RedMoon Hell's Kitchen
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Ashley | Tony Wei |
Ash arrache le portable des mains de Zack et d’un regard l’empêche de répliquer.
— Tony, c’est Ash. Z m’a appelé, mais il ne me parle pas. Je suis inquiète, j’entends l’orage et le son d’une cloche. Tony, il faut le trouver, je sens qu’il se passe quelque chose de grave. Je le garde en ligne si jamais j’ai d’autres indices. Il faut qu tu le localises, vous faites ça vous dans la police ? Tony, tu peux le faire, vous les flics vous tracez les appels, je n’ai pas coupé, donc tu peux le faire, hein dis moi que tu peux le faire ??
Je suis sous le choc de l’appel et je sens la détresse extrême dans la voix de Ash, je ne peux pas me résoudre à lui dire le contraire.
Bien sûr que les flics tracent les appels, on voit ça tous les jours. Mais, il y a flics et flics, et surtout je suis suspendu.Enfin ça peut se tenter.
—OK Ash, donnes-moi ton numéro et gardes-le en ligne, tu as bien réagi. Si Z ne parle pas c’est qu’il doit être discret. Tu es parfaite, continues ainsi. Je gère la suite. Tu gardes le second mobile près de toi je te rappelle dessus dès que j’ai une adresse.
Mais à ce moment là, pourquoi n’a-t-il pas envoyé un SMS ? pense Tony.
Bon, ce n'est pas le moment de paniquer.Tony raccroche et compose un nouveau numéro.
— Lieutenant c’est Tony WEI
— …
— Oui, le Tony WEI suspendu.
— …
— Oui, le Tony WEI qui a mis Caty Spence dans la merde.
— …
— Non, mais attendez Lieutenant, c’est grave.
Tony regarde dépité son portable dont la communication vient d’être interrompue par son correspondant.
— Bon, réfléchit Tony, Ash et Z comptent sur toi, réfléchit Tony. Alors reprend les indices, l’orage et le son d’une cloche.
Je lance la recherche dans google : orage, cloche, New York.
Mouais, vive la météo. OK, c’était pas l’idée du siècle.Je retente : cloche New York
Liberty Belle, Chapelle Saint Paul, les cloches pieds au marathon de New York…
Ok,ne panique pas Tony, tu es un flic, tu as été formé pour ça. Réfléchit, que ferait Caty à ta place… mouais, elle appellerait son père. Alors moi, le mien, je ne sais pas où il est… Mais oui ! J’appelle le Capitaine Spence !— Messagerie du Capitaine Spence, vous savez comment faire ! Bip !!
— Euh, Capitaine Spence, c’est T… non laissez tomber, tout va bien, je voulais juste prendre des nouvelles de Cat… enfin vous savez quoi … bon, à plus.
Mais quel con ! “À plus” et pourquoi pas un check ? Mais quel con !
Bon, là c’est la merde, je passe en mode panique. Non, non pas de mode panique. Allez bordel réfléchit.La voix familière résonne dans sa tête, mais par rapport à d’habitude, elle murmure, c’est presque un susurrement, le son est doux et apaise Tony.
—
Je peux t’aider. Tu sais ce que tu dois faire. —
Non, je ne peux pas faire ça.—
C’est ton choix. Mais je peux le sauver.—
Comment ça le sauver ? Vous mentez ! Z va bien.—
Ah bon ? Qui de nous deux est le démon ici ? Fais-moi confiance, tu sais ce que tu dois faire.—
Non je ne peux pas faire ça.—
Très bien. Dis Adieu à ton ami dans ce cas.—
Ok. Je vous laisse le contrôle.—
Parfait, tu ne le regretteras pas...Bellevue Hospital Center
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Caty Spence |
L’agent Bonnie Clark regarde s’éloigner l’homme au costume chic. Elle ne l’a pas intercepté, elle est juste là au cas où le BAI se pointe et pour veiller sur la fille du Capitaine.
Par contre elle ne pensait pas que Caty courait plusieurs lièvres à la fois. Il n'est clairement pas son genre. C’est sûr qu’il a plus la classe que WEI mais quand même…
Enfin j’ai pu le prendre en photo avec les fleurs, ça fera la blague au Commissariat, ou alors je l’envoie à Tony et la pauvre Caty se retrouve seule et éplorée. Tiens en voilà une idée.
A l’intérieur de la chambre, Caty fixe la carte et le nom de qui y est marqué semble inspirer le ciel car soudain les éclairs déchirent le paysage et l’orage éclate.
Trinity Church Cemetery and Mausoleum
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Z | Tony Wei |
Je reprends mes esprits. L’orage tonne et une pluie bienfaisante ruisselle sur moi. Je suis à genoux dans la terre. Derrière moi, de la vapeur entoure ma moto, à chaque goutte d'eau qui la touche.
Une grande trace noire vient de l’entrée du Cimetière et semble s’arrêter à ma moto. De grandes empreintes de pas noires partent de la moto jusqu'à moi.
Bon ok, je suis dans un cimetière et il y a pleins de tombes. Super, je n’aurais pas dû lui faire confiance, se reproche Tony.
Mon corps est encore plus douloureux que la dernière fois, allez on se relève. Si ça se trouve Z est dans le coin.
Mon regard est attiré par une tombe qui n’est pas encore refermée. un petit tracteur est stationné à côté, visiblement c’est pour bientôt.
Je me traîne jusqu'à la tombe de :
“Amber Zaborowski
Épouse et mère dévouée
1987-2018”
— Merde Z !!
Mon regard tombe sur le corps inanimé du privé. La pluie semble redoubler à ce moment et le bruit du tonnerre résonne, tandis qu’un éclair illumine la scène.
Du sang, plein de sang sur la chemise de Z.
Vite prendre son pouls.
Ok 30bpm. Putain mais c’est pas beaucoup.Je sors mon portable et compose le 911.
— 911, quelle est votre urgence ? répond une voix d’homme calme et posée.
— Officier Tony WEI ID6904 . Je déclare un 10-54 Victime inanimée en état critique. Saignement possible au niveau du torse. Besoin d’un 10-52, je répète 10-52
— Quelle est votre adresse monsieur ?
Je regarde autour de moi et un lampadaire éclaire le fronton de l’église, une plaque de cuivre me renseigne.
— 911, je suis à Trinity Church. Magnez vous d’envoyer les secours.
— Ok Officier WEI. Je reste avec vous jusqu'à l’arrivée des secours. Je me nomme Nelson.
— Ok Nelson, merci. Bon, je fais quoi maintenant ?
— Avez-vous un casque micro pour votre portable ? Ou si non, mettez le haut parleur et posez-moi près de la victime, mais au sec.
Les paroles sont claires et précises, le ton professionnel et le langage codé m’aide à me concentrer.
Au final, c’est comme à l'entraînement de l’Académie avec Caty. Sauf que là, ça n’a pas l’air d’être de la sauce tomate.
La voix de Nelson retentit dans mes écouteurs de courses. C’est comme si il était dans ma tête.
— Agent WEI, la première chose à faire est de sécuriser la victime. Est-ce que l’endroit est sans danger pour la victime et vous ?
— Bah, je suis dans une putain de tombe, donc je dirais oui.. Et il n’y a pas un putain de chats aux alentours
— Vous pouvez répéter Agent WEI ? Est-ce que vous êtes en sécurité ? Je comprends que vous êtes seul avec la victime, pouvez-vous le confirmer?
Ok, Nelson est un pro. Donc je vais me la jouer pro moi aussi.
— La zone est safe et je suis seul avec la victime.
— Bien. Maintenant, vous allez vérifier que la victime respire et me reprendre son pouls. C’est OK Agent WEI, vous faites ça très bien.
Z respire toujours, le pouls est toujours là, faible mais régulier.
Est-que ça saigne plus que quand je suis arrivé ? Putain de flotte, tu parles d’un endroit pour réanimer !! Allez, tant pis pour le T-shirt, j’arrache tout et la flotte nettoiera le torse.— Merde !!
— Agent Wei, que se passe-t-il ?
— Nelson, je m’appelle Tony et il se passe que mon pote a une putain de plaie en plein milieux des côtes et il saigne comme un cochon à l'abattoir!
— C’est très bien Tony. Vous vous débrouillez très bien. Regardez si il n'y a d’autres plaies et faites pressions sur la celles qui saignent le plus.
La voix de Nelson est comme une ancre pour moi, elle me permet de ne pas perdre pied.Je regarde rapidement mais je ne vois rien d’autres, j’appuie fermement mes mains sur la plaie et très rapidement elles sont pleines de sang.
— Tony, parlez moi ! reprend avec autorité la voix de Nelson.
— Euh ouais, ça marche Nelson, il ne saigne presque plus. Au fait, elle arrive bientôt cette ambulance ?
— Oui Tony, ils sont en route. Dès que vous m’avez donné l’adresse, l’équipage est parti. Ce sont des pro, mais avec cet orage, nos services sont saturés. Mais ne vous inquiétez pas, vous êtes une priorité. Tony, il faut me dire comment évolue la victime.
— La victime c’est mon pote Z. et il est pas en forme.
— Ok Tony. Mais vous connaissez le protocole. Là, vous êtes tout seul donc vous devez tout faire. Donc vous êtes obligé de relâcher la pression sur la plaie et de vérifier les paramètres vitaux. Allez, Tony c’est important.
À peine ai-je enlevé mes mains que de nouveau le sang s’écoule, mais peut-être moins vite. Bordel, je ne trouve pas le pouls, putain de sang sur mes mains.
— Nelson, il ne respire plus et je ne trouve pas son pouls.
— Tony, c’est normal avec une perte importante de sang. Est-ce que vous avez de quoi fermer la plaie autour de vous Tony ? L’idéal serait du gaffeur.
— Mais où veux-tu que je trouve ça Nelson ?
Mon regard tombe sur le tracteur et sur la trousse à outils. Je m'extrais rapidement de la tombe et cours dans la boue vers le tracteur, j’attrape la boite à outil et …
Oui, un rouleau de gaffeur ! C’est obligé on pourrait réparer l’Amérique avec un trombone et un rouleau de gaffeur.
— Nelson, j’en ai.
— Ok Tony, vous l’appliqueez bien serré sur la plaie. Une fois que c’est fait, vous me le confirmés.
— Mais Nelson, Z ne respire plus, je ne devrais pas commencer la manœuvre de réanimation ?
— Suivez le protocole. Une plaie au thorax qui saigne ça ne sert à rien de masser, si tout le sang s’échappe, répond calmement Nelson.
— Ok c’est bon. Le sang ne coule presque plus. Avec la pluie ce n’était pas facile mais c’est bon.
— Vous vous en sortez très bien Tony, je suis fier de vous. Maintenant, commencez le massage et ne vous arrêtez pas avant que les secouristes ne soient là.
— Ok, c’est parti Nelson.
Donc c’est comme à l’Académie avec Caty, mais sans relais si je comprends bien. Ce sera une course d’endurance, régulier et bien placé.
Au bout de 5mn, j’ai le souffle court et les bras sont tendus à l’extrême, mon cou est raide et toujours aucun signe de vie de Z.
Putain me lâche pas, je n’oserais pas regarder Ash dans les yeux.
— Tu ne me lâches pas Z !
— C’est parfait Tony, vous vous en sortez très bien.
— Merde, non Nelson, je ne m’en sors pas bien, Caty n’est pas là et je n’ai pas le rythme. J’ai les bras en feu et plus de souffle. Où est cette putain d’ambulance ? Elle fait du tourisme ?
— Je me renseigne Tony. Mais n’arrêtez pas le massage.
— Non, ne me laisse pas Nelson, j’ai besoin de toi !
— Je suis là Tony. Je ne vous quitte pas. ETA de l’ambulance dans 10mn.
— QUOI ?? 10mn mais je ne vais pas tenir Nelson, je suis à plat.
— Vous vous en sortez bien...
— STOP!! Arrête ces conneries. Il faut que tu fredonnes, Caty fredonnait un truc et ça me donnait le rythme. Avec ça, on a fait un carton plein à l’exam.
— Que je fredonne quelle chanson Tony ? demande sérieusement et professionnellement Nelson.
— Attend c’est un classique, un truc comme ABBA ou QUEEN…
— Quelle titre d’ABBA Tony ?
— Non putain! C’est les BeeGees oui machin Alive.
— Nous sommes parti pour du Stayin’Alive des Bee Gees.
Et soudain la musique emplit mes écouteurs, et le rythme revient, la fatigue disparaît, la tension dans mes bras s’apaisent et ma position est parfaite, c'est comme si Caty était avec moi et que nous nous donnions le relai régulièrement. Nos gestes, mes gestes sont précis et sûrs. A aucun moment je n’entends les sirènes de l’ambulance qui hurle, ni ne perçoit les gyrophares qui illumine la tombe d’Amber.
Ce n’est que quand je suis tiré en arrière et que la musique s’arrête que je découvre le visage de la secouriste et de son collègue.
— Tony, vous avez été parfait. Votre ami est pris en charge et il va être conduit au New-York Presbytarian Hospital. Une patrouille est en chemin pour prendre votre déposition. Il faut que vous l’attendiez sur place.
— Merci Nelson, mais je ne lâche pas Z. Désolé je dois couper mais je te dois une tournée.
J’envoie un rapide SMS à Ashley
| Tony Wei : J’ai trouvé Z, rejoins moi vite au NY Presbytarian Hospital. |
Et j’enfourche ma moto pour suivre l’ambulance qui part en vrombissant.
La patrouille trouve une scène vide. Les ambulanciers et l’unique témoin sont partis. Mais peut-être y en a t-il à l’intérieur de l’église. Les deux policiers entrent dans le bâtiment, qui est plongé dans le noir. Seul la lumière de leurs torches et les éclairs de l’orage illuminent l’endroit. Les policiers progressent prudemment, personne n’a répondu à leurs appels. Né de l'entraînement et de l’expérience, leur 6e sens leur fait comprendre que quelque chose cloche. Les seuls bruits proviennent des gouttes d’eau qui s’écoulent de leurs imperméables, et de leur pas sur le sol de marbre de l’église.
Ils avancent progressivement et vérifient chaque allée de la nef. Mais seules les ombres disparaissent sous la lueur de leurs torches. Arrivés au milieu de l’église, les deux policiers dégrafent leur hoslter de hanche et posent la main sur leur 9mm de service.
Ce simple geste les rassurent et leur permet de poursuivre vers le chœur.
Un éclair plus puissant que les autres leur révèlent le corps sans vie du Prêtre de l’église. Il s’agit du Père Ramon Cruiz qui se retrouve crucifié en en hauteur. Ses deux bras sont étirés en croix et reliés par un câble au toit de l’église. Un autre câble qui traverse les chevilles du Prêtre est fixé dans le sol. Le torse dénudé du religieux laisse apparaître une affreuse brûlure qui forment les lettres du mot GUILTY. Les yeux du père Ramon ont fondus dans leurs orbites.
Les deux policiers pourtant habitués aux pires horreurs sont écœurés par cette vision de cauchemar. Le Prête à souffert et pas qu’un peu.
L’agent Paulson se recule précipitamment, mais ne peut pas s’empêcher de vomir dans une allée.
L’agent Rodriguez déglutit et saisi son micro de talkie. D’une voix peu assurée, il transmet :
— Central. On a un code 10-54.
New-York Presbytarian Hospital
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Z | Tony Wei | Ashley Winston | Ray | Monseigneur Quintana | Elowen Kelly |
Ashley attend devant les urgences et voit une ambulance arriver à tombeau ouvert sur le parking réservé, suivit de près par une moto, dont le conducteur n’est autre que Tony.
Les équipes médicales ouvrent la porte arrière de l’ambulance et s’empare du brancard, une suite de phrases est échangée entre la secouriste et les médecins.
— Homme, identité inconnue, la trentaine, retrouvé en ACR avec Lowflow 15mn, plaie par arme blanche au thorax, FC 150bpm, PA 8/6, hémorragie importante, remplissage 2L, IOT sonde de 8 en VAC Fio2 1,Glasgow à 5.
La scène semble se figer après ce bilan clinique. Une femme d’une cinquantaine d’années, à la coiffure négligée cachée par une charlotte en papier, des cernes à peine masqués par ses lunettes de protection prend la parole :
— Ok, on le pousse au bloc. Shirley tu me fais revenir le Pr COLE, on a une probable plaie cardiaque et à minima c’est l’aorte, puis tu me demandes 5 Unités de O Neg. Marc bilan d’entrée et clichés. Andy, je veux le cardio de garde pour une écho, et que quelqu’un me pose une seconde voie. Allez on fonce !!!
Une fois les consignes données, la mécanique se remet en marche et le groupe disparaît à marche rapide à l’intérieur des urgences et s’enfonce profondément au cœur de l’hôpital. Encore une journée banale pour ces professionnels.
Sur le quai des urgences, Ashley regarde effarée disparaître le brancard se répétant les brides de mots entendus. Tony se tient à ses côtés maculés de terres et de sang, , les mains pleines de sang, le visage grave et clairement inquiet.
La secouriste aux cheveux blonds jette une paire de gants sales dans une poubelle, prend une plaque de données et s’approche de Tony et Ashley.
— Monsieur, madame, je vais avoir besoin de quelques renseignements. Est-ce que vous connaissez le nom de la victime, savez-vous si il à de la famille à contacter ?
Ashley et Tony se regardent mutuellement, pensant à la même chose : “
Z ce n’est pas un nom”.
— Euh… il a un frère Ryan… non attendez c’est Ray. Mais oui, vous savez le type que vous avez soigné dans la cellule. Si vous voulez je peux appeler le commissariat, on doit avoir ses coordonnées dans la banque de données. Répond Tony.
Sous le choc, la secouriste se rappelle de cette vilaine affaire au Midtown Precint avec ce beau gosse. Elle ne l’avait pas rappelé, mais pour autant elle n’a pas jeté son numéro.
La secouriste secoue la tête de droite à gauche.
C’est vraiment pas comme ça que j’imaginais l’appeler.
— Non ça ira je vais m’en charger, dit-elle avant de s’éloigner et de fouiller dans sa poche de poitrine, celle sous sa plaque d’identité argentée près de son coeur.
Non, c’est vraiment pas l’appel que je pensais passer.
— Allô, M. Ray,je suis Aileen Taylor du Fire Department (FDNY) on s'est rencontré récemment au Midtown Precint. Je vous appelle au sujet de votre frère, il faut que vous veniez rapidement au NY Presbitaryan Hospital.
Elle se fige écoutant les réponses. Puis, passant sur un ton plus personnel, elle reprend.
— Oui c’est grave, c’est très grave Ray, ton frère est au plus mal. Mais ils ont le meilleur service de chirurgie cardiaque de la ville et le Pr COLE est une pointure. Si quelqu’un peut le sauver c’est lui.
20mn plus tard un homme se précipite à l’accueil et s’écrie auprès de l’infirmière :
— Je suis le frère de la victime, vite donnez moi de ses nouvelles !
Devant les réponses données par l’infirmière le dénommé Ray s’agite de plus en plus et le ton monte. Le vigile de l’entrée pose la main droite sur son arme et porte la main gauche au micro de son talkie, proche de son épaule gauche.
Aileen Taylor, la secouriste s’approche fais un signe de la main au vigile et prend le relais de l’infirmière d’accueil. Gentiment, elle amène Ray dans une salle d’attente à l’écart, où se trouvent déjà Ashley et Tony.
Tony a eu le temps de se laver le visage et les mains. On lui a prêté une casaque d’hôpital pour changer son Tee Shirt plein du sang de Z. Ayleen s’éloigne :
— Ne t'inquiète pas Ray, je reviens vite, je vais juste prendre des nouvelles.
Ray fait les cent pas dans la pièce, les autres ne sachant pas comment l’aborder.
Puis il se fixe et se dirige rapidement vers Ashley la toisant alors qu’elle est assise dans un vieux canapé déformé par l’usage.
— Tout ça c’est de ta faute !!! lui crache-t-il au visage. Sans les êtres de ta race, le monde se porterait mieux et mon frère ne serait pas dans cet état. Je te préviens, si jamais il y passe, ce sera le prix du sang.
Surprise par la réaction de rage de Ray, Ash va répliquer, mais Tony plus rapide s’interpose et repousse Ray.
— Toi le Yaojin, tu ne me touches pas ou tu vas devoir refaire un pacte.
Ray ponctue sa phrase d’un magnifique crochet du gauche au foie, qui prend Tony complètement par surprise. Plié en deux, il tombe à genoux, le visage déformé par la douleur. Ashley se met debout et remarque que le poing gauche de Ray est armé d’un poing américain brillant.
— On se calme les enfants, ce n’est pas ainsi que l’on se comporte dans un hôpital. Un peu de tenue tout de même, si ce n’est pour vous, faites-le pour Zane.
L’homme qui a prononcé ses paroles pleine de bon sens n’est autre que le Cardinal Quintana. La belle femme rousse qui pousse son fauteuil roulant est Mme Kelly, la mère de Tony. Elle regarde la scène avec les yeux écarquillés, effrayée par ce qu’elle vient d’entendre.