LEGENDES D'AUTRES MONDES

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MessagePosté: Jeu Aoû 22, 2019 5:14 pm 
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Les kilomètres défilaient sur un paysage monotone. Kaia, encore secouée par ce que le groupe de runners avait découvert dans le labo de la GGW, somnolait la tête appuyée contre son frère. À son contact, elle se ressourçait, puisait dans la force tranquille que dégageait Zeke. Pour la seconde fois, un son de clochette retentit dans l’habitacle du van silencieux.
— Kaia… soupira Zeke.
— Hum ?
— Ton link ! Ça fait deux fois qu’il sonne. Tu ne le regardes vraiment jamais ?
— Si… mais tu es avec moi. Quelque soit le message, je ne vois pas l’urgence, se défendit-elle.
Le maori se radoucit et déposa un baiser sur la tête de sa sœur. Kaia se pencha et attrapa son sac à ses pieds :
— Je vais vérifier, si ça peut te soulager. Tu es vraiment trop addict à ces trucs si tu veux mon avis.
Zeke leva les yeux au ciel, mais se garda de répondre. Il savait que c’était peine perdu avec sa jumelle. Parfois, il se disait qu’elle n’était pas née à la bonne époque.
Le commlink se déverrouilla automatiquement à la lecture de l'empreinte rétinienne de la jeune femme. Deux messages l’attendaient dans sa boîte de réception, tous deux d’émetteurs inconnus. Lorsqu’elle sélectionna le premier, une fenêtre noire apparut et des lignes de textes qu’elle ne comprenait pas défilèrent jusqu’à s’arrêter sur un curseur clignotant.
— Euh… Banks ? Je crois que je vais avoir besoin de ton aide. Regarde ça, lui dit-elle en tendant l’appareil.
L’intéressé parut surpris :
— Tu reçois souvent des messages codés ?
Kaia et Zeke échangèrent un regard inquiet. Elle secoua la tête.
— OK, ça à l’air d’être un protocole de sécurité basique.
Il pianota son clavier quelques instants avant de lui rendre l’appareil :
— Voilà !
Inquiète, Kaia lut le message :
“Salut, j’espère ne pas paraître extrême en t’envoyant ce message crypté… Tant pis, je prends le risque. Ça fait des jours que je n’ai pas de nouvelles, je suis passé à ton appartement… vide ! C’est un peu tendu ici. Aztechnology a mis un contrat sur les têtes d’un groupe de runners, tout le monde se regarde de travers dans l’ombre. Je ne te demande pas si Zeke et toi êtes impliqués, j’espère juste que vous allez bien. Si tu peux, donnes-moi des nouvelles.
Helix”

— C’est Jonah, murmura Kaia à son frère. Il s’inquiète pour nous.
— Pour nous ou pour toi ? la taquina Zeke.
Elle lui répondit par une moue avant de se tourner à nouveau vers Banks :
— Je peux lui répondre ?
— Yep ! Ton message sera crypté automatiquement.

“Salut, je vais bien, je suis avec mon frère. On est parti un peu vite, je n’ai pas eu le temps de prévenir qui que ce soit, désolée. Je ne sais pas quand on pourra revenir à Seattle…
À bientôt, j’espère.”

La jeune femme envoya sa réponse puis tenta de cliquer sur le second message. Elle fut automatiquement redirigée vers un portail. Une question était affichée au milieu de l’écran : Si Swiftshot était un lieu, quel serait-il ?
— Swiftshot, c’est pas ton pote journaliste ? demanda Zeke.
— Si. Qu’est-ce qu’ils ont tous aujourd’hui ?
Zeke haussa les épaules :
— Et tu connais la réponse ?
La chamane réfléchit quelques instants. Ça devait être un lieu important pour Azuk, un endroit qui comptait à ses yeux… Elle se rappela une conversation qu’ils avaient eu plusieurs mois auparavant. Kaia se remettait avec difficulté du départ de Jonah à Toronto et Azuk traversait une période difficile avec son compagnon qui voulait vivre leur relation au grand jour, tandis que le journaliste préférait la garder secrète. Les orks étaient suffisamment victimes de racisme, il ne voulait pas y ajouter l’homophobie. Il aimait Shamar, lui avait-il assuré, pourquoi fallait-il qu’il ait besoin de s’exposer au monde ? Azuk lui avait alors raconté avec émotion leur première rencontre, au Coliseum de Seattle.
Elle entra la réponse et la voix grave de l’ork retentit : “S’il m’arrive quoi que ce soit, fais bon usage de tout ça. Je sais que je peux te faire confiance.”
— De quoi il parle ? s’inquiéta Zeke.
Un dossier était apparu à l’écran, lui aussi protégé. La jeune femme rendit l’appareil à Banks.
— Wow, c’est d’un autre niveau ! Il va me falloir plus de temps...


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MessagePosté: Mer Aoû 28, 2019 4:20 pm 
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C'est le Texas !
Starring : Bright, Heimdall et Zeke

Kaya et Banks s’éclipsèrent pour décrypter le dossier envoyé par Azuk, laissant le reste du groupe à Saint Louis, ville frontière entre les UCAS et les CAS.
Dans leur voyage forcé, le groupe commençait à manquer de fonds, les frais s’accumulaient et les économies fondaient comme neige au soleil. C’est dans ce contexte qu’il reçut une demande de call dans un salon virtuel sécurisé.
Christina Ortega, d’Aztechnology, offrait aux runners d’effacer l’ardoise entre eux et la firme Aztlan par une simple mission; récupérer des objets ayant appartenu à des ambassadeurs Aztlan renvoyés des CAS.
L’offre était tentante, Bright ne cachait pas son intérêt, elle voulait rentrer chez elle…
Après une rapide consultation, le groupe accepta et entreprit le voyage vers Houston (Texas).

Sur la route, après plusieurs heures de conduite, ils arrivèrent dans une petite ville dénommée Bangs dans le comté de Brown (Texas). Ils remarquèrent un attroupement inhabituel, sur la bas côté de la route, trois motards chahutaient une jeune femme dont le pickup était visiblement en panne.
— Hey, t'as vu ? fit Heimdal en donnant un coup de coude au chauffeur.
— Ouais, j'ai vu, répondit Zeke.
— Les motos, précisa le nain, c'est des Rapiers !
Les yeux du colosse avaient surtout remarqué la jeune femme en détresse, même de loin, elle semblait particulièrement hot.
Zeke se gara juste derrière le pick up, sorti du van et s'avança vers la jeune femme. Et en effet, elle était très belle, une magnifique chevelure rousse, des yeux lumineux, des formes agréables et détail qui la rendait encore plus sexy aux yeux de l'adepte, elle avait les mains pleines de cambouis !
— Tout va bien ? demanda-t-il.
Elle était visiblement secouée par le raffut. Elle essuya ses larmes et hocha de la tête avant de répondre :
— Merci de vous être arrêté.
Zeke fit un signe de tête, puis remarqua une deuxième jeune fille assise à l'arrière, elle avait 15 ans au plus et la même chevelure rousse. Après les présentations d'usage, Louise, la cadette, lui rendit un coucou enthousiaste.
— J’peux jeter un œil ? proposa l'adepte.
— Oui, c’est gentil, mais ce n'est pas réparable ici.
Les bikers rigolaient grassement à leurs allusions à peine voilées sur les belles carrosseries et sur la mécanique sous le capot. Zeke ignora les remarques, mais reconnut les gangers comme étant des Anciens, un groupe de motards exclusivement elfes présents sur toute l'Amérique.
Zeke regarda le moteur parfaitement entretenu. Amber savait de quoi elle parlait.
Les elfes étaient descendu de leurs motos et commencèrent à provoquer Zeke et Heimdall qui avait mis à fond une musique électronique aux acoustiques agressives. Pendant ce temps, Bright s'était installée sur une des motos, jouant les ingénues.
— Sont super ces motos ! fit-elle d’une voix sensuelle en caressant le guidon.
Puis elle démarra sans prévenir. Un instant surpris, un des bikers sortit une arme, les deux autres enfourchèrent leurs motos et se lancèrent à sa poursuite en beuglant comme des fous.
Zeke désarma le ganger et l'envoya au tapis sous les vivats enchantés de Louise. Il reprit avec l'aînée et arriva à la même conclusion qu'elle, le véhicule n'était pas réparable sur place. Une chose l’inquiéta cependant, la panne semblait avoir été provoquée, mais il garda pour lui cette information.
Une fois le nain sortit du van, Louise se jeta dans ses bras.
— M. Le Grinch ! cria-t-elle, ravie aux anges.
Sous l'œil interrogateur de Zeke, Amber répondit que c'était un personnage de fiction tout vert. La cadette désigna ensuite le colosse comme le monsieur doré. La petite semblait éveillée, mais sa sœur n’y connaissait rien. Amber demanda ensuite à Zeke et Heimdall s'ils pouvaient remorquer son pickup jusque chez elle. Les runners acceptèrent avec plaisir.
Entre temps, Bright était revenue, bras dessus, bras dessous avec un des gangers. Ils récupérèrent leur pote encore sonné et s'en allèrent. Visiblement l'elfe avait tapé dans l'œil de Rocket, un des bikers.
La propriété des Moore était immense, des derricks de pétrole étaient installés et prêts à vomir de l'or noir. Des chevaux étaient parqués dans un enclos et une belle maison, aux vastes dimensions, accueillit les dépanneurs.
Un peu plus tard, Thomas Moore rentra. C'était un homme d'une cinquantaine d'années, ancien ranger du Texas. Les runners furent bien accueillis et la table généreusement garnie, Zeke se régala ! Après le copieux repas, le groupe prit possession des chambres dans une aile de la bâtisse et commença à s’installer lorsque Bright arriva en courant dans la chambre de Zeke puis celle de Heimdall, avec pour tout vêtement, une serviette de bain nouée sur la poitrine. Le linge la couvrait peine jusqu’à mi-cuisse, elle sortait de la douche.
— Vite les gars ! Le système de sécurité à repérer une intrusion, j’ai un renvoi sur mon PAN ! On fait au plus court !
L’elfe commença à enjamber la fenêtre de la chambre de Heimdall.
“Au plus court”, c’est drôle, pensa Zeke en la regardant. La serviette, déjà courte, se raccourci alors qu’elle franchit le bord de la fenêtre révélant un peu plus de sa plastique.
— Bon alors, vous venez ? s’impatienta-t-elle.
Heimdall et Zeke lui emboîtèrent le pas.
Arrivés sous la fenêtre d’Amber, ils surprirent un jeune latino, qui perdit l’équilibre et dégringola jusque dans les bras de Zeke qui le secoua vivement.
— Arrêtez ! se plaigna-t-il, je lui fais juste une sérénade.
— Elle est où ta guitare ? Alors p’tit, comment tu t’appelles ?
Le gamin eut à peine le temps de répondre que le père d’Amber alla chercher son fusil. Zeke le lâcha et Antonio déguerpit sans demander son reste.
Amber était en nuisette et penchée sur le bord de la fenêtre, Zeke respira à fond, prit en sandwich par deux canons, Bright avec pour tout vêtement une serviette de bain et Amber en nuisette… Il repartit vers sa chambre, où il entama une série d’exercices avant de se coucher, il avait besoin de se dépenser un peu.

Au lendemain matin, la maison était affolée, la petite Louise avait disparu durant la nuit.
Les traces menaient vers la forêt, le groupe se hâta, mais pour cela il fallait monter sur des chevaux.
— Zeke ? demanda le nain. Tu peux m’aider à monter ?
L’homme aida Heimdall à s’installer sur le cheval, voyant que Bright était également en peine, il se porta à ses côtés, la saisit par la taille, au contraire du nain, elle était légère comme une plume, puis la souleva et la fit s'asseoir en selle. Il y eut un instant de flottement entre eux. Peut être les doigts qui se frôlaient ou les regards appuyés ?
Les grands espaces, se reprit l’homme, me donnent des tas d’idées…
Le groupe abandonna les chevaux à la lisière de la forêt et continua à pieds jusqu'à l'entrée d'une grotte. Malheureusement une meute de barghests en gardait l'entrée. Ces canidés étaient de féroces créatures magiques. Le groupe craignait le pire pour la petite Louise, mais Zeke ne perçut pas de sang sur les babines, ni l'odeur de la mort. Le combat s'engagea et vit la meute défaite non sans mal. À l'intérieur de la grotte, la petite dormait à poings fermés. Une fois réveillée, elle a dit avoir suivi un elfe jusqu'ici.
Les runners virent bien la patte des bikers à l'oeuvre, trop de coïncidences s'enchaînaient autour de la famille, quelqu'un leur en voulait. En parlant des bikers justement, le groupe vit de la fumée monter d'un derrick et des motards s'enfuir. Les runners étaient trop loin pour voir les couleurs du gang, mais nulle doute que les Anciens étaient à l'oeuvre.
Ils trouvèrent le père au sol, près du derrick en flamme. Avec l'aide du groupe Thomas Moore était sauvé, malheureusement il ne se rappelait rien, seulement qu'il a eu un vertige. Sans doute une attaque magique. Mais tout cela ne réglait pas le problème du derrick en flamme qui menaçait la production de pétrole, il fallait l'éteindre.

Zeke enfila une combinaison ignifugée et prit avec lui 1 kg équivalent TNT en explosif. La charge, placée à 3 mètres, devait suffire à souffler la flamme sans remettre le feu au pétrole, un dosage précis étaient nécessaire. Bright l'aida à ajuster son équipement :
— Sois prudent, lui rappela l'elfe.
— Toujours, répondit Zeke en souriant.
Puis il vint se placer en face d’elle et posa la main droite sur l’épaule gauche de sa partenaire, ensuite il rapprocha doucement son visage de celui de Bright. Confuse, elle pensait qu'il allait l'embrasser, mais finalement seuls les fronts et les nez se touchèrent.
— Poses ta main droite sur mon épaule et fermes les yeux, demanda le maori.
L'elfe s'exécuta non sans appréhension, elle n'avait jamais été aussi proche de l'adepte. Elle posa néanmoins la main sur son épaule et imita Zeke. Ils restèrent quelques instants ainsi, immobiles, à partager ce moment d'intimité.
Spoiler:
Image

— Qu'est-ce c'était ? demanda-t-elle, toujours troublée une fois le rituel fini.
— Un Hongi, lui répondit l'homme, le partage de souffle de vie, c'est une vieille coutume maori.
Il s'apprêta à mettre son masque à gaz lorsqu'une voix bourrue se fit entendre :
— Et moi ? demanda Heimdall, j'y ai pas droit ?
Zeke s'agenouilla en face du nain :
— Bien sur que si !
Ils renouvellèrent l'opération. Une fois fini Zeke lança à ses équipiers en enfilant son masque à gaz :
— Couvrez-moi d'accord ?
Puis il s'avança en direction des flammes. Une armure magique verte l'entoura tandis qu'un puissant jet d'eau l'arrosait copieusement.

Les flammes grondèrent et sifflèrent autour de l'adepte, dans un ballet hypnotique. Le colosse devait ĺutter contre le jet d'eau qui le poussait dans son dos et les projections enflammées en face de lui qui tentaient de le repousser. Il transpirait à grosses gouttes dans son étouffante combinaison et avançait avec peine jusqu'au cœur du brasier. Concentré, il posa la charge qui devait souffler les flammes et ainsi éteindre l'incendie. L'opération était délicate, une fausse manipulation pouvait empirer les choses, voir faire perdre le puit en entier.
Une fois la charge posée, il fit marche arrière et une fois hors de portée et à l'abris, il tendit le détonateur au chef de famille. L homme s'était levé pour voir Zeke travailler malgré sa commotion cérébrale.
C’est le Texas ici, lui avait répondu l’homme sous le regard réprobateur de Zeke.
L’adepte avait compris qu’il n’empêcherait pas M. Moore de contrôler le déroulement des opérations.
— À vous l'honneur, M'sieur Moore.
Thomas Moore appuya et l'explosion souffla l'incendie. Un geyser noir sortait du derrick à présent.
Des hourras retentirent, mais la pause fut de courte durée pour Zeke, il devait y retourner, il fallait couper le robinet. Sauf qu'entre les trombes d'eaux qui ont été déversées, transformant les abords du derrick en étang boueux, et le pétrole brut collant et gluant, l'opération s'annonçait longue et fastidieuse, mais il ne fallait pas perdre de temps.

Il fallut une bonne partie de la matinée pour poser la vanne sur le derrick et la fermer. L'adepte était épuisé et couvert de boue et de pétrole. Il entreprit ensuite de se laver de toute cette saleté qui le recouvrait. Un baquet d'eau en pleine cour lui suffisait. Il avait presque fini lorsqu'une limousine arriva dans la propriété.
Et voici la source de toutes ces emmerdes ! pensa Zeke.
L'opportun se présenta et formula sa requête rapidement, droit au but. L'imbécile offrait un bon prix pour la propriété des Moore au nom de la United Oil, une grosse firme d'exploitation de pétrole. Après un vif échange, Mills Denavon, prit ses clics et ses clacs et fit le chemin en sens inverse, chassé par une Amber furieuse.

Puisque la United Oil envoyait ses chiens, la famille accepta de tout dire. En fait, les terrains sont un leg de Gérald Bryne, qui n’est autre que l’actuel président directeur général de la firme, à sa fille, la mère de Amber et de Louise morte des suites d’une longue maladie. Les filles ont donc hérité des terrains de leur mère, quant à Thomas, il était en froid avec son beau père. Afin de stopper toute tentative agressive de la United Oil envers les terres des Moore, le groupe décida de trouver des preuves qui liaient la firme au gang des Anciens. Ils rendirent donc visite aux bikers et après quelques dents et mâchoires cassés, les runners trouvèrent de quoi sérieusement compromettre ce bon Denavon. L'action força le grand père à sortir de sa réserve et de calmer le jeune ambitieux. Les Moore étaient à l'abris désormais. Ils avaient toutes les cartes en main pour tirer parti de leurs terres.

— Je ne vous remercierai jamais assez, dit M. Moore en serrant la main des runners. Si vous voulez rester, il y a de la place et du travail ici pour des gens capables et travailleurs.
Mais le groupe déclina la proposition, la route les appelait et avec elle son lot de violence et de rencontres et peut être un jour, la réponse à leurs questions.

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MessagePosté: Jeu Aoû 29, 2019 9:48 pm 
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Loin des yeux...

Les récents événements avaient amené la tribu à se regrouper dans un hangar de St Louis. Ville frontière entre les UCAS et le CAS. Un entrepôt trouvé par “Dirty Harry” servait de repère temporaire aux expatriés de Seattle.On y retrouvait toute la bande de la croisière, avec en plus la fille de “Dirty Harry” et une Rosy la jeune nounou Ork.

Banks semblait s’isoler encore plus depuis qu’il avait reçu le message codé et sûrement aussi depuis qu’il avait retrouvé puis perdu Trog. De plus, Banks n’était pas habitué à rencontrer autant de difficultés dans la matrice. Là, il fallait bien avouer qu’entre le créditube de Richardson et le message codé, il était confronté à forte adversité.

Kaia s'inquiétait de cet isolement encore plus prononcé que d’habitude, voire elle se reprochait d’y contribuer, mais elle ne connaissait personne d’autre capable de l’aider.

— Écoute Kaia, je suis embêté.C’est pas que je peux pas y arriver, mais cela va me prendre du temps et en ce moment je n’ai pas la tête à ça. Par contre, j’ai reconnu plusieurs lignes de codes, une sorte de signature si tu préfères. Et je suis quasi sûr que ça vient de la tribu des Big Tech…

Azuk doit vraiment être désespéré pour avoir fait appel à eux, pensa-t-elle. Elle lui envoya aussitôt un message : Ne fais rien de stupide ! Quoi qu'il se passe, je vais t'aider.

La jeune femme leva les yeux vers Banks et Zeke qui suivait leurs échanges :
— Azuk est plus qu'un contact, c'est mon ami et il a besoin d'aide… dit-elle presque suppliante.



Kaia s'accrocha à Banks, elle n'était pas à l'aise dans la matrice. Lui était dans son élément. Il lança le programme et les coordonnées qui lui avaient été communiquées. Une porte apparut devant eux. Il l'ouvrit sans hésiter et le duo se retrouva au milieu d'une ruelle. Ils avançèrent avec prudence. Kaia rabattit la capuche de ce qu'elle croyait être un sweatshirt avant de prendre conscience de son accoutrement. Elle portait une sorte de bure beige, maintenue par une ceinture de cuir et surmontée d'une longue cape marron à capuche ainsi que des bottes qui montaient jusqu'aux genoux. Elle jeta un œil attentif à Banks : il portait une tenue similaire. Elle se retint de lui poser des questions mais se dit qu'un jour, il faudrait qu'elle creuse la question. Ils s'enfoncèrent ensuite dans un étroit passage, jonché de détritus. Kaia eut une pensée pour Tricia et sa phobie des microbes. Une volée de marches descendait de part et d'autre du coupe-gorge, menant à des portes de métal rouillé. Le lieu en dégradés de gris était oppressant. Ils ouvrirent la troisième à droite, qui comme indiqué par Azuk, n'était pas verrouillée. Ils dérangèrent les rongeurs gros comme des chats qui hantaient ces lieux. Des murmures de voix se répercutaient contre les murs humides. Kaia avait du mal à déterminer leur origine. Il lui semblait entendre Rosy et la fille de Dirty Harry, au delà des voix masculines qu'elle percevait au fond du couloir. La chamane entra dans la petite pièce et serra Azuk contre elle :
— Je suis tellement désolée…
L'ork chuchota en la serrant dans ses bras :
— Ils me l'ont pris, Kaia ! Ils me l'ont pris…
— On fera tout pour le retrouver.
Banks salua Helix qui fixait la chamane, impatient. Lorsqu'elle s'écarta enfin de l'ork, il s'avança vers elle et la serra contre lui. Kaia, surprise, se dégagea rapidement de l'étreinte :
— Merci d'avoir accepté de nous aider.
— Pas de quoi, tu pourras toujours compter sur moi.
— Et si tu nous disais ce que tu as si bien protégé dans ce dossier ? demanda Banks, curieux.
L'ork se recomposa un visage et fronça le front :
— Tu te souviens l'enquête que je commençais quand on s'est vu dans ce bar la dernière fois ? demanda-t-il à Kaia.
— Au concert de Reese Frenzy ?
Le journaliste approuva de la tête.
— Tu disais que certains dans son entourage étaient des terroristes au nom de la cause ork.
— Eh bien, j'ai réuni un tas de preuves qui compromettent un tas de gens, dont un chef de gang, Bogakh gro-Sorogth. Je lui ai piqué ça, mais je n'ai aucune idée de ce qui s'y cache. Mon contact n'a pas pu casser le code...
— Bogakh ? l'interrompit Jonah. Tu t'attaques à du lourd…
— Peut-être, mais ces types tuent des innocents au nom de la "cause ork". Je suis convaincu que ce n'est pas comme ça que les humains et les autres métas nous accepteront. Il fallait que je fasse quelque chose, c'est mon boulot, merde ! J'pensais pas un instant que Shamar était en danger…
Banks prit place devant la console qui occupait un coin de la pièce. Sur l'écran noir en veille, des phrases défilaient du bas vers le fond de l'écran : "Fear is the path to the dark side. Fear leads to anger. Anger leads to hate. Hate leads to suffering."



Le code n’était vraiment pas facile à casser. Bank pensait qu’il fallait aller voir la tribu Big Tech, à Atlanta. Bien que ce soit tous des deckers, ils refusaient de parler de certaines affaires dans la matrice. C’était quand même un comble !
Le voyage jusqu’à Atlanta fut facilité par Dirty Harry qui déplaça toute la tribu dans un appartement. Son réseau de ressources était vraiment étendu, il avait toujours un « ami » prêt à lui rendre service.
La fille de Dirty H continuait sans fin ses puzzles trideo. Elle communiquait très peu et essentiellement avec Rosy ou Dirty H.

La rencontre avec BigTech devait se faire par l’intermédiaire de la Southern Guard. Une corpo de sécurité uniquement composée d’Ork et de Troll. Pour faire simple, ce n’était pas des rigolos et le duo Kaia-Banks fut passé au microscope, y compris dans l'astral. Un chaman loup était présent et donna des consignes strictes à Kaia, le message était clair : BigTech est précieux pour la Southern Guard et pas seulement parce qu’il paie bien.
Après un voyage en camion où leurs sens furent plongés dans une trideo bas de gamme, le véhicule s'arrêta dans un vaste garage rempli de véhicules.
Leur escorte les accompagna au pied d’un ascenseur qui ne comportait pas de panneau de commande visible. L’ascenseur sembla s’élever, un paysage montagneux défilait sur les parois d’acier.
La porte s’ouvrit sur un vaste espace rempli de câbles et de consoles murales. Les espaces non encombrés par des machines étaient peintes de couleurs criardes et chaudes, du rouge, du jaune, de l’orange etc. On voyait sur le plafond un ciel étoilé, mais les étoiles et le ciel étaient dans des tons fantasmagoriques.
Le reste de la vaste salle était rempli de fauteuils, canapés, bornes d’arcades, billards, une piste de boulons est même visible au loin. On aurait dit une vaste salle de jeux pour adolescents du 20e siècle.

Un troll particulièrement large s’avança vers eux, il ne portait aucun signe de cybernétique, mais il avait le même regard perdu que Bank, une sorte de non présence permanente.
— Yo, je suis Karl. Un baby-foot ça vous dit ?
Sa large main dévoila un meuble rempli de personnages enfilés sur des tiges de métal. Un sourire rempli de crocs argentés se fraya un chemin sur son visage.
— Si vous gagnez, je vous aide gratos, si vous perdez, je vous aide, mais vous me devez un service.

Banks expliqua brièvement les règles du jeu à Kaia qui s’enthousiasma :
— Ça a l’air marrant !
Le troll lança une pièce en l’air, la rattrapa avant de la retourner sur le dos de sa main :
— Pile, vous engagez, face… c’est moi.
— Est-ce que c’est un vrai ? demanda Kaia curieuse.
— Face. Bien sûr que c’est un vrai dollar !
— Je pensais qu’ils avaient tous disparu de la circulation.
Le troll posa la balle au centre et une partie intense s’engagea. Banks et Kaia ne déméritaient pas, mais leur adversaire était plus qu’entraîné, il était passionné par ce jeu. À lui seul, il gérait les quatre barres comme s’il avait autant de bras. Alors qu’il avait gagné les deux premières manches 7-2 et 7-3, et qu’il menait 6-4 dans cette dernière, Karl fit rouler ses attaquants d’un rapide coup du poignet, contrant ainsi la tentative de Banks. La balle vint se ficher au fond de la cage. Le sourire carnassier du troll s’élargit :
— Alors mes amis, dites-moi ce que je peux faire pour vous ?
Banks demanda à s’installer sur l’une des consoles murales et commença à pianoter.
— Nous avons besoin d’accéder à ce dossier, expliqua Banks. Apparemment, on a fait appel à vous pour le sécuriser.
— Et tu n’as pas réussi à craquer notre code ? Tu me déçois, le taquina le troll. Quoiqu’il en soit, notre client nous a rémunéré, et grassement, pour qu’on protège ses valeurs, et tu voudrais qu’on libère ses petits secrets pour toi et les beaux yeux de ta copine ?
Kaia s’avança près de Karl et lui tendit un creditstick :
— Est-ce que ça suffira ? demanda-t-elle.
Karl examina le contenu. Le montant de NuYen qui s’afficha lui arracha un sifflement admiratif.
— Vous êtes motivés à ce que je vois. Écarte-toi, Banks, ordonna-t-il en prenant place devant les multiples claviers virtuels devant lui.
Ses doigts dansaient sur les touches à une vitesse impressionnantes, même le technomancien avait du mal à suivre ses manipulations. Au bout de quelques instants, une tridéo démarra sur l’écran principal.
Les scènes se succédaient : des policiers de Seattle passant à tabac un jeune ork dans une ruelle sombre, des agents de la Lone Star contrôlant sans ménagement une famille ork sous le regard d’une foule de passants indifférents, la Knight Errant expulsant deux orks d’un restaurant chic bondés d’elfes, des interviews de pseudos politiques d’extrême-droite prônant l’extermination de cette classe de métas qui se reproduit plus vite que des lapins… Un ork apparut ensuite en plein écran, le visage tatoué, les oreilles, les sourcils et le nez percés d’anneaux et de clous :

Combien de temps encore faudra-t-il supporter tout ça ? Combien des nôtres seront encore humiliés, battus, torturés, tués pendant qu’on courbe l’échine pour être acceptés par cette société qui ne veut pas de nous ? S’ils ne veulent pas nous donner une place dans le monde, c’est nous qui allons la prendre !!! s’exclama l’ork avec rage.”
La caméra reculait progressivement, laissant apparaître une foule déchaînée qui l’acclamait.
L’heure est venue de se battre ! L’heure est venue de prendre ce qu’ils n’ont pas voulu nous donner ! Seul le prix du sang peut réparer l’affront !
De nouvelles images s’affichèrent, de jeunes orks lançaient des cocktails molotov sur des policiers qui hurlaient lorsque leurs uniformes s’enflammaient.
La vidéo s’arrêta sur le gros plan d’un policier qui se roulait par terre pour tenter d’éteindre les flammes qui l’enveloppaient. Un lourd silence régnait dans la vaste salle. Banks et Karl échangèrent un regard surpris.
— On est des pros, on avait pas regardé le contenu, se justifia Karl.
Les orks murmurèrent entre eux, choqués par ce qu’ils venaient de voir et d’entendre. Kaia déglutit difficilement. Connaissant Azuk, elle n’était pas surprise qu’il s’attaque à ce genre de personne. Ce Bogakh gro-Sorogth préparait une révolution à sa façon et le journaliste avait de quoi le confondre publiquement. Si ces images étaient divulguées au grand public avant que Shamar ait été retrouvé, le chef de gang n’aurait plus aucun intérêt à le garder en vie.
— On doit retrouver quelqu’un, annonça-t-elle. Un ork que ce type a enlevé. Vous pouvez nous aider ?
— Oh, ma belle ! Ne nous fait pas tremper dans ces histoires. Nous, on est que des modestes employés…
— Vous aurez un autre creditstick du même montant si on le retrouve grâce à vous, l’interrompit-elle.
Karl consulta ses comparses du regard. Tous s’installèrent devant une console :
— Ça marche. Banks, tu peux te poser là.

Kaia patienta longuement tandis que la bande recherchait toutes les infos disponibles sur Bogakh et son gang : propriétés, locations, mouvements sur les comptes, tout était passé au peigne fin.
— J’ai quelque chose ! lança enfin une ork.
Banks, Kaia et Karl se positionnèrent derrière elle.
— Le Conundrum. C’est un bar miteux de l’underground ork de Seattle. Il est au nom de Elwing Frenzy.
— Frenzy, comme le chanteur ? l’interrogea Kaia.
— Son mari et le chanteur sont cousins. Et regardez ici. Officiellement, ils ont dépensé cette somme en travaux de décoration, sauf que... voilà la gueule du bar. On est loin d’un palace. Mais si je zoome ici, vous voyez ?
— Des caméras de sécurité dernier cri, commenta Banks. Ils cachent forcément quelque chose ici.
— J’ai les plans du bar, il a été construit sur les ruines d’une vieille banque. Il y a plusieurs sous-sol et des galeries qui n’ont jamais été comblées.
Banks se tourna vers Kaia :
— Y’a des chances pour que son mec soit retenu ici, mais si tu lui donnes l’adresse, il risque de faire une connerie…
— Il faut qu’on contacte Helix. Il organisera un run pour le sortir de là.



Seattle Downtown, le lendemain, 4h53.
Comme à son habitude, Bullet, l’ork le plus vieux de tout l’underground de Seattle, avançait de son pas lourd afin d’ouvrir son échoppe pour 5h00 tapantes. Les runners, si on les écoutaient, voudraient que sa petite boutique reste ouverte toute la nuit, mais Bullet savourait ses six heures de sommeil quotidiennes. C’est vrai qu’on trouvait chez lui toute sorte d’armes, et bien sûr, les munitions qui allaient avec.
Le vieux Bullet s’arrêta net alors qu’il allait traverser la place Bot'Kham. Un cadavre était étendu au centre de la place, bras étendus de part et d’autres du corps. Un cercle de sang entourait l’ork mutilé. Ses yeux avaient été crevés, sa langue coupée et ses crocs limés. Son torse nu révélait de nombreuses ecchymoses, brûlures et coupures. Il n’y avait aucun doute, la victime avait été torturée. Un petit boitier posé au sol venait parfaire le tableau macabre. Un rayon lumineux en sortait et faisait flotter les mots suivants au dessus du corps :
Choisissez votre camp ou payez le prix du sang.” Le symbole du gang de Bogakh gro-Sorogth servait de signature.


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MessagePosté: Dim Sep 01, 2019 10:37 pm 
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The things we do for love

La voix étranglée, Azuk augmenta le volume du journal du matin :
Le corps de Douglas Gurak a été retrouvé très tôt ce matin sur la place Bot’Kham. Le fils du plus célèbre capitaine Ork de la Knight Errant, Ulgan Gurak, aurait été torturé avant d’être assassiné. Selon une source proche de l’enquête, le gang ork des Krigsrop serait impliqué. Règlement de comptes, vengeance ? Il faudra attendre les conclusion de l’enquête pour éclairer les circonstances de cet horrible meurtre…

Debout face aux images, le journaliste tremblait. Jonah vint à ses côtés et d’une commande vocale coupa la tridéo.
— Ce n’est pas lui, ce n’est pas Shamar, dit-il d’une voix qui se voulait rassurante.
— Il faut que je fasse quelque chose !
— T’es journaliste, mec ! Et moi, je suis qu’un decker. On ne va pas mener l’assaut contre un gang armé à nous deux...
L’ork lança la tasse de café qu'il tenait entre ses mains contre le mur face à lui :
— Ils sont peut-être en train de le torturer pendant qu’on parle et tu voudrais que je reste ici sagement à attendre ? À attendre quoi d’ailleurs ?
Il se rua en direction de la porte d’entrée. Jonah se précipita devant l’ork et lui bloqua le passage :
— J’peux pas te laisser sortir d’ici. On va se faire tuer si on y va comme ça, c’est tout ce qu’on va réussir à faire !
Le journaliste qui avait empoigné le T-shirt de Jonah sembla hésiter :
— Mais pourquoi tu m’aides au juste ? Tu sais que j’ai plus de quoi te payer… J’ai donné jusqu’à mes derniers NuYens aux BigTech.
— Kaia m’a demander de veiller sur toi, et s’il t’arrive quoi que ce soit... Ils sont en route. Laisse-leur le temps d’arriver…
Azuk gronda avant de relâcher sa prise :
— Tu l’as dans la peau cette nana, hein ?
Jonah acquiesça de la tête.
— Alors imagine un instant que ce soit elle qui soit entre les mains d’un gang prêt à torturer et tuer des innocents…
— J’aimerais avoir quelqu’un à mes côtés pour m’empêcher de faire une belle connerie, répliqua Helix en posant sa main sur l’épaule de l’ork.


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MessagePosté: Lun Sep 02, 2019 8:23 pm 
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1000 miles de bitume
Austin aéroport (Texas)

Starring : Bright, Rook, Kaia et Zeke

Kaia venait de finir d'exposer la situation et elle était compliquée. Le groupe avait un run en cours dans tous les CAS pour le compte d'Aztechnology, mais une urgence s'était signalée. Un innocent faisait les frais de la campagne violente d'un orc bien décidé à attirer l'attention sur lui et sur sa cause. Les fugitifs ne pouvaient pas prendre l'avion, par la route c'était un périple de 3500 km qui les attendaient.

Après quelques coups de fils, une mission de récupération à Santa Fé, au Conseil Corporatif Pueblo, se présenta au groupe, il s'agissait d'un rendez-vous avec un militant d'Attack! en difficulté. Ce service rendu permettra aux runners de prendre un bateau à Los Angeles qui les ramènera à Seattle. Pour cela, il fallait être à Santa Fé dans les 24 heures. Après de vifs échanges, le groupe décida de remplir deux runs en même temps. Récupérer les objets pour Aztechnology à Houston puis Amarillo, ensuite passer la frontière du Conseil Corporatif Pueblo et récupérer la personne à Santa Fé et tout ça en moins de 24h ! Soit à peine le temps pour faire le trajet par la route jusqu'à la destination finale. Un vrai défi qui ne souffrait d'aucun contre temps. Le groupe n'aurait ni le temps de se préparer, ni de se renseigner et encore moins de s'équiper. Il fallait improviser, s'adapter et dominer ce qui se présenterait à eux. Mais le manque de temps qui jouait en leur défaveur pourrait très bien être aussi un précieux allié, en effet, les runners espéraient pouvoir passer la frontière avant que les alertes ne soient levées et que la police ne se lance à leurs trousses… C'était risqué, mais le jeu en valait la chandelle. C'était sans compter sur l'agent spécial Brown.

Houston (Texas) heure H + 2.5
Il faisait chaud au Texas, chaud et humide. La cible était un appartement situé au 44e étage d'un immeuble du quartier corporatiste. Sécurité élevée, patrouilles fréquentes. L'ancien loft de monsieur l'ambassadeur était vide mais bien entretenu et richement décoré. L'équipe trouva ce qu'elle cherchait, un ours en peluche aux yeux de diamant et le tableau "Sous le soleil" de Van Gogh. À peine le matériel emballé qu'une alarme retentissait. Annonces en RA, ascenseurs bloqués, le piège se refermait sur l'équipe.
— On prend la cage d'ascenseur, annonça Rook.
Avec l'aide de Zeke, il ouvrit les portes par la force, l'équipe s'engouffra dans les conduits et ressortit au 39e sous l'œil médusé des employés qui attendaient la remise en route des ascenseurs.
— Opération de la LoneStar, circulez ! aboya Rook.
— Menace spirituelle ! rajouta Bright.
Esprits insectes, évacuez le bâtiment !
Le groupe profita de la panique engendrée par l'annonce pour se fondre dans la masse et sortir du bâtiment.
2h pour ce premier objectif, c'était pas si mal ,mais la route était longue jusqu'à leur prochaine étape.

Amarillo (Texas) heure H + 14.5
Ils arrivèrent sur le deuxième objectif, fourbus par la route mais déterminés à ne pas perdre de temps. La propriété était en bordure d'Amarillo, isolée dans le paysage semi désertique de la région. Bright enfila une tenue sombre pour passer inaperçue. La tenue était très près du corps et soulignait les formes de l'elfe. Zeke ne la perdait pas de vue lorsqu'elle s'infiltra dans le ranch. De loin, il ne put qu'admirer les déplacements gracieux de Bright. Kaia entra dans l'astral pour la protéger des menaces spirituelles. Et justement, lorsque l'intruse pénétra dans une pièce qui ressemblait à un bureau, un esprit commença à se matérialiser devant elle.
— Partez, gronda l'esprit aztèque.
Kaia retourna dans son corps et avertit son frère et Rook que Bright pouvait avoir des ennuis.
Les deux hommes se mirent rapidement en mouvement et arrivèrent au moment où le guerrier Aztèque s'était complètement matérialisé dans le bureau. Pendant que Zeke engagea le combat, Bright avait rapidement subtilisé les objets tant convoités, à savoir, un ordinateur et une ancienne dague rituelle Aztèque. L'esprit fut rapidement renvoyé d'où il venait et l'équipe sortit en triple vitesse, une alarme ayant été déclenchée par inadvertance.
1h30 pour cet objectif, l'équipe était dans les clous. Il restait encore un poste frontière à passer avant d'arriver au lieu du rendez-vous.

— On est pris en chasse, signala rook en regardant par le rétroviseur.
En effet, un bolide noir, tous feux éteints fonçait vers le Buldog Step Van à vive allure.
— Accrochez-vous, prévient Zeke.
Il en profita pour boucler la ceinture de Kaia derrière lui, tandis que tous les autres faisaient de même. Le conducteur tenta de distancer son poursuivant mais il était bien trop rapide dans sa voiture de sport. Il sortit alors brusquement de l'autoroute pour tenter de gêner le conducteur qui les collait au train, l'action fut couronnée de succès. En effet, dans ce terrain irrégulier le véhicule profilé pour la vitesse eut du mal à suivre, mais il ne s'avoua pas vaincu pour autant. Il libéra un rotodrone qui s'envola et se rapprocha du van en l'arrosant copieusement. Rook sortit son lance-grenades de son sac et fit feu calmement, histoire de rendre la politesse, à la troisième tentative la voiture taillée pour la vitesse prit une grenade de plein fouet qui l'endommagea sévèrement, ce qui stoppa la poursuite. Zeke appuya sur le champignon lorsqu'il se réinséra sur l'autoroute.
— Un ami à nous ? demanda rook en rangeant son lance-grenade.
Bright hocha de la tête :
— Ce rigger nous a déjà attaqué en bateau sur le lac Supérieur.
— J'vous parie qu'on le reverra ! marmonna Zeke.

Santa Clara (Nouveau Mexique), poste frontière, heure H + 19.5
Presque 20 heures de course à travers les CAS jusqu'à ce poste frontière. Le but approchait malgré la lassitude. Il restait encore quelques kilomètres à franchir avant d'arriver à destination… une formalité, pensèrent-ils…
Cela a commencé par un banal contrôle, puis un temps d'attente interminable, 1h à poireauter dans une pièce sans explication. Le temps tournait et les voilà coincés à quelques mètres de la frontière.
Finalement, un fonctionnaire se présenta. Et il posa des questions, beaucoup de questions. Questions auxquelles les runners ne voulaient pas répondre :
Quel est votre lien avec Aztechnology ? Pourquoi vous trouve-t-on a proximité d'anciens locaux Aztlan ? Quels sont vos liens avec United Oil ? Pourquoi vous promenez-vous avec du matériel illégal ?
L'agent spécial Brown ne voulait pas les emprisonner ni les laisser filer sans avoir un moyen de pression. Fatigué de perdre son temps, Zeke sauta par dessus le bureau, attrapa le fonctionnaire par le col et le souleva du sol.
— Pas un mot ou je te brise le cou comme un poulet.
L'adepte le secoua et je jeta contre la porte :
— Tu vas nous faire sortir d'ici ou tu seras le premier à y passer, compris ?
La suite est une succession d'actions confuses qui a mené les runners à s'enfuir, laissant leur otage sur le bord de la route. Ils se retrouvèrent rapidement dehors et passèrent facilement la frontière côté Conseil Corporatif Pueblo, trop facilement peut-être. Pas de victime, pas de poursuite, ni d'un côté ni de l'autre côté de la frontière… Quelqu'un avait cédé à Brown, mais qui ?

Avec tout ce raffut, l'équipe avait encore perdu du temps. Ils se hâtèrent jusqu'à Santa Fé, à 1h30 de là.

Santa Fé (Conseil Corporatif Pueblo), heure H + 23.75
C'est avec 15min d'avance sur l'horaire prévu que le van se gara à l'endroit attendu. Quelle ne fut pas la surprise des runners de découvrir que le membre d'Attack! en cavale n'était autre que Shockwave, la sœur de Bright ! Elle était blessée et mal en point. Elle affirma avoir été trahie. Cela n'augurait rien de bon pour la cellule de Seattle. Mais l'équipe avait maintenant un bateau à prendre à Los Angeles, des kilomètres de route à avaler et ensuite traiter avec la mafia.

Zeke effleura la console du véhicule négligemment du bout des doigts.
Le van, couvert de Stickers du Texas cachant autant d'impacts de balles, prit vie, des lumières apparurent.
L'écran indiqua l'itinéraire déjà parcouru et le projeta sur le pare-brise; Austin - Houston - Amarillo - Santa Clara et enfin Santa Fé : Mille miles !
Pas mal, pensa Zeke.
— Voyons voir les mille miles de bitume devant nous, les amis !

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MessagePosté: Mar Sep 03, 2019 6:44 pm 
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Blessures
Le bateau avait quitté Los Angeles depuis plusieurs heures avant que les mafieux autorisent enfin le groupe de runners à prendre l'air. Kaia termina sa séance de méditation avant de rejoindre son frère sur le pont qui surmontait la passerelle de navigation. Lorsqu'elle arriva, il était accoudé à la balustrade. Elle suivit son regard, fixé sur le pont inférieur. Bright soutenait sa sœur qui faisait quelques pas, une main sur le ventre, posée au niveau de sa blessure. Elle posa sa main sur le biceps musclé de son jumeau et déposa un baiser sur sa joue.
— Tu n'as jamais eu ce regard là pour aucune des autres, remarqua-t-elle d'une voix douce.
— Je ne peux décidément rien te cacher, frangine, esquiva l’adepte.
— Elle n’est pas comme les autres, tu sais. Elle est… fragile.
Zeke se tourna vers sa sœur en appuyant sur la rambarde :
— C’est ce qui me plait chez elle. Il n’y a pas de malice dans son cœur…
— Alors qu’est-ce qui te retient ? demanda Kaia en lui faisant face.
— Je ne suis pas le type qu’il lui faut, Kaia. Je risque de la faire souffrir… méchamment.
Le frère changea brusquement de conversation :
— Et avec ton… Helix, comment ça se passe ?
Les yeux de Kaia pétillèrent. Elle fit une moue dans un demi-sourire :
— Tu crois que je ne vois pas clair dans ton jeu ? On parlait de Bright et toi, pas de Jonah et moi. Zeke… Elle seule sait ce qu’il lui faut, tu ne peux pas décider tout seul.
— Tu ne me facilites pas les choses, souffla le colosse.
— J’ai juste envie de te voir heureux.
— Et si ça foire ? Dans quel état se retrouvera-t-elle ? Personne ne peut le prédire. J’ai l’impression qu’elle commence à peine à vivre…
— Aimer fait partie de la vie, même si on en souffre parfois, se rembrunit Kaia. Ce n’est pas pour autant qu’il faut s’en priver. Parle avec elle, explique lui tes craintes et vois ce que ça donne…
— Tu as peut être raison, je devrais voir avec elle.
— Bien sûr que j’ai raison !
Zeke passa un bras sur l’épaule de sa sœur :
— Et tu n’as pas répondu à ton grand frère, alors… cet Helix ? J’ai eu raison de l’inviter l’autre jour ?
Kaia se blottit contre son jumeau :
— Je ne sais pas… Je l’aime, mais rien a changé.
— Après un an, il est quand même revenu, mais si tu veux, je lui brise les bras dès notre retour ? plaisanta Zeke.
Kaia releva la tête puis la secoua :
— Il est revenu, mais s’il repart… Il me demandera à nouveau de choisir entre vous et je lui donnerai la même réponse.
— Peut-être pas… le colosse serra Kaia sans ses bras et posa un baiser sur sa tête. Prends ce que la vie te donne, frangine et ne cogite pas trop.
Zeke se retourna vers Bright :
— Quant à moi, je dois parler à quelqu’un.


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MessagePosté: Jeu Sep 05, 2019 11:48 am 
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Double jeu
— Putain !!!
Le cri retentit dans la nuit tandis qu'un bruit de moteur s'éloignait à vive allure. L'homme détacha son harnais et se glissa hors de l'habitacle par le pare-brise, ou du moins ce qu'il en restait. Sa veste, aussi noire que la carrosserie de sa sportive, le protégea des coupures du verre sur lequel il rampait. Il se redressa fourbu et couvert de terre. Le goût du sang envahit sa bouche. Il se passa la langue sur la lèvre inférieure qui avait éclaté sous le choc. Seule la lune éclairait la scène. Le champ était parsemé de débris. Le pare-choc était à une dizaine de mètres de l'homme. Il avait probablement cédé lorsque la grenade avait explosé. Il se demanda un instant combien il avait fait de tonneaux. Trois ? Quatre ? Quelle importance ! Le groupe de runner lui avait une fois de plus échappé. Enfoirés, pensa-t-il.
Se lamenter sur son sort n'allait pas le sortir de la boue. Il ravala sa fierté et posa ses mains contre l'habitacle de son véhicule. S'il parvenait à le remettre sur ses roues, peut-être parviendrait-il à faire démarrer le moteur… Et une fois rentré, il allait prendre les mesures nécessaires pour que les runners ne lui échappent pas à leur prochaine rencontre. Parce qu'il y aurait une prochaine rencontre, de ça, il était certain.

*

Troisième combat de la soirée, “Tank Abbott” était mal en point, œil droit fermé, côtes fêlées et un mal de chien partout, à en pleurer. Il avait été rafistolé par le charcudoc, une fois de plus, pour sa prestation suivante.
Tu devrais arrêter, c’est plus de ton âge ces conneries ! lui avait même dit Sakpata en le recousant. Et puis, tu vas finir par perdre ton œil et peut être plus !
Comme à l’accoutumée, il était resté silencieux.
Lorsqu’il entra dans la cage, le troll oublia son état physique, les blessures, les dettes, les problèmes, les doutes... Il était “Tank Abbott” ! Un combattant expérimenté et toujours dangereux malgré son âge. Les jeunes voulaient se faire un nom en affrontant la légende... Lui avait besoin d’argent.
Cette fois-ci, il était opposé à un jeune Orc, chargé de stéroïdes et d’anabolisants comme un Halloweener de came bon marché, une montagne de muscles secs et puissants et qui avait tout à prouver !

*

— HB te cherche ma belle, tu ferais mieux de filer, avertit le troll derrière le comptoir.
La jeune femme porta un verre à ses lèvres :
— Que me veut cet australopithèque ? répondit-elle sur la défensive.
— Écoutes, si tu ne veux pas choper un saturnisme carabiné, j'te conseille de mettre les voiles et tout de suite !
Le troll se rendit compte qu’il avait élevé la voix. Il baissa d’un ton :
— C'est pas après toi qu'il en a, mais vaut mieux te tenir à l'écart un temps.
— Qui ?
— Un grand gaillard avec des tatouages, ça te dit rien ?
Elle décida de tenir compte du conseil en terminant son verre cul sec, puis fila discretement du bar par l'arrière.
HB aka Hundred Fucking Bullets n'était pas un enfant de chœur, c'était un chasseur de primes qui à l'occasion acceptait les contrats noirs ; les contrats sur les têtes. Son surnom vient de sa manie d'arroser copieusement de plomb tout ce qui passait.

*

Assis en tailleur sur sa moto, courbé en avant sur le siège, l’homme fixait de ses yeux fous un sachet posé sur le réservoir. Ricanant à voix basse, il le saisit et le vida brusquement dans sa bouche, puis macha bruyamment. Les petis bonbons craquèrent sous ses dents jaunes. Un instant immobile, il se figea et se crispa sur sa selle, les yeux écarquillés. Il cogna mollement le réservoir cabossé de son autre main, la dose de Aisa était forte, même pour lui !
Puis soudain, il hurla.
Une longue plainte stridente qui vira aux aiguës les plus désagréable, à faire froid dans le dos.
Une fois son souffle reprit, les yeux fous, sans pupilles, injectés de sang, il remit son masque et démarra la moto en trombe.
— Qui veut des bonbons ? hurla-t-il en s’engageant sur la route. C’est Torpedo ! Hi, hi, hiii...
Torp était cramé jusqu’à la cervelle, mais c’était un pilote hors-pair et un spécialiste en démolition. Imprévisible et vicieux, le punk ne reculait devant aucun danger.

*

Le collège désaffecté n’était pas difficile à trouver. Falcon s’y engouffra après avoir montré patte blanche. Il pénétra dans un couloir humide et sombre, les bruits de la foule étaient étouffés par le dédale. Au bout du tunnel, la lumière.
— Comment ça va, amigo ? demanda l’homme en entrant.
Le troll leva la tête et reconnut son interlocuteur, mais resta silencieux.
Falcon eut un pincement au cœur, son ami était sacrément amoché, hagard. Le rigger s’approcha de l’énorme masse et s’asseya à ses côtés.
— Écoute, j’ai…
— Pas intéressé, le coupa le combattant.
— Attends, rétorqua l’autre, j’ai encore rien dit !
— Tes combines me concernent pas, compris ?
— Mais qu’est ce que tu racontes, se défendit le rigger, t’as pas vu l’état dans lequel tu es ?
— Au moins, j’me bats à la loyale, avec honneur…
L’homme se leva d’un bond, piqué au vif :
— Ah bon ? lâcha-t-il en toisant son ami. Le dernier combat était loyal et honorable peut être ? Le type était chargé comme une mule des derniers stéroïdes, et câblé comme une armoire électrique ! Alors, expliques moi là, parce que je comprends pas !
“Tank” garda le silence.
— Ils me tiennent Lee, capitula le rigger en se rasseyant. Si je ne fais pas ce qu’ils veulent, ils s’en prendront à ma famille.
— Qui ? demanda le troll.
— Aztec, répondit Falcon en s’appuyant sur le mur. Ils ont mis un contrat sur un groupe de runners gênants. J’ai dû accepter.
Le rigger prit sa tête entre ses mains :
— J’ai besoin d’aide.
Devant le mutisme du combattant, l’homme se leva et se dirigea vers la sortie, mais avant de partir, il se retourna :
— Si tu veux quitter tout ça, fit-il en désignant les lieux sordides de la tête, repartir à zéro et offrir une meilleure vie à Crystal… Réfléchis-y !

Une fois dehors, le rigger respira à fond, un faible crachin tombait sur Tacoma, son commlink l’avertit ; deux messages en attente.
HB et Torp étaient partants.
L'homme aurait été rassuré d'avoir Tank pour assurer ses arrières, en aussi peu de temps il avait réussi à recruter les plus déterminés, mais aussi les plus instables.
Il avait encore beaucoup de travail devant lui et peu de temps. Il fallait arrêter ces maudits runners avant qu’ils ne mettent fin au contrat par eux même ! C’était tendu mais faisable.

*

Mise à jour du dark net :
Une prime généreuse sera accordée si en plus du contrat précédent, quatre objets étaient récupérés. Détails disponibles dans fichier joint.
Aztec jouait double jeu, d'un côté le contrat sur les runners courait toujours et de l'autre la promesse de lever l'épée de Damoclès si et seulement si les 4 objets arrivaient au lieu dit, à l'heure dite. Une course entre deux équipes, une course à mort. Christina Ortega aimait l'idée.
Que la chasse commence !

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MessagePosté: Lun Sep 23, 2019 10:19 pm 
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Prends ce que la vie te donne, frangine et ne cogite pas trop.
Les mots de Zeke se répétaient en boucle dans la tête de Kaia. C’était facile pour lui de dire ça, à lui, le grand gaillard qui faisait marcher ses muscles avant de cogiter ! Elle, c’était H24 que son esprit tournait, ou presque. Toujours à se demander si ses actions allaient dans le sens de son totem, à s’inquiéter lorsque son frère partait sur un run sans elle, à se demander si un jour ils auraient enfin des réponses sur la disparition de leurs parents... Et depuis peu, Jonah tenait de nouveau une place importante dans ses pensées. Pourquoi fallait-il qu’elle l’aime toujours ? Ça aurait été tellement plus simple de faire une croix sur lui, de l’oublier. Mais depuis qu’il avait sonné à sa porte quelques semaines plus tôt, tout ce qu’elle avait essayé d’enfouir était remonté à la surface et ses certitudes avaient volé en éclats.
Et pourtant, elle était toujours réticente à suivre son cœur quand son esprit ne cessait de lui rappeler combien elle avait souffert de leur séparation. C’était un dialogue intérieur sans fin auquel elle n’avait toujours pas de solution. Elle n’en pouvait plus, il fallait qu’elle arrête de penser. Le seul truc qui fonctionnait, la méditation. Elle était seule sur ce pont et s’installa en tailleur à même le sol. Elle fixa son regard à l’horizon où l'océan et le ciel se rejoignaient, puis ralentit progressivement sa respiration. Les pensées étaient toujours là, quelque part, mais elle arrivait à les tenir à distance, à ne pas se concentrer sur elles.
Une voix qu’elle connaissait bien retentit alors dans son esprit :
— La nuit est sombre, méfie-toi du noir qui cherche la lumière.
— Quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

Le totem ne prit pas la peine de se répéter, il avait mieux à faire. Kaia sortit aussitôt de son état méditatif et s’agaça :
— Est-ce qu’un jour le message pourrait être clair ?


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