il comme pour assimiler la nouvelle. - Je sais... Je suis désolée. Molly et Bizz finissent par s’enlacer. - Bon on arrête les conneries, plus personne ne braque personne ! suggère Miller. Dwayne se relève de son abri derrière le Humwee. Le silence se fait, permettant à tous d’entendre un homme paniqué hurlé à la radio : - Ils sont des milliers ! Ça marche pas de tirer à la tête ou au cœur ! Tirez-vous le périmètre est compromis ! Miller et Young bondissent dans le Humvee. Miller nous crie juste « Planquez-vous on reviendra ! » Annabelle se précipite vers le véhicule mais celui-ci démarre sans que personne ne bouge. Elle regarde le véhicule et Frank s’éloigné.
Nous entendons un espèce de brouhaha s'intensifier rapidement dans le quartier. Une foule déchaînée et rageuse se rapproche rapidement. Tous se regroupent dans l’un des camions. Annabelle repart en courant vers le caporal Miller. - Harold, on ramasse les armes ! Dwayne commence à faire rouler le camion visiblement décidé à laisser les plus lents. « Le fumier… » Annabelle ramasse rapidement le M9, la M16, la kalachnikov et son fusil. Harold récupère le fusil de bizz et l’uzi de Suprem. Le camion roule à présent mais Harold et Annabelle parviennent à le rejoindre. Annabelle monte côté passager et jette un regard mauvais à Dwayne. Ce dernier ne cille pas. 03h00 : La foule d'enragés est au bout de la rue. Dwayne fonce pour mettre le plus de distance possible entre nous et la horde d'infectés. Seule avec Dwayne, Annabelle lui demande : - Tu vas ou ? - Je continue le plan. Répond laconiquement Dwayne. Annabelle fouille la cabine, trouve une carte tactique et met en route la radio du camion. La cabine est envahie de voix de soldats qui donnent des informations ou demandent de l’aide. La panique est présente dans la grande majorité des voix. Annabelle se met à étudier la carte pour faire des liens avec les messages radio. Elle comprend que le sud –est de charlotte a fait l’objet d’un vaste plan d’évacuation. Elle ouvre une petite trappe vitrée qui permet la communication entre la cabine et l'arrière du camion et elle me montre la carte à Molly : - A priori, ils avaient prévus d'évacuer tout le sud est de Charlotte. Ta maison est dans la zone ? - Oui mais vu comment ça se passe, j'irai quand même vérifier si mes enfants sont chez moi. Elijah m'a dit que quelqu'un avait frappé à la porte mais il n'avait pas ouvert... Annabelle jette un regard derrière Molly. Brandon nettoie la brulure sur le bras de Naomi. Bizz est tête baissé. Ron a le dos tourné et Harold la regarde. Elle se retourne. Dwayne doit faire plusieurs détours pour éviter les milliers d'infectés qui s’agglutinent dans les rues. Un hélicoptère survole le quartier. Au bout de longues minutes, ils parivennent dans un quartier résidentiel plus calme. Annabelle regarde Dwayne : - Cherchons un véhicule plus petit mais robuste.Arrête-toi si tu vois un SUV. - Ok. Quelques rues plus tard, L’ancien basketteur arrête le camion stoppe brutalement, moteur en marche. - Pourquoi on s'arrête ? demande Harold en se tournant vers la trappe. Annabelle descend et sort le M9 pour se diriger vers un SUV dont la portière conducteur est ouverte. Harold l’a suivi. « Comme dans les films… » Elle jette un œil à son coéquipier et lui indique du doigt de prendre à droite du véhicule. Elle se colle le long de l’aile arrière et jette un œil dans le véhicule. « Des pleurs ?!? » Un homme sanglote et il semble et devant le véhicule mais elle ne l voit pas. Annabelle regarde Harold, touche son oreille et pointe son index vers l’avant du véhicule. « T’es ridicule ma fille. » La voiture est vide mais les sièges avant sont recouverts de sang. La clé n’est pas là. Elle avance vers l’avant du SUV. Un homme est assis, adossé au pare-chocs. Sa chemise et son visage sont tachés de sang ainsi que le linge qu’il tient dans les bras. - Mon bébé…. Mon bébé … mon bébé… Annabelle découvre un bras de bébé dépassant du linge. Le petit membre pend, seulement retenu par quelques lambeaux de chair au reste du corps dévoré du nourrisson. Le père le berce tout en sanglotant. Annabelle détaille le visage du père. Le bas de son visage est recouvert de sang « Il l’a embrassé… » Les hématomes, les yeux injectés de sang et les lésions sur sa joue témoignent de l’infection. « Il l’a embrassé… » Le crane du père explose sous l’impact de la balle tiré du M9 d’Annabelle. Annabelle récupère les clés dans la poche du père. Son regard fixé sur la façade de la maison. Elle monte dans la voiture ainsi qu’Harold et démarre le véhicule. Le camion prend en tête du convoi. Après quelques rues et un échange avec Dwayne, en venant à son niveau. Les deux véhicules s’arrêtent sur un parking. La voix d'Annabelle retentit à l'arrière du camion : - Brandon, t'es en état de conduire ? - Ouais. - Alors on transvase tout le monde dans le SUV, vous serez mieux. Suis le camion, Dwayne va nous emmener chez sa sœur.
04h00 Annabelle suit la progression de Dwayne sur la carte qui ne lui demande aucunes indications. « Il connait le quartier. »
Dwayne tourne une nouvelle fois et s’enfonce dans une impasse. - C’est ici. Les deux véhicules s'arrêtent l'un derrière l'autre. Dwayne descend rapidement du camion et se dirige vers la dernière maison de l'impasse. Annabelle prend la place du conducteur fait signe à Brandon d'avancer le SUV à côté du camion. Elle désigne le terrain vague qui s'étend devant nous : - En cas de pépin, on peut descendre par là. Une rue se trouve effectivement en contre-bas. Dwayne monte les quelques marches et teste la poignée. La crosse de la kalachnikov se lève et brise la vitre qui occupait la partie supérieure de la porte d’entrée. Sa mère apparait dans le couloir et se précipite vers son fils. Dwayne plonge son regard dans les yeux injectés de sang. Le désespoir et l’ombre de sa mère le submerge. Dwayne est précipité au bas des quelques marches. - Il faut l'aider ! supplie Molly. Brandon sort précipitamment de la voiture, Harold descend également du camion. Annabelle observe les alentours et repère un home frêle courant vers eux. Molly hurle. Le moteur du camion monte en régime et la boite de vitesse craque sous l’effort. L’imposant véhicule recule brusquement et reverse l’infecté en pleine course, le jette au sol et lui écrase la cage thoracique. Un nouveau passage du camion scelle le sort de l’infecté. Le corps sans vie de la mère de Dwayne s’effondre au sol. Tandis qu’au loin des bruits de courses montent dans l’impasse, Dwayne se relève face à la maison où sa sœur s’est réfugiée. Il remonte les marches et s’enfonce dans l’obscurité du porche.
_________________ "C'est curieux, chez les narrativistes, ce besoin de faire des phrases..." "les archétypes sont moisis (c'est pour cela que je les prends quasiment tout le temps)" - Jérôme
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