LEGENDES D'AUTRES MONDES

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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Ven Déc 28, 2018 11:12 am 
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Ashley WinstonHarvey WinstonPenny Winston

Hell’s Kitchen, le Red Moon
Harvey pénétra dans son bureau pour poser sa veste avant de passer derrière le bar avec Zack. Il fut surpris de découvrir sa fille penchée sur son bureau. Elle releva la tête subitement, avec cet air coupable qu’elle avait étant enfant et qu’elle était prise en faute :
— Tu me dis tout ou je te fais avouer ? lui demanda-t-il comme à l’époque.
Sauf qu’Ashley ne sourit pas à l’évocation de son enfance. Elle était pâle. Harvey s’avança jusqu’à elle et lui prit la photo qu’elle tenait dans les mains. Il découvrit sa femme, prise en photo de loin, à l’entrée d’un hôtel au bras d’un homme qu’il ne reconnut pas. Il jeta un œil aux autres photos étalées devant eux.
— C’est pour ça que tu fais cette tête ? demanda-t-il à sa fille.
— Ben… c’est plutôt parlant, non ?
Harvey éclata de rire. Ash le regarda stupéfaite. Elle ne s’attendait vraiment pas à cette réaction.
— Ta mère est toujours fourrée dans des histoires pas possibles, mais je suis sûr d’une chose, c’est qu’elle ne me trompera jamais.
— Ça arrive même aux meilleurs, tu sais papa…
Il déposa un baiser sur le front de la jeune femme :
— Je lui fais entièrement confiance. Parle-lui si tu as besoin de te rassurer.
— Et toi ? Tu ne vas rien lui demander ?
— Non. Elle me parlera quand elle le souhaitera. Qui a déposé ça ? demanda-t-il en soulevant l’enveloppe.
— Aucune idée. C’était là quand je suis entrée.
Elle n’aimait pas mentir à son père, mais elle voulait régler ses comptes avec Conor.

Elle empila les photos et les remit dans l’enveloppe qu’elle glissa dans son sac à main. Elle retourna en salle. Un groupe de requins venait de faire son entrée. Costumes impeccables, chaussures cirées et dents longues, les financiers de Wall Street s’installèrent à une table. Ashley prit leur commande et revint les servir quelques minutes après. L’un d’entre eux lui accorda un regard appuyé et lui sourit timidement.
Pas mal, se dit-elle. Il pourrait faire l’affaire.
Les tournées s’enchaînèrent et les cravates se desserèrent. Les coups d’œil insistants perduraient. L’homme se décida finalement à aborder Ash alors qu’elle prenait enfin cinq minutes pour souffler dehors :
— C’est la folie à l’intérieur, mais vous gérez ça d’une main de maître ! la salua-t-il.
— On a l’habitude.
Elle le toisa de haut en bas et sourit.
— Moi, c’est Ash.
— Mickael.
— Je finis dans une heure, lui dit-elle en le fixant droit dans les yeux.
L’homme sembla surpris qu’elle aille directement au but.
— Tu sais ce que tu veux toi.
Elle se colla contre lui et l’embrassa à pleine bouche.
— Reste à savoir si toi tu sais ce que tu veux, souffla-t-elle avant de retourner à l’intérieur.

Quelques heures plus tard, elle traversa l’appartement luxueux de Mickael complètement nue à la recherche de ses vêtements qui avaient été éparpillés un peu partout. Elle croisa son reflet dans la baie vitrée qui donnait sur Central Park et repensa à Z. Elle ne savait plus du tout où elle en était avec lui. N’était-il vraiment qu’un ami pour elle ? Pourquoi l’avait-il rejeté ainsi ?
Sa colère était retombée à mesure que la lune baissait sur l’horizon. Il faudrait qu’elle lui parle, mais pas cette nuit, pas tant qu’elle n’aurait pas les idées claires. Elle quitta les lieux sans un bruit. Son amant d’un soir dormait profondément, il serait déçu le lendemain matin.

Midi, le lendemain
L’odeur de café tira Ash du sommeil. Elle avait la bouche pâteuse et un mal de crâne à faire pâlir un vampire. Elle se traîna dans la cuisine où sa mère s’activait :
— M’man, qu’est-ce que tu fais là ?
— Bonjour à toi aussi, la reprit Penny avec un sourire moqueur. Lendemain de pleine lune difficile ?
— Comme d’hab, tu le sais très bien.
— Ce sont tes hormones ma belle, tu verras, ça sera plus facile avec l’âge.
— M’man ! J’ai pas envie d’entendre parler de mes hormones de bon matin, merci.
— Il est midi, ça fait longtemps que je suis debout moi. Alors, qui était l’heureux élu ? Ton “ami” le privé ?
Ash se renfrogna. Elle but une gorgée de café en fusillant sa mère du regard. Celle-ci lui servit une assiette de bacon grillé accompagné d’œufs brouillés.
— Apparemment non.
— J’ai pas envie d’en parler. Sans déc' maman, qu’est-ce que tu viens faire ici ?
Penny s’assit en face d’elle et la regarda sérieusement :
— Ton père m’a dit que tu avais des questions à me poser.
— Quoi ?
Le café ne faisait pas effet assez vite et le mal de tête lui vrillait les tympans à chaque son.
— Ton père m’a dit de passer te voir…
Les photos revinrent en tête de la jeune femme. Elle se leva et alla chercher l’enveloppe dans son sac. Elle la tendit à sa mère :
— C’est qui ce type ?
Penny prit le temps d’examiner les photos une à une puis releva les yeux vers sa fille :
— Tu m’espionnes maintenant ?
— Bien sûr que non ! Quelqu’un a déposé ça sur le bureau de papa…
Sa mère éclata de rire :
— Pour le rendre jaloux ?
— Ben, oui. C’est évident, non ?
— Ton père et moi, on se connaît depuis toujours. On est marié depuis 35 ans. Celui qui croyait nous faire vaciller avec ces photos ne nous connaît pas aussi bien qu’il le croit.
— Alors, c’est qui ce gars ?
Penny se résolut à mettre sa fille dans la confidence :
— Samuel Storm, un chasseur.
— Qu’est-ce qu’il te veut ? Il t’a menacé ?
— Juste assez pour que je l’aide. Il a été embauché pour calmer l’activité démoniaque sur la ville. Trop d’événements, trop de visibilité, ça fait grincer des dents en haut lieu.
— C’est quoi le rapport avec toi ?
Penny haussa un sourcil :
— Qui y a-t-il de mieux placé que moi quand on cherche des informations qui touchent au surnaturel dans cette ville ?
Effectivement, sa mère avait des contacts dans tous les milieux, dans toutes les couches de la société New-yorkaise. Ash se sentit soulagée et stupide. Comment avait-elle pu imaginer un instant que sa mère ait pu avoir une aventure ?
— Pardon maman. J’aurais pas dû douter de toi.
— C’est vrai.
Elle se leva et vint serrer sa fille dans ses bras :
— En punition, tu devras me raconter ce qu’il y a vraiment entre Z et toi !
Elle éclata à nouveau de rire en voyant la tête d’Ashley. Celle-ci se laissa gagner par l’hilarité de Penny :
— D’accord, mais pas aujourd’hui.
— Je file, j’ai du boulot. Je n’oublierai pas ! lança-t-elle en disparaissant dans le couloir.

Le portable d’Ashley émit un gong : un nouveau message. Elle déverrouilla l’écran, Tony lui donnait rendez-vous au Battery Park, à la pointe sud de la ville dans l’après-midi. Elle termina son repas, avala deux comprimés d’aspirine et fila sous la douche. Elle pouvait sentir le parfum de Mickael sur elle et ça l’écœurait. Il fallait vraiment qu’elle arrête ses conneries à chaque pleine lune.




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ZTony WeiAshley Winston

Battery Park
Ash arriva la première. Elle avança jusqu’à l’extrémité du parc de façon à avoir derrière elle les grattes-ciel de Manhattan et devant, la vue sur Ellis Island. Les bateaux emplis de touristes faisaient des allers-retours incessants vers Liberty Island. Ash ferma les yeux un instant et profita des rayons de soleil qui avaient chassé la pluie des derniers jours.
— Salut Ash, lança Tony derrière elle.
Elle rouvrit les yeux et se retourna. Son sourire disparut aussitôt qu’elle aperçut Z aux côtés du policier.
— Salut, balbutia-t-elle gênée.
Z ne semblait pas très à l’aise lui non plus. Ash maudit intérieurement Tony de ne pas l’avoir prévenue de sa présence.
Tony sentit le malaise entre les deux sans se l’expliquer. Il regarda autour d’eux et s’assura de leur tranquillité avant de prendre la parole :
— Je ne sais pas encore exactement le pourquoi du comment, mais nos affaires sont liées. La disparition de ta copine, dit-il à Ash, celle de ma cousine, le trafic de femmes, continua-t-il en se tournant vers Z, le métro qu’on peut invoquer… Je suis sûr que Dame CHO est derrière tout ça...
— Attends une minute, l’interrompit Z, tu as des preuves ? Elle n’est pas du genre à laisser des traces derrière elle.
— C’est le problème, pour l’instant, ce n’est que ma théorie. On a les vidéos que tu as récupérées sur le portable de Wang, mais c’est maigre. D’ailleurs, il avait beaucoup de photos de toi et ta famille Ash, expliqua-t-il en lui tendant le portable.
— Quoi ? C’est qui ce Wang ?
— C’était une ordure qui trafiquait des êtres humains, des jeunes filles plus précisément, lui expliqua Tony.
— C’est quoi le rapport avec moi ou ma famille ?
— Y’a peut-être une guerre de pouvoir qui se prépare. La ville a déjà changé de mains par le passé...
Z gardait le silence, plongé dans ses pensées. Il fixait Ashley sans s’en apercevoir. Si Wang avait tant de photos d’elle, c’est qu’il y avait une raison précise. Il fallait qu’il comprenne pourquoi.
Ash sentit le regard du privé sur elle. Leurs regards se croisèrent, il détourna les yeux un instant.
— Tu as récupéré la formule pour convoquer le métro fantôme ? demanda-t-elle à Z.
— Oui, soupira-t-il en pensant à la dette qu’il devait à Dame CHO.
La jeune femme leur donna à chacun un léger coup sur l’épaule :
— Alors qu’est-ce qu’on attend ?
— Pas si vite, répondit le privé. Je veux savoir dans quoi on met les pieds. Avec CHO impliquée, on a plutôt intérêt à se la jouer discrets en faisant profil bas.
— Ma mère m’a dit tout à l’heure qu’un chasseur avait débarqué en ville pour faire le ménage dans les activités démoniaques. Faudrait peut-être savoir ce qu’ils trament ?
Z releva la tête :
— Tu sais qui c’est ce chasseur ? demanda-t-il en pensant à son frère.
— Un vieux gars, plutôt classe, tempes grisonnantes… Storm, il s'appelle Samuel Storm.
— OK, on essaie de glaner des infos et on se tient au courant. Ne tentez rien en solo, les avertit le privé.
Tony leur serra la main et s’éloigna. Ash se préparait à partir lorsqu’il la retint par le bras :
— Attends…
— Je suis désolée pour hier soir, j’aurais pas dû… s’excusa-t-elle la voix étranglée.
— Non, c’est moi qui suis désolé. Ce n’était pas le moment… On peut rembobiner la bande et effacer tout ça ?
La jeune femme acquiesça doucement de la tête. Elle voulait bien oublier la soirée de la veille, mais qu’en était-il pour aujourd’hui ?
Z lui caressa la joue, aussi tendre que sur le toit de l’immeuble. Elle leva la tête alors qu’il se penchait vers elle, mais il déposa un chaste baiser sur son front :
— Je dois y aller, murmura-t-il. Amber…
Le prénom eut l’effet d’un poignard dans le cœur d’Ashley. Elle fila sans se retourner, elle ne voulait pas qu’il voit les larmes qui coulaient sur ses joues.
Il est marié, à quoi tu t’attendais, sombre idiote ?


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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Ven Déc 28, 2018 3:25 pm 
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ZAmber


Battery Park

Alors que la jeune femme s’éloigna, Z eut un pincement au coeur. Il se sentait coupable, après tout, c’était lui l’homme marié !
Désolé Ash, mais je ne peux pas te donner ce que tu cherches.
Il remonta le col de sa veste et repartit chez lui, il avait une enquête à boucler.
Concentre toi dessus Z, c’est pas le moment de tout foutre en l’air.
A peine rentré chez lui qu’il reçoit un SMS :

Amber :
J’ai revu notre fils, il m’a parlé.
Tout va s’arranger. Je vais le
retrouver et tu vas voir tout
va s’arranger.

Alarmé par le message, le détective tenta de joindre son épouse par téléphone…
Pas de réseau, bon sang !

Z :
Où es-tu Amber ?
Je passe te prendre.
Amber :
Time Square, je crois.

Sueurs froides

Z :
Ne bouge pas chérie,
j’arrive !
Amber :
Trop tard, mon amour.
Le metro arrive.
Z :
Ne prends pas ce metro
Amber, je t’en prie !
Attends moi !


Time Square n’était pas loin, à un mile à pieds au maximum. Z ramassa sa veste et sortit de chez lui en trombe.
Le plus court trajet était de prendre par Broadway. En sortant de son immeuble, il prit la 34ème rue à gauche puis traversa en courant la 6ème avenue. Il fila sur Broadway qu’il remonta en direction de Time Square.
Ne fait pas de bêtises, Amber. Je t’en supplie !
Il slaloma entre les touristes et les badeaux, à chaque intersection, il devait sauter par dessus les capots des voitures ou les esquiver, parfois un crissement de pneus se faisait entendre et un chapelet d’injures l’accompagnait dans sa course.
Attends-moi ! Ne prends pas ce foutu métro !
Il bouscula sans ménagement un couple qui lui barrait la route et s’engagea au croisement de Broadway et de la 42eme rue. Le carrefour était vaste et rempli de véhicules en mouvements. Sans marquer d'arrêt, il fonça, esquiva les premières voitures, une moto, sauta sur un capot, roula sur un toit, mais ne vit pas un véhicule caché par un bus et fut percuté de plein fouet par un pare-brise. Il roula sur quelques mètres et se releva plié en deux par la douleur. Le souffle court, il repris sa course en boitant, devant l’incrédulité des passants.
S’il t’arrives quelque chose, je ne me le pardonnerai jamais !
Z avait fait les trois quart du chemin. Un punk tenta de l’arrêter. Le privé l’écarta d’une manchette au visage et continua sa course. Il voyait la jonction de Broadway avec la 7ème avenue. Il accéléra, les poumons en feu, s’engagea dans le carrefour sous un concert de klaxons, fit stopper un poids lourd de justesse devant lui, le laissant sur les fesses. Il se releva malgré la douleur et le manque d’air. Il voyait Time Square à cent mètres. En se rapprochant à vive allure, il aperçut un attroupement inhabituel de badeaux.
Non, non, non, pas ça ! Par pitié !
Sans ménagement, il se fraya un passage.
Il arriva au centre de l’attroupement, le cœur au bord des lèvres, épuisé par sa course et rongé par l’inquiétude.
Oh non, Amber...
Il tomba à genoux. Serra le corps de sa femme dans ses bras et pleura à chaudes larmes.
— Pourquoi Amber ? Pourquoi tu ne m’as pas attendu ! articula-t-il entre deux sanglots…


Bellevue Hospital Center

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Caty Spence


Un homme avec un bouquet de fleurs entra dans l'hôpital.
— Caty Spence, je vous prie, demanda le l’homme à l’accueil.
— Chambre 221, répondit l'hôtesse sans même regarder l’écran, elle a du succès dites-moi cette jeune dame.
L’homme lui fit un sourire cordial et se dirigea vers l'ascenseur. Il toqua à la porte de la 221 et attendit que la jeune femme s’aperçoive de sa présence. Elle semblait très touchée par ce qu’elle avait vécu récemment, l’homme le comprenait parfaitement.
— Miss Spence, pardonnez-moi de vous importuner, commença l’homme, puis-je ? fit-il en montrant son bouquet.
D’un hochement de la tête, Caty lui fit signe que oui. Il entra et posa sa magnifique composition de fleurs sur la table, elle éclipsait en élégance tous les autres bouquets.
— Qui êtes vous ? demanda la jeune femme.
— Je suis un admirateur, répondit simplement l’homme d’une cinquantaine d’années, vous avez fait un excellent travail. Vous méritez même une médaille ! rajouta-t-il.
Caty se fit plus méfiante.
— Que… Que voulez vous ?
— Ce que je veux, c’est simplement vous aider. Vous savez, vous n'êtes pas folle et vous n’avez pas rêvé ce soir là, dit-il avec assurance, des… choses existent miss Spence, soyez-en certaine !
— Ecoutez monsieur, je …
— Je ne vous demande pas de me croire sur parole, la coupa l’homme, puis il posa sa carte sur la table de chevet. Si vous voulez en parler, appelez moi.
Une fois l’homme parti, Caty prit la carte dans les mains, sur la carte un nom et un numéro de téléphone.




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Tony WeiAshley Winston


Manhattan

Z était introuvable, ils devaient se recontacter dans la soirée, mais le privé ne répondait pas à ses appels ce qui l’agaça.
Bon, il doit être sur un truc super touchy pour pas répondre.

Le lendemain matin, toujours rien.
Mince alors, qu’est-ce qu’il fait ? J’appelle Ash.
— C’est Tony, t’as des nouvelles de Z ?
— Non, fit la louve un peu gênée, je ne pense pas qu’il voudra m’appeler.
— Pourquoi ça ? insista le policier.
Ash ne répondit pas.
— Bon, c’est pas grave, je vais jeter un oeil chez lui.
— Tu penses qu’il lui est arrivé un truc ? demanda-t-elle inquiète.
— Non, tu sais comment il est ? Toujours sur mille trucs en même temps.
Il alla à son agence, personne.
Son appart, personne.
Demanda autour de lui dans Chinatown, on lui dit qu’on l’avait vu dans la journée mais il ne savait pas où il était.
À Little Italy, même chose, il était apparu mais personne ne savait rien… Ou ne voulait pas parler. La seule chose qu’on voulait bien lui dire était qu’il était bizarre.
Z était insaisissable, il ne répondait pas au téléphone, on le voyait mais il disparaissait.
Soudain, Tony comprit !
Z agissait en sous marin et devait être sur un truc vraiment costaud !

Dans la nuit, Ash rêva du privé, elle ne se rappelait plus rien au réveil sinon que même dans ses rêves, Z restait loin d’elle. Le samedi matin toujours aucune nouvelle, Ash appela, mais n’obtient aucune réponse.
Allez Z, je suis désolée, mais tu ne vas pas m’en vouloir toute ma vie quand même ?
J’espère que tu ne vas pas invoquer le métro sans nous !



Image
Z


Trinity Church Cemetery and Mausoleum

Les deux jours qui suivirent passèrent comme dans un rêve éveillé. La déposition, la morgue, les formalités administratives... Z était sonné, absent, vide, un mort-vivant...
L’enterrement eut lieu le samedi matin sous une pluie battante au cimetière de Trinity Church. On voyait à peine la rivière Hudson derrière le rideau de pluie.
La cérémonie se déroula en petit comité. À vrai dire, il n’y avait personne, à part le cardinal Quintana qui présidait en fauteuil roulant et son assistant qui tenait un parapluie. Ray était injoignable. Amber avait perdu tous ses amis en sombrant dans la dépression et les médicaments. Quant à Z, il n’en avait tout simplement pas ! On lui devait des faveurs ou il en avait contracté mais cela s’arrêtait là. Échanges stériles de dettes, faveurs et services !
Le cardinal lui présenta ses condoléances :
— Vous ne devriez pas rester seul Zane, dit-il en lui serrant les mains avec compassion. Venez à la cathédrale, je serais heureux de vous y accueillir. Nous avons de la place pour vous, puis devant le mutisme du privé il ajouta, ce n’est pas de votre faute Zane !
Z. lui rendit un demi sourire :
— Ça ira, Ildefonso, merci.
Le cardinal s’éloigna en fauteuil aidé par son fidèle assistant.
Z était trempé, ses cheveux et sa barbe étaient collés par la pluie. Il fixa le cercueil de sa femme, sur la pierre tombale, il y avait une photo d’elle souriante, on pouvait lire :
“Amber Zaborowski
Épouse et mère dévouée
1987-2018”
Le cimetière était désert. Z était seul avec ses démons. Silhouette solitaire au milieu des allées peuplées de tombes silencieuses. Il lui semblait entendre des murmures au travers de la pluie. Ils lui chuchotaient à l’oreille tous les crimes dont il était coupable. Alors, le glas retentit, un son de cloche lugubre et sinistre qui lui perça l’âme.
Z tomba à genoux, abattu par la douleur. Il pris son visage entre ses mains et sanglota devant le cercueil de son épouse.
Personne n’avait remarqué la silhouette encapuchonnée dissimulée derrière un arbre non loin. Elle observait la scène et attendait, sinistre.
Une fois le privé seul, elle décida de sortir de sa cachette et avança silencieusement. Le bruit de la pluie et de la cloche couvrait son approche. Elle trouva le détective agenouillé. Ses épaules secouées par la douleur. Le visage caché par ses mains.
— Ne pleure pas Z, dit la voix.
Le privé se retourna, mais la pluie et les larmes obscurcissaient sa vision.
La silhouette s'accroupit à ses côtés et posa une main sur son épaule.
— Ne pleure pas Z, répéta la voix.
Une lame apparue soudainement dans la main de l’agresseur et s’enfonça dans les flancs du privé qui hoqueta de surprise et de douleur.
— Car tu vas la rejoindre ! poursuivi la voix en enfonçant encore plus profond la lame dans les entrailles de sa victime.
Les yeux écarquillés, Z parvint à retirer la capuche de son assaillant.
Alors, l’homme retira la lame rougit par le sang, le corps du privé bascula et tomba sur le cercueil de son épouse, deux mètres plus bas.
Z se tenait le ventre, le sang coulait abondamment de sa plaie béante et souillait le cercueil.
L’agresseur remit sa capuche et s’éloigna satisfait. Le glas sonnait comme une douce musique à ses oreilles.
Le privé regarda la portion de ciel gris qu'il pouvait voir au fond de cette tombe et sentit la pluie sur son visage.
Alors ça y est ? Cette satanée ville aura fini par m'avoir.
Mais avant, il me reste une dernière chose à faire.

Z se saisit de son téléphone, tapota difficilement sur le clavier.
Merde ! Pas le temps...
Vaincu, il sombra dans le néant...



Image
Ashley Winston


Hell's Kitchen

Le téléphone de Ash s’alluma, c’était le numéro de Z. Soulagée elle décrocha :
— Z ! Mais où es-tu ? on attendait de tes nouvelles et...
Pas de réponse, seuls des crépitements répondirent à la jeune femme, un orage au loin...
— Allô ? Z ? C’est pas drôle, s’inquiéta-t-elle.
Et puis, le son d’une cloche retentit, lugubre et grave.
Elle sentit comme un froid dans ses tripes.
— Z, répond ! cria-t-elle, où es-tu ?

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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Sam Déc 29, 2018 12:32 am 
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RedMoon Hell's Kitchen

ImageImage
AshleyTony Wei

Ash arrache le portable des mains de Zack et d’un regard l’empêche de répliquer.
— Tony, c’est Ash. Z m’a appelé, mais il ne me parle pas. Je suis inquiète, j’entends l’orage et le son d’une cloche. Tony, il faut le trouver, je sens qu’il se passe quelque chose de grave. Je le garde en ligne si jamais j’ai d’autres indices. Il faut qu tu le localises, vous faites ça vous dans la police ? Tony, tu peux le faire, vous les flics vous tracez les appels, je n’ai pas coupé, donc tu peux le faire, hein dis moi que tu peux le faire ??
Je suis sous le choc de l’appel et je sens la détresse extrême dans la voix de Ash, je ne peux pas me résoudre à lui dire le contraire. Bien sûr que les flics tracent les appels, on voit ça tous les jours. Mais, il y a flics et flics, et surtout je suis suspendu.
Enfin ça peut se tenter.
—OK Ash, donnes-moi ton numéro et gardes-le en ligne, tu as bien réagi. Si Z ne parle pas c’est qu’il doit être discret. Tu es parfaite, continues ainsi. Je gère la suite. Tu gardes le second mobile près de toi je te rappelle dessus dès que j’ai une adresse.

Mais à ce moment là, pourquoi n’a-t-il pas envoyé un SMS ? pense Tony. Bon, ce n'est pas le moment de paniquer.
Tony raccroche et compose un nouveau numéro.
— Lieutenant c’est Tony WEI
— …
— Oui, le Tony WEI suspendu.
— …
— Oui, le Tony WEI qui a mis Caty Spence dans la merde.
— …
— Non, mais attendez Lieutenant, c’est grave.

Tony regarde dépité son portable dont la communication vient d’être interrompue par son correspondant.
— Bon, réfléchit Tony, Ash et Z comptent sur toi, réfléchit Tony. Alors reprend les indices, l’orage et le son d’une cloche.
Je lance la recherche dans google : orage, cloche, New York.
Mouais, vive la météo. OK, c’était pas l’idée du siècle.
Je retente : cloche New York
Liberty Belle, Chapelle Saint Paul, les cloches pieds au marathon de New York…
Ok,ne panique pas Tony, tu es un flic, tu as été formé pour ça. Réfléchit, que ferait Caty à ta place… mouais, elle appellerait son père. Alors moi, le mien, je ne sais pas où il est… Mais oui ! J’appelle le Capitaine Spence !
— Messagerie du Capitaine Spence, vous savez comment faire ! Bip !!
— Euh, Capitaine Spence, c’est T… non laissez tomber, tout va bien, je voulais juste prendre des nouvelles de Cat… enfin vous savez quoi … bon, à plus.
Mais quel con ! “À plus” et pourquoi pas un check ? Mais quel con !
Bon, là c’est la merde, je passe en mode panique. Non, non pas de mode panique. Allez bordel réfléchit.


La voix familière résonne dans sa tête, mais par rapport à d’habitude, elle murmure, c’est presque un susurrement, le son est doux et apaise Tony.
Je peux t’aider. Tu sais ce que tu dois faire.
Non, je ne peux pas faire ça.
C’est ton choix. Mais je peux le sauver.
Comment ça le sauver ? Vous mentez ! Z va bien.
Ah bon ? Qui de nous deux est le démon ici ? Fais-moi confiance, tu sais ce que tu dois faire.
Non je ne peux pas faire ça.
Très bien. Dis Adieu à ton ami dans ce cas.
Ok. Je vous laisse le contrôle.
Parfait, tu ne le regretteras pas...

Bellevue Hospital Center

Image
Caty Spence


L’agent Bonnie Clark regarde s’éloigner l’homme au costume chic. Elle ne l’a pas intercepté, elle est juste là au cas où le BAI se pointe et pour veiller sur la fille du Capitaine.
Par contre elle ne pensait pas que Caty courait plusieurs lièvres à la fois. Il n'est clairement pas son genre. C’est sûr qu’il a plus la classe que WEI mais quand même…
Enfin j’ai pu le prendre en photo avec les fleurs, ça fera la blague au Commissariat, ou alors je l’envoie à Tony et la pauvre Caty se retrouve seule et éplorée. Tiens en voilà une idée.

A l’intérieur de la chambre, Caty fixe la carte et le nom de qui y est marqué semble inspirer le ciel car soudain les éclairs déchirent le paysage et l’orage éclate.

Trinity Church Cemetery and Mausoleum

ImageImage
ZTony Wei


Je reprends mes esprits. L’orage tonne et une pluie bienfaisante ruisselle sur moi. Je suis à genoux dans la terre. Derrière moi, de la vapeur entoure ma moto, à chaque goutte d'eau qui la touche.
Une grande trace noire vient de l’entrée du Cimetière et semble s’arrêter à ma moto. De grandes empreintes de pas noires partent de la moto jusqu'à moi.
Bon ok, je suis dans un cimetière et il y a pleins de tombes. Super, je n’aurais pas dû lui faire confiance, se reproche Tony.
Mon corps est encore plus douloureux que la dernière fois, allez on se relève. Si ça se trouve Z est dans le coin.
Mon regard est attiré par une tombe qui n’est pas encore refermée. un petit tracteur est stationné à côté, visiblement c’est pour bientôt.
Je me traîne jusqu'à la tombe de :
“Amber Zaborowski
Épouse et mère dévouée
1987-2018”
— Merde Z !!
Mon regard tombe sur le corps inanimé du privé. La pluie semble redoubler à ce moment et le bruit du tonnerre résonne, tandis qu’un éclair illumine la scène.
Du sang, plein de sang sur la chemise de Z.
Vite prendre son pouls. Ok 30bpm. Putain mais c’est pas beaucoup.
Je sors mon portable et compose le 911.
— 911, quelle est votre urgence ? répond une voix d’homme calme et posée.
— Officier Tony WEI ID6904 . Je déclare un 10-54 Victime inanimée en état critique. Saignement possible au niveau du torse. Besoin d’un 10-52, je répète 10-52
— Quelle est votre adresse monsieur ?
Je regarde autour de moi et un lampadaire éclaire le fronton de l’église, une plaque de cuivre me renseigne.
— 911, je suis à Trinity Church. Magnez vous d’envoyer les secours.
— Ok Officier WEI. Je reste avec vous jusqu'à l’arrivée des secours. Je me nomme Nelson.
— Ok Nelson, merci. Bon, je fais quoi maintenant ?
— Avez-vous un casque micro pour votre portable ? Ou si non, mettez le haut parleur et posez-moi près de la victime, mais au sec.
Les paroles sont claires et précises, le ton professionnel et le langage codé m’aide à me concentrer.
Au final, c’est comme à l'entraînement de l’Académie avec Caty. Sauf que là, ça n’a pas l’air d’être de la sauce tomate.
La voix de Nelson retentit dans mes écouteurs de courses. C’est comme si il était dans ma tête.
— Agent WEI, la première chose à faire est de sécuriser la victime. Est-ce que l’endroit est sans danger pour la victime et vous ?
— Bah, je suis dans une putain de tombe, donc je dirais oui.. Et il n’y a pas un putain de chats aux alentours
— Vous pouvez répéter Agent WEI ? Est-ce que vous êtes en sécurité ? Je comprends que vous êtes seul avec la victime, pouvez-vous le confirmer?
Ok, Nelson est un pro. Donc je vais me la jouer pro moi aussi.
— La zone est safe et je suis seul avec la victime.
— Bien. Maintenant, vous allez vérifier que la victime respire et me reprendre son pouls. C’est OK Agent WEI, vous faites ça très bien.
Z respire toujours, le pouls est toujours là, faible mais régulier. Est-que ça saigne plus que quand je suis arrivé ? Putain de flotte, tu parles d’un endroit pour réanimer !! Allez, tant pis pour le T-shirt, j’arrache tout et la flotte nettoiera le torse.
— Merde !!
— Agent Wei, que se passe-t-il ?
— Nelson, je m’appelle Tony et il se passe que mon pote a une putain de plaie en plein milieux des côtes et il saigne comme un cochon à l'abattoir!
— C’est très bien Tony. Vous vous débrouillez très bien. Regardez si il n'y a d’autres plaies et faites pressions sur la celles qui saignent le plus.
La voix de Nelson est comme une ancre pour moi, elle me permet de ne pas perdre pied.Je regarde rapidement mais je ne vois rien d’autres, j’appuie fermement mes mains sur la plaie et très rapidement elles sont pleines de sang.
— Tony, parlez moi ! reprend avec autorité la voix de Nelson.
— Euh ouais, ça marche Nelson, il ne saigne presque plus. Au fait, elle arrive bientôt cette ambulance ?
— Oui Tony, ils sont en route. Dès que vous m’avez donné l’adresse, l’équipage est parti. Ce sont des pro, mais avec cet orage, nos services sont saturés. Mais ne vous inquiétez pas, vous êtes une priorité. Tony, il faut me dire comment évolue la victime.
— La victime c’est mon pote Z. et il est pas en forme.
— Ok Tony. Mais vous connaissez le protocole. Là, vous êtes tout seul donc vous devez tout faire. Donc vous êtes obligé de relâcher la pression sur la plaie et de vérifier les paramètres vitaux. Allez, Tony c’est important.
À peine ai-je enlevé mes mains que de nouveau le sang s’écoule, mais peut-être moins vite. Bordel, je ne trouve pas le pouls, putain de sang sur mes mains.
— Nelson, il ne respire plus et je ne trouve pas son pouls.
— Tony, c’est normal avec une perte importante de sang. Est-ce que vous avez de quoi fermer la plaie autour de vous Tony ? L’idéal serait du gaffeur.
— Mais où veux-tu que je trouve ça Nelson ?
Mon regard tombe sur le tracteur et sur la trousse à outils. Je m'extrais rapidement de la tombe et cours dans la boue vers le tracteur, j’attrape la boite à outil et … Oui, un rouleau de gaffeur ! C’est obligé on pourrait réparer l’Amérique avec un trombone et un rouleau de gaffeur.
— Nelson, j’en ai.
— Ok Tony, vous l’appliqueez bien serré sur la plaie. Une fois que c’est fait, vous me le confirmés.
— Mais Nelson, Z ne respire plus, je ne devrais pas commencer la manœuvre de réanimation ?
— Suivez le protocole. Une plaie au thorax qui saigne ça ne sert à rien de masser, si tout le sang s’échappe, répond calmement Nelson.
— Ok c’est bon. Le sang ne coule presque plus. Avec la pluie ce n’était pas facile mais c’est bon.
— Vous vous en sortez très bien Tony, je suis fier de vous. Maintenant, commencez le massage et ne vous arrêtez pas avant que les secouristes ne soient là.
— Ok, c’est parti Nelson.
Donc c’est comme à l’Académie avec Caty, mais sans relais si je comprends bien. Ce sera une course d’endurance, régulier et bien placé.
Au bout de 5mn, j’ai le souffle court et les bras sont tendus à l’extrême, mon cou est raide et toujours aucun signe de vie de Z. Putain me lâche pas, je n’oserais pas regarder Ash dans les yeux.
— Tu ne me lâches pas Z !
— C’est parfait Tony, vous vous en sortez très bien.
— Merde, non Nelson, je ne m’en sors pas bien, Caty n’est pas là et je n’ai pas le rythme. J’ai les bras en feu et plus de souffle. Où est cette putain d’ambulance ? Elle fait du tourisme ?
— Je me renseigne Tony. Mais n’arrêtez pas le massage.
— Non, ne me laisse pas Nelson, j’ai besoin de toi !
— Je suis là Tony. Je ne vous quitte pas. ETA de l’ambulance dans 10mn.
— QUOI ?? 10mn mais je ne vais pas tenir Nelson, je suis à plat.
— Vous vous en sortez bien...
— STOP!! Arrête ces conneries. Il faut que tu fredonnes, Caty fredonnait un truc et ça me donnait le rythme. Avec ça, on a fait un carton plein à l’exam.
— Que je fredonne quelle chanson Tony ? demande sérieusement et professionnellement Nelson.
— Attend c’est un classique, un truc comme ABBA ou QUEEN…
— Quelle titre d’ABBA Tony ?
— Non putain! C’est les BeeGees oui machin Alive.
— Nous sommes parti pour du Stayin’Alive des Bee Gees.
Et soudain la musique emplit mes écouteurs, et le rythme revient, la fatigue disparaît, la tension dans mes bras s’apaisent et ma position est parfaite, c'est comme si Caty était avec moi et que nous nous donnions le relai régulièrement. Nos gestes, mes gestes sont précis et sûrs. A aucun moment je n’entends les sirènes de l’ambulance qui hurle, ni ne perçoit les gyrophares qui illumine la tombe d’Amber.
Ce n’est que quand je suis tiré en arrière et que la musique s’arrête que je découvre le visage de la secouriste et de son collègue.
— Tony, vous avez été parfait. Votre ami est pris en charge et il va être conduit au New-York Presbytarian Hospital. Une patrouille est en chemin pour prendre votre déposition. Il faut que vous l’attendiez sur place.
— Merci Nelson, mais je ne lâche pas Z. Désolé je dois couper mais je te dois une tournée.

J’envoie un rapide SMS à Ashley

Tony Wei :
J’ai trouvé Z, rejoins moi
vite au NY Presbytarian
Hospital.


Et j’enfourche ma moto pour suivre l’ambulance qui part en vrombissant.

La patrouille trouve une scène vide. Les ambulanciers et l’unique témoin sont partis. Mais peut-être y en a t-il à l’intérieur de l’église. Les deux policiers entrent dans le bâtiment, qui est plongé dans le noir. Seul la lumière de leurs torches et les éclairs de l’orage illuminent l’endroit. Les policiers progressent prudemment, personne n’a répondu à leurs appels. Né de l'entraînement et de l’expérience, leur 6e sens leur fait comprendre que quelque chose cloche. Les seuls bruits proviennent des gouttes d’eau qui s’écoulent de leurs imperméables, et de leur pas sur le sol de marbre de l’église.
Ils avancent progressivement et vérifient chaque allée de la nef. Mais seules les ombres disparaissent sous la lueur de leurs torches. Arrivés au milieu de l’église, les deux policiers dégrafent leur hoslter de hanche et posent la main sur leur 9mm de service.
Ce simple geste les rassurent et leur permet de poursuivre vers le chœur.
Un éclair plus puissant que les autres leur révèlent le corps sans vie du Prêtre de l’église. Il s’agit du Père Ramon Cruiz qui se retrouve crucifié en en hauteur. Ses deux bras sont étirés en croix et reliés par un câble au toit de l’église. Un autre câble qui traverse les chevilles du Prêtre est fixé dans le sol. Le torse dénudé du religieux laisse apparaître une affreuse brûlure qui forment les lettres du mot GUILTY. Les yeux du père Ramon ont fondus dans leurs orbites.
Les deux policiers pourtant habitués aux pires horreurs sont écœurés par cette vision de cauchemar. Le Prête à souffert et pas qu’un peu.
L’agent Paulson se recule précipitamment, mais ne peut pas s’empêcher de vomir dans une allée.
L’agent Rodriguez déglutit et saisi son micro de talkie. D’une voix peu assurée, il transmet :
— Central. On a un code 10-54.

New-York Presbytarian Hospital

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ZTony WeiAshley WinstonRayMonseigneur QuintanaElowen Kelly

Ashley attend devant les urgences et voit une ambulance arriver à tombeau ouvert sur le parking réservé, suivit de près par une moto, dont le conducteur n’est autre que Tony.
Les équipes médicales ouvrent la porte arrière de l’ambulance et s’empare du brancard, une suite de phrases est échangée entre la secouriste et les médecins.
— Homme, identité inconnue, la trentaine, retrouvé en ACR avec Lowflow 15mn, plaie par arme blanche au thorax, FC 150bpm, PA 8/6, hémorragie importante, remplissage 2L, IOT sonde de 8 en VAC Fio2 1,Glasgow à 5.
La scène semble se figer après ce bilan clinique. Une femme d’une cinquantaine d’années, à la coiffure négligée cachée par une charlotte en papier, des cernes à peine masqués par ses lunettes de protection prend la parole :
— Ok, on le pousse au bloc. Shirley tu me fais revenir le Pr COLE, on a une probable plaie cardiaque et à minima c’est l’aorte, puis tu me demandes 5 Unités de O Neg. Marc bilan d’entrée et clichés. Andy, je veux le cardio de garde pour une écho, et que quelqu’un me pose une seconde voie. Allez on fonce !!!
Une fois les consignes données, la mécanique se remet en marche et le groupe disparaît à marche rapide à l’intérieur des urgences et s’enfonce profondément au cœur de l’hôpital. Encore une journée banale pour ces professionnels.
Sur le quai des urgences, Ashley regarde effarée disparaître le brancard se répétant les brides de mots entendus. Tony se tient à ses côtés maculés de terres et de sang, , les mains pleines de sang, le visage grave et clairement inquiet.
La secouriste aux cheveux blonds jette une paire de gants sales dans une poubelle, prend une plaque de données et s’approche de Tony et Ashley.
— Monsieur, madame, je vais avoir besoin de quelques renseignements. Est-ce que vous connaissez le nom de la victime, savez-vous si il à de la famille à contacter ?
Ashley et Tony se regardent mutuellement, pensant à la même chose : “Z ce n’est pas un nom”.
— Euh… il a un frère Ryan… non attendez c’est Ray. Mais oui, vous savez le type que vous avez soigné dans la cellule. Si vous voulez je peux appeler le commissariat, on doit avoir ses coordonnées dans la banque de données. Répond Tony.
Sous le choc, la secouriste se rappelle de cette vilaine affaire au Midtown Precint avec ce beau gosse. Elle ne l’avait pas rappelé, mais pour autant elle n’a pas jeté son numéro.
La secouriste secoue la tête de droite à gauche. C’est vraiment pas comme ça que j’imaginais l’appeler.
— Non ça ira je vais m’en charger, dit-elle avant de s’éloigner et de fouiller dans sa poche de poitrine, celle sous sa plaque d’identité argentée près de son coeur. Non, c’est vraiment pas l’appel que je pensais passer.

— Allô, M. Ray,je suis Aileen Taylor du Fire Department (FDNY) on s'est rencontré récemment au Midtown Precint. Je vous appelle au sujet de votre frère, il faut que vous veniez rapidement au NY Presbitaryan Hospital.
Elle se fige écoutant les réponses. Puis, passant sur un ton plus personnel, elle reprend.
— Oui c’est grave, c’est très grave Ray, ton frère est au plus mal. Mais ils ont le meilleur service de chirurgie cardiaque de la ville et le Pr COLE est une pointure. Si quelqu’un peut le sauver c’est lui.

20mn plus tard un homme se précipite à l’accueil et s’écrie auprès de l’infirmière :
— Je suis le frère de la victime, vite donnez moi de ses nouvelles !
Devant les réponses données par l’infirmière le dénommé Ray s’agite de plus en plus et le ton monte. Le vigile de l’entrée pose la main droite sur son arme et porte la main gauche au micro de son talkie, proche de son épaule gauche.

Aileen Taylor, la secouriste s’approche fais un signe de la main au vigile et prend le relais de l’infirmière d’accueil. Gentiment, elle amène Ray dans une salle d’attente à l’écart, où se trouvent déjà Ashley et Tony.
Tony a eu le temps de se laver le visage et les mains. On lui a prêté une casaque d’hôpital pour changer son Tee Shirt plein du sang de Z. Ayleen s’éloigne :
— Ne t'inquiète pas Ray, je reviens vite, je vais juste prendre des nouvelles.
Ray fait les cent pas dans la pièce, les autres ne sachant pas comment l’aborder.
Puis il se fixe et se dirige rapidement vers Ashley la toisant alors qu’elle est assise dans un vieux canapé déformé par l’usage.
— Tout ça c’est de ta faute !!! lui crache-t-il au visage. Sans les êtres de ta race, le monde se porterait mieux et mon frère ne serait pas dans cet état. Je te préviens, si jamais il y passe, ce sera le prix du sang.
Surprise par la réaction de rage de Ray, Ash va répliquer, mais Tony plus rapide s’interpose et repousse Ray.
— Toi le Yaojin, tu ne me touches pas ou tu vas devoir refaire un pacte.
Ray ponctue sa phrase d’un magnifique crochet du gauche au foie, qui prend Tony complètement par surprise. Plié en deux, il tombe à genoux, le visage déformé par la douleur. Ashley se met debout et remarque que le poing gauche de Ray est armé d’un poing américain brillant.

— On se calme les enfants, ce n’est pas ainsi que l’on se comporte dans un hôpital. Un peu de tenue tout de même, si ce n’est pour vous, faites-le pour Zane.
L’homme qui a prononcé ses paroles pleine de bon sens n’est autre que le Cardinal Quintana. La belle femme rousse qui pousse son fauteuil roulant est Mme Kelly, la mère de Tony. Elle regarde la scène avec les yeux écarquillés, effrayée par ce qu’elle vient d’entendre.

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Ashley WinstonHarvey WinstonConnor DunclanZack Barrons

East River, jeudi précédent, fin d’après-midi.
Ashley remontait la promenade le long de l’East River. Le vent du large avait séché ses larmes et éclaircit ses idées. Elle avait ravalé sa fierté et enfouit ses sentiments pour Z. Ils seraient amis, un point c’est tout.
Ses pensées dérivèrent sur ce Wang. Pourquoi avait-il toutes ces photos d’elle ? Sa famille était-elle en danger ? Il était plus que temps qu’elle ait une conversation avec son père.
Elle accéléra sa foulée, s’engagea sur la 14ème Est et s’engouffra dans la station de métro la plus proche. Elle eut un moment d’hésitation sur le quai. Et si c’est ce foutu métro, je fais quoi ?
Mais la rame qui pénétra dans la station était plus que banale et la foule autour d’elle la rassura quelque peu.

Lorsqu’elle arriva enfin au Red Moon, Zack regardait la chaîne de sport sur le grand écran au fond de la salle tout en lavant le sol. Elle le salua et demanda après son père. Harvey était dans son bureau, avec Conor et Alcide, le doyen de la meute. Ash patienta jusqu’à ce que le trio ait terminé. Conor hocha simplement la tête en l’apercevant et quitta aussitôt le bar.
Je ne t’oublie pas, connard.
— Ash, ma belle ! s’exclama Alcide.
— Salut Papé.
— Toi, tu as des problèmes, tu fais toujours cette tête quand tu as des problèmes.
— Ne t’inquiète pas Al, c’est ma tête de tous les jours, c’est juste ta vue qui baisse, se moqua-t-elle gentiment en déposant un baiser sur sa joue.
Le vieil homme marmonna entre ses dents puis mit une claque à l’arrière du crâne de Zack :
— Eh ! Mais j’ai rien dit moi !
— Tu crois que j’te vois pas ricaner ? Les jeunes, y’a plus aucun respect de nos jours… T’as de la chance que j’ai envie de voir le match, je t’aurais flanqué une de ces corrections ! menaça-t-il sans conviction.
Ashley sourit à Zack qui haussait les épaules. Il y avait bien longtemps qu’Alcide n’avait plus mis de dérouillée à personne, mais il aimait à croire qu’il avait encore la vigueur de ses vingts ans.
Ash toqua à la porte du bureau de son père :
— Entrez. Ah, c’est toi, tout va bien ? lui demanda aussitôt Harvey.
Lui aussi connaissait bien la tête que faisait sa fille quand elle avait des problèmes.
— Je ne sais pas trop à vrai dire… Tu connais Larry Wang ?
Harvey plissa les yeux. Ashley crut y lire une pointe de dégoût.
— C’est une raclure qui bosse pour Dame CHO, pourquoi cette question ?
— Il est mort…
— … il ne manquera à personne, l’interrompit son père.
— … et il avait des photos de toi et de maman sur son portable et de moi aussi. Beaucoup de photos de moi.
Harvey serra les mâchoires et pâlit :
— Comment le sais-tu ?
— Tony bosse sur une enquête, il m’a prévenue.
— Tony… Le petit WEI ? Le flic ?
— Oui.
— Après le privé, voilà que tu traînes avec un flic ! Tu sais dans quoi je trempe, non ? Tu vas finir par m’attirer des ennuis avec tes fréquentations !
— Et tu crois que je parle de toi à tous ceux que je rencontre ? s’agaçât-elle. Et d’abord, n’essaie pas de changer de sujet ! C’est quoi le rapport entre Wang et notre famille ?
Harvey se rembrunit.
— P’pa. Quand est-ce que tu me feras enfin confiance ? soupira Ash.
— Rien à voir avec la confiance, j’essaie de te protéger.
— Si je ne sais rien de ce qui me menace, je risque de ne pas voir le danger quand il se présentera.
Harvey eut un petit sourire las. Ash avait un don pour le faire flancher.
— Quand Markus est revenu avec Mei…
Markus et Mei, jamais “ton père” et “ta mère”, pensa Ash.
— … elle était enceinte jusqu’au cou et ils étaient mariés, tu le sais. Moi, j’avais rien contre elle et on l’a accueillie à bras ouverts. Markus m’avait juste expliqué que sa famille l’avait rejetée quand elle a choisi d’être une louve.
— C’était une simple humaine avant de rencontrer mon père ? demanda-t-elle.
L’appellation fit tiquer Harvey.
— Oui, c’est ce qu’il m’a expliqué. Elle avait un frère qui ne voyait déjà pas d’un bon œil leur relation, alors quand elle s’est mariée et qu’ensuite elle a demandé à Markus de la transformer, ce type a voulu laver l’honneur de sa famille ou je ne sais quelle connerie.
Ashley sentit les battements de son cœur s’emballer dans sa poitrine :
— Attends, je croyais qu’ils étaient morts dans l’incendie de notre maison…
Harvey baissa les yeux un instant.
— Oui, ils sont morts dans l’incendie, mais il n’avait rien d’accidentel.
— Pourquoi j’apprends ça que maintenant ? s’écria-t-elle en se levant brusquement.
— Parce que celui qui les a tué aurait pu s’en prendre à toi s’il avait eu vent de ton existence.
Ashley se mit à faire les cents pas dans le bureau. Elle bouillait de colère et en même temps était avide d’en apprendre plus.
— Comment il s’appelle ? Celui qui les a tué...
— Je n’en sais rien. Markus n’est jamais rentré dans les détails et j’ai jamais demandé.
C’était son meilleur ami, Ashley avait grandi avec leurs histoires de jeunesse qu’Harvey aimait à raconter lors de soirée un peu trop arrosées.
— On t’a adopté quasiment aussitôt. À part dans la meute, personne n’était au courant de ta naissance.
— Et ma mère, c’est quoi son nom de jeune fille ?
Harvey secoua la tête :
— Ils s’étaient mariés en cachette de tout le monde, même de moi…
— Et ton meilleur ami ne t’a même pas donné le nom de sa femme ? demanda-t-elle incrédule.
— Non, sinon j’aurais éliminé l’enfoiré qui les a tué depuis longtemps, dit-il plein de regrets.
Ashley contourna le bureau et entoura son père de ses bras :
— On va le retrouver, papa, j’en suis sûre.
— Si ça arrive, viens me trouver. Un loup solitaire…
— … est un loup mort, je sais. Je peux t’emprunter mon dossier d’adoption ?
Harvey se leva, déverrouilla le coffre derrière lui et sortit la pochette :
— Qu’est-ce que tu vas faire avec ça ?
— Des recherches.
— Y’a que son nom de femme là-dessus…
Mais Ashley avait déjà filé.

Elle reprit le métro en direction de Broadway. Derrière les façades lumineuses des théâtres, d’autres business, plus discrets, n’avaient pas besoin d’un pignon sur rue pour trouver leur clientèle.
La sortie du métro à Time Square était complètement bouchée par la foule.
— Vous savez ce qu’il se passe ? demanda Ash aux gens autour d’elle.
— Il paraît qu’une femme est morte, s’empressa de lui répondre une mamie au manteau élimé.
Ash fit immédiatement demi-tour pour emprunter une sortie secondaire de la station. Elle dût donner quelques coups d’épaule pour remonter le courant de voyageurs à contre-sens. Au détour d’un couloir, une voix masculine dominait le brouhaha de la foule :
— … ticket direct pour rendre visite au Seigneur des Ténèbres. Bientôt, la mort ne sera plus la seule voie pour l’Enfer ! Soyez témoin de sa puissance et il vous emmènera là où vous voulez !
Encore ce taré !
Elle se raidit soudain. À l’autre bout de la galerie, quelqu’un l’observait. Le visage était camouflé par une capuche, mais Ash put voir un sourire satisfait sur des lèvres carmin. C’était cette femme qui l’avait envoyé valser sur ses fesses dans les locaux de la MTA, elle en était quasi sûre. La femme se fondit dans la foule des gens qui venaient de descendre d’une rame. Ash ne tenta même pas de la suivre, elle savait qu’elle perdrait son temps.
Elle se remit en route, grimpa plusieurs volées de marches avant de retrouver l’air frais de la surface. Elle regarda autour d’elle pour se repérer, elle n’était plus très loin de sa destination.

Le bâtiment était sombre à se demander s’il était encore habité. De quoi repousser même les touristes les plus curieux. Elle poussa la porte, se dirigea au fond du couloir et toqua trois coups, deux coups, trois coups, comme la dernière fois. Elle était venu ici avec Rosie et un des danseurs du show qui risquait une expulsion imminente faute de papiers en règle. Il était ressorti d’ici citoyen américain.
Un petit homme lui ouvrit. Il portait des lunettes rondes, une chemise blanche impeccable malgré l’endroit. Il l’invita à s'asseoir sur la chaise devant son bureau.
— Je vous demande un instant, mademoiselle, dit-il poliment.
Il positionna ses mains au dessus de la feuille devant lui et effectua quelques mouvements. Le mage était réputé pour fournir des faux aussi vrai que nature.
Lorsqu’il eut terminé, il releva la tête :
— Alors, que puis-je pour vous ?
Ash lui tendit son dossier d’adoption :
— Je veux retrouver le nom de jeune fille de la mère décédée.
Il ouvrit la pochette et examina les documents :
— Pas de problème. Vous pouvez me laisser ça quelques jours ?
— Oui. Combien ça va me coûter ?
— Tout dépendra de la difficulté à récupérer l’information.
— Très bien. Tenez-moi informée.

Elle ressortit pleine d’espoir. Bientôt, elle en saurait plus sur sa mère biologique. Elle jeta un œil à son portable, toujours pas de nouvelles de Z, ni de Tony. Elle avait sa soirée libre, elle hésita. Régler ses comptes avec Conor ou cette Veronika ?
Ash fit un crochet chez Z. Son appartement était vide. Il doit être chez sa femme, pensa-t-elle le cœur serré.

De retour au Red Moon, elle aperçut ses parents qui dînaient en amoureux à leur table attitrée. Ils discutaient gaiement, sous le regard médusé de Conor, accoudé au bar.
— C’est pas ce que tu avais imaginé, hein ? murmura-t-elle derrière lui.
Il se tourna vers elle vivement :
— Qu’est-ce que tu racontes ?
— Suis-moi, où je dis à mon père que c’est toi qui a déposé l’enveloppe.
Il se leva sans discuter jusqu’à la cave du bar.
— Je vais…
Ashley le poussa sans ménagement contre le mur du fond. Quelques caisses de bières furent secouées, mais par chance, aucune ne se renversa :
— Tu vas répondre à mes questions sans discuter ou je te promets que ce seront les dernières minutes que tu passes dans cette meute !
— J’étais obligé ! s’écria-t-il. Elle m’a pas laissé le choix !
— Qui ça elle ?
Il hésita, ce qui lui valut un coup de poing dans les côtes :
— CHO ! Madame CHO !
Ashley connaissait la réputation de la tête de dragon de Chinatown.
— Dans quoi tu es allé te fourrer ?
— J’avais une dette à éponger… Ça date de quelques années, je pensais être tranquille avec cette histoire jusqu’à ce qu’un de ses sbires vienne me trouver avec l’enveloppe. Je devais juste la déposer sur le bureau de ton père et ma dette était effacée. Je sais même pas ce qu’il y avait dedans, j’te jure, Ash !
Il semblait sincère. Cet idiot s’était fait manipuler comme un pantin, elle ne voulait pourtant pas le laisser s’en tirer si facilement :
— Après tout ce qu’il a fait pour toi, c’est comme ça que tu le remercies ? T’es son bras droit, putain ! Tu crois pas que t’aurais dû lui en parler ? Mais non, t’as les crocs tellement longs que tu t’es dit que t’allait faire d’une pierre deux coups, c’est ça ? Si ta petite enveloppe déstabilisait mon père, t’aurais plus qu’à sauter sur l’occasion pour prendre sa place…
— Comme si j’avais une chance ! se défendit-il. La seule qu’il veut voir reprendre le flambeau, c’est toi, Ash. Ni moi, ni personne d’autre. Juste toi, sa petite fille chérie ! cracha-t-il. Pourtant, je me démène plus que toi pour cette meute, même lui ne peut pas le nier.
Ashley eut l’impression de prendre une gifle. Conor afficha un petit sourire satisfait de pouvoir lui dire ses quatre vérités.
— Y’a que toi qui ne le voit pas, Ash, trop occupée par ta petite vie avec les starlettes de Broadway. Harvey ne nous prépare pas pour qu’on le relaie un jour, il nous prépare pour qu’on te suive et te serve le jour où tu deviendras chef de meute.
— Arrête tes conneries ! Y’a jamais eu de femme chef de meute ! Pourquoi mon père ferait ça ?
— Peut-être parce qu’il ne fait rien comme les autres. Ça lui a plutôt réussi jusque-là. Rassure-toi, c’est pas demain que tu prendras le lead : tu te la joues encore trop perso pour ça. Si t’as fini ton interrogatoire, j’ai du boulot qui m’attend.
Conor n’attendit pas de réponse, il s’éclipsa, laissant Ashley sonnée. Le videur lui hérissait souvent le poil, mais elle n’avait aucun doute quant à sa loyauté envers la meute, ils avaient grandis ensemble. Conor faisait partie des prétendants à la place d’Alpha depuis des années, pas elle. Comment son père pouvait s’imaginer ça ? Le videur avait raison, elle était une solitaire. La responsabilité de tout un clan ne l’intéressait pas.





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Zack BarronsAshley WinstonTony WeiZ


RedMoon, Hell's Kitchen, samedi matin
— Je peux récupérer mon portable ? demanda Zack alors qu’Ashley venait de raccrocher avec Tony.
— Non ! aboya-t-elle.
Zack se retint de blaguer sur les dangers des écrans. Il n’avait jamais vu la jeune femme si inquiète.
— Z, je suis là. Accroche-toi. Tony va te retrouver. Je reste avec toi.
Dans son oreille, elle n’entendait que le fracas de la pluie et ce glas funèbre. Ash s’éloigna de Zack et du bar jusqu’à la fenêtre. Elle murmura sans cesse, sans savoir si Z pouvait l’entendre ou pas. Le regard fixé sur l’orage qui grondait à l’extérieur, elle fit tomber toutes ses barrières et avoua la teneur de ses sentiments à l’homme au bout du fil. Elle était terrorisée à l’idée de le perdre. Il fallait qu’il sache. Il fallait qu’il vive pour qu’elle puisse lui redire tout ça en le regardant dans les yeux.
Sa vue se brouilla, elle ne savait plus si c’était la pluie ou les larmes qui coulaient maintenant sur ses joues.
Tout à coup, elle entendit une voix :
— Merde Z !!
— Tony ? Qu’est-ce qu’il a ?
Mais Tony ne l’entendait pas. Il n’avait pas dû voir le portable de Z. Elle resta témoin impuissante de la scène qui se déroulait là-dehors, quelque part sous les trombes d’eau et sous l’orage. Tony avait appelé les secours, Z était donc blessé et inconscient puisqu’elle ne l’entendait pas.
— Bah, je suis dans une putain de tombe, donc je dirais oui.. Et il n’y a pas un putain de chats aux alentours.

Une tombe ? C’est quoi ce bordel ?

Z saigne, une plaie entre les côtes… Fais quelque chose Tony, je t’en prie.
Ashley retint son souffle.
— Nelson, il ne respire plus et je trouve pas son pouls.
— Z ! hurla-t-elle comme pour le retenir parmi les vivants.
Elle tomba à genoux. Zack s’approcha et posa la main sur son épaule, mais elle n’était plus ici dans le bar, elle était dans cette tombe avec Z. Elle pouvait voir Tony se démener pour maintenir le privé en vie. Elle pouvait sentir la panique dans la voix du flic, la peur aussi. Où était cette foutue ambulance ? Il avait commencé le massage cardiaque, Ash entendait sa respiration saccadée par l’effort. Les minutes s’écoulaient les une après les autres, la vie de Z était entièrement entre les mains d’un jeune homme épuisé qui perdait confiance en lui. Il réclamait sa coéquipière comme un enfant son doudou. Ash avait envie de lui hurler dessus pour qu’il continue à masser le cœur de Z. Même si l’ambulance mettait une heure, il fallait qu’il tienne le coup !
Voilà que Tony demandait une chanson, il perdait totalement les pédales ! Ashley se redressa et enfila son blouson. S’il le fallait, elle irait les retrouver.
Enfin, la sirène tant attendue se rapprocha. Il y eut de l’agitation, puis des voix :
— Monsieur ! Écartez-vous ! ordonna une voix féminine.
— Putain, faut qu’on descende là-dedans ? demanda un homme.
— Sergio ! Aide-moi à descendre au lieu de râler !

Un bruit sec, puis de nouveau la voix féminine :
— Monsieur ! Laissez-vous faire notre boulot ! Fais-le bouger Sergio.
Ashley écarta légèrement le téléphone de son oreille, les bruits étant très forts maintenant. Une fermeture éclair qui s’ouvre, des scratchs, du papier qu’on déchire. Elle devina que les ambulanciers avaient maintenant pris le relai de Tony.
— Merci Nelson, mais je ne lâche pas Z. Désolé je dois couper mais je te dois une tournée.
La voix de Tony est maintenant plus éloignée. Un instant plus tard, le téléphone vibra dans sa main. Il lui avait transmis l’adresse de l’hôpital.
— Je te retrouve là-bas, ne me fais pas un sale coup Z…

Zack la regarda s'éloigner sans plus d'explications. Elle lui lança son téléphone juste avant de refermer la porte derrière elle.


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MessagePosté: Dim Déc 30, 2018 3:08 am 
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Tony WeiAshley WinstonRayMonseigneur QuintanaElowen Kelly


New-York Presbytarian Hospital

Ray baissa les bras à l’arrivée du cardinal, mais la colère flambait toujours dans ses yeux, intacte.
— Amenez-nous auprès d’eux, je vous prie, demanda le prélat à sœur Elowen.
Tony se relevait, le côté gauche encore endolori, il n’osait regarder sa mère. De son coté, cette dernière n’osait l’interroger en public, mais la question lui brûlait les lèvres. À la place, elle adressa un visage de circonstance.

Le cardinal était un colosse, le fauteuil ne semblait en rien diminuer cette impression, il reprit la parole, avec douceur :
— Quelqu’un aurait-il la gentillesse de nous expliquer ce qui s’est passé ?
Après un moment de silence, Tony répondit simplement :
— Z a été poignardé, monsieur.
— Vraiment ? le prélat fut affligé par la réponse, sait-on qui à fait cela et pour quelle raison ?
Tony secoua la tête :
— Lorsque je l’ai trouvé, son agresseur avait déjà disparu.
— Une bénédiction que vous l’ayez retrouvé, jeune homme.
— Oui… Euh… Mais c’est surtout grâce à Ash.
Les visages se tournèrent vers la louve.
— Il m’avait appelé… commença la jeune femme, les yeux encore rougis par les pleurs.
— Il t’a téléphoné ? À toi ? lança Ray, toujours en ébullition.
Sans tenir compte de l’interruption, elle continua :
— Il ne pouvait pas me parler, mais en maintenant la ligne ouverte, Tony a pu faire remonter l’appel… Je… je suis désolée.
— Ne vous excusez pas voyons, ce n’est pas de votre faute, n’est-ce-pas ?
Puis se tournant vers Tony.
— Où était-ce, jeune homme ? demanda le cardinal.
Tony hésita un instant :
— Au cimetière de la Trinité.
Le cardinal leva les yeux, surpris par la réponse puis annonça, avec une infinie tristesse :
— Avez-vous appris pour sa femme ? demanda l’homme de foi.
Devant le silence qui s’éternisait, il reprit :
— Mes enfants, un malheur n’arrive jamais seul. J’ai le triste regret de vous annoncer le décès de Amber Zaborowki, l’épouse de Zane, jeudi dernier non loin de Time Square...
La stupeur et l’incrédulité se lisait sur les visages.
— Amber est morte ?
Ray recula de quelques pas, frappé de plein fouet par la nouvelle. Il se tenait la tête à deux mains.
Ashley se détourna, elle pensait pouvoir retenir les larmes mais s’en était trop :
Oh Z ! Pourquoi t’as rien dit ?

Le silence s’installa, Elowen parlait en silence avec son fils à l’écart, le réconforta et lui assura qu’il avait bien fait pour son ami, qu’elle était fière de lui. Elle ne posa aucune question, elle se contenta de soutenir son fils. Une fois l’adrénaline retombée, Tony était vidé et chamboulé par les révélations sur la vie du privé.

Ray sorti bruyamment de l'hôpital.

Le cardinal demanda la permission de s’approcher de Ash, qui lui fit un signe de tête :
— Z est un battant vous savez, après la tragédie qui l’a frappé il y a cinq ans, il…
— Excusez-moi, quelle tragédie ? l’interrompit-elle en reniflant.
— Hé bien, ce n’est peut être pas le moment…
— S’il vous plaît, supplia la jeune femme.
Le prélat repris à contre coeur.
— Jason, le fils de Zane a disparu de façon mystérieuse. Vous ne le saviez pas ?
Devant la négation de la jeune femme, il poursuivit :
— C’est un être secret, vous savez, qui cache bien des blessures. Un peu fier parfois, mais un homme avec au coeur énorme. Nombre de personnes auraient été anéanties par cette tragédie, mais pas Zane. Il se jura à lui même de retrouver le plus de disparus possible, au mépris de soi et de sa propre vie ! C’était devenu le nouveau sens à sa vie. Il a participé à de nombreuses affaires, vous savez, dont certaines ont trouvé un dénouement heureux.
Le cardinal ne pu cacher son émotion.
— Et vous, comment l’avez connu ? demanda-t-il à la jeune femme.
— Une amie à moi a disparu, lui répondit Ash la gorge serrée.
Le cardinal sourit.
— Je suis content d’avoir fait votre connaissance malgré les tristes circonstances que voici, mademoiselle. Vous devez être quelqu’un qui compte énormément pour Zane.
— Mon nom est Ashley Winston, mais tout le monde m’appelle Ash, répondit-elle à l’adresse du cardinal.
Des larmes coulaient de ses yeux et s’aperçut que le cardinal aussi, pleurait.
— Ildefonso Quintana, répondit-il une fois ses larmes essuyées.

Le prélat prit congé de Ash en lui serrant chaleureusement la main.
— Merci, répondit simplement Ash.
Le prélat lui sourit puis sortit rejoindre Ray qui fulminait toujours.

Le Pr Cole apparut enfin, il portait encore sa tenue d’intervention.
Ayleen alla chercher Ray qui faisait les cent pas dehors.
Tout le monde était réuni, la mine grave du professeur Cole n’augurait rien de bon :
— M. Zaborowki a été touché à l’artère aortique. Il a perdu énormément de sang, mais l’hémorragie a été contenue.
— Mais il va s’en tirer professeur ? demanda Ray, dites-moi qu’il va s’en tirer, le supplia-t-il.
— Je suis désolé, reprit le professeur, le pronostic vital est engagé. Les prochaines heures vont être critiques.
— Pouvons-nous le voir ? demanda le cardinal Quintana.
— Les proches uniquement.
Ray s’essuya les mains sur son jeans, visiblement nerveux, et suivit Ayleen, laissant le reste de l’assemblée qui le regarda s’éloigner.
— Professeur, j’aimerais lui donner l’extrême onction, demanda l’homme d’église.
Le médecin acquiesça.
Ashley se révolta à l’idée qu’on veuille déjà enterrer Z. Elle se mis en travers de la route du cardinal.
— Vous voulez enterrer Z mais il n’est pas mort ! Vous m’entendez, il n’est pas mort ! s’emporta-t-elle.
— Mon enfant, lui répondit le cardinal d’une voix douce, l’extrême onction est un sacrement de l'Église destiné aux fidèles en péril de mort. Il ne vise pas à l’enterrer avant l’heure mais au contraire à l’aider et à lui donner l’assurance que le Christ l’accompagne dans ses souffrances.
Les yeux du cardinal se firent implorants. La jeune femme comprit que le privé comptait beaucoup pour cet homme.
— Souhaitez-vous priver Zane de l’aide du Seigneur ?
Ashley s’écarta et laissa passer le cardinal.
— Auriez-vous la bonté de m'apporter mon nécessaire, soeur Elowen ?

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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Dim Déc 30, 2018 1:28 pm 
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Liberty Island Jeudi 17h00

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Zang WEIDame CHO

La Liberté éclairant le monde est l’un des monuments les plus célèbres des Etats-Unis. Cette statue monumentale est située à New York, sur l'île Liberty Island, au sud de Manhattan, à l'embouchure de l'Hudson et à proximité d'Ellis Island. La vue est magnifique depuis la couronne. Cet après-midi les touristes ne sont pas autorisés à y accéder, l’accès est réservé pour des diplomates chinois à ce qu’il se dit.
Dans la couronne, un mobilier rare et de qualité a été installé.
On y trouve un meuble bas en bois de Zitan pourpre, ce meuble à l’aspect noir possède une patine révélant un âge ancien. Le bois du dessus à été gravé pour créer une grille de Goban de 19 cases de long sur 19 cases de larges.
Deux bols d’argile sont posés de part et d’autre de la grille, l’un des bols contient des coquillages blanc, dans l’autre bol les coquillages sont noirs.
Deux sièges en bois de Zitan sont posés de part et d’autres du meuble de jeux de Go. À côté de chaque siège, le nécessaire pour déguster un thé traditionnel est disposé.
L’ensemble des meubles sont installés sur un tapis de laine rouge visiblement très ancien.
Des panneaux de bois laqués ont été installé contre les parois, des braséros et des bâtonnets d’encens complètent l’aménagement de la couronne.
De part et d’autres de la pièce, 10 hommes et femmes se font face. Pour cinq d’entre eux, ils portent des tenues de villes simples et décontractés dans des tons clairs et colorés. De l’autre côté de la salle, les cinq autres personnes sont vêtus d’un costume noire, chemise blanche et cravates rouge. L’un d’eux a son bras droit maintenu proche de son torse dans une écharpe rouge de soie rouge. Son visage affichent des hématomes du plus beau violet.
Les deux sièges au centre de la pièce sont occupés par Maitre Zang WEI qui porte un changshan (veste longue) noir au bord blanc. Dame CHO quand à elle est vêtue d’une qipao de soie rouge aux motifs représentant un dragon doré dans une forêt aux arbres exotiques.
L’atmosphère est cordiale et tout en retenue. Ce n’est visiblement pas la première rencontre des deux groupes qui se font face. Les paroles sont posées et mesurées et pleines de diplomatie. Le temps s’écoule lentement et la partie de Go se déroule, les gestes mesurés des joueurs ne laissent pas deviner la bataille acharnée qui s’y déroule.
— Maître WEI votre jeux est plein de surprise aujourd’hui, vous m’aviez habitués à des mouvements plus traditionnels.
— Dame CHO, ne vous moquez pas du pauvre novice que je suis. Mes piètres tentatives me font honte devant votre maîtrise.
— Vous êtes trop dur avec vous même Zang. Ne tenteriez vous pas de m'emmener à baisser ma garde? dit-elle dans un sourire
Prenant une tasse de thé chaud, Maitre Zang observe son adversaire. Elle n’a pas vieilli depuis toutes ces années, mais quelle est le prix de cette jeunesse?.
Une fois ses pensées ordonnées il reprend ensuite la parole:
— Dame CHO, je suis inquiet, vous avez sûrement dû apprendre la disparition de ma nièce Liu WEI. C’est une charmante enfante, douce à mon cœur. Sa mère est folle d’inquiétude.
— Je comprends mieux votre jeux. Vous êtes perturbés et c’est bien normal. Nos jeunes nous donnent bien du soucis, c’est pareil pour moi. Croyez en tout mon soutien dans ce moment pénible. Mais nos jeunes sont parfois trop absorbés par leur passion pour penser à nous.
— C’est fort possible Dame CHO et je vous remercie pour vos paroles de réconfort. Effectivement je suis un bien piètre adversaire aujourd’hui et je vous présente toutes mes excuses. Croyez bien que nos rencontres sont pour moi très importantes.
— Voyons, voyons Zang, Vous êtes trop dur avec vous même. Si seulement votre délicatesse et votre courtoisie avez pu infuser dans votre élève, ce jeune Tony.
Le silence se fait et quelques mouvements du jeu se déroule sur le plateau. Les tasses de thé sont remplis d’un breuvage chaud et revigorant.
Au loin la ville se prépare à accueillir la nuit.
— Effectivement Tony Wei me cause bien du soucis, mais c’est encore un enfant.
— Un enfant? Dans ce cas c’est un enfant bien turbulent. Il ne cesse de tourmenter ma famille. Regardez ce qu’il a fait à Sanh-Su.
La main délicate de Dame CHO montrant l’homme blessé derrière elle.
Laissant planer un moment sa main en l’air, Dame CHO reprend:
— Pour le bien de la communauté, il faudrait rappeler à votre élève de tenir sa place. Je suis sûr que si il faisait pénitence cela apaisera les esprits et ainsi votre famille se porterait mieux. Si vous le souhaitez je peux le prendre à mon service et lui inculquer quelques valeurs.
— Votre proposition est très généreuse et je vais la considérer. Effectivement mon élève est turbulent et c’est donc la faute du maître. Je vais m’assurer que votre famille ne soit plus dérangée à Chinatown mais ma maigre influence ne peut aller en-dehors de ce quartier. Mes élèves vont s’assurer que le calme règne dans notre bon quartier. Il y a décidément trop d’agitation en ce moment et cela n’est pas bon pour nous.
— Je vous comprends Zang, je vais donc me concentrer sur d’autres quartiers, certains ont des noms tellement pittoresque ne trouvez-vous pas ? Je me demande quelle genre de mets je pourrais y trouver.



Midtown North Precint Vendredi 10h00


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Tony Wei

Tony n’en mène pas large. Il est de nouveau dans le bureau du Lieutenant Kovaks, mais ce coup-ci il n’est pas avec le Capitaine Spence, ni avec le Lieutenant.
Devant lui, se tiennent deux enquêteurs du Bureau des Affaires Internes. L’homme de droite répond au nom de Zakarowksy, un homme de quarante ans, en surpoids important, une barbe de 3 jours et chauve, avec des petits yeux porcins cachés par des lunettes rafistolés avec du sparadrap, qui peinent à corriger un fort strabisme. À côté de lui, l’enquêtrice Yashodara, une jeune femme de 25 ans, en tailleur strict, au physique clairement entretenu par des séances de sport régulières, un maquillage discret, mais élégant sonne le contraste d’avec son partenaire.
Au côté de Tony se tient Chuck Lamoire, le conseil fourni par le Capitaine Spence. C’est un homme maigre et sec. Sa maigreur est renforcée par sa haute taille. Son visage est mangée par une barbe très fournie et sûrement entretenue avec fierté. Il porte un complet veston d’enquêteur. La consigne est claire pour Tony, il ne doit rien dire.
Zakarowksy énumère les éléments du dossier, son haleine chargé d’ail emplit le bureau. Effectivement, les faits sont troublants, mais heureusement les résultats des tests anti drogues et alcools sont négatifs. De plus, la blessure reçue plaide en sa faveur. Le dysfonctionnement technique de la caméra et le témoignage du second prévenu, Ray, renforce la cohérence du rapport de Tony.
Les recherches continuent pour retrouver Larry WANG, mais ce qui se passe à Chinatown reste à Chinatown. Finalement l’entretien est moins dur que ce qu’aurait pensé Tony, mais bon le dossier et léger et surtout Chuck Lamoire est un soutien de poids. Merci Capitaine Spence.
Une fois l’entrevue terminée et débarrassé de la présence des deux enquêteurs du BAI, Chuck explique à Tony que son affaire et simple et que sa version concorde avec celle de Caty Spence, donc pas de soucis à se faire. Le truc avec le BAI, c’est qu’une fois dans leur radar, on n’en sort jamais. Donc Tony n’a plus droit à l’erreur.


New-York Presbytarian Hospital, Samedi 14h

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Ashley Winston

Ashley secouée par les derniers évènements, se sent terriblement seule. Elle décide de prendre l’air et s’abrite du vent et de la pluie sous le porche d’entrée. La zone fumeur est vide, ainsi que le parking. La pluie tombe fortement et forme un rideau devant ses yeux. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur Ash est seule, et elle ne peut pas être auprès de Z.
Une petite forme avance lentement au cœur de la pluie battante, petit à petit la forme se discerne mieux et Ashley, voit un jeune enfant en pyjama, complètement trempé sous les trombes d’eau. La jeune femme s’avance vers l’enfant :
— Qu’est-ce que tu fais là ? Tu devrais être dans ta chambre... Tu veux que je te raccompagne à l’intérieur ?
La pluie et le vent redouble de violence autours de Ashley et de l’enfant. Maintenant qu’elle est plus proche, Ashley pense que l’enfant doit avoir dans les cinq ans, il a les cheveux noirs et il pleure à chaudes larmes, il a visiblement très froid car ses lèvres sont bleues et il grelotte fortement. Le pyjama bleu et blanc qu’il porte est parsemé de nuages et d’étoiles. Il est pieds nus et il tient fermement contre lui un vieil ourson en peluche.
L’enfant lève les yeux vers Ashley et dit d’une petite voix tremblante :
— Maman ? Papa ?
Ashley ôte sa veste et la pose sur les épaules du gamin :
— Viens te mettre à l’abri. On va les retrouver. Ils ne doivent pas être bien loin, d’accord ?
Le garçon leva des yeux indécis vers elle.
— Je m’appelle Ashley, et toi ?
— Jason, comme le héros. Maman est partie dans le tunnel et papa est malade.
L’enfant se jette dans les bras d’Ashley et l’enserre fortement. Elle le prend dans ses bras et avance vers l’entrée des urgences. Une nouvelle ambulance vient de déposer un blessé. Le ballet des blouses blanches reprend et ramène Ash quelques heures plus tôt. Elle secoue la tête pour chasser Z de son esprit. Le petit garçon s’agrippe à elle, tremblant de froid. Elle accélère le pas et lui demande à l’oreille :
— Comment s’appellent ton papa et ta maman ?
— Papa, c’est Zane le grand policier et maman, c’est Amber.
La jeune femme trébuche à ces deux noms, mais se rattrape de justesse pour ne pas tomber. Impossible. Soudain, l’enfant s’agite violemment dans les bras d’Ashley. Il regarde terrifié une fenêtre qui donne sur l’accueil des urgences. Ash suit son regard le long de la façade, le cœur palpitant. À travers la fenêtre, elle aperçoit Ray qui revient de l’intérieur de l’hôpital, Ray semble la regarder aussi.
L’enfant dans les bras d’Ashley se débat de plus en plus vigoureusement et il arrive à se libérer.
— Sauve mon papa, Ashley, lui seul peut retrouver maman. Tu me promets de sauver mon papa? Il n’y a que toi qui puisse le sauver.
Puis l’enfant s’enfonce sous la pluie en courant, Ashley part à sa poursuite, mais elle doit laisser passer une ambulance qui repart toute sirène hurlante au cœur de la tempête. Une fois l’ambulance passée, Ashley ne voit plus aucune trace de l’enfant.
Sur le pas des urgences, Ray la regarde étrangement. Elle s’éloigne sous le rideau de pluie pour ne pas provoquer à nouveau la fureur de cet homme. Elle reviendra au chevet de Z dès qu’elle le pourra.

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MessagePosté: Dim Déc 30, 2018 5:09 pm 
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Ashley Winston

Chinatown, Samedi 14h30
Ashley s’éloigna de l'hôpital à regrets. Elle aurait voulu rester auprès de Z, mais son frère ne tolèrerait pas sa présence, ça ne faisait aucun doute.
Le pronostic vital est engagé.
Les mots du Professeur Cole repassaient en boucle dans sa tête. Elle refusait catégoriquement l’idée que le privé ne puisse pas s’en sortir. Avec Tony, ils avaient réussi à le retrouver miraculeusement, ce n’était pas pour qu’il meurt dans le meilleur hôpital de New York !
Elle marchait sous la pluie depuis quelques minutes lorsqu’elle réalisa que le gamin était parti avec sa veste. Mon portable ! Il était dans ma poche, merde. Elle regagna la pointe sud de la ville et déambula dans Chinatown. Ash fit une halte pour acheter un portable prépayé. Heureusement que sa carte de crédit était restée dans sa poche. Elle envoya le même texto à ses parents et à Tony.
“Perdu mon tél, joignable à ce numéro pour l’instant. Ash.”
Elle poursuivit sur Doyers street jusqu’à trouver ce qu’elle cherchait. Une petite clochette tinta lorsqu’elle pénétra dans la boutique, dégoulinante de pluie. L’encens qui brûlait un peu partout lui agressa aussitôt les narines. Elle se glissa entre les rangées de portants qui croulaient sous les tuniques aux couleurs criardes. Sa tête heurta l’un des nombreux lampions suspendus au plafond.
— 我可以帮你吗 ? demanda une petite voix de femme derrière la caisse.
— Euh… bonjour… vous parlez anglais ?
— 另一个不知道其根源的人 ! s’exclama la femme en se redressant. Je peux vous aider ? demanda-t-elle sur un ton sec avec un fort accent chinois.
— J’ai une commande spéciale, dis simplement Ashley.
C’était la formule consacrée lorsqu’on voulait acheter des articles liés au surnaturel.
La petite femme la toisa un instant avant de l’inviter à la suivre dans l’arrière boutique. Elle cria de nouveau en chinois. Une voix masculine lui répondit dans la même langue. La femme lui fit signe d’avancer tandis qu’elle restait sur le pas de la porte. Ici, l’ambiance était différente. Fini les tissus colorés et la musique pour touristes. La salle était sombre. Des étagères étaient alignées en rangées parallèle. Ashley avança lentement, son regard était attiré par les objets qui défilaient devant ses yeux : flacons remplis de serpents, grenouilles, araignées et autres bestioles répugnantes, des livres reliés poussiéreux, des bijoux dont les pierres émettaient des lueurs colorées, et des lames allant du simple couteau au sabre japonais, en passant par des armes qui semblaient sortir tout droit du Moyen-Age.
Derrière un bureau encombré de parchemin, un homme l’attendait. Il portait une chemise de soie à col Mao rouge sur un pantalon gris. Il pencha légèrement la tête pour la saluer :
— Bienvenue. Quelle est cette commande spéciale ? demanda-t-il dans un anglais impeccable.
— Bonjour. J’ai besoin d’une potion.


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Tony Wei

East Harlem, Samedi, 16h00
Après les événements de la matinée, Tony s’était senti complètement vidé. Même sa mère avait eu pitié de lui et ne lui avait posé aucune question à la sortie de l’hôpital. Il avait enfourché sa moto pour rentrer à son appartement. La vitesse lui avait aéré la tête. En rentrant, il s’était effondré sur son lit. Il s’était endormi aussitôt, sans prendre le temps de retirer ses chaussures.
Une première sonnerie retentit sur son téléphone. Il l’entendit vaguement, mais ne réussit pas à ouvrir les yeux. Quelques instants plus tard, c’est une musique stridente qui le fit sursauter. Il tendit la main jusqu’à sa table de chevet et frappa à plusieurs reprises le bouton de son radio-réveil avant de réaliser que c’était son portable qui sonnait.
Il tira le téléphone de sa poche arrière et vit la photo de son cousin Liang sur l’écran :
— Allô, lâcha-t-il d’une voix encore endormie.
— Tony ! À quelle heure tu passes me prendre ce soir ?
Tony porta sa main libre à son front puis se frotta les yeux :
— Quoi ? Comment ça passer te prendre ?
— Me dis pas qu’t’as oublié ? Me fais pas ce coup-là, j’ai besoin de toi sur ce coup… Le tournoi dans Hell’s Kitchen, ce soir ? Tu te rappelles ?
— Euh… non, pas vraiment.
— Merde Tony ! Je t’ai dit que je t’avais inscrit. Ça va être du tout cuit pour toi. Un tournoi de quartier, y’aura que les bouseux du coin ! Les 1000 dollars de récompense sont pour toi, c’est du tout cuit.
— Pour toi tu veux dire ? Dans quelle merde tu t’es encore fourré ?
— Rien du tout… C’est jusque que la banque ne veut pas m’ouvrir une nouvelle carte de crédit tant que j’aurais pas remboursé les autres.
— Mais t’as combien de cartes à rembourser au juste ?
— Juste trois, mais avec l’argent de ce soir, ce sera réglé. Après j’arrête ces conneries, promis.
— Mouais, tu dis toujours ça.
— Mais cette fois c’est vrai !
— À quelle heure c’est, ce tournoi ?
— Vingt heures.
— Je serai là une demi-heure avant.
— Merci Tony ! Je te revaudrai ça ! lança son cousin qui raccrocha aussitôt.
Mouais, tu me dis ça tout le temps aussi, mais c’est toujours moi qui te sors de la merde, pensa-t-il.
Il fit glisser son doigt sur l’écran et découvrit le texto d’Ashley. La pauvre ne devait pas être en super forme vu l’état de Z. Bon, il devrait peut-être l’appeler… Mais elle risquait de se mettre à chialer au téléphone et il ne savait jamais quoi faire dans ces cas-là… Il lui parlerait plus tard. Oui c’est ça, plus tard.


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Harvey Winston

Red Moon, Hell’s Kitchen, 15h00
Harvey fit taire l’assemblée d’un geste de la main. L’ambiance dans le Red Moon était à l'effervescence.
— Mes amis ! Chacun connaît son rôle pour ce soir. Je vous rappelle que c’est un tournoi ouvert à tous. Monsieur tout-le-monde qui rêve d’impressionner sa belle a pu s’inscrire alors pas de vague pour ceux qui combattront, dit-il en regardant Zack, Conor et quelques autres. Mesurez vos adversaires et adaptez-vous. Un peu de sang qui gicle, ça fait partie du jeu, mais pas de coups bas et surtout, pas de morts. Ce soir, tous les regards seront tournés vers nous et je m’attends à ce que vous soyez exemplaires. Maintenant, au boulot !
Harvey était surpris de ne pas voir Ashley parmi eux. Depuis qu’elle avait mentionné ce Wang, il était sur ses gardes. Si quelqu’un voulait s’en prendre à leur famille, ce soir était l’occasion idéale.


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ZRayAshley Winston

New-York Presbytarian Hospital, samedi 23h00
Ray avait adossé sa chaise contre le mur de façon à avoir une vue directe sur la porte de la chambre. Depuis des heures, il veillait son frère, toujours inconscient. Les bips des capteurs et le rythme régulier de l’oxygène qui était envoyé dans ses poumons le mettaient peu à peu dans un état de somnolence.
La porte de la chambre s’ouvrit doucement. Ray se redressa aussitôt en alerte. Ayleen lui sourit :
— Je me doutais que vous seriez encore là. Comment va-t-il ?
— Toujours pareil, marmonna-t-il encore un peu tendu.
— On vient d'amener un nouveau patient aux urgences, je voulais prendre des nouvelles et voir comment vous teniez le coup.
— Merci.
— J’ai quelques minutes devant moi avant que mon coéquipier m’appelle pour repartir. Je peux vous offrir un café ?
Ray hésita. Il jeta un œil à son frère puis à la jolie secouriste.
— Deux minutes alors… céda-t-il finalement.

Ashley patientait depuis deux heures derrière un rideau de tissus. Plusieurs fois, elle avait craint être découverte par le personnel de l’hôpital.
Enfin, Ray avait quitté la chambre de Z. Ash remercia intérieurement la secouriste qui s’éloignait avec lui dans le couloir. Dès qu’ils disparurent de sa vue, elle fonça dans la chambre. Z reposait sur son lit, comme endormi. Elle s’approcha de lui et effleura sa main.
— Désolée de ne pas être venue plus tôt. Ton frère n’a pas l’air de m’avoir à la bonne. Je ne sais pas par où commencer. Il y a tellement que j’aimerais te dire...
Elle déposa un baiser sur son front.
— J’ai vu ton fils, Z. Tu vas me prendre pour une dingue, mais je te jure que je l’ai vu.
Les doigts du privé remuèrent dans sa main.
— Il m’a demandé de te sauver. Toi seul pourra retrouver Amber…
— Qu’est-ce que tu fous là ! gronda Ray en entrant dans la pièce.
L’homme se précipita sur Ashley qui lâcha la main de Z et recula. Bloquée par le lit, elle ne put échapper à Ray qui la saisit par le cou.
— T’es venue finir le boulot ? C’est ça, sale bête ? Je vais t’apprendre où est ta place, dit-il en resserrant sa poigne.
Ashley le frappait dans les côtes, mais il semblait ne pas sentir la douleur, obnubilé qu’il était à vouloir la tuer. Elle cherchait l’air désespérément, ses coups perdaient en force à mesure que l’oxygène lui manquait.
Soudain, les alarmes s’enclenchèrent au dessus du lit. Ray lâcha aussitôt sa prise et Ashley tomba à genoux. Le cœur de son frère s’était arrêté.
Infirmières et médecins se précipitèrent dans la chambre. Les ordres fusaient. Un infirmier mit dehors Ray et Ashley en leur rappelant que les visites étaient terminées depuis longtemps.
Aucun des deux ne put se résoudre à partir. Ils s’installèrent à bonne distance l’un de l’autre, évitant de croiser leurs regards.


Dernière édition par Lunamous le Jeu Jan 03, 2019 5:07 pm, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Dim Déc 30, 2018 7:11 pm 
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RayMonseigneur QuintanaElowen Kelly

New-York Presbytarian Hospital, 14h

Ayleen referma la porte derrière elle, laissant Ray seul à seul avec son frère.
Il semblait tellement paisible allongé sur le lit, relié à toutes ces machines.
Ray s’assied à côté de son frère. Il resta un long moment, à lui tenir la main, silencieux.
Le cardinal Quintana entra dans la chambre accompagné de soeur Elowen.
Ray, quitta la chaise et laissa la place au cardinal. Il alla jeter un oeil dehors. La pluie battait les carreaux, au loin un orage retentit.
Le prélat constata que Z était inconscient, il se tourna vers Ray :
— Mon cher enfant, consentez-vous à ce que votre frère, Zane, reçoive l’extrême onction ?
Ray se retourna et hocha la tête.
Soeur Elowen sortit alors une fiole de la trousse qu’elle avait apporté avec elle. Elle versa quelques gouttes de son contenu dans les mains tendues du prélat. Le cardinal psalmodia une prière et porta ses mains sur la tête du détective.
— Zane, par cette onction sainte, que le Seigneur en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l'Esprit Saint.
— Amen, répondirent en choeur la nonne et le chasseur.
— Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu'il vous sauve et vous relève.
— Amen.
— Le Seigneur dit, “Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et je vous soulagerai.”
— Amen.
Le prélat finit par un paternostre.
Une fois la dernière prière dite, l’homme se retourna vers Ray.
— Je suis de tout coeur avec vous dans cette épreuve, mon enfant.
Le cardinal avait perçu le feu dans les yeux du chasseur et poursuivit :
— Ne faites rien d’irréparable, Ray, je vous conjure. Promettez-le moi.
— Je retrouverais celui qui a fait ça à mon frangin, je vous le promet monseigneur, et il paiera cher ! s’emporta soudainement Ray.
Le chasseur ne s’en rendait pas compte mais il avait les poings serrés.
— Et si je découvre que ces animaux y sont pour quelque chose, ils vont dérouiller ! Je vais napalmiser leur putain de chenil façon Apocalypse Now ! J’vous le promet !
— Croyez-vous que Zane voudrait cela, Ray ? assena le prélat, sa vie durant, il n’a cessé de tenter d’aider son prochain. Je comprends votre colère mais n’en devenez pas esclave ! Par amour pour votre frère sur ce lit d’hôpital !
Les mots semblaient avoir portés, Ray desserra les poings et baissa la tête.
Le chasseur se sentait coupable. Coupable de ne pas avoir été là. Coupable de n’avoir pas répondu aux appels de son frère. Coupable de n’avoir su le protéger alors qu’il avait besoin de lui.
— Il faut que tu t’en sortes Z, dit-il, s’adressant à son frère alité.
Il resterait à son chevet, il attendrait.
L’assaillant de Z viendra certainement finir le travail lorsqu’il aura compris que sa tentative avait échoué.
Le prochain qui franchit cette porte, est un homme mort.


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Zack Barrons

Hell’s Kitchen, Red Moon, 14h

Séance d'entrainement pour Zack. Dans l’arrière cours il avait installé une cible grossièrement peinte. Il déballa les couteaux de lancer, fins, légers et effilés sur une table à proximité. Les petits couteaux d’une douzaines de centimètres étaient parfaits pour les entraînements. Légers, ils évitaient la douleur liée à la répétition des mouvements. Mais il préférait les couteaux plus longs et plus lourds, ceux qui dépassaient les vingt centimètres. Il y en avait une quinzaine étalés sur la table. Il les caressa, se saisit des trois premiers et les lança ensemble en direction de la cible dans un mouvement tonique et souple, les lames filèrent droits et se plantèrent sans rater leur objectif.
Bingo !

Il sourit, satisfait.
Mais de toutes ses lames, il préférait les couteaux de corps à corps, il en avait toute une collection. Des lames courtes mais larges, des automatiques, des tactiques, des coudées, de chasse, de survie, de cou, de botte, des stylisées, il en avait même pour couper le saucisson... mais la pièce maîtresse de cette collection, son chouchou, restait une lame Bowie de chez Smith & Wesson. Une beauté à la mesure de sa passion des lames.
Il aimait les manier et les sentir dans sa main. Parfois il allait jusqu’au Meatpacking District, il connaissait quelqu’un à un abattoir qui le laissait pratiquer son art sur des carcasses d’animaux contre quelques billets.

Il avait été témoin de la scène avec Ash, en début d’après midi. Zack pensait que ce privé avait de la chance, une sacré veine même, il était passé à deux doigts de la mort !
Pauvre Ash, elle doit sacrément en pincer pour cet humain.

Son téléphone sonna :
— Barrons, répondit Zack.
— Nous avons du travail pour vous, annonça une voix à l’autre bout du fil.
— Où ? demanda simplement le barman.


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Monseigneur Quintana

Midtown, Cathédrale de Saint-Patrick

Le cardinal Quintana rentra à la cathédrale de Saint Patrick lorsqu’il apprit le crime abominable dont avait été victime père Cruiz en l’église de la Trinité. Cette atrocité était clairement marquée du sceau du Démon. Accablé par la nouvelle il tenta de faire le point.
Une journée difficile, songea-t-il. D’abord, l’enterrement de l’épouse de Zane. Puis son agression qui a laissé le privé aux portes de la mort. L’officier Tony Wei qui a trouvé miraculeusement l’homme dans la propre tombe de sa femme, et finalement, au même moment, ce crime abject !
Il fallait que tout ceci cesse, et que cela cesse rapidement ! Il fallait à tout prix éviter l’escalade ! Le prélat avait peur des répercussions possibles. Il passa plusieurs coups de fil. Une réunion des factions de la ville était vitale et ne pouvait attendre !

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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Dim Déc 30, 2018 7:24 pm 
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ZRayAshley Winston

New-York Presbytarian Hospital, samedi 23h20
Le temps s’était arrêté pour Ray et Ashley. Une fois de plus, ils devaient prendre leur mal en patience, attendre afin de savoir si Z allait survivre à cet arrêt cardiaque. Ray était penché en avant sur sa chaise, la tête entre les mains.
Ashley osait à peine respirer. Il semblait avoir oublié sa présence et ne voulait pas qu’il la chasse avant d’avoir des nouvelles du privé. Elle regarda sa montre, vingt minutes que les médecins étaient là-dedans. Était-ce bon ou mauvais signe ?
La porte s’ouvrit enfin sur le Professeur Cole. Son visage était fermé, le ton grave :
— Monsieur Zaborowski, veuillez me suivre s’il vous plaît.
— Comment va-t-il ? demanda Ray en se levant.
— Nous en parlerons dans mon bureau, venez.
Ashley eut la sensation qu’un froid l’envahissait de l’intérieur. Non, il ne va pas mourir, il ne peut pas mourir.
Le personnel médical quitta la chambre quelques instants après. Personne ne s’intéressa à la jeune femme assise à quelques mètres dans le couloir.
— Si celui-là passe la nuit, je t’offre un resto Paul, lança un jeune interne à son collègue.
— La ferme ! Si Cole t’entend parler comme ça d’un patient, on va encore avoir droit à un sermon !
Ils tournèrent à droite au bout du couloir. Ashley se leva sur ses jambes flageolantes et retourna auprès de Z.
— Je ne peux pas te laisser mourir comme ça… Ton fils m’a fait promettre de te sauver.
L’excuse était toute trouvée, mais ce n’était pas la seule raison… Elle aurait voulu lui dire, mais le temps était compté.
Elle se dévêtit entièrement et cacha ses vêtements dans l’armoire à disposition des patients. Elle retira ensuite le collier en forme de croissant de lune qu’elle portait toujours autour du cou et le glissa dans la main de Z. Elle ouvrit la fenêtre, heureusement, les urgences étaient au rez de chaussée.
Un dernier baiser sur le front de Z :
— J’espère que tu me pardonneras.
Elle but ensuite le petit flacon qu’elle avait acheté à prix d’or à Chinatown. Elle souleva la manche qui recouvrait l’épaule du privé. Les premiers effets se faisaient sentir. Elle tomba au sol, les bras serrés autour de son ventre. Elle réussit à ne pas crier sous la douleur mais la transformation rapide et brutale lui arracha un gémissement. Tout à coup, elle s’arrêta comme elle avait commencé. La louve se redressa sur ses pattes. Elle prit appui sur le lit et mordit l’épaule dénudée. Elle lécha la plaie jusqu’à ce que le sang arrête de couler et rabattit le tissus d’un coup de museau. Le poison n’avait plus qu’à faire effet. Il sauverait Z, mais Ashley ignorait s’il lui pardonnerait un jour le prix à payer.
Elle aurait jusqu’à la prochaine lune pour lui annoncer ce qu’elle avait fait, s’il ne le devinait pas avant...
La louve bondit par la fenêtre et fila se camoufler parmi les ombres de la ville. Elle courut jusqu’à Central Park. Ashley s’effaça peu à peu, laissant la louve jouir de sa liberté temporaire. Dès que la potion ne ferait plus effet, elle devrait à nouveau céder sa place.

Ray pénétra dans la chambre de Z quelques heures plus tard, le cœur lourd. Le Professeur Cole lui avait dit de se préparer au pire… La fenêtre ouverte mis immédiatement ses sens en alerte. Il regarda dehors et partout dans la pièce. Personne. Il referma puis s’approcha de son frère. Il lui prit la main et la serra :
— Désolé frangin. J’aurais dû être là… Celui ou celle qui t’a fait ça paiera, je te le jure.
Ray sentit son frère lui serrer la main.
— Je suis là. N’aies pas peur, murmura-t-il la voix étranglée.
La poigne se fit plus forte encore. Ray releva la tête. Z avait ouvert les yeux et le fixait.
— Infirmière !!! Quelqu’un !!!! Il est réveillé !


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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Dim Déc 30, 2018 9:22 pm 
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1 Police Plaza, NYPD Headquarter, Samedi 23h01
5e étage, Centre d’appel de Secours


Nelson entame sa dernière heure de garde. Sa journée avait été bien rempli et il a dû rempiler pour un second service. Nancy sa collègue n’a pas pu prendre son poste et Jeff le chef de poste lui a demandé de la remplacer. Nelson ne crache pas sur des heures supplémentaires, même si sa petite fille sera déçu qu’il ne l’ait pas emmener au parc. Son regard balaie ses écrans et le répétiteur général, la dizaine de personne présente est concentrée et chaque poste est opérationnel. Une belle mécanique que ce centre d’appel. Les appels ont fortement diminués avec la fin de l’orage. C’est toujours surprenant de voir l’impact de la pluie sur l’augmentation du nombre d’appels liés aux accidents. Nelson pense à un appel du jour: Je me demande comment va la victime par plaie au thorax. Je pourrais demander à Taylor ? C’est quoi déjà le nom du policier, Tim, John ?. Nelson regarde son journal d’appel , il retrouve la conversation et tout lui revient. Ah mais oui c’est Tom Wei le fan des Bee Gees.
L’équipe de nuit va bientôt arriver et Jeff est déjà parti, il lui a laissé les rênes du centre d’appel d’urgence. C’est sûr qu’avec ses 25 ans d’ancienneté il connaît toutes les ficelles.
Un appel en attente depuis 20 secondes, Nelson décide de le prendre.
— 911 quelle est votre urgence ?
— Il y a le feu, ça brûle de partout!!
Les appels se multiplient sur le central et toutes les lignes sont bientôt occupées, tous les écrans clignotent de rouge et la situation sur le répétiteur général s'emballe. Ce sont tous des appels pour un incendie dans Hell’s Kitchen. Multiples victimes et le feu peut s’étendre ou s’est déjà étendu.Il faut éviter la confusion sur le centre d’appels, autrement c’est du temps de gâcher et du temps de perdu pour le secours aux victimes.
Nelson bascule sur le commutateur et tous les répartiteurs du centre entendent son appel en même temps que les phrases s’inscrivent sur leurs écrans.
— Appel général nous avons une situation de priorité 1. Je prends la gestion de la situation. Carol tu déclenches les Pompiers, il me faudra une évaluation des moyens à déployer une fois l’équipe sur place. Steeve tu préviens le Bellevue, les autres vous répondez aux appels et vous classez. On ne lâche rien, ils comptent sur nous dehors. Vous connaissez la procédure, il suffit de l’appliquer, nous sommes formés pour ça.

Et dire que l’orage vient de s'arrêter.

Bellevue Hospital Center, samedi 23h04
Ce samedi d’orage avait mis les urgences en effervescence toute la journée. Les victimes dû aux chutes et accidents de la voie publique s’était succédées, heureusement pour la plupart des cas c’était de la traumatologie bénigne. Et à ça s'ajoute toutes les urgences habituels et notamment celles liées aux touristes, aux habitués etc.
Caty Spence était de retour pour une consultation de routine, on lui avait dit que le samedi après-midi s’était calme et cela fait 5h qu’elle poireaute. Galloway a insisté pour l’accompagner et malgré la présence de l’insigne son cas n’est pas prioritaire. Enfin pas le choix sans l’évaluation de contrôle le BAI ne la lâchera pas son dossier. La conversation qu’elle a eu avec Tony n’a pas tout réglé mais elle doit lui faire confiance, elle lui a promis. C’est sûr que c’est étrange mais avec Tony et sa famille elle se sent en confiance. Donc Caty a décidé de lui laisser une chance de s’expliquer et puis elle a toujours la carte de Storm.
Alors qu’elle allait être appelé, une sonnerie différente retentit dans l’accueil des urgences. Visiblement la sonnerie est spéciale car le personnel des urgences se retournent tous vers le médecin qui prend l’appel. La conversation est courte et on peut voir que le visage du médecin est concentré.
L’équipe se réunit prés du médecin une fois l’appel terminé, les gestes sont naturels et seul un observateur attentif repère cette étrange scène. Puis le personnel soignant repart rapidement vers les différentes réserves et chambres. Des brancards avec des patients dessus sont sorties des Box de soins, des chariots sont ramenés. Les médecins se réunissent derrière et regarde visiblement un tableau caché du public. L'infirmière en chef n’arrête pas de passer des appels et peu à peu les urgences se remplissent de nouveaux soignants. Alors que de nombreux patients sont emmenés vers les secteurs d’hospitalisation.
La radio de Galloway prend vite et le Code 10 d’un incendie avec nombreuses victimes est sur toutes les ondes.
Au loin les sirènes de nombreuses unités d’urgence hurlent dans la nuit.

Midtown Precinct North, samedi 23h07
Le sergent Highway raccroche son téléphone interpelle Nyygard et MacManus qui s’apprêtent à franchir la porte de sortie du commissariat.
— Kitty, Tim j’ai besoin de vous, ordre du lieutenant. On a besoin de renfort au niveau du RedMoon. Toutes les équipes sont rappelées.
— Mais sergent on vient juste de finir essaye MacManus
— Allons Tim tu connais la chanson, si tu es présent tu es de service. Donc vous foncez. Il y a plusieurs bâtiments en flamme et les équipes sur place sont débordées.
— Ok Sergent on fonce, allez viens Tim. Kitty Nyygard se rappelle que les Winston organisait le tournoi du quartier justement ce soir… Eh merde !
Kitty s’élance vers le vestiaire suivit de près par son coéquipier MacManus. Le sergent quand à lui réfléchit à son tableau de service.

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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Lun Déc 31, 2018 11:35 am 
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Harvey WinstonConnor DunclanZack BarronsTony Wei

Salle de sport, Hell’s Kitchen, 23h00
Harvey laissa un nouveau message sur le répondeur de sa fille. Ce n’était pas grave qu’elle n’assiste pas au tournoi, mais qu’elle lui donne au moins des nouvelles. Il oublia quelques instants son inquiétude et observa le match en cours. Le petit WEI affrontait Zack dans un combat intense. Pour un œil averti, il était évident que les deux retenaient leurs coups. Le public avait répondu présent, il fallait satisfaire son goût pour la violence sans le choquer pour autant. Si les matchs avaient été rapides jusque-là, celui-ci commençait à s'éterniser.
— Boss, y'a un problème, murmura un de ses gars derrière lui. Les hangars sont en feu.
Harvey quitta la salle en maintenant un sourire de façade, il ne fallait pas que la foule panique.
Il sortit par la porte qui menait directement à la cour arrière du Red Moon. Les hangars longeaient un immeuble d'habitation entre les deux établissements. Harvey resta coi un instant devant la hauteur des flammes. Elles s’étaient déjà étendues à l’immeuble juste derrière. Le bar était encore épargné, mais plus pour longtemps.
— T’as appelé le 911 ?
— Pas encore. Y’a tout notre stock là-dedans.
— Tu crois que j’le sais pas ? Appelle les secours avant que je perde tout ! s’agaça-t-il. CONNOR ! appela-t-il de sa voix puissante.
L’intéressé arriva un instant après en courant :
— Putain de merde !
— On va évacuer la salle. Je vais interrompre le match et faire une annonce. Tu prends Jackson, Pete et Alan. Vous vous assurez que les gens évacuent dans le calme. Si ça panique, vous calmez le jeu fermement. Compris ?
Lorsqu’Harvey revint dans la salle, le match était terminé et les combattants n’étaient visibles nulle part. Il grimpa sur le ring et poussa sur sa voix pour être bien entendu.
— Mesdames, Messieurs, par mesure de sécurité, nous sommes contraints d’évacuer la salle pour une durée indéterminée. Veuillez vous diriger vers les sorties situées à l’avant du bâtiment. Mon équipe se chargera de vous orienter. Je suis sincèrement navré pour ce désagrément.
Il bondit ensuite et fit signe à sa meute de le suivre. Ils empruntèrent une porte dérobée qui les mena tout proche de l’immeuble en flammes.
— L’incendie nous visait nous, pas ces pauvres gens. En attendant les pompiers, je veux qu’on sorte un maximum de personnes. Ne prenez pas de risques inutiles, sauvez ceux qui peuvent l’être.
Il rabattit son T-shirt son son nez et s'enfonça dans le hall de l’immeuble. La fumée et l’odeur de brûlé avait envahi le quartier. Les flammes qui s’élevaient dans les airs faisaient danser les ombres sur les murs. La meute d’Harvey eut un aperçu de l’Enfer cette nuit-là.
Lorsque les premiers camions de pompiers arrivèrent sur place, ils trouvèrent une quinzaine de personnes hébétées qui regardaient leur vie partir en fumée.
Harvey et les siens sortirent de l’immeuble avec une nouvelle poignée de blessés. Ceux-là n’étaient pas seulement intoxiqués par les fumées, deux d’entre eux avaient de graves brûlures sur leur corps.
— On a sorti tous ceux qu’on a pu, annonça Harvey au pompier qui avançait vers lui.
— C’était… courageux de votre part, monsieur. Maintenant, laissez-nous faire.

Harvey ne demanda pas son reste et retourna dans la cour derrière le bar. Les pompiers étaient déjà à l’œuvre de ce côté. Il eut un pincement au cœur en réalisant que toute la drogue qui n’était pas partie en fumée serait maintenant noyée. Il détailla les visages autour de lui. La meute observait la scène, les visages fermés ou emplis de colère. Ashley n’était toujours pas revenue. Il jeta un œil à son téléphone, pas de message. Il releva la tête et chercha sa femme. Il savait qu’elle ne travaillait pas ce soir.
— Où est Penny ? demanda-t-il à l’assemblée. Penny ?
Pas de réponse. Les uns et les autres échangèrent des regards surpris.
— Elle était au bar avec Alcide tout à l’heure, lui indiqua Samantha.
Harvey s’y précipita suivi de Connor et Zack. Dès qu’il ouvrit la porte, l’odeur cuivrée du sang lui emplit les narines. Les tables renversées, le verre cassé éparpillé un peu partout témoignaient du combat féroce qui avait eu lieu ici. Derrière le bar, un gémissement se fit entendre. Les trois hommes se précipitèrent et trouvèrent Alcide, éventré. Il respirait avec difficulté, son ventre se soulevait et s’abaissait rapidement.
— J’ai rien… pu faire… Elle a essayé… Trop nombreux…
— Qui Al ? Qui a fait ça ?
— Démons…
— Accroche-toi Al, ça va aller.
Le vieux loup secoua la tête. Il tendit la main et attrapa un couteau dont la lame devait faire la taille de son avant-bras.
— Poison, dit-il en grimaçant.
Zack s’agenouilla à côté d’Alcide. Il examina l’arme avec prudence :
— C’est un couteau papillon. C’est une arme traditionnelle chinoise.
— Est-ce qu’on appelle une ambulance ? demanda Connor à Harvey.
— Ils ne pourront rien pour lui.
Les trois hommes restèrent auprès d’Alcide jusqu’à ce qu’il rende son dernier souffle. Ils cachèrent ensuite son corps et fermèrent le bar.

Harvey lança les siens à la recherche de sa femme et de sa fille. Peut-être Ashley était-elle passée au bar au pire moment… Les loup-garous se déployèrent dans la ville à la recherche d’une piste, d’un indice sur l’endroit où les deux femmes avaient pu être emmenées. Ils avaient pour ordre de ne pas mettre les pieds à Chinatown. Pas tout de suite, pas sans Harvey. Il se ferait un plaisir de se charger de celui ou celle qui s’en prenait à sa famille, mais pour l’instant, il devait répondre aux questions des pompiers et de la police.


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Ashley WinstonHarvey Winston

03h30
La louve commençait à sentir que les effets de la potion s’amenuisait. Elle regagna la ruelle située juste derrière son appartement et se cacha derrière des poubelles en attendant la transformation. Celle-ci ne tarda pas. Ashley jeta un œil autour d’elle avant de grimper l’escalier de secours extérieur et se glisser dans son appartement. Elle fila directement sous la douche puis s’habilla. Une petite lumière verte clignotait sur son nouveau téléphone. Douze appels en absence, quatre messages vocaux. Merde, qu’est-ce qu’il se passe ?
Les messages d’Harvey étaient de plus en plus inquiets. Il était tard, mais elle décida de passer au bar. Le tournoi, j’avais complètement oublié !
Lorsqu’elle arriva devant le bar, une forte odeur de brûlé flottait dans l’air. Elle poussa la porte, son père, armé d’un balai ramassait des débris de verre.
— Eh bien, c’était agité ce soir ? demanda-t-elle sur le ton de la plaisanterie.
Harvey lâcha son balai, se précipita vers elle et la serra dans ses bras.
— P’pa, qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle inquiète.


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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Lun Déc 31, 2018 3:06 pm 
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ZRay

New-York Presbytarian Hospital, dimanche 00h28

Tout est sombre.
J’attends la mort, j’m’en fou.
J’ai sommeil.

Quelqu’un m’appelle.
J’ai chaud.
Des sons, des gens qui s’agitent.
J’m’endors.


New-York Presbytarian Hospital, dimanche 03h28

Z, se réveilla sortant de la léthargie dans laquelle on l’avait plongé. Ray sursauta en sentant son frère bouger.
— Ça va Z ? Comment tu te sens ?
Le privé hocha de la tête puis tenta de parler mais ses premiers mots furent incompréhensibles.
— Amber est morte, Ray, réussit-il à articuler.
Son frère lui fît signe qu’il savait.
— Je suis si désolé Z., j’aurais dû être là ! répondit-il d’une voix étranglée.
Les deux frères restèrent un moment silencieux.
Ray rompit le silence :
— Qui t’a fait ça, Z ?
Le privé chercha dans sa mémoire, mais tout était encore confus.
Il se rappela la dernière chose qu’il voulait faire... appeler Ash.
Mais pourquoi au juste ?
— Qu’est-ce qui s’est passé, Ray ? demanda Z encore désorienté.
— On a essayé de te tuer, tu te souviens ? le chasseur enchaîna, tu as téléphoné à cette…, Ray se reprit de justesse, à ton “amie” la louve et grâce à ça, Wei a pu remonter l’appel jusqu’à toi.
Z assimila les éléments fournis par son frère.
— Mon portable, Ray ? Où est mon portable ? demanda le convalescent.
— C’est la police qui l’a Z, on a essayé de te tuer tu te souviens ? insista-t-il.
Z fit mine de vouloir se lever, Ray intervint vigoureusement.
— Où tu crois aller comme ça Z ? Pas question que tu bouges ! Tu es passé à deux doigts de la mort, le retint son frère.
— Tu as raison, fît-il en se reposant la tête sur l’oreiller, soudain pris de vertige.
— Bien sûr que j’ai raison ! répondit Ray en ajustant l’oreiller sous la tête de son frère.
— Tu peux m’apporter un truc à manger ? J’ai faim.
Ray hocha la tête et sortit de la chambre.
Le privé ouvrit sa main gauche et y découvrit un petit pendentif en forme de croissant de lune lové dans sa paume.
Ash était passée.

New-York Presbytarian Hospital, dimanche 07h

Le professeur Cole peinait à comprendre comment le rétablissement de son patient avait pu se produire. C’était inexpliqué et incompréhensible. Et pourtant…
Pourtant les premières analyses le confirmaient. M. Zaborowski était sorti d’affaire après une opération chirurgicale lourde et un arrêt cardiaque dans la nuit ! Mieux encore, le patient s’hydratait et s’alimentait seul et d’après les rapports des infirmières, il avait bon appétit. Le cas unique de ce patient intriguait le professeur.

Z profita que Ray s’absenta de la chambre pour se lever. Sa blessure le faisait toujours souffrir, mais il en avait vu d’autre.
Il alla à l’armoire chercher ses vêtements, courbé en deux, il ne comptait pas s'éternisé dans cet hôpital. En l’ouvrant, il découvrit des vêtements de femme. Pantalon, chemisier, bottines... petite culotte… Rien qu’il puisse utiliser, au fond, un sac à main. Z l’ouvrit et se saisit du portefeuille qui lui confirma ce dont il se doutait déjà. Il prit l’ID, lu le nom du propriétaire : Ashley Winston.

Une heure plus tard, il était dehors malgré les protestations de son frère et du médecin. Z sentit l'intérêt croissant que lui portait le professeur Cole, mais ce dernier ne pouvait pas le retenir de force. Il l'avait pourtant interrogé longuement en lui expliquant, preuves à l'appuie, l'étendue des blessures dont il était, selon lui, victime. Mais le professeur Cole dû se rendre à l'évidence, son patient était rétablit. Son frère lui apporta des vêtements de son appart et un téléphone prépayé. Après avoir signé la décharge appropriée, il sortit de l’hôpital.
Z accepta d’aller dans le logement de Ray, son agresseur pourrait revenir finir le travail. Il se hâta de synchroniser son compte pour récupérer tous ses contacts.

Inconnu 8h05 :
Ash, Tony,
Suis sorti de l’hôpital
Faut qu’on parle
Z



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Tony Wei

Midtown Precinct North

Le commissariat était en ébullition, même Tony l’apprit. À ce qu’il paraissait, l’unité SWAT a été mobilisée pour une grosse opération en plein coeur de la ville. Blackout total des informations, rien ne filtrait. Le commissaire divisionnaire Murdoch Slane supervisait en personne la bonne marche des opérations. La cellule de crise, montée pour l’occasion, était limitée d’accès et protégée lourdement. Les menaces de fuites étaient prises très au sérieux.
Rien d’étonnant, songea Tony, depuis le scandale des “Dirty Thirty”, les procédures au sein du NYPD avaient été drastiquement revues.
Mais son intuition l’alarmait. Ses craintes se faisaient plus pressantes lorsqu’il déduisit par différents éléments indirects que l’intervention des SWAT allait peut être se faire à Chinatown. D’abord, la cellule de crise était située dans son commissariat. Ensuite le capitaine Spence et le lieutenant Kovacs étaient injoignables pour raisons inconnues.
Et si les flics de la crim’ étaient remontés jusqu’à Larry Wang et ses activités ?
Et si les entrepôts de cette crapule étaient visés ?
Les bourrins de la SWAT ne faisaient pas dans le détail, ils allaient tout foutre en l’air et détruire les dernières chances qui lui restait de retrouver sa cousine.

Au même moment au Red Moon, Harvey lança à ses hommes réunis :
— Les bridés veulent la guerre ? Ils l’auront ! Préparez-vous, armez-vous ! Car ce soir, les flambés vont déguster en brochette !

Harlem, proche “Alex Adam Gallery”

Le sergent Washington avait finalement accepté d’aider le mystérieux Samuel Storm dans sa mission, quelle qu’elle fût. Le meurtre du père Cruiz était l'événement macabre de trop dans une série déjà bien longue. Au fil des années, Alvine Washington en avait vu des choses étranges, mais après avoir lu le rapport des agents Paulson et Rodriguez et vu les photos, il devait réagir ! Mais il ne savait pas comment, jusqu’à ce que Storm se présente à lui.
L’homme avait constitué une équipe de pros. Washington ne sut pas bien quelle était leur spécialité, mais ils disposaient déjà de beaucoup de renseignements. Il leur manquait simplement la connaissance du terrain. Les allées de traverses, les culs de sacs, les passages, les connaissances pour passer à l’action. C’était son rôle que de fournir ces derniers éléments au groupe.
Storm et ses hommes se déployèrent dans un bâtiment non loin du centre commercial “Alex Adam Gallery”. Après un moment, le sergent Alvine fût invité à monter. Il découvrit une femme afro-américaine à genoux dans le salon d’un appartement tout ce qu’il y a de plus banal. Elle était attachée, trois hommes l’entouraient, armés jusqu’aux dents, pour la plupart équipés d’armes blanches.
Dans une chambre attenante, un enfant pleurait.
— Voilà la “créature” qui a probablement assassiné le prêtre Cruz, Sergent Washington, fît Storm.
— Je n’ai rien à voir avec ce meurtre, je vous en supplie… Et puis, je ne suis pas une “créature”, je m’appelle Alicia Banks et je suis une mère de famille…
La femme semblait sincère, elle pleurait.
— Ne vous fiez pas à son apparence, M. Washington. Son âme est aussi noire que la nuit !
— Qu’allez-vous faire ? s’inquiéta le sergent de police plus aussi sûr d’avoir bien fait de tremper là-dedans.
— Vous prouvez la nature profondément maléfique de ce qui nous fait face, M. Washington, et pour que vous soyez persuadé d’avoir fait le bon choix en nous aidant.
Storm montra une bouteille d’eau ordinaire au policier, en but une gorgée puis envoya un jet en direction de la jeune femme agenouillée. Au contact de l’eau, la femme hurla de douleur et lâcha le démon en elle sous les yeux horrifiés du flic. Des fumerolles s’échappaient du visage démoniaque touché par l’eau… Ces yeux rouges… Il les avait déjà vu...
— Eau bénie, précisa M. Storm en posant la bouteille sur la table.
Il fît signe à ses hommes, un d’entre eux sortit un revolver muni d’un silencieux et abattit proprement la créature d’une balle dans la tête. Sans hésitation, ni remord. Le corps s’affaissa et en l’espace de quelques secondes, il se consuma en une fumée noirâtre. Rapidement, il n’y avait plus rien.
— Nous menons un combat inégal, M. Washington, reprit Storm sous les yeux ahuris du flic. Un combat qui cerne l’humanité de toute part. Nous sommes là pour rétablir la balance, pour nettoyer la ville de ces parasites qui se nourrissent du sang et de l’âme des êtres humains !
Les cris de l’enfant retentir de plus belle à cette annonce. Tout le monde se tourna vers la chambre.
— Qu… Qu’allez-vous faire de l’enfant ? réussit à articuler le sergent.
— Rien du tout, M. Washington, nous ne sommes pas des monstres !
Les hommes de Storm ramassèrent leurs équipements puis sortirent de l’appartement, un par un.
— Nous vous laissons le soin de gérer la situation, mais il se peut que nous fassions encore appel à vous à l’avenir. Pourrons-nous comptez sur votre aide ?
Alvine hocha la tête, hésitant.

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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Mar Jan 01, 2019 12:25 pm 
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RedMoon, Hell’s Kitchen, Dimanche 2h00


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Harvey WinstonZack BarronsTony Wei


Tony est maculé de suie, il a la gorge irritée et les poumons pris par la fumée. Les équipes de secours lui ont donné de l’oxygène et il se sent mieux. Avec l’équipe de Harvey, il s’est dépensé sans compter pour aider le plus possible de victimes avant l’arrivée des pompiers. Mais malgré leur intervention rapide, ils n’ont pas pu empêcher les victimes. Des enfants, merde les enfants ne devraient pas pouvoir mourir, pense Tony.
Sa mère a aussi bien aidé, rapidement elle a fait ouvrir les portes de l’école du quartier, les Soeurs de la Charité y ont les accès pour dispenser leur enseignement aux nécessiteux. C’est un accord négocié entre la ville et le Cardinal Quintana. Les locaux sont mis à disposition de ceux qui n’ont plus de foyers, les flammes ont tout dévoré.
Harvey Winston s’approche de Tony, lui aussi est couvert de suie.
— Tu es bien le petit Tony Wei?
— Oui Monsieur Winston, tout à fait.
— Tu as fait un beau combat avec Zack et on voit que tu as de la ressource.
— Merci M. Winston, votre barman s’y connaît aussi. Il n’a clairement pas été à fond lui non plus. C’est vous qui lui avez appris ?
Harvey attrappe une bouteille d’eau, prend une gorgée et vide le reste sur son visage.
— Pas tout Tony, pas tout, mais je lui donne quelques conseils de temps en temps.
Le silence s’installe alors que les pompiers maîtrisent peu à peu l’incendie. Puis Harvey reprend.
— Tony, je peux t’appeler Tony? Tu connais ma fille Ashley il me semble?
Tony est surpris, le ton a changé, il se fait plus interrogatif, presque menaçant. Non pas menaçant mais protecteur.
— Oui M. Winston.
— Bien, bien. Tu l’aimes bien ma fille, n’est ce pas Tony?
— Oui M. Winston, Ashley est une amie qui a bon cœur. C’est grâce à elle si nous avons pu mettre sous les verrous ce salopard de Landon.
Harvey est surpris mais ne laisse rien paraître.
— Oui c’est tout ma fille ça. Toujours à rendre service aux autres. Tony j’ai un problème que je voudrais te soumettre, en voici les éléments: ma femme a disparu, ma fille ne me répond pas, mon hangar a cramé, un ami proche est mort poignardé et empoisonné. Alors tu vois, mon ami il était costaud, vraiment costaud. Et ceux qui l’ont attaqué ont dû s’y mettre à plusieurs et utiliser des armes de lâche. Tu me suis toujours Tony ? Reste concentré on arrive à la fin de l’histoire.
La tension est palpable, Tony remarque qu’ils sont maintenant seuls, enfin pas tout à fait. Il sent une lame se poser sur sa gorge. Derrière lui se tient Zack, qui lui chuchote à l’oreille.
— On reste calme Tony, le patron n’a pas fini de parler. Puis tu ne voudrais pas m’obliger à nettoyer ce poignard…
Tony comprend qu’il est piégé, il n’en ressortira que si Harvey le veut bien.
— Je reprends Tony, donc mon ami avant de mourir m’a lâché que c’était un coup des démons et ce n’est pas une métaphore.
— Attendez M.Winston, je n’y suis pour rien moi. Je suis désolé de ce qui vous arrive, mais je n’y suis pour rien. Et puis je n’y connais rien en démon...
— Je sais cela Tony, si j’avais eu le moindre doute, nous n’aurions pas cette conversation. Tu es novice dans ce jeux Tony, mais tu dois apprendre les règles rapidement. Donc Tony, tu sais que je connais ta gentille maman...
Le sang de Tony s’enflamme et son cœur s’accélère, son regard se fait menaçant. Harvey peut presque voir des flammes danser dans les pupilles de Tony.
— ...Si vous touchez à ma mère, je vous bute tous ! crache Tony
La pointe du poignard de Zack se fait insistant sur la gorge de Tony et une goutte de sang glisse lentement sur la lame.
— Tony calme toi, je ne vais rien faire à ta mère. Je l’apprécie, elle aide les gens du quartier et je respecte ça. Je reprend, je connais ta gentille maman et elle n’arrête pas de parler de son petit Tony, qui vient justement d’être diplômé de l’académie de police. C'est un beau métier ça Tony et ta maman est fière de toi.
Le silence se fait entre les 3 protagonistes. Harvey reprend:
— Tony dans mon entrepôt il y a avait des choses compromettantes et je ne peux pas me permettre que ça se sache. Tu vas me rendre service et envoyer tes copains sur une autre piste. Je ne serais pas ingrat Tony, je suis un mec réglo et je m’en souviendrais. Deal ?
La lame s’écarte de la gorge de Tony. Zack se recule sur ses gardes. Mais la réaction de Tony est trop rapide pour Zack et Harvey. Il suit le mouvement de Zack et reste collé à lui, ses deux coudes s’enfoncent dans le torse de Zack qui est propulsé en arrière, et heurte le mur de la cour dans un bruit sourd. La main de Tony agrippe le poignet avec le poignard et pince avec précision un nerf que peu e personnes connaissent et encore moins de personnes savent l’utiliser en combat. La douleur fait lâcher la lame à Zack qui ne peut pas esquiver un direct en plein plexus. L’air se vide des poumons de Zack, son genou se dérobe sous lui une fois celui-ci balayé par Tony et il ne peut pas empêcher son corps de s’affaisser, son menton est cueilli par le genoux de Tony et sa tête part en arrière frappant violemment le mur derrière lui. L'enchaînement a été rapide et brutale. Zack s’effondre inconscient.
Tony se retourne vers Harvey qui n’a pas bougé et qui sort négligemment un cigare de sa poche. Il prend le temps de l’allumer et de tirer une première bouffée.
— Zack est encore un peu jeune et la leçon lui fera du bien. J’aime bien ton style Tony mais je n’aime pas me répéter.

Tony se calme peu à peu, il ne doit pas perdre le contrôle, pas ici. Se défouler sur Zack lui a fait du bien, mais maintenant il doit se calmer. Harvey ne souhaite pas s’en prendre à lui et il est inquiet.
— M. Winston, je n’aime pas votre style. Mais je respecte votre douleur et votre sens de la famille. Je vais voir ce que je peux faire pour l’incendie et le hangar. Mais je ne promets rien.
— Je ne demande rien de plus Tony, d’habitude j’aurais géré ça en interne, mais là il y a trop de monde et mon clan est affaibli. Note bien que je dis affaibli et pas vaincu Tony.


Tony appelle son cousin Liang qui a disparu dès le début de l’incendie.
— Liang, c’est Tony, dans quel égout a tu été te planquer?
— Tony ce n’est pas gentil de dire ça. Je me suis fais un sang d’encre. Mais bon tu sais ce que c’est… je devais régler ma dette.
— Quoi Liang ? Comment as tu pu régler ta dette ? Le tournoi a été interrompu et je n’ai pas eu la prime.
— Bah tu sais ce que c’est. J’ai vu une opportunité et je me suis servi.
— Tu es vraiment un connard Liang. Pendant que des gens mourraient toi tu t’es servi ?! Mais c’est pas croyable ça.
— Bon arrête Tony, je sens que tu vas dire des choses que tu regrettes. Moi je t’aime bien, si tu veux on peut partager ?
— Non c’est bon, je ne veux pas en entendre plus, ça me donne la nausée. Par contre j’ai besoin de ton aide. Il faut tu ailles chez Wang Tao. J’ai besoin de feux d’artifices, au moins une caisse.
— Mais tu as vu l’heure Tony ? Le vieux Wang ne va pas me laisser entrer, en plus depuis la dernière fois, il ne m’aime pas.
— Liang trouve un moyen, c’est important. J’ai besoin de ces feux d’artifice et pas dans deux jours, c’est cette nuit.
— Tony mais Wang il ne va jamais accepter, depuis que sa fille lui a raconté des cracs sur moi, il a juré de me couper les c…
— … Liang tu n’as pas le choix. Si tu fais ça je solde toutes tes dettes.
— Mais quelles dettes Tony. Entre nous il n’y a pas de dettes, c’est la famille.
— Liang ?
— Ok Tony mais tu m’en dois une et pas une petite, crois moi sur parole. Si il me les coupent je t’en voudrais toute ma vie et mes futurs enfants aussi.

Une fois en possession des feux d’artifice de Wang Tao, Tony n’a aucun mal à les dissimuler dans un recoin du hangar à moitié calciné. Son badge et sa connaissance des policiers et des secouristes déployés lui laissent l’accès libre. A cet endroit, le corps d’un jeune enfant n’a pas encore été découvert. Il a visiblement tenté de sauter depuis la fenêtre de l’immeuble contigu. Tony allume un nouveau foyer et une fois que le feu a repris il donne l’alerte.
Les secours sécurisent la zone et trouve le cadavre de l’enfant près d’une caisse de feux d’artifice.
Passant dans la foule des curieux, Tony relaie la rumeur du feux d’artifice et des enfants. Rumeur reprise par les journalistes d’investigation avec de nombreux témoignages des badeaux, qu publient déjà les détails sur leur compte Instagram, Twitter et autres facebooklive. Vive Fox News pense Tony. Au vu des circonstances ça fera l’affaire.

Alors que Tony, s’éloigne pour aller se reposer, une main se pose sur son épaule. La réaction de Tony est rapide, mais il se contrôle juste à temps. Il a failli fracturer le nez du Lieutenant Kovaks.
— Vous êtes nerveux Wei ? Au vu des circonstances qui ne le serait pas. Vous devriez prendre du repos. J’ai une mauvaise nouvelle pour vous, le BAI vous a blanchit, avec l’agent Spence je vous attends pour le service de nuit, ce soir à 23h00.
Tony surpris, ne sait pas comment prendre cette nouvelle. Est ce que le lieutenant se moque de lui ? Ce n’est pourtant pas la réputation de Kovaks.
— C’est noté lieutenant. Vous êtes sûr pour Caty ? Elle sort juste de l’hôpital et…
—… Est ce que tu vous m’auriez caché votre diplôme de médecin Agent Wei? La dernière fois que j’ai lu votre dossier, il ne faisait état que de votre diplôme de l’académie.
— Non ce n’est pas ça Lieutenant, mais…
— Pas de “mais”, Agent Wei. Dimanche 23h00, service de nuit avec l’agent Spence. Présentez vous au sergent Highway, il vous dira quoi faire.

Church of Holy Cross, Hell’s Kitchen Dimanche 9h00
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Tony WEIElowen KELLY

Tony assiste à l’office de l’Eglise de la Sainte Croix.
La cérémonie est touchante et consacrée aux victimes de l’incendie. Les dons sont particulièrement nombreux ce jour là et les paroissiens proposent pleins d’actions en faveur de ceux qui ont tout perdus. Les prochains jours de la paroisse seront dur, accompagner des familles dans le deuil, surtout celui de la perte des enfants n’est jamais une chose aisée. Mais c’est dans l’adversité que les New Yorkais se révèlent une communauté soudée et bienveillante.
Mme KELLY est particulièrement sollicitée, et sous son impulsion, les paroissiens œuvrent tous ensemble.
A la fin de l’office du matin, Tony vient voir sa mère, il a mis son plus beau costume pour l’occasion. A voir sa mère de plus près, Tony remarque des signes qui ne trompent pas. Sa mère est clairement épuisé, même si comme à son habitude, sa tenue et son maquillage ne laissent rien paraître. À la vue de son fils, un sourire fatigué apparaît sur son visage, avec Tony, elle peut laisser tomber les barrières et elle n’a plus à lui cacher ses propres faiblesses.

— Tony, c’est un plaisir de te voir, même en ses tristes circonstances. Tu te fais bien trop rare pour les offices.
— Maman tu sais ce que c’est. Avec le boulot etc. Répond Tony, visiblement gêné.
— Dis moi Tony, tu as eu des informations par tes collègues sur l’incendie? On parle d’un accident.
— Tu sais maman, l’enquête est en cours et c’est assez compliqué. Tony est gêné, il n’aime pas cacher la vérité à sa mère. Mais moins elle en saura, moins elle courra de risques.
— Tony, je t’ai élevé, tu es mon fils et je sais quand tu ne veux pas tout me dire et sache que je respecte ça. Ton Oncle Zang souhaite rencontrer Harvey Winston. Il a demandé au Cardinal Quintana la permission d’utiliser l’église. La rencontre est prévu pour midi, avec seulement un accompagnant. Ton Oncle souhaite que tu l’accompagnes.
Tony est surpris par la déclaration de sa mère et tout se bouscule dans sa tête.
— Oncle Zang veut ma présence? Mais pourquoi, il ne me parle plus? Depuis le tou…
— Je ne sais pas pourquoi tu es en froid avec ton Oncle, mais il t’aime profondément et il a confiance en toi. De plus tu connais déjà Harvey Winston et aussi sa fille de ce que j’ai compris.
Tony est surpris, comment son Oncle sait-il tout cela. Surement cousin Liang qui a encore trop bavardé.
— Pas de soucis maman. Je serais présent.
— Je sais que nous pouvons compter sur toi mon chéri. Tu es une belle personne. Reviens à midi, la salle de réception du 1er étage, est réservée pour vous.
— Prends soin de toi Maman. N’oublie pas de te reposer. Pour aider les autres tu dois aussi penser à toi. Je t'aime.



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 Sujet du message: Re: RP
MessagePosté: Mar Jan 01, 2019 6:18 pm 
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Ashley WinstonHarvey WinstonConnor DunclanZack BarronsZTony Wei

Red Moon, Hell’s Kitchen, dimanche 04h15
Harvey avait dû retenir Ashley pour qu’elle n’aille pas courir les rues à la recherche de sa mère. Il fallait qu’elle reste en sécurité, qu’elle fasse confiance au reste de la meute. En attendant, elle tournait en rond dans le bar. Les tables avaient été redressées, le sang épongé et le verre brisé ramassé. Père et fille reconstituaient les événements de la soirée, encore et encore.
L’incendie avait détourné l’attention de tous, ce qui avait laissé le champ libre sur le Red Moon. C’était préparé, Penny était la cible. Cela ne faisait plus de doute dans la tête d’Harvey.
— Son ordinateur… réfléchit Ash. Il est encore là ?
Harvey hocha la tête :
— Non, j’ai cherché partout. Ils ont dû l’emmener avec elle.
— C’est forcément lié à cette enquête… commença la jeune femme.
— Laquelle ? Ta mère est toujours en train de jongler avec cinquante affaires en même temps.
— Celle que lui a demandé ce type sur les photos, Samuel Storm. Elle m’a dit qu’il voulait qu’elle lui donne des infos sur l’activité démoniaque en ville, qu’il y avait eu trop d’incidents dernièrement. Elle ne t’en a pas parlé ?
— Non. Elle a forcément mis le nez là où ça devenait dérangeant pour quelqu’un…
La porte du bar s’ouvrit brusquement sur Conor et Zack qui encadrait un homme cagoulé. Ils l’emmenèrent directement à la cave.
Harvey se tourna vers Ashley :
— Reste là.
— Hors de question ! Je veux savoir ce qu’ils ont fait d’elle.
Il accepta d’un hochement de tête. En bas, l’homme avait déjà les poings attachés à un gros tuyau qui passait au plafond, les deux colosses l’encadraient.
Ashley referma la porte derrière elle tandis que son père s’avança jusqu’au prisonnier. Il lui retira la cagoule d’un geste sec. Ashley se figea en reconnaissant l’homme qui avait tenté de les enlever elle et Suzie, dans cette boîte de nuit éphémère. L’autre vociféra aussitôt en chinois ce qui lui valut un coup de poing sur son visage déjà tuméfié :
— On parle anglais ici ! ordonna Harvey qui lui mit un second coup de poing. Et seulement quand on te donne la parole !
Le chef de meute releva la tête vers ses lieutenants.
— Bien joué.
Il se pencha ensuite vers l’homme qui le fixait avec un air provocateur :
— Alors Sanh-Su, comment se porte ta tante ? Ou ta grand-tante… c’est dur à dire avec vous autres, vous vous multipliez comme des petits pains, on arrive plus trop à savoir qui est qui.
L’homme cracha un nouveau flot de paroles en chinois. Connor se chargea de lui rappeler quelle langue il fallait parler d’un coup dans les côtes. Sanh-Su se plia en avant sous la douleur. La chaîne qui le maintenait attaché lui tordit les épaules en arrière ce qui lui arracha un cri de douleur.
— Il était déjà bien amoché quand on l’a chopé, il a le bras cassé, murmura Zack à Ashley.
La jeune femme se tenait contre la porte, le visage fermé. C’était la première fois qu’elle assistait à cet “exercice”. Elle savait que son père n’avait rien d’un ange, il ne lui avait jamais rien caché. Savoir était une chose, le voir à l’œuvre en était une autre.
Harvey faisait face à Sanh-Su. Il lui releva le menton et l’avertit :
— Ça peut être rapide, comme ça peut être long et douloureux. Tout dépend de toi.
— J’vous dirai rien ! hurla Sanh-Su en sortant ses griffes.
— C’est ce qu’on verra… menaça Harvey en resserrant la chaîne pour bloquer les mains du prisonnier.
Conor fut mis à contribution le premier. Les coups étaient donnés avec force, placés de façon à ce que la victime puisse continuer de parler. Harvey posait les questions. Les mêmes, sans relâche :
— Où est ma femme ? Que mijote CHO ? Qu’est-ce qu’elle veut ? Ma femme est-elle toujours en vie ? Où l’ont-il emmenée ?
Sanh-Su encaissait, il tenait encore debout et fixait Harvey avec ce même regard provocateur.
Après presqu’une heure, son corps était couvert d’ecchymoses et de plaies et au moins trois de ses côtes étaient cassées.
Harvey fit signe à Zack de prendre le relai. Le barman, excité par l’odeur du sang n’attendait que ça. Il déroula sur une étagère une panoplie de couteaux et autres instruments qui ne laissèrent aucun doute sur la suite des évènements.
Ashley s’approcha de son père et chuchota à son oreille.
— Tiens-moi au courant s’il vous dit où elle est.
Harvey acquiesça et regarda sa fille quitter la cave. Elle avait franchi un cap ce soir en restant auprès d’eux. Il était empli de fierté.

Ashley, elle, quitta le Red Moon avec la nausée. Il était presque six heures du matin, elle était épuisée, affolée par ce qui était arrivé à sa mère, terrifiée à l’idée qu’on ne la retrouve jamais. Elle regagna son appartement dans une espèce de brouillard. Elle n’avait pas levé la main sur Sanh-Su, mais elle avait pris un plaisir coupable à voir Conor se défouler sur lui. Elle aurait voulu être à sa place, passer sa rage et sa colère sur cet homme, cet ennemi. Elle se sentait sale et prit une nouvelle douche avant de se coucher. Elle s’endormit aussitôt et plongea dans un sommeil agité, peuplé de cauchemars.

Ashley fut réveillée en sursaut par des coups puissants contre sa porte. Elle leva la tête vers son radio-réveil : 11h03. Elle se leva chancelante et jeta un œil par l’œilleuton. Tony s’impatientait derrière la porte. Elle ouvrit et découvrit qu’il n’était pas seul : Z l’accompagnait.
— Entrez, j’arrive, les salua-t-elle en disparaissant dans sa chambre.
Elle enfila un jean et les rejoignit. Z nota qu’elle n’était pas surprise de le voir déjà sorti de l’hôpital. Il entra à la suite de Tony puis referma la porte derrière lui. Il avait le teint encore pâle et se tenait voûté, son bras gauche contre son flanc. Il portait avec lui un sac de sport noir. Il alla s'asseoir sur le canapé en grimaçant. Il posa son sac à côté de lui, puis il attendit que Ash sorte de sa chambre.
Les odeurs agressaient les narines du privé, des odeurs fortes, pas désagréables mais décidément trop fortes.
En comparaison de ses deux amis, Tony était bien habillé pour un dimanche matin, il portait un complet veston avec une cravate. C’était clairement une tenue inhabituelle pour Tony. De même son aspect physique ne semblait pas trahir de fatigue liés aux derniers événements. Il était rasé de près et il tendit à ses compagnons des cafés pris au Dinners du coin de la rue. Tony se posta près de la fenêtre légèrement en retrait du groupe et consulta sa montre.

— Vous avez clairement une sale tête… dit Tony.
Ashley but volontier une gorgée du café qu’il lui avait tendu.
— Ça t’étonnes après la nuit dernière ? On ne sait toujours pas où elle est…
— De qui parlez-vous ? demanda le privé.
— Ma mère. C’est pas pour ça que vous êtes là ? s’étonna Ash.
Z la regarda un instant surpris.
— Non, désolé, je ne savais pas. Pouvez-vous me mettre au parfum ? J'étais absent ces dernières heures…
— Il y a eu un incendie hier soir, dans les hangars derrière le bar. Mon père et les autres ont essayé de sauver un maximum de gens… Ils ne se sont pas méfiés, lâcha-t-elle sous le coup de l’émotion. Ma mère était dans le bar avec Alcide, ils n’ont rien pu faire… Quand mon père a réalisé, il était trop tard. Ce sont des démons qui ont fait ça, Al a pu les prévenir avant de mourir. On ne sait même pas par où chercher, peut-être qu’ils lui ont fait prendre ce métro… et si on ne la retrouvait jamais ?
Ashley se laissa tomber lourdement sur le fauteuil, les mains tremblantes.
Z se leva, doucement, et s’assit près de la jeune femme. Il entoura un bras autour de ses épaules :
— Ne t'inquiètes pas Ash, on va la retrouver. Je te le promets.
— Comme Rosie ? demanda-t-elle amère.
Elle se leva brusquement et commença à faire des allers-retours dans son minuscule salon.
— Je suis sûre que c’est lié à l’enquête que Storm lui a demandé ! Il faudrait mettre la main sur ce type...
Tony sortit un téléphone de la poche de sa veste. Il l’avait senti vibrer, ce qui signalait une notification du Cloud. Il regarda absorbé l’écran du téléphone.
— Bon… vous pouvez m’expliquer ces photos ? dit Tony en les partageant sur les portables de Ash et de Z.
Les photos montraient une chambre d’hôpital, plongée dans l’obscurité, la photo semble prise de l’extérieur avec un téléobjectif à haute résolution. On distingue deux silhouettes, l’une alitée et l’autre à son chevet. Une autre photo ne montre plus que la personne alitée, une troisième photo montre un canidé de grande taille qui souhaite monter sur le lit et les dernières photos montrent le canidé passant par la fenêtre et s’enfuyant dans la ville.
Ashley leva un regard inquiet vers Z.
Celui-ci resta silencieux, les yeux perdus dans le vague. Puis, comme s’il n’avait rien vu, il enchaîna sur autre chose. Il se saisit de son sac.
— J’ai quelque chose pour vous, pour retrouver Rosie et peut-être ta mère Ash, se contenta de répondre Z.
Il ouvrit le sac, un objet brillant attira l'attention des protagonistes : un Smith&Wesson calibre 38. Z plongea sa main à l’intérieur et en retira deux dossiers. Un pour Ash et un autre pour Tony.
— Voici les photos du pentagramme et la formule magique complète. Avec ces informations nous pouvons invoquer le métro…
Tony ne savait pas comment réagir à ces photos et à l’absence de réactions de ses amis. Il sentait qu’il y a un truc qui clochait mais ne pigeait pas quoi. Le dossier de Z l’intéressait moyennement.
— Mouais, je suis pas un putain de mage ou je ne sais quel sorcier Z. Si c’était aussi simple que de lire des phrases et tracer des étoiles sur le sol, vous ne croyez pas qu’on verrait plus de métro fantômes dans la ville ? Il doit nous manquer un indice ou une étape...Enfin si vous voulez tenter l’expérience je vous accompagne, dès que je vous laisse seul c’est le bordel.
Ashley continuait ses allers-retours. Avec la fatigue, il lui était difficile de contenir ses émotions. Pourquoi Tony avait-il ses photos d’elle ? Si elle posait la question, elle reviendrait sur un sujet qu’elle ne voulait pas aborder avec lui. Elle se concentra sur les disparues.
— Il n’a peut-être pas tort. Ta copine de la MTA, la mage, elle doit en savoir plus Z. Elle était à Time Square jeudi. Je suis sûre qu’elle me surveillait, planquée sous sa capuche…
— Tu y étais, Ash ? la regarda le privé, et puis arrêtes de tourner en rond ! Ash… Dis-moi ? Étais-tu à Time Square jeudi dernier ?
— Oui, la sortie Time Square était complètement bloquée alors je suis passée par les sous-terrains pour sortir… Il y avait… Une femme était morte je crois.
Lorsqu’elle prononça ses mots, Ashley réalisa soudain :
— Comment est morte ta femme Z ?
Tony se tenait à l’écart de la scène, il sentait que la situation lui échappait complètement. Il ne savait pas comment gérer ce genre de choses, enfin il n’y avait sûrement pas de manuel. Puis il regarda de nouveau sa montre.
— Tu as rendez-vous quelque part ? s’agaça Ashley qui se tourna aussitôt vers Z. Zane, réponds s’il te plaît.
C’était la première fois qu’elle l’appelait par son prénom.
— Désolé Ash, lui répondit Tony. Je ne voulais pas être insultant. Mais la situation est explosive aujourd’hui. Et pour être franc ça concerne ta famille. Ton père veut tout faire sauter à Chinatown. Donc je dois le rencontrer pour le dissuader d’intervenir. Autrement ce sera un massacre. Les flics ont mobilisés le SWAT et ils ne feront pas dans le détail si jamais il y a du grabuge. Le rendez-vous est pour midi à L’Eglise de la Sainte Croix, en terrain neutre.
— Quoi ? Mais il devait m’appeler s’il en apprenait plus !!!
Ashley fonça dans son entrée et attrapa sa veste.
— Vous venez ?
Tony s’interposa devant elle.
— Désolé vous n’êtes pas convié. Les différents partis ont fait une liste d’invité triés sur le volet. Donc pas d’ingérence.
Ashley le repoussa violemment :
— Je dois prévenir mon père ! Comment tu sais tout ça toi d’abord ?
Tony avait les mains levés, en signe d’apaisement. Il resta ferme sur ses appuis et son visage était grave. Il ne laisserait pas passer Ash.
— Ton père a demandé à ma mère d’organiser le rendez-vous avec mon parrain. Donc j’y suis mêlée jusqu’au cou, et ça me fait moyennement plaisir. Et j’ai passé la nuit avec lui pour gérer l’histoire du hangar… Si tu vois ce que je veux dire. Je ne vous laisserais pas tout saboter vu votre état ! Vous n’êtes clairement pas rationnels. Et ça m’écorche la bouche de devoir jouer ce rôle. Mais bon, on ne choisit pas son jeu.
La jeune femme soupira puis reposa sa veste.
— Tu lui diras ? Tu lui diras qu’on a peut-être un moyen de la retrouver ? demanda-t-elle suppliante.
— Attends Tony, Z se leva du sofa en grimaçant, merci pour tout ce que tu as fait pour moi. Merci à vous deux. Ray m’a tout dit, il vous tient en haute estime vous savez, bonne chance Tony.
Z fît un check au jeune flic.
— C’était pas grand chose Z, juste une histoire de rythme. Bon ce n’est pas que j’apprécie pas votre compagnie, mais ma mère ne supporte pas que je sois en retard.
Le ton frivole de Tony eut du mal à cacher ses émotions, il se détourna rapidement et partit de l’appartement.
— On se tient au courant, mais ne vous inquiétez pas je gère, lança-t-il avant de disparaître dans l’escalier.
Ashley avait été surprise de la déclaration de Z, mais gardait le silence.
— Je ne vais pas tarder à y aller moi aussi, dit Z. Je t’ai rapporté tes affaires de l’hôpital, en montrant le sac de sport.
Le privé extirpa son revolver et le glissa dans la poche de sa veste.
— Pourquoi tu m’as fait ça Ash ? reprit-il sans oser la regarder, pourquoi Ash ?
— Parce que je l’ai promis à quelqu’un… J’ai vu ton fils devant l’hôpital hier, lui avoua-t-elle en s’approchant de lui.
Ashley posa sa main à l’endroit de la morsure et fixa le privé dans les yeux.
— J’ai vu ton fils, et il m’a dit que toi seul pouvait retrouver Amber…
— Tu dis n’importe quoi Ashley… répondit le privé en reculant son épaule. Tu aurais mieux fait de me laisser partir.
Le privé enfila la veste et s'apprêtait à partir.
— Le gamin devait avoir quatre ans à peine, il s’appelait Jason et il portait un pyjama bleu et blanc avec des nuages et des étoiles, dit-elle précipitamment. Quand je lui ai demandé comment s’appelait ses parents, il m’a dit que son papa s’appelait Zane, le grand policier et sa maman, Amber. Qui c’était, si ce n’était pas ton fils ?
Z se figea, tous ces détails ne pouvaient pas être inventés. Les yeux du privé étaient humides.
— J’ai échoué, Ash, finit-il par lâcher, j’ai abandonné mon fils et j’ai laissé Amber partir à la dérive, il ne put retenir ses larmes.
Il fouilla ses poches, en ressortit un collier avec un croissant de lune qu’il posa sur la table.
— Mais il me reste encore un truc à faire, fît-il mystérieux, adieu Ash.
Il franchit la porte.
— Zane ! lança Ashley en le suivant dans le couloir. Tu n’es pas seul pour affronter tes démons. Je ne sais pas ce qui est arrivé à ta famille, mais je suis sûre d’une chose, ton fils a confiance en toi. Mon portable ! s’exclama-t-elle soudain. Il est parti avec ma veste et mon portable ! On peut peut-être le joindre...
Ashley disparut dans son appartement à la recherche de son téléphone prépayé.

Little Italy, dimanche 21h00
La jeune métis avait revêtu son long manteau vert à capuche. Elle s’assurait ainsi de rester dissimuler à l’œil des caméras de sécurité qui envahissait la ville. Bientôt, tout ça n’aurait plus d’importance.
Elle s’engouffra dans la station de métro la plus proche de chez elle et se rendit jusqu’à Time Square où elle descendit avec la foule des touristes. Elle attendit que la rame quitte le quai avant d’effectuer un léger mouvement de la main. À l’autre bout de la plateforme, une poubelle prit feu. Elle profita du moment de confusion pour emprunter les quelques marches qui menaient au niveau des rails et disparaître dans un tunnel adjacent. Elle marcha sur quelques dizaines de mètres avant d’arriver à destination. Trois autres étaient déjà là. Tout était presque prêt. Un pentagramme était peint au sol, les bougies étaient déjà en place et un homme était ligoté en son centre.
— Où est Baël ? demanda-t-elle.
L’homme couché au sol releva la tête :
— Veronika, est-ce que c’est toi ?
L’intéressée pointa la main dans sa direction. Il poussa un cri de douleur.
— Je t'interdis de prononcer mon nom !
— Je… c’est d’accord… je vais faire ce que tu veux ! implora Robert Dawson, le patron de la MTA.
Veronika éclata d’un rire sadique.
— C’est trop tard pour ça mon vieux, tu as eu ta chance. J’ai réussi à me passer de ta magie. Tu vas voir, ça va être magnifique.
Une quatrième silhouette arriva à ce moment précis et fit taire Rob d’un coup de pied dans la mâchoire.
— Cali, je préfère quand ils ne parlent pas, je te l’ai déjà dit, dit une voix d’homme en saluant la jeune femme de la tête.
— Maintenant que tu es là, on va peut-être pouvoir commencer ? répliqua-t-elle.
Les cinq se mirent en position et débutèrent leur rituel. Cali/Veronika se pencha au dessus de Rob avec un couteau orné de gravures anciennes en psalmodiant la formule. Le métal s’enfonça dans le cœur du mage et le sang s’écoula en direction des cinq pointes du pentacle.
En surface, le carrefour des mondes, comme il était surnommé, se mit à trembler. Les piétons se mirent à courir dans tous les sens à la recherche d’un abri, les voitures eurent du mal à garder leur trajectoire. Un taxi fit une embardée sur le trottoir, fauchant un groupe de touristes japonais. L’asphalte s’ouvrit au pied de Time Square et avala la façade de l’ancien siège du New York Times ainsi que le bus qui passait devant à cet instant précis. Les panneaux publicitaires disparurent dans un spectacle pyrotechnique digne d’un réveillon de la nouvelle année. Tous les blocs situés entre la 6ème et la 9ème avenue se retrouvèrent plongés dans le noir ce qui provoqua un mouvement de panique que la ville n’avait pas connu depuis 2001.

De retour dans son appartement cosy, Veronika se posa devant les chaînes d’information avec un verre de vin et un sourire de satisfaction qui ne quitterait pas son visage de sitôt. Le rituel avait parfaitement fonctionné. Il ne leur faudrait plus longtemps pour que la voie soit ouverte.


Dernière édition par Lunamous le Jeu Jan 03, 2019 11:24 am, édité 3 fois.

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Ashley WinstonZack BarronsZ

Red Moon, Hell’s Kitchen, dimanche 11h30

Z sortit de l’appartement de Ash, bouleversé et perdu.
Il répondit à un appel inconnu, une voix masculine aux accents chinois lui adressa la parole :
— M. Zaborowski, nous savons qu’un rassemblement de nos ennemis se tiendra dans peu de temps mais nous ne savons pas où. Nous pensons que vous le savez.
— Qui êtes vous ? demanda Z.
— Les envoyés du Dragon Céleste.
De dame Cho en d’autres mots.
— On vous a mal renseigné, répondit le privé.
— Votre dette sera épongée… Et le Dragon Céleste n’oubliera pas votre aide.
Z était pris au piège.
— Eglise de la Sainte-Croix, midi, finit-il par répondre la mort dans l’âme.
L’homme au bout du fil raccrocha.

Z se posa dans un café quelques instants, il tournait son téléphone dans sa main, et si… Et s’il pouvait joindre son fils ? L’idée lui faisait peur, serait ce une tromperie, encore une ?
Idée à la con...
Il composa le numéro de Ash. Après quelques sonneries, quelqu’un décrocha.
Pas un son, à peine des crépitements. Soudain, une voix, par intermittence, lointaine.
— Allô ? fit une petite voix au bout du fil.
Z la reconnut aussitôt, il faillit lâcher le téléphone de surprise.
— Jason ? demanda le privé, la voix tremblante.
— ...pa ? lui renvoya la voix, la communication était mauvaise.
— Oui, c’est papa, il ne pu retenir son émotion, Jason, dis à papa où tu es ?
— … suis … nel …partir.
Je suis dans le tunnel, le métro va partir
— Ne bouge pas d’où tu es. Papa vient te chercher, d’accord ?
A ces mots, le privé cria ce qui fit tourner la tête de plusieurs clients.
— Jason, cria-t-il, Jason !
Mais la communication avait été coupée.

Les entrepôts où Z avait vu Veronika et quatres autres silhouettes encapuchonnées invoquer le métro fantôme se trouvaient non loin. Il fallait tenter le coup aussi mince que fussent les chances.
Il se rendit sur les lieux aussi discrètement que possible. Retrouva le pentagramme au sol et les restes des bougies qu’ils avaient utilisé.
Tu n’es pas un sorcier Z
Il ralluma les bougies, sortit son couteau pliable et s’ouvrit la paume. Quelques gouttes tombèrent dans le pentagramme, mais bien vite plus aucune goutte ne daignait tomber. La plaie se referma progressivement.
— Saloperie de sang de garou de merde, s’agaça-t-il.
Il se coupa plus profondément et estima qu’assez de sang souillait le symbole.
Il faut que ça marche !
Il se saisit de son portable et commença à lire la formule à voix haute. Une fois fini, rien ne se passa.
Z recommença une nouvelle fois en y mettant plus de conviction ! Sa voix emplissait l’air, il finit l’incantation en levant les bras aux ciel dans une supplique à quelque divinité.
— Bon sang de métro, amènes-toi, je te l’ordonne ! ! ! cria-t-il.
Rien ne se passa, Z baissa les bras. Une voix retentit alors dans l’entrepôt.
— Aucun métro ne passe par ici Z, t’es sacrément timbré, tu sais !
Le privé se retourna, d’instinct il porta la main dans sa poche, le contact de l’arme le rassura.
— C’est pas le moment Barrons, me cherche pas ! T’as pigé ?
— J’avais bien détecté l’odeur d’un loup rôder dans les parages, mais je ne m’attendais pas à te voir ! Quelle surprise ! T’es une putain de surprise mec, ouais ! Et pas une bonne !
Z sortit son flingue et le pointa sur Zack.
— Retourne dans ton chenil, Barrons, et foutez moi la paix toi et tes dégénérés de congénères ! J’en ai ma claque ! J’te préviens Barrons, il y a des balles en argents là dedans, et t’as pas envie que je te plombe les chicos avec ! Si ?
Le bras de Z tremblait sous la pression.
— T’es qu’un abruti, Z ! lui répondit Zack avec un sourire narquois, un putain d’abruti !
Il ne semblait pas effrayé bien qu’il savait que le privé pouvait tirer à tout moment. Il reprit :
— Ash t’as fait un cadeau mec, et toi, tu gâches tout ! Tu sais, je n’ai jamais vu quelqu’un s’en faire autant pour une autre personne. Je ne sais pas ce qu’elle te trouve, franchement, t’es qu’une épave, dit-il avec un air de dégoût sur le visage, mais si une nana s’intéressait autant à moi, je ne ferais pas le con, tu piges ou pas ? Et quand tu pissais le sang sur ta tombe, elle était avec toi, mec ! Crois-le ou pas, j’aurais tout donné pour qu’une nana m’ait autant dans la peau ! Maintenant, barres-toi Z, barres-toi avant que j’appelle les autres et qu’on te mette en pièces. Si Conor te trouves ici, il va t'éparpiller aux quatre coin de cette putain de ville que même Horacio Caine ne retrouvera pas tous les morceaux ! Et je ne veux pas que Ash voit ça.

Z baissa son arme et la remit dans sa poche, ce n’est qu’à ce moment qu’il vit Ashley sur les marches des escaliers. Elle avait suivit Zack jusqu’à ces entrepôts...

— Ash ? articula le privé prit de court, tu es là depuis longtemps ?
La jeune femme se tourna vers Zack :
— Laisse-nous ! ordonna-t-elle sans ménagement.
Il obéit sans discuter. Ashley s’approcha de Z :
— Suffisamment longtemps. Qu’est-ce que tu essaies de faire là ?
Z balbutia quelques mots :
— Appeler le métro fantôme, que crois-tu ? Que j’aime me balader dans des entrepôts comme un dément ? Je voulais que le métro arrive et qu’il m’emmène Ash, tu comprends ?
La jeune femme tendit la main et caressa la joue du privé :
— Oui, je comprends. Et toi, tu peux comprendre que j’ai déjà failli te perdre une fois ? Je n’ai pas envie de revivre ça… C’est trop dur. Laisse-moi t’aider.
Z se détourna et se prit la tête à deux mains et reprit comme désolé de ce qu’il avait à dire :
— Tu disparaîtra et je serais incapable de te retrouver... comme mon fils… comme Amber… comme tant d’autres personnes qui comptaient.
— Pas si on reste ensemble. Je n’ai pas envie de te perdre Zane et je n’ai pas l’impression que tu as les idées assez claires pour prendre des décisions sensées, qui ne te mettent pas en danger. Je veux retrouver mon amie, je veux retrouver ma mère. Alors si tu appelles ce métro, je viens avec toi, que tu le veuilles ou non.
— Pourquoi Ash ? Pourquoi m’as-tu mordu et imposé cela ? Je suis complètement à l’ouest, une simple odeur m'obsède, un simple son me fait sursauter, un simple contact me trouble. Je ne suis plus bon à rien… Je perds les pédales, tout s’écroule autour de moi et toi tu me transformes en… en… je ne sais quoi d’autre…
— Tu ne te doutes vraiment pas alors ? demanda-t-elle d’une voix douce. J’ai essayé de me convaincre du contraire depuis le début jusqu’à ce que tu m’appelles ce jour-là dans le cimetière. J’étais avec toi dans cette tombe, j’ai entendu Tony panser ta blessure, te masser le cœur… J’ai eu l’impression de mourir avec toi. Je suis amoureuse de toi et je sais que tu n’as pas forcément envie d’entendre ça là-maintenant...
Z fut étonné de cette déclaration.
Après la scène sur le toit, il pensait que Ash ne souhaitait que des rapports charnels, mais là…
— Je suis sincèrement désolé de t’avoir infligé cela, je ne pensais pas en repasser par là depuis toutes ces années. Tu as réveillé quelque chose en moi depuis le premier jour, mais je n’osais pas non plus me l’avouer. J’ai cherché à cacher ce que j’éprouvais.
— Ne sois pas désolé, ça m’a permis d’y voir plus clair. Et toutes ces sensations nouvelles, tu vas t’habituer. Je n’aurais pas dû t’imposer ça, mais tu avais fait un nouvel arrêt cardiaque et ces médecins ne te voyaient pas passer la nuit… J’étais désespérée. Me pardonneras-tu ?
— Je ne sais pas, fit-il en baissant les yeux. Après la disparition de Jason, je m’étais juré de retrouver les gens victimes des… il chercha ses mots… créatures qui se servent d’elles. Les garous en font partis, maintenant que je suis un… monstre… moi aussi, je ne pourrais plus me regarder en face… Je suis désolé Ash, ce que tu me demandes est au dessus de mes forces.
Ashley ravala la boule d’émotions qui lui bloquait la gorge :
— Un monstre ? C’est ainsi que tu me vois depuis le début ?
Z prit une profonde inspiration :
— Une citation me revient en mémoire : ”Nous sommes des monstres de peur de devenir des monstres”, elle résonne en moi. Que se passera-t-il lors de la prochaine pleine lune, Ash ? Vais-je me jeter dans les bras de la première venue pour assouvir mes besoins charnels ? Vais-je attaquer les gens à la moindre provocation ? Vais-je les tuer et les manger par la suite ? Vais-je devenir un monstre ?
Ashley s’avança lentement jusqu’à lui, glissa ses mains derrière sa nuque et libéra son collier. Elle le passa ensuite autour du cou de Zane :
— Avec ça, tu ne te transformeras pas en monstre. Quant à tes instincts, s’ils te révulsent tant, tu apprendras à les dominer. Je ne suis pas un bon exemple, d’autres y arrivent mieux que moi. Désolée de ne pas être à la hauteur de tes standards. Je suis ce que je suis. Je suis née comme ça et je n’ai pas à en avoir honte. Je m’envoies en l’air avec des inconnus, je bois, je me bats, mais je n’ai jamais tué personne. Tu peux en dire autant ? Qui est le monstre au juste ?
Z encaissa la réplique.
— Tu as raison, Ash. Je suis déjà un monstre ! J’ai déjà couché avec des inconnues d’un soir. Je me suis déjà battu pour rien ! Un regard mal placé, un sourire narquois, un mauvais geste ! Et j’ai bu plus que de raison, puis en baissant les yeux… Et j’ai tué aussi… Lorsque j’étais chez les Marshalls.
Le privé prit une pause :
— Tu sais maintenant pourquoi cela me terrifie autant ! Je suis au bord d’un gouffre et j’ai peur de lâcher la bride à mes instincts les plus primaires. En me transformant, je risque de tomber… Pour de bon !
Ashley lui prit les mains :
— C’est là où tu te trompes… Pour commencer, quand tu te transformes, tu ne disparais pas. Le loup en toi prend en quelque sorte les commandes, mais tu es toujours là. C’est quand tu essaies de le brider que les choses tournent mal. Notre instinct de chasseur peut être orienté : tu peux choisir de t’exiler en pleine nature pour t’assurer de ne croiser personne, ou tu peux… choisir tes cibles, expliqua Ash d’une voix hésitante. Tu étais flic, tu pourrais choisir de traquer des meurtriers par exemple. De toute façon, le collier que je t’ai donné te protègera de l’effet de la pleine lune. J’ai pris une terrible décision sans te consulter, mais je ne t’abandonnerai pas à ton sort. Je t’accompagnerai... si tu m’y autorises, ajouta Ash en lançant un regard interrogateur au privé.
Z l’attira contre lui, il aimait son odeur :
— Je sais que tu as cru bien faire, murmura-t-il, et que c’est à moi dorénavant de vivre avec ces nouvelles orientations. J’ai simplement peur de me perdre et de devenir quelqu’un d’autre… Je ne sais pas si j’aimerai cette partie de moi ou pas, j’ai n’ai pas eu ce choix, toi non plus d’ailleurs, je prie simplement de ne pas me perdre dans la noirceur dont j’ai été longtemps témoin.
Le privé prit une profonde inspiration et huma les cheveux de Ash :
— Aimeras-tu toujours l’homme que je deviendrais ?
— Laisse-lui une chance d’exister, d’être heureux et tu verras.
Ashley releva la tête et approcha lentement ses lèvres de celles de Z. Elle le fixait dans les yeux, cherchant le moindre signe de refus, mais il se pencha vers elle et l’embrassa avec ardeur.
Après quelques instants, elle s’écarta légèrement de son étreinte :
— Partons d’ici. Tony nous tuerait s’il savait que tu as essayé d’invoquer le métro sans lui. Tu veux venir chez moi ?
Lorsque la louve prononça le nom de Tony, un déclic se fît dans la tête du détective.
— Mince ! Tony ! lui dit-il en prenant son portable.
Il se hâta d’écrire ces quelques mots par SMS :
J'espère qu'il le recevra à temps
Inconnu 11h58 :
Lieux compromis
Partez !
Z


Puis se tournant vers Ash :
— Il faut aller à l’église, et vite, je crois que dame Cho a eu vent de la rencontre…
Z semblait avoir ignoré la proposition de Ash mais la nota pour plus tard, le temps pressait.


Zack se tenait non loin, il avait assisté à toute la scène. Il ne voulait pas laisser Ash seule avec ce timbré ! Harvey l’aurait tué !
— Putain de Drama Queens ! se désola t-il avant de s’éclipser.
— Zack ! Attends ! On va avoir besoin de toi, lança Ashley.

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