LEGENDES D'AUTRES MONDES

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 Sujet du message: Saison 3
MessagePosté: Mer Oct 09, 2019 10:07 pm 
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Ashley Winston

Brisée
La lune décroissante était encore haute dans le ciel et suffisait largement aux yeux de la louve. C’était la deuxième nuit qu’elle avait fui et son estomac la tiraillait. Il fallait qu’elle se nourrisse, qu’elle reprenne des forces : une vie grandissait en elle. Deux jours et deux nuits durant lesquels elle avait couru à perdre haleine. Il fallait s’éloigner, toujours plus loin. La jeune femme au fond d’elle n’était que souffrance et s’y noyait. La louve devait la garder en sécurité, l’éloigner de la source. Elle avait quitté les routes goudronnées dès que possible et depuis, elle parcourait la campagne. Un instant, elle avait hésité à retourner dans les parcs nationaux qu’elle avait fréquentés avec son père l’été de ses 16 ans, mais la simple évocation d’Harvey ajoutait au chagrin d’Ashley. Alors la louve avait poursuivi sa route, en direction du nord.
Un craquement attira son attention à flanc de colline. La louve leva la tête et huma l’air humide qui remontait de la forêt. L’arôme musqué d’un groupe de cervidés flottait dans l’air. La louve avança avec précaution contre le vent, le pas feutré pour ne pas se faire repérer. Ils étaient là, serrés les uns contre les autres. La louve prit le temps de les observer. Elle choisit une petite femelle, assez jeune et famélique puis s’élança. Le premier cri d’alerte retentit trop tard, la louve bondit sur sa proie, la fit basculer dans la pente tandis que le groupe se dispersait dans la précipitation. Les mâchoires puissantes saisirent la gorge de l’animal. Le sang chaud coulait dans la gorge de la louve qui serra un peu plus sa prise. Un craquement retentit. La biche cessa de remuer, la nuque brisée.
Une fois repue, la louve chercha un endroit où dormir, sur les hauteurs de la colline. Avant de se nicher entre les racines d’un vieil arbre, elle leva la tête vers la lune et lâcha un hurlement plaintif déchirant.


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Ena Hostblad

Miroir, mon beau miroir…
Les loups l’avaient questionnée pendant des heures. Par le détail, Ena avait raconté à la meute comment elle avait rencontré leur alpha, les épreuves qu’elles avaient affrontées avant que Zane ne vienne les retrouver au beau milieu de l’Enfer. L’affrontement entre l’archange Gabriel et Lucifer avait tenu l’auditoire en haleine, le sacrifice de Zane pour sa belle avait lui tiré quelques larmes, notamment à la mère d’Ashley. La fae sortait éreintée de cette soirée. Penny lui avait proposé d’occuper l’ancien appartement du privé, tandis qu’elle organisait les recherches pour Ashley.
Le lieu était sobre, à l’image de son occupant. Ena se précipita dans la salle de bain afin de soulager une envie pressante qui la torturait depuis quelques heures déjà. Machinalement, elle baissa son pantalon et s’assit sur les toilettes avant de se rappeler qu’elle occupait un corps d’homme.
Voyons ça… Pas mal !
La fae termina son affaire puis se lava les mains. Son regard croisa l’image que lui renvoyait le miroir en face d’elle.
— Tsss. J’imagine que cette tête de dur à cuire te plaisait bien mon chou, mais il va falloir faire quelque chose. On ne risque pas de passer inaperçu au Royaume avec cette affreuse balafre. Voyons ce qu’on peut faire…
De l’index, elle parcourut délicatement le trait de la cicatrice et à son passage, la peau retrouva un aspect lisse. L’œil gauche se rouvrit et la fae sourit. Qu’il était bon de retrouver toute l’étendue de ses pouvoirs !
— Voilà, c’est beaucoup mieux. Voyons…
Elle ouvrit tiroirs et armoires jusqu’à trouver ce qu’elle cherchait. Elle tailla d’abord grossièrement la barbe broussailleuse avec une tondeuse avant de se couvrir le visage de mousse à raser. Elle fit ensuite glisser la lame du rasoir avec précaution sur sa peau, enfin… la peau de Zane. L’opération lui valut une petite coupure sous le menton, ce qui n’était pas si mal pour une première fois. La douche chaude fut un délice. Ena aurait préféré un bain, mais le privé semblait vivre plutôt chichement… Elle se glissa au lit pleine d’espoir. Demain, elle partirait à la recherche de son corps.


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Penny Winston

Que des histoires
Pattie posa son tablier et rejoignit ses enfants qui terminaient leur déjeuner dans un des box du Red Moon. L’ambiance du bar était morose depuis plusieurs semaines et les clients se raréfiaient, même les habitués du midi. La femme haussa les épaules, c’était à Penny de gérer ça. Celle-ci rangeait quelques bouteilles derrière le bar, les traits tirés et l’air soucieux.
Cody, le plus âgé des deux enfants, capta le regard de sa mère sur l’ancienne alpha :
— Elle est partie où, Ashley ? demanda-t-il inquiet.
Penny avait entendu le prénom de sa fille. Elle fit mine de rien et commença à ranger les verres encore chauds du lave-vaisselle.
Pattie répondit à voix basse :
— Je ne sais pas.
— Mais, elle va revenir ? s'inquiéta Allison, la petite dernière.
— Je n’en suis pas sûre, murmura la mère des enfants. Elle et Zane étaient des âmes sœurs.
— Qu’est-ce que ça veut dire, maman ?
— Une fois qu’elles se sont trouvées, les âmes sœurs ne peuvent plus vivre l’une sans l’autre. Lorsque l’un des loups meurt, l’autre se laisse mourir d’amour.
Cody fronça les sourcils :
— Mais… papa est mort… ça veut dire que…
— J’aimais votre père plus que tout et il me manque chaque jour, mais il n’était pas mon âme sœur comme Zane pouvait l’être pour Ashley.
Derrière le bar, un verre tomba, rebondit deux fois avant de se briser sur le plancher usé. Penny était très pâle et faisait de gros efforts pour ne pas craquer. Pattie se leva et s’approcha d’elle :
— Je suis désolée, je n’aurais pas dû parler de ça. Ma grand-mère aimait raconter ces histoires à propos de loups âmes sœurs, mais ce ne sont que des histoires…
Penny inspira profondément et releva la tête :
— Ce ne sont pas des histoires, j’en sais quelque chose.
— Mais, tu veux dire que…
— Une moitié de mon âme est morte avec Harvey, et si je suis toujours là, c’est pour Ashley, parce qu’elle avait besoin de moi. Elle va revenir, on va la retrouver.
Pattie acquiesça légèrement de la tête.
— Jasper et Isaac sont les meilleurs pisteurs de la meute, ils vont la retrouver, ajouta Penny comme pour s’en convaincre.


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 Sujet du message: Re: Saison 3
MessagePosté: Mar Oct 15, 2019 10:38 am 
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Ashley WinstonPenny Winston

Sacrifice
La louve avait perdu le compte des jours. Elle profitait de sa liberté pleine et entière. Son errance l’avait amenée jusqu’au nord de l’Etat, tout près de la frontière canadienne. Les forêts et parcs nationaux foisonnaient de proies et la louve laissait libre cours à son instinct de chasse. La seule fois où Ashley s’était manifestée, la louve suivait la piste de randonneurs humains. La jeune femme l’avait obligée à changer de cible.
Alors qu’elle s’approchait d’un lac, la louve perçut une odeur familière. Sans hésiter, elle la suivit. Sur la rive se tenait une femme aux longs cheveux noirs. Elle tourna la tête à l’approche de la louve. Celle-ci poussa un gémissement lorsque les yeux en amandes de sa mère posèrent sur elle un regard triste.
La louve se coucha au sol. Le gémissement se transforma en plainte, puis en pleurs. Ashley se releva :
— Maman…
Penny se pencha vers un panier posé à ses pieds et s’empara d’une couverture. Elle ouvrit les bras à Ashley et la recouvrit avec douceur.
— Quand je vous voyais… papa et toi, sanglota la jeune femme. Je voulais vivre la même chose… et j’ai rencontré cet homme merveilleux… et il est mort ! Ça a servit à quoi ? J’peux plus respirer sans lui… Pourquoi me l’avoir fait aimer si c’est pour me l’enlever ? Peu importe la meute, les mages, et même toi… Il n’est plus là.
— Je sais, ma chérie. Il te manque une partie de toi et tu te demandes comment le monde peut continuer de tourner sans lui. Mais tu n’es plus seule. Zane s’est sacrifié pour que tu vives et pour que votre bébé vive.
— Je ne lui ai rien demandé ! s’emporta Ashley. Si j’avais su ce qu’il voulait faire, je lui aurais interdit !
— Il a pris cette décision, maintenant, à toi de savoir si c’était en vain ou non.

*

— Je ne peux pas fermer mon jean ! s’exclama Ashley.
L’inquiétude transperçait dans sa voix.
— La vie au grand air t’a fait prendre du poids ? s’amusa Penny.
— Maman ! Regarde mon ventre !
Malgré l’obscurité, Penny prêta attention à la silhouette de sa fille. Son ventre formait déjà un bel arrondi sous le nombril.
— Depuis quand es-tu enceinte, Ashley ?
— Un mois et quelques. Qu’est-ce qui m’arrive ?
— Je ne sais pas, chérie, mais on va trouver. Ne t’inquiète pas. En attendant…
Penny fouilla ses poches et en sortit un élastique à cheveux.
— On va bricoler une attache avec ça, histoire que tu ne te retrouves pas les fesses à l’air pour ton retour à la civilisation.
— J’ai peur, maman.
— Je sais. Viens-là. Rentrons à la maison.

*

Dans la voiture qui les ramenaient vers New-York, le silence régnait. Jasper avait une conduite souple et roulait à bonne allure. À ses côtés, Isaac s’était endormi, la tête en arrière et émettait un léger ronflement.
Penny et Ashley étaient serrées l’une contre l’autre sur la banquette arrière. La matriarche n’arrivait pas à détacher les yeux du ventre proéminent de sa fille. Elle avait pendant si longtemps désiré porter la vie...
— Est-ce que je peux ? demanda-t-elle dans un filet de voix hésitant.
Ashley lui prit la main et la posa sur son ventre. En quelques instants à peine, un coup franc se fit sentir.
— Putain de bordel ! s’écria Ashley, ce qui réveilla Isaac en sursaut. T’as senti ça ?
Un nouveau coup remua les entrailles de la future maman.
— Oh que oui j’ai senti ça, répondit Penny enjouée. C’est plutôt bon signe, c’est qu’il ou elle va bien.
— Mais c’est normal de le sentir si tôt ?
Isaac se retourna :
— C’est bizarre. Maureen a senti le p’tit bouger vers quatre… cinq mois peut être.
Jasper lui flanqua un coup de poing sur la cuisse tandis que la chef de meute échangeait un regard inquiet avec sa mère.
— Aïe ! Mais quoi ?
— Jasper, emmène-moi directement chez McDermott, ordonna Ashley.
— La véto ? T’es sûre que tu veux pas aller à l’hosto ?
— Et si ce bébé n’est pas normal ? S’ils voient un loup dans mon ventre, je dis quoi ? On va chez la véto, point.
— À tes ordres.
Le conducteur se retint d’ajouter “c’est toi le boss.” Il savait que son alpha n’était pas fan du titre et il avait appris il y a bien longtemps à ne jamais contrarier une femme enceinte.

*

La voiture était garée depuis quelques minutes déjà devant la clinique vétérinaire lorsque le docteur McDermott fit son apparition, un café à la main. Ashley et Penny descendirent aussitôt tandis que les deux hommes restèrent dans la voiture. La mine réjouie de la vétérinaire se renfrogna aussitôt :
— Moi qui espérais que vous m’aviez oubliée. Je dois recoudre qui cette fois ? Vous m’avez l’air plutôt en bonne forme toutes les deux.
— Il n’y a personne à recoudre, mais j’ai besoin d’une échographie, annonça Ashley.
— Je ne suis pas obstétricienne ! Prenez rendez-vous en clinique comme tout le monde !
— Et je dis quoi si c’est un louveteau qui apparaît sur l’écran ?
La vétérinaire resta bouche bée un instant.
— J’avais pas pensé à ça. Bon, entrez, souffla-t-elle.
Elle conduisit les deux femmes dans une salle d’examen et rapprocha l’appareil.
— Désolée, mais je n’ai pas plus confortable que cette table, s’excusa-t-elle en montrant l’inox froid de la main.
— Ça ira.
Ashley s’installa, la peur au ventre. Elle saisit la main de Penny et serra fort tandis que la vétérinaire aspergeait son ventre de gel.
— Je vous préviens, je ne suis pas spécialiste. Moi, j’ai plus l’habitude des échos de Chiwawas ou de Yorkshires de concours.
Sous le regard insistant de Penny, McDermott posa la sonde sous le nombril d’Ashley. L’écran noir laissa place à d’infini nuances de gris. La vétérinaire modifia un réglage sur l’appareil et la silhouette d’un bébé apparut et la pièce s’emplit du martèlement des battements de son cœur. Les trois femmes pouvaient clairement distinguer sa petite tête, son corps et ses jambes. La vétérinaire effectua quelques mouvements qui permirent de distinguer les bras et les mains.
Ashley était en larmes. Cette grossesse qui n’avait été qu’une vague notion jusque-là prenait une caractère bien réel et concret. Ce bébé sur l’écran était le sien. Elle aurait tant aimé que Zane soit avec elle à cet instant. Elle chassa les larmes de ses mains et interrogea la vétérinaire :
— Est-ce que tout est normal ?
— Donnez-moi quelques minutes… Tenez ça.
Elle tendit la sonde à Ashley et se dirigea vers son ordinateur. Après quelques minutes, elle reprit l’examen, l’air concentrée. Penny, très émue, déposa un baiser sur le front de sa fille. Le temps semblait s’éterniser et Ashley était partagée entre émerveillement et inquiétude. Elle allait rompre le silence lorsque le docteur McDermott se tourna enfin vers elle :
— Bon. D’après mes mesures, ce bébé est dans son cinquième mois de gestation et va parfaitement bien.
— Cinq mois ! s’exclama Ashley.
— Ma mémoire me fait défaut ou vous n’étiez pas enceinte la dernière fois qu’on s’est vues ?
Ashley secoua la tête :
— Je suis enceinte d’un mois et demi.
La vétérinaire regarda successivement les deux femmes :
— Et chez les gens… comme vous… c’est normal que le développement du foetus soit aussi rapide ?
— Toutes les femmes de la meute ont eu des grossesses normales, répondit Penny. Neuf mois de moyenne, comme tout le monde.
Elle baissa le regard vers sa fille :
— Ashley a passé beaucoup de temps sous sa forme animale dernièrement, est-ce que ça aurait pu jouer ?
— Les loups ont une gestation bien plus courte, soixante, soixante-dix jours de mémoire. Si le foetus se transforme en même temps que la mère, c’est possible que la gestation se soit poursuivie sur le rythme lycan.
— Vous êtes sûre que le bébé va bien ? demanda Ashley.
— Regardez par vous même ! Toutes les mesures sont dans les normes. Vous voulez connaître le sexe ? demanda-t-elle avec le sourire.


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Père GabrielZ

Paradis perdu
Zane était allongé sur l'herbe, les doigts croisés sous sa nuque, il contemplait le ciel et les nuages qui couraient dans l’immensité azure. Les papillons et les oiseaux tournaient au dessus de lui dans un élégant ballet improvisé. Il sourit en humant les délicieuses odeurs printanières : jacinthes, tulipes et violettes répandaient un doux parfum dans la clairière. En contrebas coulait une petite rivière, les clapotis qui en remontaient le berçaient doucement. L'endroit lui rappelait son enfance à la montagne. Il était en paix.
— L'endroit vous plaît ? demanda une voix familière à la lisière de la clairière.
Zane sourit de plus belle et se leva :
— C'est un endroit merveilleux, fit-il en s’extasiant.
Puis il alla cueillir un fruit sur un arbre tout proche et le croqua à pleines dents. Le jus coula sur son menton imberbe.
— Et les fruits sont absolument délicieux ! Je n'en ai jamais mangé d'aussi bons, dit-il en s'essuyant d'un revers de la main.
— Avez-vous vu les autres ? demanda l’archange.
L’homme hocha la tête.
— Tout le monde est si gentil ici et si serviable et, et si beau. Il me tarde qu’Ashley et mes enfants découvrent cet endroit et ressentent cette félicité. Comment vont-ils ? s’enquit-il précipitamment.
Mais avant même d'avoir posé la question, il savait que l'archange n'y répondrait pas.
Gabriel se contenta d'acquiescer.
— C'est fantastique, Gabriel ! poursuivit Zane enthousiaste, j'y vois plus clair que jamais et j'ai récupéré ma main et…
— ...Et si on vous proposait de redescendre ? le coupa l’archange.
Zane se figea.
— Votre corps est sur le point d'être libéré, continua Gabriel, mais il ne pourra fonctionner longtemps sans occupant.
— Ashley a des problèmes, c'est ça ? demanda le privé.
— C'est cruel de vous proposer cela, j'en suis conscient, mais il vous est permis de faire ce choix, vous comprenez ? Vous pouvez décider de rester, et personne ne vous jugera pour cela, mais si vous décidez de repartir malgré tout, tout reviendra ; les douleurs, les peurs, les rancœurs… Tout ! se désola l’archange.
Zane lui tourna dos et admira le paysage une dernière fois. Sa décision était déjà prise :
— Je pars, répondit simplement le privé.


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Ashley WinstonEna HostbladZ

L'heure des comptes (vendredi 6 juillet)

Ena salua ceux qu'elle avait su convaincre de l'usurpation dont elle était victime. Sans eux, jamais elle n'aurait réussi cet exploit : elle détenait l'héritière du royaume ! Ena entra dans la cellule sombre. Elle avait eu le temps de s'habituer quelque peu à avoir l'apparence de Zane, mais voir son propre corps souillé par l'âme de cette traîtresse lui arracha une grimace. Audrica était attachée et baillonnée. Celle-ci regarda l'homme qui pénétrait dans sa cellule. Son visage ne lui était pas familier, sûrement quelqu'un d'extérieur à la Cour.
— Tu te demandes probablement qui je suis et ce que tu fais là. Tu m'as fait vivre l'Enfer, littéralement, ma belle. Aujourd'hui, c'est l'heure de régler nos comptes.
Une étincelle de compréhension avait éclairé le regard de la rousse. Ena, dans le corps de Zane, savourait l'instant :
— Oui, Audrica, c'est bien moi. Je dois… te remercier. Cette expérience, aussi désagréable fut-elle, m'aura appris à mieux choisir mes alliés.
Audrica tenta de parler, mais le bâillon rendait incompréhensibles ses paroles.
— Oh, je ne vais pas te tuer, rassure-toi. Tu vas devoir répondre de tes actes devant toute la Cour. Je me demande comment Père va prendre la chose ?
Ena éclata d'un rire dément en quittant la cellule.
En sortant, elle donna les dernières instructions avant de retourner auprès des Loups.
Tu vas bientôt être débarrassé de moi, mon chou. Ta belle va pouvoir faire son deuil, enfin, je l'espère pour elle.

*

Ena toqua à la porte de l'appartement. La voix d'Ashley l'invita à entrer. La chef de meute était adossée au comptoir de la cuisine. Elle but une gorgée de thé avant de reposer la tasse derrière elle. Elle n'adressa pas un regard à Ena. Voir le corps de son homme si vivant alors qu'il était mort lui était insupportable.
— Tu es sûre que ton plan va marcher ? demanda-t-elle d'une voix étranglée.
Ena s'avança de quelques pas vers le salon.
— Oui. Veronika est sûre d'elle. Merci de m'avoir conseillé cette mage.
— On y va ? la coupa la chef de meute.
— Tu es sûre que tu ne veux pas qu'on appelle quelqu'un, ma chérie ? Ta mère par exemple…
— Non. Je veux être seule avec lui.
Ena n'insista pas et suivit Ashley au fond de l'appartement. Lorsqu'elle ouvrit sa chambre, Ena eut la gorge serrée par l'émotion.
— C'est magnifique, dit-elle doucement.
Le volet était fermé et la pièce était remplie de bougies de toutes tailles. Ashley avait également disposé quelques bâtons d'encens qui diffusaient un léger parfum floral.
Ena s'allongea sur le lit. Avant de poser la tête sur l'oreiller, la fae tenta de capter le regard de la louve :
— J'ai envoyé le signal. Tu sais, je ne vous remercierai jamais assez, Zane et toi, pour m'avoir sortie de là. Je te suis redevable, éternellement. J'espère que tu trouveras la paix ma belle, tu le mérites.
Ashley fit l'effort de lever les yeux.
— Merci Ena. Maintenant, va rejoindre ton royaume, va retrouver ta vie.
Ena acquiesça et reposa sa tête. Ashley gardait toujours ses distances. Elle observait les mouvements de respiration sur le corps de son homme. Lorsqu'ils cessèrent enfin, elle vint s'agenouiller à côté du lit et posa sa tête sur la poitrine de Zane. Aucun des battements rassurants ne résonnaient à l'intérieur.
— Je t'aime et je t'aimerai toujours Zane, chuchota la jeune femme, mais je te déteste pour m'avoir abandonnée comme ça.

La jeune femme réprima une envie de pleurer qui se transforma en un long sanglot. Soudain, elle redressa la tête, attentive. Était-ce un battement de cœur qu'elle venait de percevoir ou son imagination ? Hésitante, elle colla de nouveau son oreille contre la poitrine de Zane.
À peine eut-elle posé sa tête que l'homme se redressa brusquement en inspirant bruyamment l'air à pleins poumons. Ses bras s'agitèrent et ses yeux paniqués cherchaient à comprendre. Tout n'était que confusion dans son esprit…
Ashley paniquée recula jusqu’à cogner la commode derrière elle. Deux bougies basculèrent, la cire chaude se répandit sur le sol.
— Ena ? demanda-t-elle hésitante.
L’homme haletait, son regard courut dans toutes les directions, visiblement, il ne reconnaissait pas les lieux. Il tourna son visage vers la voix qui avait attiré son attention, son regard borgne s’arrêta sur Ashley. Un instant, il ne la reconnut pas, mais très vite son œil unique s’adoucit :
— Ashley ? C’est… C’est moi…
La jeune femme secoua la tête :
— Non. Tu es mort. Tu es mort ! répéta-t-elle dans un souffle, comme si elle ne pouvait assimiler ce qu’il venait de se passer.
— C’est bien moi, mon amour.
Zane se leva en se retenant au montant du lit. Ses gestes étaient encore hésitants, pourtant, il marchait vers Ashley.
— Je suis revenu, dit-il en tendant la main pour effleurer le visage de sa bien aimée qu’il couvait du regard.
Ashley leva une main tremblante. Elle fixait l’homme face à elle, l’air incrédule. De son index, elle parcourut la cicatrice qui barrait l’œil de Zane.
— Oui, c’est bien toi, finit-elle par murmurer.
Elle retira brusquement sa main et repoussa Zane en arrière :
— Quand on était en Enfer, tu savais que tu ne reviendrais pas et tu ne m'as rien dit ! Tu m'as regardée droit dans les yeux et tu n'as rien dit ! Même pas un au revoir, tu es parti sans te retourner. Comment tu as pu ?
Elle accentua sa question d’une nouvelle poussée.
— Ne le sais-tu pas ? répondit-il en faisant un pas en sa direction.
Ashley secoua la tête, incapable de parler. Elle attendait qu’il s’explique.
— La voilà la réponse, murmura-t-il.
Il caressa la joue d’Ashley et approcha son visage doucement du sien.
— À toutes tes questions...
Il s’arrêta à quelques centimètres et se mordilla doucement la lèvre inférieure. Elle inspira profondément et se confia sans filtre :
— Je t'avais dit que tu tenais mon cœur entre tes mains… murmura-t-elle, et bien, tu l'as brisé quand tu es mort. Je pouvais plus…, confessa-t-elle d'une voix brisée où toute trace de colère avait disparu. C'est la louve qui m'a empêchée…
Ashley le fixa de ses yeux embués de larmes :
— Je voulais mourir avec toi, Zane. Tu comprends ? La louve m'en a empêché, à cause d'elle, dit-elle en caressant son ventre.
Zane remarqua seulement la silhouette arrondie de sa bien aimée.
— Je suis tellement désolé, mon cœur.
Il prit la louve dans ses bras :
— Tellement désolé de t’avoir fait endurer tout ça, mais je n’ai pas pu…
Elle se blottit contre lui et écouta le rythme rassurant de son cœur. Pour la première fois depuis son retour, elle se sentait entière, comme si on lui avait rendu une partie de son âme.
— Tu n’as pas pu quoi ?
— Avouer tout ce par quoi j’étais passé pour arriver jusqu’à toi. C’était trop difficile et surtout… Je voulais absolument que tu quittes l’endroit maudit dans lequel tu te trouvais.
Ashley sécha ses larmes et redressa la tête. Elle passa la main derrière la nuque de Zane et l’attira vers elle puis l’embrassa tendrement.
— Tu m’as tellement manqué.
Sans détacher ses lèvres de celles d’Ashley, il la souleva doucement et la conduisit jusqu’au lit où il la posa délicatement : elle était ce qu’il avait de plus précieux.

*

Ashley était allongée sur le dos, Zane avait posé sa tête contre son épaule et caressait doucement son ventre.
— Alors, c’est une fille ? demanda Zane, les yeux fixés sur le renflement sous le nombril de la jeune femme. Je suis parti longtemps ?
— Un mois. Comme je te l’ai dit tout à l’heure… le retour a été… difficile pour moi. Quand j’ai compris que tu ne reviendrais pas, la louve a pris le relai. Le docteur McDermott pense que la grossesse a évolué au rythme normal pour une louve. C’est comme si j’étais à cinq mois de grossesse maintenant.
— Et tu as affronté ça toute seule ?
— J’ai fui loin de tout, et de tout le monde. Ma mère m’a fait pister, mais ils ont mis du temps à me retrouver. Je sais couvrir mes traces, dit-elle avec fierté. Ma mère est venue me chercher et quand je suis redevenue moi, j’avais ce ventre énorme. On est rentré à New-York et on a filé direct à la clinique vétérinaire.
Zane tiqua.
— Une vétérinaire ? Pourquoi donc ? Il y a un problème ? demanda-t-il inquiet.
— Non, elle va parfaitement bien. Tu veux la sentir ? Donne-moi ta main.
La jeune femme positionna la main de Zane à droite de son nombril. Aussitôt, le bébé vint se blottir sous les mains de ses parents.
Le privé sourit :
— Je l’aime déjà cette petite. Il faudra lui trouver un nom, sauf si tu en as un en tête ?
— J’avais pensé lui donner celui de ma mère biologique, Mei.
Ashley observa la réaction de Zane.
— C’est un joli prénom, approuva-t-il.
Le couple s’amusa avec le bébé pendant quelques minutes. Chaque fois qu’ils déplaçaient leurs mains, un coup ou une vague ne tardait pas à se faire sentir.
— Il va falloir qu’on trouve une autre façon de fonctionner, toi et moi, dit doucement Ashley tandis qu’une certaine torpeur les gagnait. Zane leva la tête et chercha le regard d’Ashley :
— Oui, mais pour ça il faudrait qu’on nous foute un peu la paix, tu crois pas ? dit-il avec un sourire en coin.
Elle lui répondit avec une légère moue :
— Si, mais pas sûre que ce soit pour tout de suite. Alors en attendant, qu’est-ce qu’on fait pour que ça marche ?
Zane se retourna sur le dos lui aussi.
— Commencer par arrêter de faire des promesses qu’on ne peut tenir, peut-être ? Toi comme moi, qu’en penses-tu ? On peut essayer ça ?
La jeune femme se tourna sur le côté pour observer son compagnon :
— OK. Je vais essayer. J’aimerais aussi qu’on puisse se faire suffisamment confiance pour être capables de se dire les choses franchement. Je sais que tu voulais me protéger en ne me disant rien, mais ça ne m’a pas aidé… Et sans elle, dit-elle en désignant son ventre, je serais retournée en Enfer, pour l’éternité cette fois.
— Je vais essayer aussi, répondit-il. On a eu de la chance Ashley, on en aura peut être pas d’autre, alors, essayons de faire les choses bien cette fois-ci ? Hum ?
— D’accord.
— Ta chambre est aussi belle que la première fois que tu m’as fait entrer, tu te souviens ?
Elle acquiesça doucement de la tête.
— J’ai un truc à te demander. Tu promets de ne pas rire ? fit-t-il un peu gêné.
Ashley parut surprise. Elle fronça les sourcils avant de répondre :
— Promis.
— Épouses-moi !


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 Sujet du message: Re: Saison 3
MessagePosté: Mar Oct 15, 2019 6:52 pm 
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Garrison Corner New Jersey Dimanche midi
Un beau soleil illumine le jardin de cette belle demeure. Un grand jardin bien entretenu, s’ouvre sur une piscine, 4 hommes partagent une bière autours du barbecue, sur lequel sont en train de griller plusieurs steaks.
Les 4 hommes en polo et jeans du dimanche ont tous la cinquantaine passée, ils sont en bonne forme physique. On pourrait s’attendre à ce que la conversation tourne autours du prochain match, une autre religion pour ces hommes, mais les mines sérieuses et les paroles prononcés à voix basse et les regards autours d’eux laisse penser que d’autres affaires sont en cours.

— Murdoch, vous êtes quelqu’un de sérieux et vous avez une excellente réputation, j’ai organisé cette réunion comme vous me l'avez demandé, mais êtes vous sûr de vous ? Vous voulez monter une unité spéciale ?

— Jack, je comprends votre étonnement mais vous avez vu les mêmes informations que moi. Actuellement on est dans le brouillard mais il est grand temps que nous prenions les choses en main. Il en va de la sécurité de nos concitoyens. Et vous Crowley, acceptez vous de diriger cette unité ?

L’intéressé est un homme plus jeune que les autres, il a la quarantaine et semble en grande forme physique. Il porte des lunettes à monture d’acier, qu’il remet régulièrement en place ou les enlèvent pour nettoyer des verres la plupart du temps immaculé. Il est le jeune de la bande et c’est un honneur que de rejoindre le cercle des pontes du NYPD. Les 3 hommes en face de lui font la pluie et le beau temps de cette célèbre institution.
— Commissaire, j’accepte la charge de cette unité, par contre je veux le choix de mes troupes.

Le groupe d’homme lève leur cannettes devant cette réponse.

— Crowley je savais qu’on pouvait compter sur vous.

Chinatown Dojo de Maître Tony WEI Dimanche soir
Tony vient de terminer la session d'entraînement du soir et les élèves sont partis, il passe maintenant à la réalisation de ses propres kata.
Depuis le décès d’oncle Zang, il a eu la surprise d’hériter du dojo et des étudiants et les dernières semaines sont passées à une vitesse ahurissante.
Alors que les mouvements s'enchaînent dans le dojo, les pensés de Tony se tournent vers le passé et le combat contre l’Ogre. Avec Zach ils ont défiés l’Ogre l’empêchant de rejoindre Dmae CHO conformément au plan… autant dire que ça n’a pas été une partie de plaisir.
Le rythme des mouvements s’accélèrent au fur et à mesure que Tony revit le combat. Sans l’aide d’oncle Zang ils n’auraient jamais pu l’emporter face à l’Ogre, la puissance et la maîtrise des arts martiaux de cet adversaire est vraiment terrifiante et il n’a semblé faire aucun cas de Zach ou de Tony. Mais au plus fort du combat l’esprit d’oncle Zang a rejoint le combat en faisant de Tony son vaisseau,il a ainsi pu sceller la source du pouvoir de l’Ogre de Sang, Zach n’avait donc plus affaire qu'à un humain, certes excellent combattant mais un simple humain qui n’a donc pas pu résister aux lames vengeresses.
Tony revoit la lame s’abattre droit vers le coeur de cet humain et c’est à ce moment qu’il reconnaît son père. Reprenant le contrôle de son corps il se jette sur Zach et dans la mêlée confuse qui s’ensuit on ne retrouve pas le corps de l’Ogre de Sang.
Tony regrette de ne pas avoir pu s’expliquer avec Zach, mais il ne pouvait pas laisser le lupin s’en prendre à son père, pas après l’avoir tout juste retrouvé.

Le son d’un gong retentit et réveille Tony de sa transe martiale. a l’entrée du Dojo Caty le regarde avec inquiétude.

— Tony, nous avons rendez-vous tu te rappelles ? La voix de Cat tente de masquer son inquiétude et se veut rassurante.
— Chéri tu dois te tromper on retrouve Z et Ashley pour le petit déjeuner.
— Justement nous sommes le matin. Derrière Caty, Tony aperçoit la lumière du soleil qui commence à illuminer le jardin du dojo. Tu devrais consulter, c’est la seconde fois cette semaine que tu ne dors pas avec moi, tes absences se rapprochent Tony.

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 Sujet du message: Re: Saison 3
MessagePosté: Dim Oct 20, 2019 11:12 am 
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Westside Rifle & Pistol Range
Le stand était peu fréquenté à cette heure de la nuit. Quatre hommes seulement étaient alignés et enchaînaient les tirs, méthodiques et cadencés. Les coups de feu retentirent, les douilles tintèrent au sol par dizaine. Une fois fini, le groupe fit venir les cibles. Après un rapide comparatif, tous les regards se portèrent sur un homme noir d'une quarantaine d'années, le crâne rasé. L’homme sentit les regards posés sur lui.
— Axel, annonça un autre homme, C'est toi qui paye la tournée cette fois-ci !
L'intéressé parut s'indigner:
— Vous avez vu cette cible, les mecs ? répliqua-t-il en l'agitant fièrement sous le nez de ses amis. Elle est meilleure que les vôtres !
Les autres levèrent les yeux en l'air.
— Tu parles, s’insurgea Pedro, tu loupes les points vitaux de 15 cm ! Tous ! T’en as pas touché un ! Même une mamie avec la tremblote vise mieux que toi !
Les autres rirent ou acquiescèrent à la remarque.
— Il a raison, Axel, crache ta tournée, lança un troisième homme.
— Je tire avec un magnum 357, les gars ! J’ai pas besoin de toucher les points vitaux !
L’afro-américain paradait au milieu de l’attroupement :
— Le mec qui reçoit ça en pleine poire, c’est plus un mec, c’est une putain de bouillie ! Ce truc-là, continua-t-il en exhibant son arme, stoppe un mammouth lancé à pleine vitesse ! C’est comme les canons de Navaronne, ça ventile tout !
Un cinquième homme venait d’arriver et assista à la scène :
— Tout pour pas rincer ses amis, t’as pas changé !
Le quatuor se retourna et avisa l’opportun.
Axel eut une moue :
— Toi non plus t’as pas changé. Tu ne manques pas d’air pour te ramener par ici.
— C’est comme ça qu’on accueil un vieil ami, répondit l’intrus sans de démonter.
La tension retomba lorsque Pedro se rapprocha de l’homme.
— Qu’est-ce-qui t’amènes en ville ? demand-t-il.
Les deux hommes firent un check, épaule contre épaule.
— Le boulot, man, comme toujours.
— Tu sais que tu peux compter sur nous, lui répondit l’hispanique, raconte.

*

Hell’s Kitchen, appartement d’Ashley
Zane se réveilla au petit matin, vaguement troublé par un rêve dont il ne se souvenait que peu de chose, une sensation désagréable, une boule au ventre. À ses côtés, Ashley bougea légèrement mais ne se réveilla pas. Il chassa de son esprit ce qui le tracassait et resta allongé auprès de sa belle en savourant l’instant. Puis il posa un baiser sur sa tête et se leva sans faire de bruit. Le privé se servit un café et s’assit sur le canapé. Il fit un effort de concentration pour attraper les détails de son rêve, mais ils se dérobaient constamment. Machinalement, il consulta ses messages.
Merde !
Il bondit du canapé et renversa le café.
Axel :
Ray est de retour en ville

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 Sujet du message: Re: Saison 3
MessagePosté: Lun Oct 21, 2019 9:27 am 
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Flashback du 28 mai, quelque part sous Manhattan.
Le jeune homme ouvrit les yeux, mais cela ne fit aucune différence : il était dans le noir complet. Il s’efforça de calmer sa respiration haletante et analysa sa situation. Son corps lui renvoyait des signaux de douleur d’un peu partout, comme s’il était passé sous un rouleau compresseur, et il avait le goût du sang dans sa bouche. Il glissa sa langue derrière ses dents, une incisive avait sauté, en haut à gauche. Merde. Il voulut toucher le trou pour se faire une idée, un bruit métallique retentit et sa main fut bloquée à dix centimètres de son visage. Il était enchaîné et ses menottes lui brûlaient les poignets. De l’argent. Il bougea les pieds et le même son métallique se fit entendre. Putain de merde, je suis où ?
— Y’a quelqu’un ? cria-t-il.
Mais seul l’écho de sa voix qui se répercutait sur les parois autour de lui répondit. Panique pas Zach, c’est pas la première fois que tu te retrouves dans une situation merdique, tu vas trouver moyen de te sortir de là.
Il tira de toutes ses forces sur les chaînes qui l’entravaient. L’effort fourni fit perler la sueur sur son front malgré la fraîcheur ambiante. Au bout de quelques minutes, il abandonna. Elles étaient solidement fichées dans les murs. Dans le lointain, un bruit de goutte à goutte ténu mais régulier se faisait entendre. Zach réalisa que la soif le tiraillait. Ça fait combien de temps que je suis là ?
Petit à petit, les événements lui revenaient par flash : le métro, Dame Cho, le combat de Tony dans l’Arène. Tony ! L’enfoiré ! C’est lui qui m’a empêché d’achever l’Ogre ! Si je lui mets la main dessus, il va me le payer ! Bon, faudrait déjà sortir de là… Si seulement j’arrivais à me transformer… Fais chier, la pleine lune est passée.
Une lueur dansante apparut, d'abord si faible qu'elle ne permettait à Zach que de distinguer des niveaux de gris dans le noir. Petit à petit, ses yeux s'habituèrent à cette source de lumière approchante. Une grotte. Je suis dans une putain de grotte.
Les parois qui constituaient sa cellule étaient creusées dans une roche dure, mais cela semblait être une cavité naturelle plutôt qu'ouvragée. Il n'y avait rien d'autre dans cet endroit que les chaînes qui le maintenaient prisonnier. Une chose était sûre, elles, elles n'avaient rien de naturel.
La lumière était toute proche maintenant et formait un halo bien distinct qui se balançait à un rythme régulier.
Putain, Tony, qu'est-ce que tu fous ?
Une silhouette pas très grande et assez fine se planta à quelques mètres de lui. Zach était aveuglé par la torche qu'on braquait sur son visage. Il percevait cependant une odeur familière. Le sang d’un des siens. Le jeune homme se concentra sur les molécules qui flottaient dans l’air. Kurt, merde. Mais autre chose parvenait jusqu’à ses narines. C’était subtile car camouflé, mais le parfum hors de prix ne parvenait pas à masquer l’odeur de la mort aux sens développés du loup-garou. Putain de vampire ! Au bout de quelques secondes, la torche se baissa enfin. Zach releva la tête et une jolie blonde lui souriait...
— Rosie ? demanda-t-il inquiet.

Central Park, 7 juillet
La matinée est déjà très chaude et seuls les habitués sont déjà installés aux tables d’échec du Chess & Checkers House. Ernest et Paul, deux retraités, s’affrontent tous les samedis depuis 15 ans déjà. Paul avance son pion, il le sacrifie, mais il sait aussi que le roi de son adversaire sera exposé après le mouvement. Il relève les yeux sur Ernest afin de savourer l’instant. Déçu, il constate que son ami a râté la beauté du coup. Ernest a les yeux rivés sur le SDF qui se rapproche d’eux en débitant une série d’âneries bibliques :
— Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres, ne soyez pas troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin...
Paul tente d’ignorer l’odeur nauséabonde qui se dégage du clochard et interpelle son compagnon de jeu :
— Oh ! Concentre-toi un peu ou je sens que cette partie sera vite expédiée !
Ernest revient sur le plateau de jeu et fronce le nez :
— Avec une odeur pareille, je suis sûr qu’il a fait tourner mon thé. Voyons…
Le vagabond à la barbe hirsute poursuit son chemin, interpellant tous ceux qui croisent malheureusement sa route :
— Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume ! Ce ne sera que le commencement des douleurs !


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 Sujet du message: Re: Saison 3
MessagePosté: Jeu Nov 14, 2019 10:23 pm 
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Red moon, Hell’s Kitchen
Ashley était plongée dans les comptes du bar depuis plusieurs heures. Si la fréquentation de l’établissement ne retrouvait pas rapidement son niveau d’antan, elle devrait envisager une fermeture définitive. Son père avait racheté le bar alors qu’elle n’était encore qu’une gamine. Hors de question qu’il ferme ! Elle s’adossa au vieux fauteuil en cuir. Après tout ce qu’ils avaient vécu Zane et elle, devoir gérer des problèmes si terre à terre lui paraissait étrange. Se réadapter à une vie banale n’était pas si évident. Il va bien falloir pourtant, pensa-t-elle en caressant son ventre. Quoi de plus terre à terre qu’un bébé ?
Trois coups contre la porte de son bureau la sortirent de ses pensées.
— Entrez !
Les notes de Highway to Hell emplirent la pièce le temps que l’homme entre. Le son de la musique du bar fut à nouveau étouffé tandis qu’il fermait derrière lui. Ashley se leva et bondit dans les bras de Zach :
— Où étais-tu passé ? Tout le monde te croyait mort ! s’exclama-t-elle.
— Toi aussi tu m’as manqué, boss, murmura-t-il en serrant la jeune femme dans ses bras.
Les deux s’installèrent sur le canapé qui ornait le bureau d’Harvey. Ashley dévisageait son barman tandis que ce dernier avait le regard fixé sur le ventre arrondi de la chef de meute.
— Toi d’abord, lui dit-elle.
Zach lui raconta la folie de l’arène, comment Tony avait combattu ses adversaires les uns après les autres, comment ils ont affronté l’Ogre de Sang pour l’empêcher de rejoindre Cho et comment le flic l’avait empêché d’achever leur adversaire.
— Je sais que c’est ton pote, Ash, mais s’il ne m’avait pas assommé, c’en était fini de l’Ogre !
Ashley ne savait quoi penser. Était-ce Tony ou le démon qu’il abritait qui avait agi à ce moment-là ?
— Quand j’ai repris conscience, j’étais attaché avec des chaînes d’argent dans une grotte.
Zack semblait hésiter à poursuivre.
— Comment tu en es sorti ? l’encouragea Ash.
— C’est… c'est Rosie qui m’a tiré de là.
La louve se leva et se mit à faire les cents pas.
— Elle est en vie elle aussi ? murmura-t-elle.
— Ouais enfin “en vie”, si on veut. Ça reste une suçeuse de sang…
— Où est-elle ? demanda Ashley d’un ton sérieux.
Le barman se frotta nerveusement les mains sur les genoux :
— Écoute, elle m’a tout expliqué pour Kurt. Elle ne l’a pas tué, mais elle reconnaît l’avoir vidé après qu’il soit mort…
— Pourquoi elle ne vient pas me l’expliquer elle-même si elle est innocente ?
— Elle voulait le faire. On a réussi à sortir de ces putains de tunnels sans que l’Ogre nous détecte…
— L’Ogre ?
— Ouais, il est toujours en vie. Rosie m’a expliqué que Percy la traquait. Elle avait peur qu’il finisse par la retrouver, alors elle a fait machine arrière et elle est revenue se planquer sous l’arène. Elle espérait que Percy perdrait sa trace et finirait par se lasser.

Ashley savait qu’il n’avait jamais abandonné. Chaque jour depuis plus d’un mois, il errait aux quatre coins de la ville en espérant retrouver la piste de la vampire.
C’était dans la noirceur des galeries qui parcouraient les tréfonds de l’arène de Cho que la vampire avait retrouvé Zack. Ils avaient alors passé un pacte : elle l’aidait à échapper à l’Ogre et lui l’aiderait à semer Percy.
— On est revenu ici, Ash. Rosie voulait vraiment te parler, t’expliquer ce qu’il s’est passé avec Kurt, face à face, mais ton corps était dans un… une sorte de sarcophage de glace.
— Elle est venue ici ? s’étonna Ashley.
— Non, juste moi. C’était le milieu de la nuit. Logan était aux chiottes et Cal s’était endormi. J’espérais te parler et que tu acceptes au moins de l’écouter. J’m’attendais pas à ça. Qu’est-ce qui t’es arrivé ?
— C’est une longue histoire. Qu’est-ce que vous avez fait ensuite ?
— On est retourné dans les tunnels. On voulait se faire l’Ogre.
Ashley se figea étonnée face au jeune homme qui fit une grimace.
— On ne l’a pas retrouvé. Il s’est fait la malle. Je ne sais pas combien de temps on l’a cherché là-dessous, c'est immense. Un vrai labyrinthe. Au bout de je ne sais pas combien de jours, on a fini par abandonner.
— Et ? s’impatienta la louve.
— Après ça, j’ai accompagné Rosie jusqu’à la frontière canadienne.
Il se leva et sortit un morceau de papier de sa poche :
— C’est son numéro.
Zach fit un pas en avant et le tendit à sa chef de meute. Ashley le serra dans sa main. Il faudrait qu’elle règle ça aussi, mais pas ce soir.
— Tu la crois ? demanda-t-elle en croisant le regard du jeune homme.
Zach acquiesça de la tête. Ashley empoigna soudain son T-shirt :
— Elle t'a envoûté ? C'est ça ? Elle t'a fait boire de son sang ?
— Non, non ! se défendit-il en levant les mains. Rien de tout ça, j'te jure !
— T'es tombé amoureux d’elle ? l'interrogea Ashley suspicieuse. Une jolie blonde comme elle, ça se comprendrait...
— Non, Ash ! Tu sais que ta copine mange pas de ce pain-là, t’es au courant hein ?
La chef de meute relâcha le barman qui défroissa son T-shirt du plat de la main.
— Alors maintenant, tu veux m’expliquer pourquoi tu planques un ballon de la NFL sous ton T-shirt ? lui demanda-t-il avec un sourire timide.


Grey Lady Journal
Image

Spoiler:
Le scandale ne fait que gonfler jour après jour. Nous apprenons ce matin que Peter Yuln, commissaire adjoint à la gestion et au budget ainsi que James R. Waters, Chef de la lutte contre le terrorisme, sont actuellement entendu par les affaires internes. Après la mairie, c'est donc maintenant la police qui est entachée par les révélations concernant une vaste corruption qui touche toutes les strates de notre ville.
Dans son allocution matinale, le maire De Blasio a assuré que le voile sera levé sur cette affaire et que les citoyens de New York peuvent être assurés, tous les moyens sont donnés à l’enquête. “New York a été gangrené. Dans ces cas-là, une seule solution : l’amputation ! Toutes celles et ceux qui ont trempé de près ou de loin dans cette affaire seront identifiés et poursuivis en justice. Excelsior est la devise de notre bel état. Coupons tout ce qui nous tire vers le bas !”
La question que chacun est en droit de se poser est : quel est le niveau d’impartialité de l’enquête alors que la liste des accusés ne cessent de s’allonger ?

Penny reposa le journal sur son bureau, un sourire franc au coin des lèvres, et but une gorgée de café. Chaque jour ou presque, de nouveaux noms tombaient, et tout ça grâce à elle. Le journal, jusque-là dénigré par la concurrence, était numéro un des ventes depuis des semaines. Tout ce qui comptait était que la toile que Dame Cho avait tissé sur New York s’effilochait chaque jour un peu plus. Elle s’était infiltrée au sein de la mairie, la police, la justice et même quelques hommes d’affaires étaient tombés sous sa coupe. Penny ne se faisait aucune illusion, politique et pouvoir menaient toujours les hommes vers la corruption, d’une façon ou d’une autre. Cho était tombée, bientôt un autre la remplacerait. La ville aura gagné un peu de répit, au moins pour quelques temps, se dit-elle en sirotant une nouvelle gorgée.
Irina, une jeune journaliste recrutée récemment au Grey Lady, s'approcha.
— Madame Wilson ?
— Tu peux m'appeler Penny.
— Très bien, Penny. J'aurais besoin de ton avis. Un de mes contacts au NYPD, Stevenson, il m'a parlé d'un truc un peu… étrange.
Penny invita la jeune femme à s'asseoir.
— Je t'écoute.
— C'est un flic de base, un patrouilleur des rues. Hier, il a été interrogé par des collègues à lui à propos d'une affaire classée sans suite. Ça s'est passé il y a trois mois environ. Il était en patrouille dans Harlem. Il a vu une femme avec… avec des yeux rouges et des griffes et qui a fait un bond de six mètres dans le vide.
Penny écarquilla les yeux :
— Qu'avait-il écrit dans son rapport de l'époque ?
— Rien. Son sergent, Alvine Washington, lui avait dit de la fermer. Il n'y pas eu de rapport officiel.
— Officieux alors ?
— Peut-être, mais pas de Stevenson. Il m'a dit que ses collègues semblaient très intéressés pour retrouver la trace de cette nana.
— Hum. Et comment se fait-il que l'officier Stevenson te fasse ce genre de confidence ? À sa place, j'aurais peur de passer pour un illuminé. Il doit t'accorder une sacrée confiance.
Irina eut peine à cacher sa gêne :
— Euh… Il … On est…
Penny sourit :
— Ne m'en dis pas plus ! J'ai compris. Essaie d'en savoir plus sur ces flics qui posent des questions sur ce cas et tiens-moi au courant. On verra si c'est exploitable.
La jeune femme se releva :
— D'accord, sans faute. Merci Penny.
Lorsqu'elle referma derrière elle, la louve se rembrunit. Cette histoire n'annonçait rien de bon.

10th Avenue, Hell’s Kitchen, lundi 9 juillet
Zane poussa la porte du Friedmans sur la 10ème avenue et la maintint pour laisser entrer Ashley. Plancher de bois massif, murs en briques, tabouret en fer devant le bar. Le restaurant était à l’image de Hell’s Kitchen : brut et sans chichi. Le couple parcourut la salle des yeux. Tony et Cat n’étaient pas encore arrivés. Ils s’installèrent dans un box isolé de la salle et la serveuse leur servit un café en attendant qu’ils puissent passer commande. Ashley s’empara du menu et son estomac se mit aussitôt à gargouiller. Zane posa une main tendre sur le ventre de la jeune femme :
— Tu as une faim de loup on dirait, lui dit-il les yeux pétillants de malice.
Il espérait ainsi la détendre un peu. Ils n’avaient pas revu Tony depuis leur retour et il la savait inquiète.
— Très drôle. J’y peux rien, j’ai tout le temps faim !
De sa main libre, Zane repoussa une mèche de cheveux derrière l’épaule de la jeune femme et déposa un baiser juste derrière son oreille :
— Crois-moi, je sais ce que c’est d’avoir toujours faim, murmura-t-il.
Ashley se tourna vers lui en levant les yeux au ciel, un sourire aux lèvres. Elle chuchota pour ne pas être entendue :
— Ce n’est pas de la faim ça, c’est de l’envie.
Ils s’embrassèrent lorsqu’un raclement de gorge se fit entendre :
— Toujours inséparables à ce que je vois, lança Tony qui se tenait avec Cat devant leur table.
Ashley se laissa aller à sa première impulsion et bondit au cou du jeune homme :
— Je suis tellement contente de te revoir ! Toutes mes condoléances pour ton oncle.
—Hé Ash, retiens-toi, je suis accompagné et tu vas me faire avoir des ennuis, dit Tony avec un large sourire.
Rapidement Cat embrassa Ashley et son regard tomba sur le ventre de cette dernière :
— Ashley, nous avons pleins de choses à nous dire, ou alors tu caches un coussin sous ton sweat pour je ne sais quelles raisons...
— Mais non, Cat, je te l’ai dit, c’est comme dans ma vision… Hé Z, content de te revoir et on dirait que tu as fait la révision des 5000, ils t’ont changé le phare cassé ?
Le couple s’installa en face de Z et Ash.
La louve eut soudain l’air soucieuse :
— De quelle vision parles-tu, Tony ?
— Ben tu sais, quand on a pris le métro, tout ça… Bon alors, vous racontez ce qu’il vous est arrivé ou quoi ?
Ashley ignora l’inquiétude qui l’assaillit. Le couple tenta d’expliquer ce qu’ils avaient vécu en Enfer. C’était difficile de narrer leurs aventures sans avoir l’impression de passer pour des illuminés. Cat écarquillait les yeux à mesure que le récit avançait alors que Tony semblait peu surpris, comme s’il s’attendait à entendre ce genre d’événements.
— Eh ben ! s’exclama-t-il lorsqu’ils eurent fini. C’était pas tout rose ici, mais j’suis content de ne pas être allé avec vous.
Cat, à ses côtés, restait sans voix. Ashley hésita un instant puis se lança :
— Tony… je dois te demander quelque chose. Pourquoi n’as-tu pas laissé Zach achever l’Ogre cette nuit-là ?


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 Sujet du message: Re: Saison 3
MessagePosté: Mar Nov 19, 2019 12:04 am 
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Red moon Hell’s Kitchen
La musique est à fond à cette heure matinale. La meute s’occupe à préparer le bar avant le retour de Ash et Z.
La porte s’ouvre et la lumière du dehors encadre une grande silhouette qui se traîne à l’intérieur. L’homme est très costaud, mais il fait preuve de maladresse dans sa démarche. Il titube sur quelques pas et s’accroche à un pilier, la porte se referme derrière lui. L’individu est vêtu de guenilles probablement trouvées dans un surplus militaire ou plus certainement dans une poubelle. Ses cheveux sont long et hirsutes, un regard hagard balaie la faune du bar. La meute regarde cet intrus et hésite entre le mettre dehors ou lui offrir un repas.
L’homme titube plus avant dans le bar et manque le comptoir, il s’effondre vers le sol entraînant plusieurs tabourets dans sa chute.
Le détail qui tue, le mec est pied nu.

Ferry de Staten Island
Depuis le pont de l’énorme navire on aperçoit la Statue de la Liberté et Ellis Island. Chaque jour 100 000 passagers l'empruntent soit pour visiter, soit se rendre au travail, il navigue 24h/24 et 7j/7. Accoudé au bastingage, on embrasse la ville de New York et l’Ile de Manhattan, aucun risque d’avoir le mal de mer au vu de la stabilité et de la taille du ferry.
Des badauds et des travailleurs se croisent chacun dans son propre monde, le wifi permet de prendre connaissance des derniers cours de la bourse et d’organiser ses rendez-vous, pas de temps mort pour les bourreaux de travail de la grosse pomme. Pour d’autres c’est l’occasion de nombreux selfie qui serviront à épater la famille et les amis qui ne sont pas du voyage.

Sur la coursive haute, un homme distingué avance tranquillement et semble fendre la foule par sa seule aura. La pointe de sa canne frappe le sol en cadence dans un claquement métallique. L’homme s’arrête près du bastingage à côté d’une femme en tailleur stricte, la tête protégée par un foulard et les yeux cachés derrières de grosses lunettes.
— Très chère, vous ne répondez plus à mes appels, cela me chagrine énormément.
La voix est en accord parfait avec l’allure distinguée de l’homme, c’est tout juste si l’on peut discerner une trace d’accent européen. La femme sursaute et le livre qu’elle tenait lui échappe des mains.
— Vous… vous ici ? dit-elle interloquée.
Son rituel quotidien et quasi immuable vient de se fracasser par cette simple phrase.
— Mais comment… pourquoi ?
— Mais voyons, c’est bien naturel que je vienne vous voir en personne si vous ne prenez pas mes appels. Vous n’imaginez pas l’état d’inquiétude dans lequel j’étais. Mais fort heureusement, me voilà rassuré. L’homme prend naturellement le coude de la femme et reprend sa marche, ils avancent serrés l’un contre l’autre, unis par leurs deux bras, la marche est ponctuée des claquements de la canne sur le pont du ferry.
— Je… J’allais vous appeler, mais vous comprenez que c’est difficile en ce moment. Il ne faut pas qu’on nous voit ensemble. Une enquête est en cours et je ne peux pas être vue avec vous.
La femme se laisse entraîner, elle ne peut résister au magnétisme de l’homme. Être si proche de lui et sentir son parfum, à la fragrance si particulière, s’en est trop. Mais elle s’est jurée de ne pas rechuter, elle connait ses faiblesses, elle connaît son âme, aussi bien que celle de ses patients. Mais non rien n’y fait, c’est comme de reprendre une dose, une fois qu’on replonge on ne pense qu'à la prochaine. Elle doit satisfaire son maître.
— Je suis au courant pour l’enquête et ne vous inquiétez pas, celui qui vous suivait à malheureusement manqué le ferry. Nous avons encore 20 minutes de tranquillité avant que la filature reprenne à l’arrivée du ferry. Mettons à profit ces 20 minutes.
Leurs pas les entraînent dans les profondeurs de cet immense navire, ils passent des sas et des cloisons normalement interdits au public, mais personne ne semble leur prêter attention, ni ne les arrêtent.
Une porte s’ouvre sur une cabine privée, aménagée aussi confortablement que possible, l’homme lui sert le thé dans un service en porcelaine sûrement très ancien à en juger par les motifs et la délicatesse des pièces. Elle porte la tasse à ses lèvres et le parfum du Jasmin Pearl des frère Damman est présent comme il se doit, tout est parfait.
— Maintenant que nous sommes confortablement installés, parlez-moi de mon petit Tony, voulez-vous… Ne me faites pas souffrir inutilement et dites-moi comment il survit à la mort de son oncle ?

10th Avenue, Hell’s Kitchen, lundi 9 juillet (la suite)
— Qu’est ce que vous avez tous à me dévisager ? J’ai un troisième œil qui est apparu ? Demande Tony.
Effectivement toute la table regarde bizarrement voire avec inquiétude.
— Tony tu devrais poser ta cuillère, tu vas te brûler...
— Non mais attends Ash je sais quand même manger et puis ne t’en déplaise mon porridge est froid.
— Le problème ce n’est pas ta bouillie d’avoine mais ta cuillère… enchaîne Z.
— Quoi ma cuillère, qu’est ce qu’elle m’a cuillère ? Reprend Tony avant de montrer le morceau de fer rougeoyant et entrain de fondre qu’il tient dans sa main. Se rendant compte brutalement que sa main le brûlait il ne sait où lâcher le,morceau de métal fondu qui était jusqu’à il y’a peu une cuillère. Ash pousse vers lui la carafe d’eau dans laquelle Tony laisse tomber la cuillère. L’eau boue très rapidement preuve de la chaleur incandescente de ce que tenait Tony.
— Ah merde ça a recommencé … désolé. Lâche Tony dépité.
Cathy fait disparaître la carafe sous la table et regarde autours d’eux. Bon les autres clients sont tous occupés avec leurs smartphone et leurs petit dej.
— Tony qu’est ce qui a recommencé ? Demande Z. Ses deux yeux fixés sur son ami dans un regard perçant et interrogateur, mais on discerne aussi dans sa posture une certaine tension. L’Alpha est prêt à protéger sa famille contre toutes les menaces, y compris celle de ses amis.
— Z, on se calme il n’y a pas de mal. La main de Ash se pose sur l'avant bras de Z et ce contact familier libère Z de la tension qui l’habitait.
— Ash, tu m’as posé une question, mais tu vas rire je ne sais pas si je t’ai répondu ?
— Tony ça fait bien 5 minutes que je t’ai posé la question et heureusement que Cat était là car elle bien meublée la conversation. Je pensais que tu ne voulais pas me répondre.
— Bah c’est pas que je sois à l’aise avec la question, mais je vous dois bien une réponse. Mais j’ai quelques absences depuis le combat dans l’arène.
— Ash, Z, ce que vous dit Tony est un euphémisme … il a des putains de black-out et tous les examens sont cleans. C’est sûrement un SPT mais il ne veut pas en parler ni se faire aider lâche la jeune femme. Sérieusement je penses que bientôt j’allais moi aussi péter les plombs, mais heureusement vous êtes revenus…
— Ah oui ça me revient Ash. Bon pour l’arène c’est simple au final, même très simple. J’ai beau être un dur et ne pas reculer devant les épreuves il n’y a aucune chance que je tue ou laisse tuer mon père.

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 Sujet du message: Re: Saison 3
MessagePosté: Jeu Nov 21, 2019 3:51 pm 
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Dans les rues de Hell’s Kitchen, lundi 9 juillet
Le couple retournait d’un pas tranquille vers le bar, main dans la main. Ashley restait très silencieuse, plongée dans ses pensées. Zane passa le bras sur l’épaule de la jeune femme :
— Ash ?
— Hum…
— Tu sais que tu ne peux rien faire pour Tony…
— Pourquoi est-ce qu’il s’obstine à refuser de l’aide alors qu’il en a visiblement besoin ?
— Ashley, tu te rappelles ce qu’on s’est dit l’autre soir ? Ne pas se lancer dans des promesses impossibles à tenir, tout ça…
— Oui, je me rappelle, capitula Ash. Et je n’ai rien promis à qui que ce soit !
— C’est vrai, mais je commence à te connaître. Je vois bien que tu retournes les choses dans tous les sens dans ta tête pour essayer de trouver un moyen de l’aider. Alors promets-moi une chose : ne t’en mêle pas tant qu’il ne nous demande pas clairement un coup de main.
Zane s’arrêta au milieu du trottoir et attendit la réponse.
— C’est promis, soupira Ashley.
Ils reprirent leur marche lorsqu’ils remarquèrent un attroupement à une dizaine de mètres devant eux. Ashley sentit Zane se tendre à ses côtés. Des voitures de police étaient garées devant le Fairy Tale et des policiers sortaient de la boîte de strip tease qui ne fermait jamais, encadrant les danseuses menottées.
— J’ai rien fait ! Lâchez-moi ! hurlait l’une d’elle.
— C’est pas la version qu’on a entendu, rétorqua l’homme à sa droite. Il paraît que toi et tes copines, vous faites des trucs à vos clients qu’on ne voit nulle part ailleurs… De la magie ! J’aimerais bien avoir une démo.
— On fait rien d’illégal !
— Ça, c’est à moi d’en décider, répondit l’homme en la forçant à entrer à l’arrière d’un fourgon de police déjà bien rempli.
Le policier d’une quarantaine d’années ne portait pas l’uniforme, mais un simple gilet pare-balles sur sa chemise blanche. Il claqua la porte du fourgon et cogna deux fois contre la vitre blindée. Le chauffeur démarra aussitôt. Le policier sortit un mouchoir de sa poche et essuya ses lunettes méthodiquement avant de les remettre en place. Il grimpa dans une berline noire et se faufila dans la circulation tandis que les agents restés sur place dispersaient les badaux.
— Viens, ne traînons pas, murmura Zane.
— C’était bizarre. Y’a jamais eu de problème avec ce club…
— Non, c’est vrai. Mais Ambrose est un fae, comme ses filles. Elles usent de leurs pouvoirs avec les clients, créent des illusions. Ils auraient dû rester discrets.
— Tu m’as l’air bien au courant ? s’amusa Ashley.
Zane, lui, n’était pas d’humeur à plaisanter.
— Hier, ta mère m’a parlé d’un truc bizarre qu’elle a entendu à son journal. Des flics qui cherchaient à avoir des infos sur un cas impliquant un mons…, un être surnaturel, se reprit-il. T’as entendu ce flic ? Il parlait de magie… Ça sent pas bon.
Ils terminèrent leur trajet en silence. Arrivés devant le Red Moon, Zane déposa un baiser sur les lèvres d’Ashley. Il avait toujours l’air soucieux.
— Tu n’entres pas ? lui demanda-t-elle.
— Je voudrais repasser chez moi, j’ai deux trois trucs à faire. On se retrouve ce soir.

Lorsqu’elle pénétra dans le bar, Ashley sentit aussitôt la tension qui y régnait. Une sorte de soulagement se propagea parmis les siens lorsqu’ils la virent.
— Qu’est-ce qui vous arrive ? demanda Ash.
Jasper s’avança vers elle :
— On t’attendait, on ne savait pas trop quoi faire…
Devant le regard interrogateur de la jeune femme, Jasper expliqua qu’un homme étrange avait débarqué quelques minutes plus tôt et débitait des trucs dingues.
— Où est-il ?
— Au sous-sol. Zach est avec lui.
Ashley posa son sac à main dans son bureau avant de descendre retrouver son premier lieutenant, Jasper sur ses talons. Elle arriva devant la réserve et eut un moment d’hésitation avant d’entrer. C’est ici qu’Harvey, Zach et Connor avait torturé un démon de dame Cho. Elle inspira et poussa la porte. Une odeur rance lui envahit aussitôt les narines. Elle dût faire appel à toute sa volonté pour ne pas vomir le brunch qu’elle venait d’avaler. Elle lança un regard interrogateur à Zach qui se tenait près de l’entrée de la pièce. Face à lui, accroupi au sol, un homme aux cheveux hirsutes et aux vêtements plus que défraîchis alternait avidement bouchées de sandwich et gorgées de café. Zach demanda à Jasper de rester avec l’individu et entraîna Ashley dans le couloir.
— J’ai préféré le descendre ici, déjà parce qu’il schlingue à mort et deuzio… ben parce que c’est à toi de décider quoi faire de ce type.
— Jasper m’a dit qu’il raconte des trucs dingues, ça veut dire quoi ?
— Ouais, il fait un peu illuminé, mais j’crois qu’il ne raconte pas que des conneries. Ash… il sait des choses. Il m’a dit des trucs sur moi que personne d’autre ne connaît…
Zach paraissait réellement troublé.
— OK, je vais lui parler si tu penses que c’est nécessaire.
Ils retournèrent à l’intérieur de la réserve. L’homme avait terminé son en-cas et se relevait péniblement. Jasper fit un pas vers lui, mais l’odeur et le niveau de crasse lui firent retenir son geste.
Ashley observa le visage de l’homme. Elle avait cette impression de déjà vu sans parvenir à se rappeler où elle avait pu le croiser. Ce n’est que lorsqu’il parla que tout lui revint. C’est ce prédicateur que je n’arrêtais pas de croiser !
— Je suis honoré de rencontrer l’envoyée de notre Seigneur, dit-il sur un ton solennel.
Les trois loups échangèrent des regards éberlués.
— Euh… De qui parlez-vous ? demanda Ashley.
— De vous évidemment, qui d’autre ? s’offusqua l’homme.
— Je ne suis pas envoyée de Dieu ou de qui que ce soit d’autre. Mon nom est Ashley Winston. Que faites-vous dans mon bar ?
— Oh, je sais qui tu es Ashley Winston, la louve revenue des enfers.
Un malaise prit la jeune femme aux tripes. Comment savait-il ?
— Qui vous a parlé de ça ?
— Ce regard que tu as à cet instant, je l’ai connu toute ma vie, soupira l’homme. C’est d’abord l’incrédulité, puis la peur. Dieu m’a offert un don incommensurable, mais tout à un prix.
— Quel don ? De quoi parlez-vous ?
— Il met ces images dans ma tête. Parfois elles sont passées, souvent à venir, mais toujours difficiles à interpréter. C’est plus facile si je touche les gens, mais plus risqué aussi, quand on peut voir ce que chacun cache au fond de lui.
— Vous êtes un oracle, monsieur. Dieu n’a rien à voir là-dedans.
L’homme parut choqué :
— Au contraire ! Il est le créateur de toute chose et je suis son humble serviteur, tout comme Zane et toi. C’est pour ça qu’il vous a renvoyés ici. Pour accomplir son dessein.
Ashley était de plus en plus mal à l’aise face à cet homme qui en savait décidément beaucoup trop.
— Quel dessein au juste ?
— Protéger ses créatures et éviter la guerre qui se prépare !
— On est à New-York, Etats-Unis d’Amérique, mec ! l’interpella Jasper. De quelle guerre tu parles ?
— De l’éternelle guerre entre les simples humains et les créatures comme vous et moi. Les humains n’ont jamais pleinement compris le message de Dieu. Un jour peut-être...

Hell’s Kitchen, appartement d’Ashley, 03h00
Ashley se retourna dans son sommeil. Instinctivement, son bras chercha à enlacer Zane, mais il n’y avait que des draps froids à ses côtés. Elle ouvrit les yeux puis se leva à la recherche de son homme. Il n’était nulle part dans l’appartement. La jeune femme tenta sa chance sur le toit de l’immeuble. Il était là, appuyé contre le rebord, le regard perdu au loin sur les grattes-ciel de la ville.
Il se retourna dès qu’elle posa le pied sur le toit et lui sourit. Ce sourire plein de mélancolie, Ash ne le connaissait que trop bien. Elle alla se blottir contre Zane. La nuit était douce, calme. Seuls les aboiements d’un chien et la sirène lointaine d’une ambulance perturbaient le silence.
— Il faut que tu y ailles, Zane, murmura la louve.
Il baissa les yeux et la regarda étonné :
— Où ça ?
— Retrouver ton fils.
Une onde de douleur passa sur le visage du privé. Il se maîtrisa aussitôt :
— Je ne peux pas te laisser, tout est trop… incertain ici.
Ashley posa la main sur la joue de Zane et se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres.
— Il le faut. C’est ton fils. Il a besoin de son père comme tu as besoin de lui. Moi, ça ira. Je ne suis pas toute seule ici. C’est pour toi que je m’inquiète.
Zane déposa un baiser sur le front de sa compagne :
— Je t’aime.


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 Sujet du message: Re: Saison 3
MessagePosté: Lun Déc 02, 2019 9:49 pm 
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Hell’s Kitchen, à l’aube
Zane sortit de l'appartement d'Ashley le cœur lourd. Il avait l'impression que quoiqu'il fasse, il abandonnait quelqu'un. Machinalement, il alla jusqu'à sa voiture où il jeta ses affaires sur la banquette arrière. L’aube annonça son arrivée en éclaircissant légèrement le ciel d’un bleu profond. Puis le privé se tourna en direction de l'appartement qu'il venait de quitter. Il espérait qu'il retrouverait rapidement son frère et qu'enfin Jason rejoindrait sa véritable famille, celle qu’il construisait avec la femme de sa vie. C'était tout ce qu'il espérait, mais quelque chose lui murmura à l’oreille que c'était cher demander. Il balaya ses sombres pensées et allait s'installer à la place du conducteur lorsqu'une voix retentit derrière lui :
— Z, j'ai besoin de toi.
Le privé sursauta et se retourna vivement vers un homme qui venait de sortir de l’ombre.
— Percy ? balbutia l'intéressé.
Le colosse hocha la tête :
— Il faut que tu m'aides à retrouver cette garce et à venger mon neveu !
Le lieutenant de meute avait piètre allure. Il semblait fatigué et au bout du rouleau. Les dernières semaines avaient été éprouvantes pour lui et cela se voyait.
— Tu ne veux pas plutôt qu'on rentre et qu'on en discute ? tenta Z. Tu sembles épuisé.
Mais l'homme ne bougea pas. Seuls les mouvements crispés de sa mâchoire indiquaient le refus.
Le privé capitula :
— Les choses ont changé, tu sais, ce n'est peut-être pas ce que tu crois, Rosie…
— Je sais ce que j'ai vu, le coupa calmement Percy.
Zane tenta de trouver les mots pour l'apaiser :
— Et tu ne veux pas connaître sa version des faits ?
— La version d'une suceuse de sang ? Pas la peine, de sa bouche ne sort que des mensonges. Tu sais très bien qu'elle va raconter n'importe quoi pour sauver sa peau.
— Tu peux aussi laisser Ashley en décider ? hasarda le privé.
Le géant marqua une pause.
— Ashley et Rosie sont amies depuis longtemps. Elle voudra croire à un accident et l'autre lui servira une histoire bien comme il faut. Non, fit-il en secouant la tête, ça doit se passer à ma manière. Kurt mérite qu'on fasse justice.
— Je vois, mais ça ne le ramènera pas, tu sais ?
Percy ne l’entendait de cette oreille et poursuivit :
— Je ne peux pas laisser passer ça, grommela l’homme.
— Et tu t’engages sur une voie sans issue, renchérit Zane. Reviens aux bercailles, parmi les tiens et fais confiance à Ashley. La situation est difficile et la meute a besoin de toi, il y a eu beaucoup de morts, tu sais ?
Mais Percy poursuivit, l'air soudain perdu dans ses pensées :
— Tu sais que son père a disparu lorsqu’il était petit ?
Z hocha la tête :
— C’est pour ça qu’il voulait devenir détective. Pour retrouver son père.
— Hé bien, il était comme un fils pour moi, lâcha l'homme soudain pris par l'émotion.
— C'était un charmant garçon, confirma Z en posant une main réconfortante sur l’épaule de Percy.
— Il était tellement enthousiaste, poursuivit l’homme, la journée où tu l’as pris avec toi... Il ne méritait pas de se faire vider les veines par ce putain de parasite !
— Tu ne sais pas ce qui s’est passé, Percy !
— Bien sur que je le sais et toi aussi ! Les vampires ne boivent pas le sang d’un mort...
Le colosse venait de marquer un point, par ailleurs, le privé n'avait toujours pas entendu la version de la vampire et il se douta lui aussi que la créature saurait inventer n'importe quelle histoire pour endormir leur méfiance.
— Si tu te dresses contre la volonté d'Ashley, reprit Z, elle pourrait te bannir de la meute ou pire encore... C'est vraiment ce que tu souhaites ?
— Ça n'arrivera pas si je la défie en combat singulier et que je prends sa place ! lâcha Percy plein de défi.
— Quoi ? s'exclama le privé. Tu ne peux pas faire ça, elle est enceinte !
Mais le regard de Percy était déterminé et farouche. Zane y décela une lueur inquiétante.
— Je veux ma vengeance, Z… Ta réponse ?

Les emmerdes commençaient à nouveau à pleuvoir, et cela ne présageait rien de bon. Zane brûlait de retrouver Ray et de reprendre son fils, mais Percy menaçait de s'en prendre à Ashley…

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 Sujet du message: Re: Saison 3
MessagePosté: Jeu Déc 19, 2019 8:29 am 
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Hell’s Kitchen, 10 juillet, fin de journée
Les bras chargés, Ashley pressait le pas sur le trottoir. Elle n'avait qu'une hâte : arriver chez elle. Au moins, elle aurait enfin des vêtements adaptés à sa nouvelle silhouette. La jeune femme s'était sentie perdue dans ces boutiques dédiées à la maternité. Elle n'avait pas la moindre idée de ce à quoi servaient les trois quart des objets exposés. Elle avait dû faire un effort colossal pour ne pas s'enfuir en courant. Mais elle en avait assez de porter les vêtements de Zane ou de fermer ses jeans avec des élastiques, alors elle s'était concentrée sur le rayon dédié aux futures mamans. Elle avait failli s'étrangler quand la caissière lui avait annoncé le montant à payer, un sourire niais aux lèvres. Ça coûtait réellement si cher d'ajouter une large ceinture élastique aux pantalons ?!
Elle poussa enfin la porte de son immeuble et gravit les étages au pas de course. Elle eut un moment d'hésitation lorsqu'elle aperçut une silhouette devant sa porte, puis se rassura lorsque Percy vint à sa rencontre. Les cernes violacées, le blanc des yeux injecté de sang et une barbe de plusieurs semaines, l'homme semblait ne pas avoir dormi depuis des lustres.
— Où il est ? demanda-t-il en lui en serrant les épaules d'Ashley de ses larges mains.
— Salut à toi, Percy. Oui, volontiers, je veux bien un coup de main avec ces sacs… ironisa-t-elle.
— Ton mec, il est où ? Il avait promis de m'aider !
— T'aider à quoi ? Je peux peut-être…
— Non ! C'est entre lui et moi.
L'homme avait une lueur démente dans le regard qui mit la louve en alerte.
— J'ignore où il se trouve, là, tout de suite, mais s'il a promis de t'aider, je suis sûre qu'il tiendra parole.
— Vingt-quatre heures ! J'lui avais donné vingt-quatre heures, pas une de plus ! Après, je réglerais ça à ma manière, lâcha-t-il menaçant.
— Tu veux entrer, prendre un café ? On pourra appeler Zane si tu veux.
L'homme secoua la tête :
— Dis-lui bien : vingt-quatre heures, pas une de plus !
Ashley fixa éberluée Percy qui s'éloignait déjà. Elle entra dans son appartement, lâcha tous ses sacs dans l'entrée et chercha son portable au fond de son sac à main.

Quelque part au Canada, au même moment.
Le nez collé à ses jumelles, Zane soupira. La nuit était tombée rapidement et elles ne lui servaient plus à rien désormais. S’il n’y avait pas eu cette maudite déviation sur la route, il aurait eu le temps de faire un repérage plus approfondi des environs. Il rangea les jumelles dans son sac à dos. Cela faisait de longues minutes qu’il avait les yeux rivés sur le chalet mais rien ne bougeait à l’intérieur. À croire qu’il était vide. C’était pourtant bien l’adresse qu’il avait obtenu à l’aide du numéro de téléphone dérobé à Ashley. Il espérait qu’elle comprendrait. Il avait fallu donner un os à ronger à Percy et l’animal n’était pas du genre patient.
Son portable vibra dans la poche de son jean. Il saisit l’objet, sur l’écran, le visage d'Ashley lui souriait.
Désolé, soupira-t-il avant de renvoyer l'appel sur messagerie et de couper son téléphone. Un craquement sec derrière lui le fit se retourner, la main crispée sur la crosse de son arme, cachée dans la poche de son blouson. Rosie s’avançait lentement vers lui. Elle lâcha les morceaux de bois qu’elle tenait dans chaque main.
OK, donc elle a volontairement trahi sa présence. À quoi joue-t-elle ? s’interrogea-t-il perplexe.
— Tu ne réponds pas ? lui demanda la jeune femme d'une voix suave.
— Ça peut attendre.
— Hum… je vois. Moi qui croyait qu'Ashley avait envoyé son mec faire le sale boulot, en fait, elle n’est pas au courant de ta petite virée, c’est ça ?
Le regard de Zane se durcit, trahissant son malaise. La vampire laissa échapper un petit rire victorieux.
— Comment crois-tu qu'elle va prendre la chose ?
Rosie fixait le privé intensément, prête à réagir au moindre mouvement suspect de sa part. Zane avait toujours détesté le regard de ces suceurs de sang : froid, calculateur, vide de toute émotion. Face à son silence, elle poursuivit :
— Je suppose que tu n’as pas fait tout ce trajet simplement pour me transmettre les amitiés de ta chef de meute. Alors, comment veux-tu qu'on la joue ? Tu veux entendre ma version ?

Chinatown Dojo de Maître Tony WEI, nuit du 10 au 11 juillet.
Cat sursauta dans le lit. C’était quoi ce bruit ? Elle tendit la main pour secouer Tony, mais comme souvent ces derniers jours, la place était vide et les draps froids.
Elle s’empara de son arme de service dans le tiroir de la table de chevet et se leva. Un nouveau bruit retentissait à intervalle régulier : des coups qui résonnaient contre du métal. La policière pointa le pistolet devant elle et descendit les marches pieds nus. Un courant d’air la fit frissonner. Putain, on est en train de se faire cambrioler et Tony est parti je ne sais où encore ! Et en plus, je suis à moitié à poils, pensa-t-elle en baissant les yeux sur le T-shirt qui couvrait à peine ses fesses.
Caty s’orienta grâce au vacarme jusqu’au bureau de maître Wei. Elle se colla contre le chambranle de la porte, prit une grande inspiration puis ouvrit brutalement en criant :
— Police ! Mains en … Tony ? Qu’est-ce que tu fous ? Tu m’as fichu la trouille…
Son compagnon, armé d’un burin et d’un marteau s’acharnait contre un petit coffre métallique :
— Tu crois que le vieux fou lui aurait donné la combinaison ? Non, ça...aurait...été...trop simple, répondit-il entre chaque coup.
La serrure céda enfin, lui plongea la main à l’intérieur.
— Qu’est-ce qu’il y a dans ce coffre, Tony ? s’inquiéta Cat.
L’homme se retourna, un sourire carnassier aux lèvres. Cat eut un mouvement de recul. Ce n’était pas tout à fait Tony qui se tenait face à elle. Deux petites cornes pointaient sur son front, ses canines ressemblaient maintenant à des crocs de lion et il la fixait de ses pupilles ovales.
— Ça, répondit-il en montrant le collier qu’il tenait à la main.
Un pendentif se balançait légèrement au bout de la chaîne, mais Cat n’eut pas le temps de s’attarder sur ce dernier : Tony, ou plutôt le démon, s’approchait d’elle. Elle ne savait pas quoi faire. Le démon lui fit doucement baisser son arme, passa une main entre les omoplates de la jeune femme et l’autre à sa taille avant de la faire basculer légèrement en arrière et l’embrasser d’un baiser ardent :
— Et moi, c’est Arioch, bébé.
Il la redressa et sortit par la porte-fenêtre ouverte. Cat reprit ses esprits et se précipita derrière lui :
— Attends !
Mais le démon enfourcha sa moto sans se retourner et s’enfuit dans la nuit dans un vrombissement puissant.


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 Sujet du message: Re: Saison 3
MessagePosté: Mar Mar 03, 2020 10:50 pm 
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“— Je suppose que tu n’as pas fait tout ce trajet simplement pour me transmettre les amitiés de ta chef de meute. Alors, comment veux-tu qu'on la joue ? Tu veux entendre ma version ?”

— Rosie, commença Zane, ce n’est pas moi que tu dois convaincre... c’est lui ! fit le privé en pointant calmement du doigt une direction derrière la vampire.
L’intéressée se retourna vivement lorsqu’elle perçut un mouvement. Percy venait de sortir d’un fourré, une lueur de folie meurtrière dans les yeux.
Terrifiée, Rosie recula d’un pas, toute assurance avait disparue, de prédatrice elle était passée au statut de proie. Comment cela avait-il pu arriver ? Elle maudit son accès d’assurance, cet homme s’était joué d’elle. Elle se retrouva dos à un rocher, acculée. Son instinct lui commandait de fuir, mais elle savait que les loups n’attendaient que cette erreur pour fondre sur elle.
Le premier quartier de lune dispensait une clarté monochrome sur la scène. Rosie semblait si apeurée, si fragile, si... inoffensive blottie contre son rocher. Petite chose trop frêle pour faire face à la situation qui la dépasse, elle craqua. Des larmes coulèrent sur ses joues et ses grands yeux imploraient la pitié. Mais les loups ne se laissèrent pas duper par cette illusion. La vampire restait extraordinairement dangereuse, surtout en cet instant. Les loups s’avancèrent pour refermer l’étau autour de leur victime. Voyant que son stratagème n’avait pas fonctionné, le visage de Rosie prit une apparence bestiale.
— Tu m’as piégée ! siffla-t-elle à l’adresse du privé.
Le chasseur venait de sortir un pieux de son blouson.
— Tu peux te vanter de m’avoir fait replonger dans une vieille tradition familiale, Rosie… il marqua une pause avant de poursuivre, tuer des vampires.
Percy émit un grognement, des crocs étaient apparu dans sa bouche et des griffes acérées à ses mains, il bondit sur sa proie en hurlant de rage. Rosie ne fut pas assez vive pour esquiver la charge, le lycanthrope lui lacéra l’épaule, du sang gicla sur le rocher. Mais Rosie profita de l’action pour s’accrocher à son agresseur et planta ses crocs dans le cou sans protection. Percy hurla et repoussa violemment la suceuse de sang qui s’écrasa contre le roc. Du sang coulait de la nuque du lycan, mais il ne semblait ressentir aucune douleur. Surprise par la brutalité de la réponse de son agresseur, elle s’étonna un bref instant qu’il se soit dégagé de son étreinte, personne avant lui ne l’avait fait. Mais la vampire avait goûté au sang du lycan, elle avait peut être une chance, une petite chance. Percy ne lui laissa pas le temps de réfléchir et se jeta à nouveau sur elle. Elle leva le bras pour se protéger de l’attaque qui visait sa gorge. Elle hurla de douleur lorsque la mâchoire se referma sur son avant bras et commença à déchirer ses chairs. Du sang coulait de la gueule de Percy, ce qui ne fit qu'accroître sa rage et la pression sur l’avant bras de la vampire. La douleur était insupportable, elle crut un instant que le lycan allait lui arracher son membre. Mais Rosie était assez proche maintenant, assez proche pour plonger son regard dans celui de son ennemi, et c’est ce qu’elle voulait. Tel un fil d’Ariane, le sang du lycan dans la bouche de la suceuse lui permit de comprendre, de contourner la brume de rage dans l’esprit de son ennemi, les images se succédèrent à un rythme effréné. La douleur de la perte d’un être cher, la vengeance, la haine, les mois de traque, la folie. Tandis que Rosie progressait dans l’esprit de Percy, son esprit a elle aussi était ouvert à celui du lycan. Il voyait autant en elle que ce qu’elle percevait de lui. Il semblait que la pression sur son bras s’était légèrement relâchée. Encore un effort, pensa-t-elle et elle pourra peut être éteindre la folie qui s’était emparée du lycan et prendre le contrôle. La lueur de folie dans les yeux de Percy s’atténuait comme il mesurait ce qu’il voyait dans l’esprit de Rosie. Mais soudainement quelque chose la rejeta de l’esprit de Percy, une barrière infranchissable ou... une présence ? Elle ne le savait pas et cela n’avait plus d’importance, c’en était fini. La rage revenait peu à peu dans l’esprit du lycan, les portes se refermaient.
Rosie aperçut alors Zane au dessus d’elle prêt à frapper.
— C’est fini Rosie, fit-il en levant le pieux.
— J’y étais presque, murmura-t-elle, puis elle ferma les yeux…

Nouveau Brunswick - Canada
— Permission de monter à bord, capitaine, demanda Zane avant de poser le pied sur le rafiot.
— Permission accordée, lui répondit le vieil homme en face de lui.
Jeb commandait le Terre-Neuve, un chalutier de pêche côtière long d’une quinzaine de mètres. Il était maigre et hâve, avec une longue barbe blanche et un bonnet de laine vissé sur la tête. Tout chez lui était vieux, sauf les yeux, de la même couleur que l’océan, pétillants et invincibles. Zane lui serra chaleureusement la main.
— Voici Percy, fit le privé en désignant l’homme à côté de lui.
Percy fit signe de la tête au vieil homme qui en retour l'évalua de ses yeux pénétrants.
— Sam, appela-t-il après un moment, montre à notre ami ses quartiers.
Un jeune homme arriva à la hâte et conduisit Percy dans l’antre du navire.
— Merci de le prendre avec toi quelques temps, Jebediah. Il a besoin de se retrouver, mais ne t’inquiètes pas, ce n’est pas un tir-au-flanc.
— L’océan s’occupera de lui rappeler qui il est, répondit le vieil homme. Et puis, tu sais, on n’aura pas le temps de cogiter de toute façon, sourit-il, car nous partons au nord... La saison de la langouste va bientôt commencer ! dit-il en se frottant les mains.

Zane regarda le navire jeter les amarres et s’éloigner vers le nord avec Percy à son bord. Le reverrait-il un jour ? Rien n’était moins sûr. Après les événements survenus dans cette forêt le colosse était resté silencieux. Ce qu’il avait vu dans l’esprit de Rosie l’avait ébranlé. En y repensant, le duo s’en était sorti de justesse…

Dans les bois - Non loin de Montréal - Canada
… Rosie sursauta lorsqu’elle entendit un bruit sec et quelque chose de lourd tomber à ses côtés. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle vit Percy allongé sur les flancs, inconscient. Zane se dressait toujours au dessus d’elle, il s'accroupit à ses côtés, mais tenait toujours son pieux près à servir.
— Qu’as-tu vu dans l’esprit de Percy ? s’empressa-t-il de demander.
— Qu’est-ce-que…
Elle hurla de douleur lorsqu’elle bougea le bras que Percy avait déchiqueté.
— Je t’aiderais à guérir, continua-t-il, mais avant dis-moi ce que tu as vu,insista-t-il.
— Tu délires mon chou, répondit-elle en serrant les dents, je n’ai rien…
— Ne mens pas, coupa le privé.
La créature capitula :
— Je n’ai pas réussi à le dominer, admit-elle en tenant son bras supplicié, satisfait ? lança-t-elle, le regard mauvais.
Le détective réfléchit un instant.
— Pourquoi ? demanda la vampire.
Zane était toujours perplexe, mais après un moment de réflexion, il répondit :
— Je crois que Percy est la victime d’un quelconque maléfice, et… j’espérais que tu puisses le libérer.
— Quoi ?! s’indigna la vampire, et tu ne pouvais pas simplement demander ?
— Je ne savais pas si tu y étais pour quelque chose et Percy… n’est pas dans son état normal. J’ai essayé de faire au mieux pour éviter ça, se défendit-il.
— Tu m’en diras tant, répondit froidement la vampire.
Le privé tandis alors lentement son poignet vers Rosie.
— Pour me faire pardonner, ajouta-t-il, mais attention, prévient-il.
Son pieux était toujours prêt à servir.
La vampire était assoiffée, son bref mais intense combat contre Percy l’avait vidée, elle ne dirait pas non à un petit remontant.
— Que dirait Ashley si elle apprenait j’ai sucé son homme ? piqua la vampire.
— C’est une mauvaise idée, tu a raison, admis le privé.
Il retira sa main, mais vive comme l’éclair, elle la rattrapa et planta avidement ses crocs dans le poignet de Zane. Le sang coula, chaud et suave, elle but le nectar enivrant, elle se perdit un instant dans le délicieux plaisir, mais le privé signala fermement que s’en était assez. À contre cœur, elle lécha la plaie du poignet qui se referma aussitôt.
A côté, Percy commençait reprendre conscience.
— Que fait-on pour… commença Rosie en désigna le loup garou.
Mais Zane lui fit signe de se taire, tous les sens en éveil. Il avait déjà perçu cette odeur, une odeur de mort qu’il avait faussement attribué à Rosie, mais il se trompait lourdement…
Soudain, un claquement sec se fit entendre, puis un second. Surpris, le couple leva les yeux en direction du ciel. Il virent rapidement quelqu’un qui applaudissait des deux mains, une femme perchée sur un arbre la tête en bas souriait à pleine dent, visiblement amusée par la situation. Ses longs cheveux noirs se balançaient dans le vent, elle était pâle comme la mort et son regard malfaisant.
— Merci de m’avoir amenée à mon infante Mr Zaborowski, votre réputation n’est pas usurpée…

Manhattan
Zane était au second étage du salon de thé “Alice’s tea cup”, un charmant petit établissement non loin du muséum d’histoire naturelle à Manhattan. Il était de retour aux bercailles, et soulagé de parcourir à nouveaux ses rues. Il commanda un breuvage corsé, un thé noir, et quelques gâteaux secs pour l’adoucir. Il avait quelques minutes devant lui avant un rendez-vous situé non loin de là. Il saisit son téléphone et appela sa bien aimée. Entendre sa voix lui était un baume qu’il appliquait sur son âme autant de fois qu’il le pouvait. Ashley lui fit un rapide état des lieux au Red Moon, mais lui-même resta discret sur les événements survenus au Canada, cela dit, la jeune femme n’était pas dupe. Le privé promit de tout lui expliquer bientôt. Une fois la conversation terminée, il porta la tasse à ses lèvres. Il apprécia aussitôt le goût amer du thé noir qu’il atténua avec la douceur des confiseries.
C’est drôle, pensa-t-il, la vie ressemble à cet instant, tantôt corsée et amère, tantôt douce et agréable. Il allait bientôt se marier !

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