 |
 |
Z | Amber |
Juste avant, GramercyAmber se réveilla pâteuse et anesthésiée, les médicaments qu’elle avait ingurgité faisait encore effet. Somnifères, antidépresseurs, anxiolytiques et calmants étaient son quotidien, hélas ils ne faisaient plus autant effet… Son mari était là, comme avant pensa-t-elle un instant perdue mais la douleur revint, insupportable.
— Z, appella-t-elle
Son mari entra dans la chambre en toquant à la porte
— Comment te sens-tu ? demanda-t-il
— Que t’est il arrivé ? Ton visage…
— Ce n’est rien, je suis tombé dans les escaliers, s’excusa-t-il, bon sang Amber, attaqua-t-il tout de go, mais que faisais tu là bas ?
— Plus de pilules, répondit-elle honteuse, sans oser le regarder.
Z s’approcha du lit et s’accroupit à son chevet.
— Tu ne peux plus continuer comme ça, Amber. Tu sais, je connais quelqu’un dans un centre, il pourra te faire entrer et…
— Tu l’as oublié n’est ce pas ? lui lança-t-elle soudainement au visage, tu as oublié ton propre fils ! elle continua sans pitié, ah que voilà le bel enquêteur, le héros de Greenwich Village, le flic irréprochable ! Hors de chez moi ! hurla-t-elle.
Sans un mot, Z sortit de la chambre sous les invectives de son épouse, attrapa sa veste et son portable puis quitta l’appartement.
Deux sms en attente sur son portable.
— Cette ville va finir par avoir ma peau, dit-il tout bas.
A peine sortit, son téléphone sonna, c’était Ash.
 |
 |
Z | Ashley Winston |
En journée, Two Bridges(Z dans la voiture avec Ashley)
— Arrêtes-toi là Ash, j’ai une affaire à régler, la jeune femme gara le véhicule sur le côté, toujours furax.
Z sortit de la voiture, se fraya un passage parmi la foule et entra dans une petite boutique, Lefty Pawn Shop, un prêteur sur gage se dit la louve… Z avait donc des problèmes d’argent ? Elle en éprouva des remords car le privé ne lui avait rien demandé pour ses services, de plus il s’était fait tabassé à cause d’elle. Le videur ne payait rien pour attendre, elle se persuada que Z n’avait rien dit, sinon Connor en aurait fait allusion ce matin, il n’aurait pas pu s’en empêcher.
Le détective remonta dans la voiture, Ash s’engagea dans la circulation.
Le silence se fit dans la voiture, chacun perdu dans ses pensées. Ils s’arrêtèrent non loin du pont de brooklyn, la circulation était exécrable.
— C’est ici qu’on va, Z désigna un bâtiment aux initiales MTA (Metropolitain Transportation Authority).
Ils se garent dans un parking aérien, au moment où Ash allait sortir de la voiture, Z la retint doucement par le bras.
— Ash, promet moi de ne rien tenter contre Connor et Zack, d’accord ?
— Ils n’avaient pas à faire ça, Z, fit-elle agacée.
— Promet moi, insista-t-il en lâchant le bras de la jeune femme.
La jeune femme soupira.
— Comme tu voudras, fini-t-elle par répondre.
Après plusieurs minutes d’attente à l’accueil, le couple monta à l’étage, rencontrer un certain Tim Green, responsable d’exploitation à la MTA.
— Salut Tim, fit Z en entrant dans le bureau
— Bon sang Z ! s'exclama l’homme assis derrière son bureau, tu t’es fait rouler dessus par un camion ?
— Un camion irlandais ! répondit Z avec un demi sourire.
— Se sont les plus vicieux ! admit Tim.
Les deux hommes firent un check, épaule contre épaule, ce qui arracha une grimace de la part du privé.
— Tim, je te présente Ashley.
L’homme fit un signe de tête à la jeune femme.
— Les amis de Z sont mes amis.
L’homme était de taille moyenne, en net surpoids et mal fagotté, son costume bon marché était mal taillé, mal ajusté.
— Tu peux nous faire visiter, reprit Z
— Bien sûr, lui répondit l’homme, j’ai même mieux à vous montrer, suivez moi.
Tim fit descendre le couple en sous sol et emprunta nombre de galeries, d'ascenseurs et de couloirs, un véritable labyrinth pensa Ash.
Arrivé dans un espace plus vaste, nombre de personnes s’affairaient, une effervescence régnait en ce lieux. Le groupe fut stoppé par un interne de la MTA.
— Personne ne passe, Tim, ça vient de la direction.
Z repéra une connaissance dans un groupe de gens en train de discuter, il était repéré lui aussi, il fit signe et la personne alla plus loin dans un couloir annexe, à l’abris des regards.
Z fit signe à Ash de le suivre.
Une métis afro-américaine salua Z qui lui rendit un signe de tête, elle était habillée de manière strict, talons hauts et tailleur de couleur sombre mais qui mettait en valeur ses courbes sensuelles. Elle avait les bras croisés sur sa poitrine. Un couloir blanc immaculé accueillit l’assemblée.
— Z, fit la jeune métis sur un ton de reproche, toujours à fourrer ton nez là où il ne faut pas !
— Véronika, voici Ash, fit le privé.
La femme détailla la louve de la tête au pieds avant de revenir au privé.
— Que fais-tu là ? demanda-t-elle impatiente.
— On cherche une de mes amies, fit Ash en avançant sur Veronika.
L’autre du se sentir menacée car elle leva la main et libéra soudainement une vague d’énergie qui projeta Ash à quelques mètres glissant sur les fesses, sans aucun dommage mais proprement repoussée.
— Doucement V, on ne cherche pas les problèmes, fit le privé en guise d’apaisement.
La métis tourna son regard noir sur lui.
— Sais-tu qu’elle te dévorera le coeur à sa prochaine transformation ? lâcha-t-elle sans délicatesse.
Puis, tourna les talons et repartit, laissant Z révéler Ash qui était encore surprise par la réaction de la jeune femme.
— Qu’est ce que j’ai fait ? murmura Ash à l’adresse du privé.
— Partez et ne revenez pas ! leur adressa Veronika, la prochaine fois, je ne serais pas si conciliante !
— Allons-y, répondit Z.
Z parla quelques minutes avec Tim avant de la rejoindre dehors, la jeune femme faisait les cents pas sur le trottoir. La seule piste qu’ils avaient était tombée à l’eau, par sa faute ?
— Ça te dit de faire le métier passionnant de détective privé quelques heures avec moi ? lui lança Z, comme Ash ne comprenait pas, il précisa, de la filature, Tim me préviendras lorsque Veronika partiras, je veux savoir pour qui elle travaille. On jettera un oeil sur ce qu’on nous cache demain soir si tu es disponible ?
— D’où tu connais Tim ? fit-elle pour meubler l’attente
— Il a tué sa femme l’année dernière, je l’ai aidé à enterrer le corps, répondit simplement le privé, avant de lâcher un rire qui le fit se tordre en deux de douleur.
Ashley aussi se laissa aller à un fou rire :
— T’es trop bête, lui répondit-elle les larmes aux yeux.
Ils restèrent quelques heures à attendre, la jeune femme n’en tenait plus, la patience n’était pas son fort, elle laissa Z continuer sa planque, elle devait se préparer pour la nuit…
 |
 |
 |
 |
Z | Harvey Winston | Connor Dunclan | Ashley Winston |
Fin de nuit, Red Moon, Hell's KitchenLe videur du Red Moon était en pleine forme malgré le petit matin qui annonçait la fermeture du bar. Satisfait de la nuit, il avait eu quelques gueules à casser ! Une nuit tranquille ennuyait profondément Connor, toujours à l'affût d’un mauvais tour à jouer. Il entendit la porte s’ouvrir derrière lui :
— C’est fermé, dit-il en se retournant.
Malheureusement pour lui, il ne vit pas le large crochet qui vint le percuter au menton avec force et qui l’envoya valdinguer cinq mètres plus loin en renversant tables et chaises sur son passage.
Tout le monde stoppa son activité au bar et leva les yeux sur l’intrus. Zack était en train de relever Connor encore sonné, prêt à agir.
Z s’approcha du comptoir et s’assit sous le regard d’acier de Harvey, salua Mme Winston à l'autre bout du comptoir, elle prenait un café :
— Whiskey, commanda le privé en fixant l’homme en face de lui.
Connor avait recouvré ses esprits et hurla :
— J’vais te tuer enfoiré, en se précipitant sur Z.
D’un geste de son boss, le videur s’arrêta net.
Le privé, tournant le dos à Connor, posa alors l’objet qu’il tenait en main sur le comptoir. C’était un magnifique poing américain, tout chromé, brillant de mille feux, personnalisé avec goût et talent, une pièce unique.
— Du bel ouvrage, apprécia le taulier.
Il posa un verre devant le détective et le remplit d’alcool.
— Un collector… argent massif ! rétorqua Z.
Le privé portait toujours les séquelles de sa dernière rencontre. Oeil poché, lèvre fendue et strap sur le nez.
— J’espère que t’as une bonne raison d'être là ? enchaîna le patron du Red Moon.
Z saisit le verre et but une rasade.
— Il manque une pièce à conviction, rétorqua le privé après avoir reposé le verre.
Harvey le fixait de ses yeux bleus durs comme l’acier et resservit Z sans le lâcher du regard.
— Tu sais comment on répond au chantage par chez nous ? menaça le patron du bar. Quelle pièce ? demanda-t-il.
— Un portable, répondit le détective.
Harvey jeta un coup d’oeil à Zack pour avoir confirmation, le barman baissa les yeux.
— Mais tu n’y es pas, renchérit le privé, ce n’est pas du chantage c’est une assurance-vie, dit-il en buvant une autre goulée de whisky, au cas où il m’arriverait des bricoles.
Z s'assura que le message était passé. Il finit son verre, glissa le poing américain dans sa poche, se leva, salua Penny Winston, m'dame, de la tête puis se dirigea vers la porte. Mais avant de la franchir, il se retourna :
— Le whiskey, c’est pour mon ami, fit-il en désignant Connor, puis s’en alla.
Peu de temps après, Ash arriva au bar, elle venait de finir sa nuit au Majestic, elle trouva l'ambiance silencieuse et s'en inquiéta. Zack ramassait des chaises renversées sans un mot, l'air de se faire petit, Connor était surexcité, enragé même. Sa mère sirotait un café et son père se servit un verre.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle à la cantonade.
— Ton copain est passé, lui répondit son père, ce qui eu pour effet d’agacer Connor qui sortit du bar en furie.
— Z est passé me voir ? fit-elle, surprise et alarmée, que lui avez-vous fait ?
— Il est passé pour s’assurer qu’on était en bon terme, rétorqua-t-il en rangeant la bouteille d’alcool. En tout cas, on peut dire qu’il en a ton copain.
— Papa… je t’ai déjà dit...
— Oui, je sais… c’est un ami.
La réplique fît sourire sa mère mais elle ne pipa mot, visiblement amusée.
Ashley ne savait pas vraiment si tout était réellement réglé ou si ça allait dégénérer brutalement. L’un comme l’autre restait tout à fait possible, mais le privé semblait avoir gagné le respect de son père, ce qui en soit n’était pas chose facile.