LEGENDES D'AUTRES MONDES

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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Sam Jan 12, 2019 9:50 am 
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Ashley Winston

Two Bridges, bureaux de la MTA, 08h00
Ashley avait passé la veille à organiser les funérailles d’Harvey avec Penny. Ce matin, la liste de choses qu’elle voulait traiter lui arracha un soupir. Même si elle comprenait plus ou moins les raisons pour lesquelles Zane voulait disparaître, elle maudissait son absence. Elle n’avait rien d’une enquêtrice, pourtant, il fallait bien que quelqu’un découvre ce que les mages trafiquaient avec ce maudit métro et son rapport avec Dame Cho.
Elle se rendit devant les locaux de la MTA de bon matin et attendit jusqu’à repérer sa cible.
Tim Green avançait du pas pressé des travailleurs, un gobelet de café Starbucks à la main. Ashley l’interpella avant qu’il ne pénètre dans les locaux et le salua avec son plus beau sourire. Évidemment qu’il se rappelait d’elle, l’amie de Z ! La jeune femme lui demanda des nouvelles de Veronika, mais elle n’était toujours pas réapparue au bureau. Elle avait de la chance d’être directrice de la communication, un employé de base aurait été viré depuis longtemps !
— J’ai absolument besoin de lui parler, savez-vous où elle habite ?
— Je ne peux pas vous donner cette information mademoiselle Ashley, je suis navré…
La louve tenta le tout pour le tout :
— Je comprends. Ne vous en faites pas. Je vais demander à Z. Avec le décès de sa femme, je ne voulais pas le déranger…
— J’ai appris la nouvelle. C’est triste, pauvre femme, elle était si jeune.
— Oui. C’est d’autant plus dur pour ceux qui restent.
Tim, le visage grave, sembla prendre une résolution :
— Je vais vous donner son adresse, de toute façon, Z aurait fini par vous la dégoter. Inutile de le déranger en plein deuil.
Ashley se sentit honteuse d’avoir ainsi usé de la mort d’Amber, mais elle repartait avec un précieux post-it.

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Ashley WinstonZack Barrons

Little Odessa, jeudi 14h00
Youri Mantourov était tout l’opposé de Juan Polanco. Distingué, élégant, il parlait d’un ton mesuré, même lorsque ses yeux bleu clair trahissaient l’intérêt qu’il portait à l’annonce faite par Ashley et Zack. En compensation des pertes de l’incendie, les loups avaient emmenés deux kilos de cocaïne avec eux.
— Et que voulez-vous que je fasse de cela ? demanda Youri. Peut-être n’avez-vous pas bien compris la nature de l’accord passé avec votre défunt père, mademoiselle ? Je fournis, il vend, et je récupère ma part, chaque semaine, sans exception.
Le ton cordial n’enlevait rien à la menace sous-jacente.
— J’ai parfaitement compris la nature de cet accord. Je souhaite aujourd’hui en modifier les parties prenantes.
Youri se cala au fond de son fauteuil, les mains croisées en appui sur son bureau.
— Les activités de mon père ne seront pas mes activités, continua Ashley.
— Vous êtes directe, j'apprécie cette qualité dans le business, cela évite bien des désagréments. Laissez-moi être direct à mon tour : on ne se retire pas aussi facilement de ce type d'accord.
— Je suis jeune, Monsieur Mantourov, mais pas stupide.
Les lèvres du russe se pincèrent dans un simulacre de sourire.
— J'ai une proposition à vous faire, reprit Ashley.
Elle hésitait, il ne fallait pas faire de l'ingérence dans les affaires des russes, mais c'était la seule porte de sortie qu'elle voyait.
— La ville possède plus d'un réseau de distribution et il s'avère que j'en connais un en recherche de fournisseur.
La louve expliqua qu'elle pourrait mettre en relation les russes et les Trinitarios. Ces derniers avaient un marché étendu jusqu'au Caraïbes où la demande était très forte.
— Et qu'y gagnent les loups-garous ? demanda Youri suspicieux.
— Financièrement, rien. Nous y perdrons même beaucoup.
— Alors pourquoi ?
— Mes motivations ne concernent que moi. Avons-nous un accord ?
Le russe se redressa :
— Vous aurez ma décision lorsque j'aurais rencontré M. Polanco.

Grey Lady, édition du samedi matin
La cérémonie rendue en l’honneur d’Harvey Winston a rempli les bancs de l'Église de la Sainte Croix hier matin. Ce sont tous les habitants de Hell’s Kitchen qui sont venus rendre hommage à un homme investi dans la vie de sa communauté. Harvey Winston faisait partie de ces héros anonymes qui ont sauvé de nombreuses vies lors de l’incendie de l’immeuble attenant à son bar, le Red Moon, dans la nuit du samedi 14 avril.
L’inhumation a eu lieu au le cimetière de Woodlawn dans le Bronx, dans l’intimité de la famille et des proches de Monsieur Winston.
Toute l’équipe éditoriale souhaite adresser ses plus sincères condoléances à leur amie et collègue, Penny Winston, ainsi qu’à leur fille Ashley. Nos pensées vous accompagnent dans cette épreuve.


La veille, Ashley avait parcouru du regard la foule des anonymes qui assistaient à la cérémonie donnée pour son père. Au cimetière, elle avait cherché la silhouette de Zane derrière chaque arbre, chaque mausolée. Elle espérait qu’il soit là, qu’elle puisse ne serait-ce que l’apercevoir… mais c’est seule qu’elle avait dû faire face et soutenir sa mère qui s’était finalement autorisée à pleurer son mari.

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Ashley Winston

Little Italy, chez Veronika, samedi 18h00
La louve frappa à la porte de la mage et attendit. Aucun son ne filtrait à l’intérieur. Seule une télévision diffusait son lot de publicités, deux portes plus loin. Ashley frappa une seconde fois, plus fort cette fois. La porte du voisin s’ouvrit. Un vieil homme, pantalon kaki, marcel en coton blanc et cheveux à la brosse coupés courts, passa la tête dans le couloir.
— Bonjour monsieur, je cherche madame Lang.
— ‘ risquez pas d’la trouver. Elle est partit avec un trio de Viets lundi matin. Pas revue depuis.
— Est-ce qu’ils avaient des signes distinctifs, ces Asiatiques ?
— Des bridés, comme vous, grogna-t-il. Y’en a un qu’était en costard noir, genre croque-mort, ses deux gorilles, en chemises avec le col ouvert sur le côté, vous voyez ? Ah, et ils avaient un dragon bleu brodés devant. ‘peuvent pas s’habiller comme tout le monde ? On est en Amérique ici !
— Merci monsieur, dit Ashley qui s’éloignait avant de craquer.
— Non, mais j’ai rien contr’vous. Vous vous êtes habillée comme y faut…
Ash quitta l’immeuble sans se retourner. Vieux connard de raciste.

Il faudrait qu’elle aille discuter à nouveau avec Maître Zang… que savait-il des Dragons Célestes ?

Son téléphone sonna alors qu’elle démarrait le moteur de sa voiture. Elle espérait voir le prénom de Zane s’afficher, c’était Samantha.
— Boss ! Zack m’a dit que tu voulais faire la cosette avec les mages. J’connais un gars, il voit pas mal de monde dans son business.
— Arrête de m'appeler Boss toi aussi ! Parfait, je passe de prendre.

Les deux femmes arrivèrent au Lefty Pawn Shop en milieu d’après-midi. L’endroit était vide à cette heure. L’homme derrière le comptoir avait le crâne rasé, un bouc poivre et sel et un embonpoint marqué. Il sourit en voyant les jeunes femmes et se leva de son tabouret pour les accueillir :
— Samantha ! Ma belle ! Ça fait un baille que je ne t’ai pas vu traîner ta carcasse par ici. J’ai de la super came en stock, regarde par toi même, dit-il en leur montrant une vitrine.
— On n’est pas venue là pour ça, Max.
— Même pas cette superbe paire de boucles d’oreilles ? J’ai ajouté une petite touche personnelle, annonça-t-il fièrement. Portez-les et vous entendrez n’importe quelle conversation à l’autre bout d’une salle.
— Max ! l’arrêta Sam. On a pas besoin de ça.
— Oh oui pardon. J’oublie toujours. Mais j’ai d’autres choses…
— Max ! La boss a des questions à te poser.
Ashley lui lança un regard sévère. Elle lui avait déjà demandé de ne pas l’appeler comme ça. Elle se tourna ensuite vers le prêteur sur gage et lui serra la main.
— Ashley.
— Des questions sur quoi ? demanda-t-il curieux.
— Il semble que certains mages se soient mis au service des démons. J’aimerais comprendre pourquoi.
Max perdit soudainement toute sa jovialité. Il regarda autour de lui, puis chuchota :
— J’ai rien à dire, je ne sais rien.
— Alors pourquoi tu t’inquiètes comme ça ? lança Sam.
— Quoi ? Non, je m’inquiète pas.
— Vous avez peur, dites-moi pourquoi, lui intima Ashley en s’avançant vers lui.
— Si vous n’avez rien à déposer, rien à acheter, je vous demande de sortir d’ici.
L’homme recula jusqu’à se trouver bloqué contre la vitrine. Les deux louves lui barraient le passage.
— Tout se que je sais, c’est qu’il y a des dissensions au sein de l’Alliance, des luttes intestines.
— Des luttes pour quoi ? s’enquit Ash.
— Plus de pouvoir, plus d’argent, plus d’influence, qu’est-ce que j’en sais ? Certains ont décidé de renverser l’ordre établi, et pour ça, ils n’ont pas hésité à passer un pacte avec la tête de Dragon.
— Cho, souffla Ashley.
L’homme acquiesça.
— C’est quoi les termes de leur accord ?
— Aucune idée, et je ne veux pas savoir ! Maintenant partez, je vous en prie. Je vous ai dit tout ce que je savais.

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Ashley Winston

Hell’s Kitchen, appartement d’Ashley, 19h00
La journée avait été longue et Ashley voulait prendre une douche et manger un morceau avant de rejoindre le bar. Vingt quatre heures dans une journée ne suffiraient pas à faire tout ce qu'elle voulait. Elle posa ses clés dans le vide poche, comme à son habitude, ainsi que le post it avec l'adresse de V. Elle lâcha son sac dans l’entrée et avança jusqu’au porte-manteau. Elle sentit une odeur étrange, une odeur d’humidité ou de moisi qui lui agressait les narines. Elle se retourna en alerte et eut juste le temps de capter un mouvement du coin de l’œil qui lui permit d’éviter le coup de poing qui allait s’abattre sur l’arrière de son crâne. Dans son esquive, elle renversa la pile de courrier entassée près du vide poche. La créature devant elle approchait les deux mètres. Ces yeux cernés de noir sur une peau rouge, ces dents taillées en pointe… ça ne pouvait être que lui, l’Ogre de Sang. Ashley risqua un coup d’œil vers la porte d’entrée. L’Ogre sourit avec l'air de dire “Fais-moi plaisir, essaie”. Il ne la laisserait pas s’enfuir. Elle plongea en direction du salon… peut-être qu’en sautant pas la fenêtre… mais l’Ogre avait tendu son long bras et son poing la percuta en plein visage. Elle tomba lourdement sur le dos, la joue droite en feu. L’Ogre se pencha pour la saisir, elle roula sur le côté et lui envoya un coup de pied en pleine tête. Elle se redressa avec souplesse. L’Ogre la saisit à la gorge et la plaqua contre le mur. Elle essaya de se dégager en vain, ses coups ne semblait pas atteindre le démon. Elle s'agrippa à son poignet, le frappa, griffa mais ne parvint qu'à arracher un morceau de sa tenue de soie rouge. Il eut un sourire satisfait, leva son poing libre qui s’écrasa en plein sur le nez d'Ashley qui saigna aussitôt. La douleur lui fit monter les larmes mais elles n’eurent pas le temps de couler : d’un nouveau crochet du gauche, l’Ogre mit KO la louve.

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Ashley WinstonL'Ogre de SangDame Cho

Endroit inconnu
Ash se réveilla en sursaut. Elle ouvrit les yeux, mais l’endroit où elle se trouvait était plongé dans le noir. La faible lueur qui filtrait sous la porte lui permit de distinguer une pièce bâtie, aux murs de bétons. À part la table où elle était sanglée, elle comprenait un établi encombré d’outils et quelques armoires métalliques. Si seulement elle pouvait atteindre ces outils. Elle banda ses muscles autant qu’elle le put, les sangles étaient solides.
Elle reposa sa tête, calma sa respiration et écouta. Les bruits caractéristiques de la ville lui parvenaient, très étouffés. Les sirènes, les klaxons, tout ça n’aidait pas à deviner où elle avait bien pu être emmenée. Elle se concentra sur un bruit particulier. Un flap, flap, flap qui semblait se rapprocher. Les pales d’un hélicoptère. Il se posa, quelque part au dessus d’elle, puis repartit. Les rotations s'enchaînèrent pendant de longues minutes. Un hélico partait, un autre arrivait. Les vols pour touristes, pensa Ash. Elle se trouvait donc quelque part sur la pointe sud, proche de l’Hudson. Rien à voir avec la caverne où avait été emmenée sa mère et les autres otages. Personne ne me retrouvera jamais ici.
La porte s’ouvrit et un néon s’alluma. La lumière crue obligea Ash à cligner des yeux pour ne pas être aveuglée. L’Ogre de Sang venait d’entrer, suivi par une petite bonne femme à l’âge indéterminée. Celle-ci posa un regard satisfait sur la louve.
— Mademoiselle Winston, ou devrais-je dire mademoiselle Wei ? Cela vous surprend ? Oh, sachez que les secrets de cette ville m’appartiennent. Celui-là aura mis longtemps avant de remonter jusqu’à moi cependant. Zang croit vous avoir sauvée, je lui annoncerai votre mort moi-même, pour avoir le plaisir de voir son visage lorsqu'il apprendra son échec. Avec votre ascendance, vous auriez mieux fait de continuer à vous faire oublier, au lieu de fouiner dans mes affaires. Dites-moi, qu’avez-vous appris de votre petite enquête et surtout, à qui en avez-vous parlé ?
Ash fit mine d’ignorer de quoi Dame Cho parlait :
— Quelle enquête ?
Un signe du Dragon et l’Ogre de Sang lui asséna un coup de poing dans la mâchoire.
— Vous allez me dire tout ce que je souhaite, vous verrez. Tout ceux qui essaient de se mettre sur mon chemin seront éliminés.
— Tuez-moi si vous voulez, je ne dirai rien !
— Vous tuez ? Oh non, pas tout de suite…
L’Ogre de Sang sortit ses griffes et sur l’ordre silencieux de Dame Cho les enfonça dans le flanc de la louve avec lenteur. Elle se tordit pour tenter d'échapper à la douleur et retint son hurlement aussi longtemps qu’elle put.

*

Ashley n'avait aucune idée du temps qu'elle avait passé sur cette table. Son corps n'était plus que douleur et elle se mordit la langue jusqu’au sang pour ne pas parler.
Cho voulait connaître les noms de ceux qui étaient au courant pour le métro. Si Ash donnait leurs noms, elle savait qu'ils seraient traqués et éliminés. Tous ceux qu'elle aimait… Il fallait qu'elle tienne. L'Ogre se concentrait sur les zones non vitales, la torture pouvait durer encore longtemps.
On frappa à la porte. L'Ogre retira sa griffe du bras de la jeune femme et accompagna Cho à l'extérieur de la pièce. Ashley accueillit l'interruption avec gratitude. Elle essaya d'oublier les signaux de douleur que son corps lui hurlait en permanence et écouta avec attention les voix qui parvenaient jusqu’à ses oreilles.
— Vous avez la formule ? demanda Cho.
— Oui, répondit une voix d'homme. C'est forcément celle utilisée par Cali. Ma dame, il va falloir un nouveau sacrifice.
— J'ai ce qu'il vous faut pour ça, mais avant il faut qu'elle parle. Assure-toi qu'elle ne saigne plus à partir de maintenant.
Ash devina qu'elle s'adressait à l'Ogre.
— Elle est résistante, mais elle finira par craquer. Ils craquent tous. Venez Baël, j'ai votre prochaine cible.

Le démon rouge entra seul dans la pièce, se dirigea vers l'établi et s'empara d'une tige métallique. Il fit apparaître une flamme dans sa main et chauffa le métal à blanc.
Le cœur de la louve s'emballa dans sa poitrine. Elle pensa à Zane, ses yeux doux qu'il posait sur elle, même lorsqu'elle s'emportait pour des broutilles. Elle se rappela ses gestes tendres, ses baisers… tout ce qu'elle put pour ne pas penser à l'odeur de chair brûlée qui envahissait la pièce. Sa chair.


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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Dim Jan 13, 2019 10:04 am 
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Spanish Harlem, du mardi soir au samedi soir

La rue
Tu veux faire fuir l’animal ?
Nitrate d’argent dans les veines, recta !
C’est optimal.
Little Luis


C’est optimal, c’est sur, c’est comme si tu faisais rentrer le feu dans ton corps… Le feu purificateur ?!
Hammer Joe



MR1 : Manhattan Radio One
Le commissaire divisionnaire Murdoch Slane à fait violemment réprimer les manifestations au Financial District. Les associations dénoncent les méthodes brutales de la NYPD et demandent la démission de Slane ! Le commissaire assure que des groupes de terroristes sont toujours en activité et que l'ordre doit être maintenu pour la protection des citoyens. Les tensions sociales sont au plus haut à Manhattan depuis dimanche dernier.


Le don anonyme
Peu avant la fermeture, l’homme approcha du camion rouge et blanc. Un cœur rouge était dessiné sur ses flancs et en gros Donate Blood - Cedars Sinai.
Une jeune femme aimable, vêtue de blanc, accueillit l’homme et recueillit sa carte de donneur, ensuite, il vit le médecin. Après les questions d’usages :
Avez vous déjà consulté un cardiologue ?
Dans les 4 derniers mois :
Avez vous déjà été hospitalisé ?
Été en contact avec une personne ayant une maladie infectieuse ou contagieuse ?
A votre connaissance, votre partenaire a-t-elle eu d’autres partenaires sexuels ?
Oui
Oui
Oui
...Oui

Le médecin le regarda, dubitatif :
— Vous savez qu’avec ce que vous venez de déclarer, vous ne pouvez pas donner votre sang ?
Il posa le questionnaire sur la table et se cala dans son siège puis détailla l’homme avant de poursuivre :
— D’ailleurs, si vous voulez mon avis, vu l’état dans lequel vous êtes, c’est vous qui auriez besoin d’une transfusion ! Vous devriez vous faire soigner...
— En êtes-vous sûr docteur ? demanda l’homme en s’entaillant la paume avec un petit couteau...
Plus tard, il ressortit du camion en titubant.
Il se sentait faible, sa tête tournait, un enfant aurait pu le renverser.
Son cou et son aine étaient douloureux.
Ils m’ont saigné comme un goret ! pensa l’homme.
Il s’appuya contre un mur pour reprendre son souffle. Mais il avait obtenu ce qu’il cherchait : le nom d’un oracle qui s’y connaissait en fantômes et en sus, un pansement tout neuf sur son œil gauche.

Il rejoignit son fils, qui jouait calmement avec des legos, Z fut accueillit comme un roi, avec force bisous ! Cela réchauffa le cœur du privé qui garda son fils dans ses bras un long moment.
Il s’installa avec Jason et joua avec lui dans la petite chambre. Il tombait de fatigue, mais prépara quelque chose à manger pour eux deux. Jason aimait les pattes en forme d’animaux, mais c’était il y a 5 ans… Ils dinèrent tôt, Jason prit son bain et ensuite dodo.
Avant de s’endormir, Z composa un message pour Ash, un message qu’il envoya jamais. Il ressortit une photo d’elle, prise après leur première fois. Elle était en peignoir et serrait une tasse à café dans ses mains, elle souriait à l’appareil. Z s’endormit, la photo de sa bien aimée posée sur le coeur.


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ZPenny Winston

Spanish Harlem, samedi 22h
Réveillé en sursaut, il saisit son portable.
— Madame Winston ? s’empressa de demander le privé, la voix enrouée par le sommeil.
— Il faut que vous veniez, Z. Il est arrivé quelque chose à Ashley…
L’homme se redressa sur son lit encore fourbu de la journée.
— Elle a été enlevée, Z ! c’était la voix de Zach, maintenant amènes-toi, et fissa !
Le fugitif se raidit en entendant la nouvelle.
— Je suis avec mon fils, si je viens chez vous, personne n'essaiera de me tuer ?
— Putain, mais qu’est-ce que tu racontes ? Arrêtes ta paranoïa de merde, c’est pas le moment !
La voix de Penny reprit le contrôle de la discussion :
— Ma fille est en danger, Z. C’est pour ça que vous m’avez donné ce numéro, non ? Et je vous donne ma parole, et celle de Zach aussi, qu’il ne vous sera fait aucun mal...
La voix de Zach grommela quelque chose que Z ne comprit pas.
— … à vous et à votre enfant, poursuivi Penny. Je vous en supplie !
Elle ne put empêcher sa voix de trembler. Z coupa la communication et réveilla Jason.
— Debout mon grand, ça te dirait d’aller voir tante Penny ?
Un large sourire illumina sa petite frimousse à peine réveillée.


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ZPenny WinstonZach Barrons

Hell’s Kitchen, Red Moon, samedi 22h30
Arrivé au bar, Z confia quelques instants son fils à une dénommée Samantha et alla dans l’arrière cour. L’espace était rempli de loups garous, la colère et la défiance régnaient ici. Penny et Zach l’attendaient au fond, impassibles. Le privé s’arrêta sur le pas de la porte, les lupins allaient-ils le laisser passer ou le dépecer vivant ? Ce qu’il lisait dans leurs yeux lui fit froid dans le dos.
Il avança dans la cour.
Des dizaines de paires d’yeux malveillants le fixaient. Il dû jouer des épaules pour se frayer un chemin. Un jeune loup se planta devant lui le regard plein de défi. Il força Z à le contourner, son unique œil baissé au sol. Il entendait les insultes et les moqueries.
… aucun honneur
… infirme

Après quelques pas, le privé ne vit pas le soufflet que lui porta un autre loup en quête de reconnaissance. Il faillit s’écrouler, ses jambes étaient molles et sans forces.
À l’autre bout de la cour, Zach allait intervenir mais Penny le retint par le bras. Elle vit l’inquiétude sur le visage du lieutenant mais lui fit signe de la tête que le privé devait continuer, seul.
Z se redressa de justesse, essuya le sang au coin de sa lèvre et poursuivit sa route sans tenir compte du défi qu’on venait de lui lancer, son œil toujours fixé au sol.
… alors c’est ça que notre chef met dans son lit ?
… un avorton

Z finit par rejoindre Penny et Zach et fit face à l’assemblée clairement hostile à sa présence.
— Ok, fermez-la maintenant ! aboya le lieutenant.
Le brouhaha s’estompa progressivement.
— Pourquoi il est là ? s’exclama soudainement une voix dans l’assemblée, la meute n’a pas besoin d’un solitaire, d’autres voix opinèrent.
— C’est une affaire interne à la meute, on réglera ça à notre façon… poursuivi l’assemblée.
— La ferme ! répéta Zach.
Penny demanda alors la parole :
— M. Zaborowski est là pour nous aider à retrouver Ashley, c’est moi qui l’ai appelé.
L’étonnement courrait parmi les garous, mais Penny continua :
— C’est le meilleur enquêteur que je connaisse, si quelqu’un peut la retrouver, c’est lui...
Elle allait continuer lorsqu’une nouvelle interruption la força à s’arrêter.
— Lui ? Un enquêteur ? Laissez-moi rire ! lança un homme au centre de la cohue, il est à moitié aveugle et tient à peine sur ses jambes !
Rires
— C’est pourtant lui qui m’a retrouvé ! répondit calmement Penny... et vous, où étiez-vous ?
Un flottement s’empara de son interlocuteur.
— Et où étiez-vous lorsqu’il affrontait l’Ogre de sang ?
Les rires se turent à l’invocation du démon.
Une fois rentrés à l’intérieur du bar, Jason se jeta dans les bras de Penny :
— Tante Penny ! s’écria-t-il.
— Je suis désolée de vous avoir imposé ça Z, s’excusa Penny en embrassant le petit sur sa joue rebondie et en le soulevant de terre.
— Non, vous ne l’êtes pas, répondit sèchement le privé, mais je fais ça pour Ashley. Aurais-je le champ libre pour enquêter maintenant ? Parce que j’ai du travail qui m’attends…
— Le temps qu’on retrouve ma fille, oui, vous ne craignez rien, après…
Penny changea de sujet :
— Je serais heureuse d’accueillir Jason ici, si vous le souhaitez, Z ?
Il ne répondit pas et récupéra son fils des bras de la femme.
— Samantha, amenez-moi à la cathédrale Saint Patrick, j’ai un ami là bas, vous me raconterez tout en chemin.
— Pas si vite, je t’accompagne, fit Zach, dans l’état où te te trouve n’importe qui viendrait facilement à bout de toi.

Zach lui fit un topo de la situation, la version de Samantha au Lefty Pawn Shop, l’enquête sur les mages et l’appartement de Ash.
— Je t’attends ici, lui lança le nouveau lieutenant de la meute, lorsqu’ils furent arrivés à la cathédrale.


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ZCardinal Quintana

Cathédrale Saint Patrick, 23h
Le cardinal reçut Z sans attente, il était en séance de lecture.
— Quelle joie de vous savoir en vie Zane, il serra la main du privé chaleureusement, j’étais très inquiet !
— Fiston, fit Z en se tournant vers Jason, voici le cardinal Quintana.
Le garçon semblait intimidé par les lieux et le personnage en fauteuil roulant, il resta accroché à la jambe de son père, muet comme une carpe.
— Ildefonso, se présenta le prélat au petit garçon.
Z emmena le petit un peu plus loin dans la grande salle, déballa quelques jouets sur le tapis et laissa son fils jouer.
— Que vous est-il arrivé durant ces trois jours ? Et votre œil ? demanda le prélat visiblement inquiet.
— Je vous expliquerai une autre fois. Ashley a disparu Ildefonso, il faut que je la retrouve !
— Vous êtes très proche de Miss Winston, n’est-ce-pas ?
Z hocha la tête, le cardinal poursuivit :
— Elle est passée me voir mardi soir m’annoncer qu’elle souhaitait changer d’orientation pour sa meute. Elle veut quitter le monde de la criminalité. C’est courageux de sa part et inattendu. Y êtes-vous pour quelque chose ?
— Certains le croiront sans doute pour me mettre ça sur le dos, mais la vérité c’est qu’elle n’est pas une criminelle. Elle est tout l’inverse. Ildefonso, Jason peut rester ici le temps que je la retrouve ? Cela me rendrais service.
— Bien entendu Zane, la question ne se pose même pas.
— Je vous fais confiance, Ildefonso.
— Vous avez ma parole, Zane.
— Comment va Ray ? demanda le privé en changeant de sujet.
— Je crois qu’il aimerait revoir son neveu.
Z alla embrasser son fils et partit, le cœur lourd.
Une fois Z sorti, le cardinal appela sœur Sofia :
— Pouvez trouver à cet enfant un endroit agréable où séjourner quelques jours ?
— Bien sûr, monseigneur, répondit-elle.
— Et faites lui passer les tests.
— Les tests, monseigneur ?
— Pour connaître sa nature. Soyez attentive à cet enfant, je vous prie.
— Bien monseigneur, il sera fait selon vos ordres.


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ZZach Barrons

Hell’s Kitchen, Appart d’Ashley, samedi 23h30
Une fois Z de retour dans la voiture, Zach continua avec les dernières nouvelles de la meute.
— Je m’en fou, Zach, de vos trafics ! le stoppa Z.
— Mais qu’est-ce t’as contre nous, mec ?
— Qu’est-ce que j’ai contre vous ? le privé était estomaqué, Qu’est-ce que j’ai contre vous ?
La question avait le don de le mettre hors de lui.
— C’est pas vous qui voulez me liquider ? Par hasard ?
— Pas si tu nous rejoins, mec.
— Alors toi aussi tu me fais le coup du “soit t’es avec nous, soit on te crève !” ?
— Ça te permettra de rester auprès d’elle, je dis ça juste comme ça… On est arrivé à l’appart, on n’a rien touché.

Z pénétra dans l’appartement. Les signes de luttes étaient évidents. Il fouilla le sac à main de la jeune femme et le porte clés. Il y découvrit l’adresse de V., qu’il nota mentalement et remit le post-it.
En s’accroupissant, il ramassa un morceau de soie rouge. Après l’avoir attentivement examiné il le porta à ses narines.
Odeurs d’humidités et de moisissures, caractéristiques des endroits clos… et quelque chose de plus subtile. Z se concentra... oui, il connaissait cette odeur, il l’avait déjà sentit un jour. Il fit un effort de mémoire… ça lui revenait… c’était l’odeur de l’Ogre de sang.
— L’Ogre de sang était ici, fit-il à l’adresse de Zach, qui était resté sur le palier.
— Cette salope de Cho ! s’emporta-t-il.
— Elle devait s’être trop rapprochée de V.
— De qui ? demanda le barman.
— Une magicienne en rapport avec le métro fantôme…
— Le quoi ? Zach ne comprit rien à ce que lui disait le privé.
Z poursuivit son inspection dans la chambre à coucher. Rien n’avait bougé.
Le cœur gros, il se détourna du lit. Il sentit encore l’odeur de son aimée, partout dans la pièce.
Il retourna dans le salon, ramassa la veste de la jeune femme. La porta à son visage et huma son odeur, si particulière, si apaisante.
— Ça va Z ? s’inquiéta Zach
— Vous avez essayé de la pister ? demanda le privé.
— On n’est pas des chiens de chasse Z, se désola le barman.
— Comment on fait pour se transformer, Zach ?
— Ça se contrôle difficilement dans ce sens Z, faut une grosse charge émotionnelle ou la pleine lune.
— Tu as toujours ton couteau en argent ? lui demanda le privé.
Zach changea de tête.
— Tu n’y penses pas sérieusement ? Vu ton état je pourrais te tuer ! Et si c’est pas le cas c’est toi qui va me sauter dessus. En plus, on n’a aucune assurance que ça marche tes conneries…
Le privé réfléchit quelques instants.
— Comment a fait Ash dans ma chambre d'hôpital ?

Une demi-heure plus tard, Z et Zach était au Lefty Pawn Shop.
— Salut Max, s’annonça Z.
— Salut Z, la tête que tu fais mon pote !
— T’as pas vu la tienne ! Dis-moi, tu aurais quelque chose pour… pour provoquer une transformation de loup garou ?
— D’habitude, on essaye plutôt d’éviter la transformation, pas de la provoquer !
Devant l’oeil sévère de Z, Max leva les mains en l’air :
— J’ai pas grand chose, à part les injections “Alpha Wolf”, ça boost le loup en toi mais je ne garantis pas qu’il sortira.
— Je prends, répondit Z, combien ?
— 100 billets. Pas plus d’une ampoule pour 24h, prévint Max avant qu’ils ne sortent.


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ZPenny WinstonZach Barrons

Hell’s Kitchen, dimanche 1h00
Penny rejoignit le duo près de l’appart de Ash, à l’abri des regards.
— J’apprécie vraiment ce que vous faites pour ma fille, Z, mais n’allez pas vous tuer ! Cela ne nous sera d’aucune aide.
— Madame Winston, je ne fais pas cela par plaisir, mais parce que le temps presse. Je n’ai pas le choix, je sais que je peux la retrouver. Dois-je vous rappeler qu'Ogre de sang en personne s'est déplacé pour votre fille ?
Tiens bon Ash.
Z s’assit au sol, le dos contre un mur et s’injecta une dose. Au bout de quelques minutes, il sentit un picotement puis une bouffée de chaleur, mais pas de transformation.
Il s’empara alors des deux autres doses et se prépara à se les injecter lorsque Zach le retint par le bras.
— Attends, qu’est-ce que tu fous ? Max a dit une par jour !
Z le fusilla du regard. Zach retira sa main. Le privé s’envoya les deux autres, mais rien ne se passa sinon qu’il fut pris de vertiges. Il commençait à tourner de l’œil.
En voyant leur inefficacité, Zach sortit son couteau en argent sous le regard médusé de Penny :
— On passe au plan B.

Le plan B porta ses fruits… après plusieurs tentatives, Zane finit par se transformer en loup blanc dont l'œil gauche était fermé.
L'animal, un instant décontenancé par l’endroit et la souffrance s'enfuit dans la rue, Zack et Penny à ses trousses. Le videur à pied, la journaliste prit la voiture.


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Z-loupChef!GrognardRoquetBelle

Sur la route vers Ashley, 1h30
Chercher compagne alpha.
Après un tour du pâté de maison, le loup obliqua sur la 11ème avenue en direction du nord. 800 mètres plus loin, à l’approche d’un carré vert, trois chiens lui barrèrent la route.
Loup non passer, territoire mien, fit le plus grand, un berger brun et noir.
Un Oeil partir ! appuya Grognard, toutes dents dehors.
Le dernier, Roquet, fit le tour pour prendre le loup par traîtrise !
Le loup fonça alors sur l’opportun, un coup de croc bien placé le fit couiner. Le jappement de douleur infligé au chef de meute fit fuir les autres, moins courageux.
Reprendre chemin, chercher compagne mienne.
Le loup récupéra Riverside boulevard et s’arrêta au Neufeld Playground quelques instants. Il flairait l’arrière train d’une belle husky, elle était en chaleur.
Chercher compagne mienne, fit le loup blanc.
Tout Blanc trouver compagne ! fit -elle en agitant sa queue sous le museau du loup
La belle alla même jusqu’à effleurer sa truffe d’un coup de museau.
Belle compagne tienne ?
Le loup se détourna et poursuivit son chemin.
Pas compagne mienne.
Il reprit sa route et s’enfonça dans un espace boisé longeant Riverside jusqu’à un monument à colonnades : Le Soldiers’ and Sailors’ monument


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Tony WeiZach Barrons

Upper West Side, Soldiers’ and Sailors’ monument, dimanche 2h15
Zach arriva au monument, le loup blanc essayait de rentrer par la porte close. Il se saisit de son téléphone et composa un numéro.
— Allô, lui répondit une voix masculine.
— Salut Tony, c’est Zach, le lieutenant de Ashley, c’est Z qui m’a donné ton numéro.
— Pourquoi ne m’appelle-t-il pas lui même ?
— Il ne peut pas te parler maintenant, mais il m’a demandé de te prévenir.
— Me prévenir de quoi ? demanda l’homme au bout du fil.
— Qu'Ashley a disparu, on croit savoir où elle est mais Z a insisté pour que tu viennes.
— Vraiment ? Il trouve que je ne lui ai pas sauvé la vie suffisamment de fois ?
— Il a dit que l’Ogre de sang s’y trouverait aussi…

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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Dim Jan 13, 2019 3:12 pm 
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Ashley WinstonL'Ogre de SangDame Cho

Quelque part sous Riverside Park, dimanche 02h00
L’Ogre de Sang poursuivait sa besogne consciencieusement. À aucun moment il n’avait posé de questions. Sa victime savait parfaitement quelles informations étaient attendues d’elle.
Ashley avait bien tenté de le faire parler, de le provoquer, mais rien. Les lèvres de l’Ogre étaient restées scellées et elle avait continué d’endurer. Les brûlures superficielles cicatrisaient rapidement, ce qui permettaient à l’Ogre de s’amuser. Il marquait la peau de la jeune femme de nouveaux tatouages, des stigmates qui n’avaient rien d’artistique.
La porte s’ouvrit sur Dame Cho qui lança un regard à la fois contrarié et admiratif sur la jeune femme. Elle se tourna vers le démon :
— Détache la, nous n’avons plus le temps. Les loups sont en route.
L’Ogre la libéra de ses sangles et lui passa aussitôt des menottes d’argent autour des poignets. L’information de la douleur avait atteint un tel niveau qu’Ashley avait l’impression d’être simple témoin de ce qui lui arrivait. Elle ne sentit même pas la morsure du métal sur sa peau déjà trop meurtrie. L’Ogre la releva brusquement. Ses jambes cédèrent dès qu’elle fut sur pieds. Le démon la souleva sans ménagement et la hissa par dessus son épaule comme un vulgaire sac. Ils quittèrent la petite pièce qui empestait l’odeur de chair brûlée et s’enfoncèrent dans un dédale de couloir avant de descendre un long escalier. L’air était plus frais et plus humide ici.
Ashley fut jetée à terre et attachée, pieds et poings, à des anneaux métalliques fichés dans le sol. Elle regarda autour d’elle, le plafond était voûté, comme un tunnel. Elle releva la tête et réalisa qu’elle était couchée au centre d’un pentacle. Dame Cho s’éloignait, sans un regard pour la louve, tandis qu’un groupe de cinq personnes prenait place autour d’elle. Ils allumèrent des bougies. L’une des silhouettes se positionna au dessus d’Ashley. Elle put distinguer les traits de son visage, jusque-là dissimulé par une capuche. Le faussaire de Broadway eut l’air désolé de la situation. Il leva pourtant le long couteau gravé qu’il tenait en main et commença à incanter avec les quatre autres mages. Lorsqu’il planta la lame, elle loupa le cœur de peu. Il se releva et prit place avec les autres.
Ashley était surprise d’être encore consciente et surtout encore en vie. Elle ferma les yeux et tenta de ralentir sa respiration à un simple souffle. Son sang s’échappait de la plaie, comme attiré aux cinq extrémités du pentacle.
Il lui sembla entendre un hurlement de loup au loin. Peut-être était-ce cela la mort ?

Empire State Building, dimanche 02h15
La terre se mit à trembler dans le quartier de Midtown. Les New-yorkais qui dormaient paisiblement à cette heure furent brutalement réveillés par les secousses. L’Empire State Building, qui fut pendant des décennies le plus haut gratte-ciel du monde, commença à tanguer dangereusement. À l’intérieur, les bureaux étaient secoués, les armoires se vidaient de leurs dossiers, les papiers volaient, les objets se brisaient au sol...


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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Dim Jan 13, 2019 10:05 pm 
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Mindtown Precinct North, lundi 7h00

La vingtaine d’officier de police de l’équipe du matin est prêt pour le briefing, mais celui-ci ne démarre pas et on accuse un retard de 5 minutes, ce qui est rarissime.
Le “Roll Call” est finalement tenu par le lieutenant Franck Kovaks, personne n’a réussi à joindre le Sergent Highway.
Les officiers de police Nyygard et MacManus se regardent, entre eux, il n’y a plus besoin de paroles. Depuis 3 ans ils sont coéquipiers dans le Mindtown Precinct et ils passent plus de temps ensemble qu’avec n’importe qui d’autres et cela au grand regret de leurs familles respectives.
La mise sur la touche de Stence et Wei est déjà un coup dur pour l’équipe, puis l'intervention du swat et maintenant le Sergent qui n’assure pas le “Roll Call”.
A en croire les illuminés, l’Apocalypse se rapproche, pour les deux agents de police, l’absence du Sergent et un signe encore plus révélateur que les choses ne tournent pas rond. Dans ce genre de situation, il y a une seule chose à faire il faut serrer les rangs et protéger ses arrières.
Le Lieutenant donne la dernière information:
— Comme vous l’avez constaté nous avons eu plusieurs secousses qui ont frappés Manhattan. Les informations en notre possession nous font craindre des répliques dans les prochaines heures et journées. Donc on se méfie et plus que d'habitude je vous rappelle notre maxime: “Protéger et Servir”. Ceci étant dit je vous donne un ordre formel, on se revoit toutes et tous pour le briefing de demain.
Le regard du Lieutenant se pose sur chacun d'eux et on peut y voir toute la confiance qu'il a pour ses troupes, mais aussi toute l'inquiétude qu'il va se faire jusqu'au lendemain.
Alors que la troupe commence à se diriger vers les voitures et les affectations données par le Lieutenant, celui-ci fait signe à Nyygard et MacManus de rester.
— Nyygard, MacManus voici l’adresse du Sergent Highway, vous savez quoi faire.

Central Park lundi 14h00
Caty et Bonnie courre depuis 60 minutes cela leur fait le plus grand bien. La tension des derniers jours s’évaporent sous l’effort répétitif. Les deux officiers de police sont en pleine forme et même sans être “macho” elles ont le sens de la compétition. Aucune des deux femmes ne souhaitent casser le rythme et chacune apprécie cet effort. L’une et l’autre ont bien besoin de ce moment et avec la suée due à l’exercice, les soucis leur laissent un moment de répit...
— J’ai été surprise de ton appel, ravi mais surprise. Non pas que je n’apprécie pas de courir après toi mais avec les derniers évènements je ne m’attendais pas à ça.
Reprenant son souffle Caty sourit à son amie.
— Je n’ai pas pris le temps de te remercier. Tu as veillées sur moi à l'hôpital et tu es une amie fidèle.
— Juste une amie ? demande Bonnie, le ton peut-être un rien trop sec.
Observant sa camarade, Caty prend le temps de répondre. Avaler une gorgée d’eau lui laisse le moment nécessaire pour rassembler ses pensées.
— Oui juste une amie, mais sûrement la meilleure amie que j’ai. Pour être honnête je suis avec Tony.
A ce nom, Bonnie fait la grimace. Caty reprend:
— Je sais que tu ne l’apprécie pas, mais laisse lui une chance. Si je compte pour toi, tu dois comprendre qu’il fait parti de ma vie.
— J’ai saisi Cat’, mais ça prendre un peu de temps. Je ne comprend pas ce que tu lui trouve mais je sais reconnaitre une femme amoureuse quand j’en vois une. Je suis une grande fille, pas besoin de me faire l’article. Mais je penses que tu ne m’as pas appelé pour me dire ça.
Caty est embêtée mais avec Tony ils ont besoin de soutiens, mais ils ne savent plus sur qui compter.
— Oui effectivement, autant y aller direct. Bonnie, j’ai besoin d’aide, de ton aide. Je pense qu’il y a une sale affaire en cours au commissariat...


Lower Manhattan - 1, Police Plaza, lundi 17h00.
Malgré les récents évènements, je suis présent à mon rendez-vous quotidien avec Mme Fitzpatrick, psychologue rattachée au NYPD.
Assis dans ce bureau désormais devenu familier, je regarde par la fenêtre, sur les conseils de Caty je fais des efforts et maintenant je parle un peu avec la psychologue. Durant les premières séances, j’ai perdu mon temps à regarder par la fenêtre, en attendant que l’heure soit finie, et elle s’est contentée de continuer à travailler son ordinateur ou alors elle en a profité pour faire les soldes de ce que j’en sais. Je suis bien conscient des enjeux, si je veux retrouver ma plaque et retourner dans la rue, tout dépend de Mme Fitzpatrick. Elle lève le nez de son ordinateur et se tourne vers Tony:
— Je me suis fait un thé, est ce que vous en prendrez ?
Elle se lève et ouvre un thermos, elle verse le contenu dans un Mug design avec des dessins de chats dessus. Puis elle retourne vers son bureau.
— Bonne idée, cela me fera du bien.
Madame Fitzpatrick se fige dans sa course, surprise par la réponse qu’elle n’attendait pas.
— Bien sûr Tony, vous prenez du lait avec ?
— Non ça ira, mon oncle vous dirait que cela ne se fait pas. Une histoire de tradition etc.
Après avoir servi un autre Mug et l’avoir tendu à Tony, la psychologue se rassoit et l’air de rien retourne vers son écran.
5 longues minutes passent. Tony reprend la parole.
— Très bon votre thé, visiblement il ne vient pas d’un Wal-Mart… Vous trouvez vos feuilles dans quelle boutique ?
— Je fais moi-même mes mélanges, j’achète les feuilles en vrac et je varie mes compositions suivant mon inspiration du moment.
— Intéressant… Je me suis jamais demandé comment mon oncle s’y prenait…
j’arrête ma phrase, ma gorge se serre et je sens mes yeux s’embuer. Parler du thé me rappelle ma mère, qu’est-ce que j’ai pu les regarder elle et Oncle Zang. Autre temps, autre époque, maintenant il faut assumer. Il faut que je demande à Caty si elle aime le thé...
— Vous voulez qu’on parle de votre famille ? Vous savez on a encore un peu de temps devant nous.
— Vaste sujet, que celui de ma famille, vous vous sentez prête ?
La réponse de Tony est provocante, mais c’est une des dernières barrière. La psychologue sent qu’elle est proche et que le vrai travail va commencer. Il lui aura fallu 5 séances, c’est finalement assez peu. Sûrement l’influence de Caty Spence.

Comté de Weschester ville de Larchmont lundi 23h00
Mme Fitzpatrick se prépare son dernier thé, celui-ci sera faible en théine. Elle repense à la séance avec Tony Wei, avoir écouté l’enregistrement lui a permis de clarifier ses idées pour son rapport.
M. Storm sera satisfait de l’avancée du jour, enfin elle l’espère.

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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Lun Jan 14, 2019 5:46 pm 
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AshleyZ-loupTony WeiZach BarronsL'Ogre de Sang

Quelque part sous Riverside Park, dimanche 02h15
La terre se mit à trembler tandis que les mages incantaient avec ferveur. Ashley sentait ses forces s’amenuiser à mesure que son sang s’écoulait. Des bruits de luttes lui firent ouvrir les yeux. Elle redressa la tête un instant et vit une boule de fourrure blanche s’élancer dans le tunnel et sauter à la gorge d’un démon.
Dame Cho n’avait pas voulu prendre de risque et avait détaché nombre de ses sbires pour protéger le rituel. Deux mages tournèrent la tête, inquiets, sans cesser de psalmodier. Le loup blanc s’attaqua à un second démon lorsque l’Ogre de sang réapparut et envoya le loup s’écraser contre une paroi. Des couteaux volèrent à travers le tunnel. Un démon et un mage furent touchés. Zack bondit sur le démon, plus proche de lui. La magie fut interrompue et la terre cessa immédiatement de trembler. Un démon arriva derrière Zack et s’attaqua… à un autre démon ? La tête d’Ashley lui tournait fortement. Elle la reposa quelques instants sur le sol.
Des démons refluaient des tunnels secondaires et se jetaient dans le combat. Lorsqu’elle releva la tête, le loup, Zack et un démon combattaient dos à dos de façon à protéger leurs arrières. Ils étaient encerclés.
Les mages s’occupaient de leur comparse blessé. La blessure était superficielle et ils se remirent rapidement en position. Leurs voix résonnèrent à nouveau et la terre trembla encore. Lorsqu’elle releva à nouveau la tête, Ashley eut l’impression de délirer. De nouveaux démons arrivaient par les mêmes escaliers qu’on lui avait fait emprunter et s’attaquaient à ceux de Dame Cho. Le loup blanc en profita pour fuir les combats et s’approcher du pentacle en grognant. Les mages s’interrogèrent du regard, l’un d’eux leur fit signe de continuer. Le loup blanc bondit et referma ses mâchoires sur son mollet droit. L’homme poussa un hurlement de douleur. Au même moment, une boule d’énergie bleutée frappe une mage en pleine poitrine, elle tomba à la renverse.
Le tremblement de terre s'interrompit à nouveau tandis que les mages fuyaient.
Le loup blanc lâcha sa proie et vint aux côtés d’Ashley qui peinait à garder les yeux ouverts. Il frotta sa truffe humide contre sa joue. Ces yeux. Ce regard empreint de mélancolie.
— Zane… tu es revenu ? dit-elle d’une voix affaiblie avant de perdre connaissance.


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AshleyZPenny WinstonZach Barrons

Lincoln Square Veterinary Hospital, lundi 10h00
Quelqu’un va-t-il faire taire ce chien ?!
Ashley ouvrit les yeux agacée par des aboiements avant de se rappeler la dernière fois où elle les avait fermé. Elle regarda autour d’elle. La pièce était lumineuse, une fenêtre laissait entrer les rayons du soleil jusqu’à la table sur laquelle elle se trouvait. Une perfusion de sang dans le bras, un tube d’oxygène dans les narines et divers capteurs reliés à des machines. Ash souleva le drap qui couvrait sa nudité et se tâta la cage thoracique. Le couteau avait été remplacé par un pansement imposant qui lui enserrait la poitrine.
Une femme d’une cinquantaine d’années entra dans la pièce, un chaton dans les bras. Elle le déposa dans l’une des cages qui longeaient le mur à la gauche de la louve puis s’approcha de la jeune femme et l'examina :
— J’ai beau connaître vos capacités de guérison, elles m’épateront toujours, avoua la vétérinaire qui avait déjà soigné Zane quelques jours plus tôt. Je vais prévenir votre ami que vous êtes réveillée. Il a fallu que je le force à aller prendre un café, il ne voulait pas vous laisser, même pour deux minutes, expliqua-t-elle en levant les yeux au ciel.
Zane se précipita dans la pièce quelques instants plus tard. Ashley voulut se redresser, elle voulait qu’il la prenne dans ses bras, mais la douleur la cloua sur la table.
— Chut… Ne bouge pas, murmura-t-il en se penchant vers elle.
Il caressa sa joue et déposa un baiser sur ses lèvres.
— J’ai cru te perdre…
— Tu es revenu ? Comment tu as su ? demanda-t-elle la voix enrouée.
Zane lui servit un verre d’eau et l’aida à avaler quelques gorgées.

Tu m'as terriblement manqué aussi Ash ! pensa Z.
Une fois qu'elle eut fini, Z posa un baiser sur sa tête.
— Je suis revenu pour toi, murmura-t-il, tu m'as fait peur.
— Moi aussi, j’ai eu peur, avoua-t-elle en attrapant la main de son compagnon.
Elle avait besoin de son contact et peur qu’il ne disparaisse à nouveau... Maintenant qu’il était là, elle réalisa combien son absence lui avait pesé. Elle serra cette main dans la sienne.
— Raconte-moi.
Le privé prit la main de son aimée et la porta à ses lèvres.
— Lorsque ta mère et Zach m'ont prévenu de ta disparition, j'ai accouru aussi vite que j'ai pu ! J'ai laissé Jason à la cathédrale. Ensuite… ensuite c'est assez flou à vrai dire, je ne me souviens pas de grand chose.
Il prit un moment pour continuer, cherchant ses mots.
— J'ai laissé le loup aller, Ash. C'est lui qui t'a retrouvé sous le “Soldiers and Sailors monument”. Ils allaient… ils allaient te sacrifier Ash…
La jeune femme se rendit compte à quel point Z semblait fatigué. De nouvelle marques étaient apparues sur ses avant bras, et son œil gauche était toujours fermé.
— Avant de me sacrifier, Cho voulait les noms de ceux qui savaient pour le métro… Elle m’a laissée avec cet Ogre...
Ashley réprima un frisson d’effroi puis se redressa subitement en appui sur ses coudes, ce qui la fit grimacer :
— Comment ça ma mère et Zack t’ont prévenu de ma disparition ? demanda-t-elle l’air sévère.
— Calme toi ! Et laisse-moi t'expliquer... J'avais besoin de savoir que tu étais en sécurité, d'accord ? Alors j'ai donné mon nouveau numéro à ton lieutenant. Je lui ai fait jurer de ne le communiquer à personne, pas même à toi, et qu'il ne pouvait me joindre que si quelque chose de grave arrivait et uniquement pour ça ! S'il n'avait pas juré, je ne lui aurais jamais donné ce numéro. Ne te mets pas en colère contre lui, je suis le seul à blâmer.
Ashley lâcha la main de Zane. Il pouvait voir qu’elle était blessée.
— Si tu voulais savoir si j’étais en sécurité, tu aurais pu m’appeler, tout simplement.
Elle se recoucha et tourna son visage vers la fenêtre. Après quelques instants de silence, elle soupira :
— Je ne te comprends pas, Zane. Que tu veuilles mettre ton fils en sécurité, d’accord, mais te couper de moi…
— Me couper de toi ? Jamais ! répondit-il avec force, tu occupais chacune de mes pensées, tous les jours. C'est juste que… Tu parlais de ta meute avec un tel attachement que j'ai pensé que tu devais régler les problèmes de… de succession et que j'étais un obstacle à cela. Et puis, si je t'avais appelée je n'aurais pas eu la force de continuer à me cacher…
Quelqu'un frappa à la porte, c'était Penny et Zach qui venait s'enquérir de la santé du chef de meute. Z se leva et s’effaça discrètement.
— Je suis épuisé, j'ai besoin de repos et de revoir mon fils, s'excusa-t-il.
— Tu vas encore disparaître ? lui demanda Ash inquiète.
— Je ne sais pas Ash, les menaces qui pèsent sur moi et mon fils sont présentes, plus que jamais. On se voit plus tard ?
— Et tu préfères prendre le risque de les affronter seul plutôt qu’avec les tiens ?
— Je n'ai que toi Ash, et mon fils. Et tu as ta meute…
— C’est là où tu te trompes. Je t’ai vu, dans ce tunnel… c’est aussi ta meute, que tu l’acceptes ou non.
Penny acquiesça de la tête mais garda le silence. Zack regardait Z, l’air de dire “Elle n’a pas tort”.
— Va retrouver Jason, souffla Ashley le regard plein de défi.
Z remarqua la flamme qui habitait sa bien aimée, et lui répondit en la regardant droit dans les yeux :
— Je ne ferai jamais parti de votre meute.
Puis il s'éloigna dans le couloir.
— Tu ne peux pas le forcer ma chérie, dit doucement Penny en embrassant sa fille.
— Je sais. Il ne fait pas partie de la meute, pourtant c’est à toi qu’il confie le numéro pour le joindre, lança-t-elle à Zack. C’est avec toi qu’il vient me sortir de ce tunnel…
— Pardon Ash, il m’avait fait promettre.
La jeune femme se redressa sur un coude et pointa son index sur le barman puis sur sa mère :
— C’est vous qui allez me faire une promesse maintenant : plus de secret ! Et surtout pas pour me protéger ou je ne sais quelle connerie. J’en ai ma claque des secrets !
Les deux acceptèrent.
Ashley força sur ses bras et parvint à s’assoir.
— Qu’est-ce que tu fais ? Allonge-toi ! lui ordonna sa mère.
— Non. On a du pain sur la planche. Zack, trouve-moi des vêtements, et toi, dit-elle en se tournant vers sa mère, dis-moi ce que j’ai manqué quand j’étais dans les vapes.
Penny lui raconta alors comment elle était allée chez sa fille et avait trouvé l’entrée de l’appartement saccagé, les traces de sang. Elle avait aussitôt prévenu Zack. C’est alors qu’il a contacté Z. La journaliste lui expliqua tout ce qu’il avait fait pour la retrouver, comment il l’avait pistée à travers la ville pour les conduire jusqu’à Riverside Park.
— Il ne veut peut-être pas faire partie de la meute, mais ça ne fait aucun doute qu’il t’aime, lui confia Penny.
— Moi aussi, je l’aime, et ça ne me facilite pas les choses, soupira Ash.
Penny s’installa à côté de sa fille et passa le bras sur son épaule avant de reprendre son récit. Zack avait prévenu le petit Wei et ensemble, ils avaient suivi Z dans les profondeurs du monument. Penny avait été prévenue, elle aussi, et se chargea d’avertir le reste de la meute.
Zack toqua à la porte et déposa un sac de vêtements pour Ashley. Il allait sortir quand la jeune femme le retint :
— Tourne-toi face au mur et reste ici.
— T’es sûre que c’est une bonne idée ? T’as pas bonne mine…
— C’étaient qui ces démons qui sont arrivés juste avant que je m’évanouisse ? J’ai pas rêvé, ils se battaient à vos côtés, c’est bien ça ?
— Ouais ! J’ai failli m’en faire un avant de comprendre qu’ils nous aidaient.
— Qui sont-ils ?
— Ils se font appeler les Dragons Célestes, expliqua Penny. Ils ont tenté une rébellion face à Dame Cho, mais avaient sous-estimé son influence. Une descente du SWAT dans leur bastion leur a causé beaucoup de dégâts, notamment en terme d’effectifs. Ils n’ont pas dit les choses comme ça, mais je pense qu’ils ont dû revoir leurs ambitions à la baisse. À mon avis, ils n’avaient pas prévu de devoir faire une alliance avec nous, ils ont simplement sauté sur l’occasion.
— Une alliance ? Quelle alliance ?
— Pour contrecarrer les plans de Cho. Ash, elle veut ouvrir une ligne directe avec l’Enfer.
— Le métro…
— Oui, et elle utilise les mages pour le contrôler et orienter son pouvoir pour ouvrir des sortes de brèches. Lorsqu’ils auront fini, New-York deviendra une enclave de l’Enfer sur Terre. Le chaos est déjà en marche.
— J’essayais de mettre la main sur une mage qui je pense est liée à Cho…
— Veronika. Elle est avec les Dragons Célestes, ou du moins, elle collabore avec eux. C’est elle qui nous a expliqué ce que prépare Cho.
— Et on peut leur faire confiance à votre avis ?
— Non ! lança sans hésiter le barman.
— Nous n’avons pas le choix pour le moment, le corrigea Penny. Avec ton père, on a connu une époque de grands chamboulements. Il nous a fallu passer des accords avec les autres factions. La confiance n’était pas au rendez-vous non plus et pourtant, certains de ces accords sont toujours d’actualité à ce jour. Et, il ne faut pas oublier que sans eux… tu ne serais peut-être pas là aujourd’hui.
— Est-ce que Zang et le cardinal Quintana sont au courant ?
— On attendait de voir ce que tu voulais faire, expliqua Zack. C’est toi le boss !
— Arrête de m’appeler comme ça, souffla Ash. Tu peux te tourner, je suis habillée.
— Oh tu sais, pour le peu de fringues qu’il te restait sur le dos cette nuit… y’a pas grand chose que je n’ai pas déjà vu, lança-t-il avec son sourire provoquant.
Ash ne rit pas, son visage se ferma même.
— Vous avez tué l’Ogre de Sang ?
— Non, ce lâche s’est enfui. On a essayé de le pister, mais c’est comme s’il s’était volatilisé. On va le retrouver, promit-il. On lui fera payer tout ce qu’il t’a fait.


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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Mar Jan 15, 2019 12:32 am 
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AshleyZZach BarronsCardinal Quintana


Midtown, Cathédrale Saint Patrick, 11h
Le téléphone d’Ashley sonna, c'était le cardinal Quintana.
— Miss Winston, fit le cardinal précipitamment, il faut absolument que vous veniez… c'est Zane ! Il est en grande difficulté. Hâtez vous, je vous conjure ! Une équipe de chasseurs est en route après lui...
— J’arrive tout de suite. Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Zane a perdu le contrôle et s'est transformé en… en monstre ! Je vous conjure de vous dépêchez avant qu'un malheur n'arrive…
— Restez calme. Vous êtes en sécurité ?
— Pour le moment oui, mais... brouhaha indescriptibles… nous faisons évacuer la cathédral par mesure de précaution.
— Comment savez-vous, pour les chasseurs ?
— Un ami à moi m’a contacté, après que plusieurs hurlements inhumains aient été entendus dans toute la cathédrale…
La communication fut coupée. Ash interpela Zack et Penny qui allaient entrer dans le Red Moon.
— Z a besoin d’aide. Maman, tu peux garder la boutique ? Zack, va chercher Sam et Percy, ils viennent avec nous. Et grouille !

En moins de deux minutes, les loups étaient à bord de la voiture, Zack au volant. Ash avait les yeux rivés sur la silhouette de la cathédrale qui se dessinait devant eux. Lorsqu’ils arrivèrent après un temps qui lui parut beaucoup trop long, elle se précipita hors de la voiture. La douleur au milieu de sa poitrine lui rappela que son corps venait de subir suffisamment d’épreuves, elle allait devoir le ménager.

Le chef de meute encadré par ses hommes fendait la foule qui sortait précipitamment de la majestueuse bâtisse. Ashley vit le cardinal et quelques sœurs qui aidaient les visiteurs à sortir en bon ordre.
— Ah, vous êtes là ! lança le prélat, sa jambe gauche était sommairement bandée, des tâches de sang perçaient.
— Vous êtes blessé ? C’est lui qui vous a fait ça ?
— Oh ça, je ne le sens même pas, ma jambe a dû s’écorcher sur quelque chose, je n’ai jamais rampé aussi vite de ma vie ! mentit le prélat.
— Qu’est-ce qui l’a mis dans cet état ?
Au même moment, une porte était fracassée au fond de la cathédrale, le battant vola à l’autre bout, s’écrasant contre le mur opposé.
Le cardinal prit peur.
— Il est sorti des bureaux annexes, fit-il horrifié.
Puis se tournant vers Ashley.
— Si vous pouvez faire quelque chose c’est le moment mais soyez très prudente ! Il n’est plus lui même.

Il n’y avait qu’une chose qui pouvait avoir provoqué la transformation de Zane.
*
(Un peu plus tôt)
Z arriva à la cathédrale pour récupérer son fils. À nouveau, il devait se cacher de ses ennemis mais au moins Ashley était hors de danger et c'était là l'essentiel !
Il venait à peine de la quitter mais elle lui manquait déjà ! Un pincement au coeur, ils s'étaient séparés contrariés et cela ne lui plaisait pas, mais il fallait qu'il lui dise…
Pardonne-moi, Ash mais je ne suis pas fait pour intégrer ta meute.

— Ildefonso, je ne sais pas pourquoi tes gens font tant de manières, je viens simplement récupérer Jason, éventuellement faire une petite sieste quelque part si tu m'y autorises...
Devant le mutisme du cardinal, Z s'inquiéta :
— Qu'y a-t-il Ildefonso ?
Le prélat pris l'air grave :
— Il faut que je vous parle Zane, c'est votre frère, Ray… Il a emmené Jason avec lui.
Z resta figé, incapable de prononcer un mot, frappé de stupeur.
— Que dites-vous Ildefonso ? C'est impossible ! Je vous l'ai laissé il y a quelques heures à peine ! Dites-moi que c'est une plaisanterie ?
— J'ai essayé de vous joindre Zane mais vous ne répondiez pas… commença le cardinal.
Le sang ne fit qu'un tour dans la tête du loup garou. Z se jeta sur le cardinal effrayé et l'attrapa par le col.
— Vous êtes de mèche c'est ça ? C'est même vous qui lui avez suggéré de me voler mon fils ! Aboya-t-il.
— Mais non voyons, se défendit le cardinal, nous n'avons rien pu faire, il l'a emmené de force… Vous me faites mal Zane...
La rage consuma le peu de contrôle que Z avait encore sur lui même. Sa force était décuplée par la rage, la haine, il voyait rouge !
Il souleva le prélat de son fauteuil et le rapprocha de son visage, déformé par la colère :
— Rendez moi mon fils !!! Rendez moi mon fils !!! hurla Zane au visage du cardinal.
La 3e injonction ne fût pas prononcée par une voix humaine mais par celle d'une bête.
*
Ash se pencha vers le cardinal l’air menaçant :
— Qu’est-il arrivé à Jason ?
Le cardinal se désola de la réponse :
— Son frère, Ray, est venu ce matin et l’a emmené.
Ashley se précipita à l’intérieur, suivie de Zack qui ordonna aux deux autres de surveiller l’extérieur.
— Zane ! appela-t-elle de toutes ses forces.
Sa voix résonna dans l’immensité de l’édifice.
La cathédrale était silencieuse, les pas d’Ashley résonnèrent et firent écho dans cette immensité. Écrasée par les lieux et l’inquiétude, la jeune femme ralentit son allure, le cœur battant. Elle distingua dans une zone d’ombre, un œil unique, d’un bleu intense la fixer. Un souffle rauque, venant d’un animal puissant vibrait dans l’air immobile.
Soudain, la créature s’élança, vive comme l’éclair, elle franchit 20 mètres d’un seul bond, seulement gênée par des bancs qu’elle écarta sur son passage comme des fétus de paille.
Ashley pouvait sentir toute la colère et le désespoir qui émanaient de la créature. Elle fit un bond de côté et s’abrita derrière un des énormes piliers qui soutenaient la voûte.
— Je sais pour Jason ! cria-t-elle pour couvrir le bruit.
Zack avait ses fameux couteaux en mains. Elle lui fit signe de la laisser faire.
— Zane, je suis désolée pour ton fils !
Le vacarme continuait à faire rage.
— Si tu veux avoir une chance de le retrouver, il faut qu’on parte d’ici !
Les mots n’avaient aucune signification pour le loup sous forme hybride qui faisait face à la jeune femme. Elle perdit un instant de vue le lycan, le calme semblait être revenu.
— Attention, en haut, cria Zach.
Ashley eut juste le temps de lever la tête, la créature était montée sur le pilier et se laissa choir d’une hauteur incroyable sur sa proie. La jeune louve ne put esquiver la charge, elle ne put qu’admirer la puissance et la vivacité d’une telle créature.
Ashley se retrouva couchée au sol, l’énorme tête blanche la surplombant. Elle ignora la douleur dans sa poitrine et leva lentement la main, comme si elle voulait caresser la créature.
— Je sais que tu es là, quelque part, murmura-t-elle. Il faut que tu trouves le moyen de revenir, pour ton fils.
Ashley vit les crocs d’un blanc d’ivoire s'approcher d'elle, le lycan lui hurla au visage
— Je sais. Je sais que tu souffres.
Ses doigts effleurèrent le pelage.
Ils étaient proches de l’autel de Saint Andrew, des cierges brûlaient encore, symboles de voeux et de souhaits peut-être réalisés.
Le loup blanc renifla le visage de la femme, son attitude semblait hésitante, il renouvela l’opération et semblait se souvenir de cette odeur.
Il recula légèrement sa grosse tête et hurla une nouvelle fois comme il commençait à perdre de la force, du volume. Le hurlement de bête laissait maintenant place à un hurlement de douleur bien humain. Ashley assista à la transformation inverse, fascinée et en même temps triste.
Elle se redressa et s’approcha de Zane, l’entoura de ses bras :
— Je suis désolée. On fera tout pour le retrouver, je te le promets. Il faut qu’on parte d’ici, des chasseurs arrivent.
Elle se releva et passa un bras sous l’aisselle de Zane. Zack s’approcha et fit de même de l’autre côté, obligeant l'homme à se relever.
— Va chercher les autres et amenez la voiture de l’autre côté.

À ce moment là, deux hommes et une femme entrèrent dans la cathédrale. Ils étaient sûrs d’eux, portaient de longs manteaux cachant quelque lourd arsenal. Ils regardèrent droit devant eux, directement sur les loups. Un homme afro américain, au crâne rasé, s’avança d’un pas, il faisait au moins 120 kilos, il sortit une arme,
fusil de chasse canon scié, remarqua Zach
— Remettez-nous le Lycan, annonça-t-il d’une voix forte, il ne vous sera fait aucun mal.
— Euh… lequel connard ? demanda Zach en regardant Ash puis Z.
— Celui que vous essayez d’extraire de cet endroit, répondit-il calmement.
Percy et Sam s’approchèrent, près à en découdre, le visage déterminé.
Calibre 12, balles en argent, marmona Zach.
La situation est tendue lorsque un bruit de pas se fait entendre de là où venaient les tueurs. Un homme apparut, d’une cinquantaine d’années, surgissant de nulle part.
— Hé bien, que voilà un problématique contre temps. Permettez moi de me présenter, je m’appelle Storm, Samuel Storm.
L’homme observe autour de lui le champ de ruines qu’était devenue la belle cathédrale, il en fut profondément chagriné.
— Laissez-nous prendre soin de M. Zaborowski. Il ne lui sera fait aucun mal, je vous assure.
— Votre parole n’a que peu de valeur, si j’en crois ma mère, lança Ash, la respiration difficile.
— Là n’est pas la question, ce que vous avez fait est très dommageable Miss Winston.
Il prit une profonde respiration.
— Saviez-vous que M. Zaborowski fait parti d’une illustre famille de tueurs de monstres ? Il ne vous l’avait pas dit ? Je m’en doutais. Hé bien, figurez-vous que ses parents ont abandonné l’idée de faire de lui un vrai tueur… Trop doux, trop indécis, trop faible pour suivre l'entraînement adéquat. Nous le rendrons à sa véritable famille, nous ne sommes pas des monstres…
Ashley se positionna devant Zane.
— Vous et moi n’avons pas la même définition du monstre. Il est avec sa famille, ici et maintenant. Ceux que vous appelez ses parents ne pourront rien lui apporter de bon. Laissez-moi me porter garante pour M. Zaborowski. Vous l’avez dit, c’est moi qui suis responsable de sa situation. Je m’assurerai qu’il ne cause aucun trouble.
Storm avança, s’aidant de sa canne suffisamment près pour qu’Ashley ressentit une impression étrange, comme une chair de poule envahissante.
— Miss Winston, je suis persuadé que vos intentions sont louables, mais vous finirez par vous autodétruire et cela a déjà commencé. Voulez vous laisser Zane Zaborowski entouré de personnes qui ne le comprendront jamais ? Il n’a pas encore tué mais s’il reste avec vous cela sera inévitable. Nous avons déjà perdu miss Spence et maintenant M. Zaborowski, c’est très regrettable pour nous, mais ils peuvent encore être sauvés. Pouvez-vous les sauver miss Winston ?
— Je ne vais pas décider à la place de Zane. S’il veut partir avec vous, je ne le retiendrai pas. S’il veut rester et que vous essayez de l’en empêcher, je donnerai ma vie pour lui s’il le faut.
M. Storm sembla touché par cette déclaration.
Il allait dire quelque chose, lorsque la voix du cardinal retentit dans la cathédrale.
— Zane a demandé asile à l’Eglise et reste sous sa protection, M. Storm. Vous et vos amis pouvez partir.
L’homme se pinça les lèvres.
— Soit, je retiens votre proposition miss Winston.
Storm et ses tueurs s’en allèrent mais l’une et l’autre partie savait que ce n’était pas fini.
Ashley se tourna vers Zane.
— Merci Ash, murmura Z.
Elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur ses lèvres.
— Je ne te quitterais plus jamais, compagne mienne...
Le cardinal se racla la gorge.


Ray regarda avec tendresse l’enfant en train de dormir dans le siège du Falcon. Ainsi donc, Jason était de retour. Quelle sorcellerie était à l’oeuvre, il n’en savait rien. Mais le Cardinal lui avait assuré que l’enfant était humain. Son frère ne pouvait pas l’éduquer, lui ne l’était plus. Ray n’avait pas su protéger son frère, mais il protégerait Jason.

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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Sam Jan 19, 2019 9:23 am 
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Hell's Kitchen, Red Moon, vendredi 18 mai
Ashley arpentait le bureau de long en large, le téléphone calé contre son oreille. Elle était en pleine conversation avec le cardinal lorsqu'elle entendit le déclic du verrou. Elle se figea et tourna la tête vers la porte.
Zane s'avançait, le regard brillant et se cala derrière elle.
— Oui, j'en suis sûre, Monseigneur.
Z écarta les cheveux de la jeune femme et commença à l'embrasser avec ardeur sur la nuque.
— C'est le but de cette réunion.
L'homme glissa les mains sous le T-shirt de la chef de meute jusqu'à sa menue poitrine. Elle n'avait plus de pansement et la cicatrisation suivait son cours.
Ashley se retourna face à lui et fronça les sourcils, mais Z avait une idée en tête et ne la lâcherait pas sans un non ferme.
— Pas encore, c'est en cours, continua-t-elle avec son interlocuteur.
Zane avait toujours sa paupière gauche enflée. Il pouvait rouvrir son œil mais avait perdu la vue de ce côté et garderait une cicatrice. De l'autre, il fixait Ashley d'un air provocateur. Il laissa ses mains glisser le long des hanches de la jeune femme et retroussa sa jupe.
Il se mordit la lèvre inférieure avant de faire glisser la dentelle le long des jambes galbées de sa partenaire.
— Je donnerai le lieu et l'heure au dernier moment, simple…
La main droite de Z était remontée jusqu'à son entrejambe.
— Simple précaution. Écoutez, il faut que je… vous laisse. Bonne soirée à vous aussi.
À peine eut-elle raccroché que Zane l'embrassa à pleine bouche. Son haleine trahissait les verres de whisky absorbés au bar. Il la souleva et l'assit sur le bureau.
Ashley se laissa emporter par son ardeur. Les deux avaient besoin d’oublier. Oublier l’absence, oublier les responsabilités, oublier les horreurs vécues... aussi fugace soit cet oubli.

Hôtel St James, mardi 22 mai
Deux Dragons Célestes montaient la garde dans le couloir de l’hôtel. Ils laissèrent passer Ashley sans difficulté, déjà prévenus de sa venue. Elle toqua à la porte et fut invitée à entrer.
La chambre était sobre mais confortable. Veronika la toisa avant de l’inviter à s’assoir sur l’un des fauteuils.
— Merci de me recevoir.
— Comme si j’avais le choix, siffla Veronika.
Ashley ignora la pique et poursuivit :
— J’ai besoin de votre aide.
— Pourquoi est-ce que je vous aiderais ? Vous n’êtes rien pour moi, lâcha-t-elle toujours pleine de venin.
— Qu’est-ce que je vous ai fait au juste ?
La jolie métisse la regardait, un air de dégoût sur le visage :
— Ce n’est pas ce que vous avez fait, c’est ce que vous êtes.
Ashley prit une profonde inspiration. Elle commençait à en avoir assez qu’on ne la juge que par sa nature. Elle expira lentement l’air de ses poumons, le temps de maîtriser la colère qui montait en elle.
— Nous avons une ennemie en commun. Si vous pouvez faire l’effort de supporter ma présence, j’aimerais vous exposer mon idée.
Veronika garda le silence quelques instants avant de répondre :
— Je vous écoute.
— Votre magie est-elle suffisamment puissante pour envoyer quelqu’un en Enfer ?
La mage regarda Ashley étonnée.
— Puisque Dame Cho tient tellement à ouvrir un passage vers l’Enfer, expliqua Ash, je propose qu’on l’expédie là-bas, si vous en êtes capable et si vous pouvez vous assurer qu’elle y reste.
— Qu’est-ce que j’y gagne ? Si Cho réussit son plan, elle me trouvera et me fera payer ma trahison, si vous gagnez, je reste prisonnière des Dragons Célestes si je ne veux pas être éliminée par mon ancien conclave.
— Si vous nous aidez et que nous réussissons, je vous obtiens l’absolution.
— Un pardon ? Les Von Sterling ne font pas dans la charité.
— C’est le moins qu’on puisse dire…
— Vous leur avez parlé ? s’étonna Veronika.
Ashley acquiesça de la tête.
— Pourquoi faire ça pour moi ?
— Nous entrons dans une nouvelle ère et je ferai tout ce qu’il m’est possible pour que la paix règne dans ma ville.
Veronika émit un petit rire sarcastique :
— La paix ? Il faut arrêter l’utopie ma cocotte !
— Les jumeaux, j’en fais mon affaire, alors, vous allez m’aider ?
— Un pardon officiel ?
— Un pardon officiel, confirma Ashley en tendant la main.
Veronika hésita un court instant avant de s’en saisir.
— Et pourquoi ne pas leur avoir demandé leur aide ? s’interrogea soudain Veronika.
— Je me suis déjà fortement endettée auprès des Von Sterling. Beaucoup trop.
— Je vois. Je vais devoir faire quelques recherches, je vous dirai quand je serai prête.
— Très bien. Restez discrète et ne parlez de ça à personne.
— Pour qui vous me prenez ? Je sais que Cho sautera sur la moindre occasion pour m’éliminer et je n’ai aucune confiance en ces démons, confessa-t-elle en désignant la porte.
— Mon père disait toujours que la confiance se mérite et se travaille. Disons que nous commençons à peine le travail.

Financial District, la veille, lundi 21 mai
Le rendez-vous était en train de tourner au cauchemar. Ash se sentit subitement entravée par des liens invisibles. Elle ne pouvait plus bouger son corps. Zack tenta de bondir devant elle. Josephine Von Sterling leva la main et il s’écroula au sol comme une poupée de chiffon.
— Zack ! cria Ash.
Mais son lieutenant ne bougeait pas. Elle tourna la tête vers les jumeaux. Josephine semblait réfléchir à comment lui faire payer l’affront tandis que Jorg avait le regard plongé sur son reflet dans un miroir au tain piqué de taches noires, richement encadré.
— On ne savait pas que cette drogue vous appartenait ! se défendit Ashley. Elle était dans un restaurant appartenant à Cho ! C’est elle que je pensais voler !
— Puisque vous n’avez pas su faire preuve de sagesse, vous retiendrez la leçon dans la douleur, menaça Josefine.
Son frère sortit de sa torpeur et vint chuchoter à l’oreille de la mage. Ashley avait beau se concentrer, elle ne parvenait pas à comprendre ce qu’il lui disait. Elle vit cependant le visage de la femme se transformer. Ses traits passèrent de la colère à l’intérêt.
— Vous allez restituer ce qu’il vous reste de notre marchandise, annonça-t-elle d’une voix ferme. Quant à ce qui a été distribué à tort, vous devrez nous rembourser, avec intérêts.
Ashley hocha la tête :
— Bien sûr.
Elle fut libérée de son entrave.
— Vous aviez une demande à nous formuler, n’est-il pas ? demanda Jorg d’un ton doucereux.
Ashley ne comprenait pas ce revirement de la part des mages. Elle avait besoin d’eux, mais elle hésitait maintenant.
— Je souhaite réunir le Conseil et proposer de nouveaux membres. Après ce que je vous ai expliqué de ses plans, il me semble que Dame Cho n’y a plus sa place.
— Effectivement, le Dragon a trahi ses engagements et menace notre ville. Vous voulez que Les Dragons Célestes représentent dorénavant les démons.
Comment sait-il cela ? C’est un mage ou un oracle ce type ?
— La magie peut nous permettre de connaître bien des choses, Mademoiselle Winston, pour peu qu’on en maîtrise les subtilités. Mais vous ne souhaitez pas seulement remplacer une carte, vous voulez aussi introduire de nouveaux joueurs, d’anciens joueurs.
Il lit dans mes pensées, c’est pas possible !
Les jumeaux chuchotèrent à nouveau avant que Josefine ne reprenne la parole :
— Nous accepterons ce changement de la donne si vous acceptez une mission pour nous : retrouver le Sceau de Salomon.
— Qu’est-ce que c’est et comment je trouve ça ?
— Nous ignorons sa forme exacte et la question est plutôt vous le trouverez.
Jorg ouvrit le tiroir du bureau et en sortit un papier roulé sur lui-même. Il approcha de Ashley et lui tendit. Elle déroula ce qui ressemblait à un parchemin. Dessus était dessiné une étoile à cinq branche à l’intérieur de deux lignes de cercles qui renfermaient de nombreux symboles incompréhensibles pour Ash.
— Où est-ce que vous voulez que j’aille pour le retrouver ?
— En Enfer, annoncèrent les jumeaux de concert.
Ashley essayait d’assimiler ce qu’ils lui demandaient.
— Et comment j’en reviendrai ?
— Nous vous aiderons pour ça, l’assura Jorg avec un sourire qui se voulait rassurant. Votre plan est sur la bonne voie. Faites les bons choix et vous obtiendrez ce que vous désirez. Dès que Cho aura disparu, vous devrez traverser le portail ouvert, nous nous assurerons que vous arriviez à destination. L’Enfer est vaste à explorer, même pour une louve avec vos capacités.
— Donc vous acceptez les changements au Conseil et ma meute ne sera plus en votre dette si j’accepte de payer et d’aller en Enfer pour vous trouver ce Sceau ?
Les jumeaux hochèrent la tête d’approbation.
— Si je refuse ?
Le regard de Josefine se durcit :
— Comment pourrions-nous nous assoir à une table de discussions avec quelqu’un qui nous vole à peine ses fonctions prises ?
En gros, ce sera une guerre avec les mages, en plus d’avec les démons de Cho.
— Et si j’échoue ?
— Nos conditions tiennent toujours, mais si vous échouez, ce qui serait fort regrettable, nous serions contraints de demander l’aide d’autres loups pour vous retrouver.
Retrouver le sceau surtout. L’échec n’est pas une option si je veux que les miens restent en sécurité.
— Que ferez-vous de ce Sceau ? demanda la louve curieuse.
— Mon frère est un collectionneur invétéré et cette pièce est d’une valeur inestimable.
— Puisque vous avez l’air de savoir tellement de choses, est-ce que je vais réussir ?
Jorg lui sourit et récupéra le parchemin des mains d’Ashley :
— L’avenir est fluctuant, méfiez-vous de celui ou celle qui prétend le connaître. Cependant, la réussite fait partie des possibles, à vous de vous orienter vers elle à chaque embranchement.
— Jusqu’où êtes-vous prête à aller pour sauver notre ville, mademoiselle Winston ? lui demanda Josefine.
À priori, jusqu’en Enfer.


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Ashley WinstonZ

Hell’s Kitchen, appartement d’Ashley, mercredi 23 mai, 03h02
Ashley se réveilla en sursaut, elle venait de faire un cauchemar sur l’Enfer, elle ne se rappelait pas les détails, juste cette sensation de chaleur oppressante. C’est vrai qu’elle avait chaud. Elle repoussa la couette doucement pour ne pas réveiller Zane et alla soulager sa vessie. Elle prit sa température, mais elle était en dessous de 38. C’était la deuxième nuit qu’elle se réveillait de la sorte.
Elle avait une fringale. Au lieu de retourner au lit, elle s’installa sur le canapé, son ordinateur sur les genoux et un reste de pizza froid à la main. Dans le moteur de recherche, elle tapa “Sceau de Salomon”. Elle cliqua sur différents liens.

Spoiler:
“Dans les légendes médiévales juives, islamiques et chrétiennes, le sceau de Salomon était un anneau magique que le roi d'Israël Salomon (Sulaymân repris dans la version islamique) était censé avoir possédé, et qui lui donnait simultanément le pouvoir de commander les Éfrits et les génies (jinn) ou de parler avec les animaux. Le Coran, sans citer explicitement le Sceau, fait une large part à ces légendes concernant les pouvoirs de Salomon. Dans un des Contes des Mille et Une Nuits, un mauvais génie a été emprisonné pendant 1 800 ans dans une bouteille de cuivre scellée d'un bouchon de plomb estampillé par l'anneau.
Dans certaines versions de l'histoire, l'anneau était fait de fer et de laiton, serti de quatre joyaux, avec le nom de Dieu gravé sur lui. Dans des versions plus tardives, l'anneau porte simplement ce qu'on appelle maintenant l'étoile de David (ou hexagramme), souvent à l'intérieur d'un cercle, habituellement avec les deux triangles entrelacés (par conséquent asymétrique) plutôt qu'entrecroisés. Souvent les intervalles contiennent des points ou d'autres symboles. D'autres versions le voient comme un pentagramme, ou comme d'autres figures plus compliquées. Les travaux sur la démonologie, comme Les Clavicules (les petites clefs) de Salomon, dépeignent typiquement le Sceau comme constitué de deux cercles concentriques, avec un certain nombre de signes mystiques entre les deux cercles, et des formes géométriques variées, plus ou moins complexes, dans le cercle interne.”

Spoiler:
“De nombreux auteurs ésotériques ont mis l'accent sur le fabuleux pouvoir d'harmonisation du Sceau de Salomon, grand symbole ésotérique, spirituel et magique.
Le Sceau de Salomon représente le microcosme et le macrocosme, il est le symbole de la loi d'Hermès, "ce qui est en haut est comme ce qui est en bas".
Une de ses particularités en tant qu'émetteur radionique est de rétablir les dysfonctionnements en harmonisant les forces contraires pour les stabiliser dans un concentré d'énergie bénéfique qui annule et neutralise tout ce qui est négatif.
Cet émetteur agit là “où tous les moyens d'harmonisations ont échoué", quand la cause des dysfonctionnements n'est pas karmique ni astrologique.”

Spoiler:
“Selon les diverses légendes, le sceau de Salomon était un anneau magique qui conférait à son porteur deux pouvoirs : commander les démons et les jinns, et communiquer avec les animaux.
Cet objet n’est pas en métal précieux ; il forgé en fer et en laiton. Cependant, il est serti de quatre joyaux et le nom de Dieu ou l’étoile de David (deux triangles entrelacés dans un cercle) est gravé dessus.

Une légende arabe, raconte que le démon Sakhr trompa une des femmes de Salomon pour dérober l’anneau. Le démon régna à la place du roi pendant quarante jours ou quarante ans selon les récits, puis il jeta l’anneau à la mer. Un poisson avala l’anneau, puis péché, il arriva dans l’assiette de Salomon qui retrouva son anneau. Pour l’anecdote, lorsque Sakhr fut déchu, Salomon le punit en lui faisant construire une mosquée.”

Est-ce que les jumeaux pensent pouvoir contrôler les démons s’ils parviennent à mettre la main sur cet anneau ? Super, si par miracle je réussis à revenir vivante, je leur donnerai un moyen de contrôler une faction entière. Pour l’équilibre et la paix, on repassera. Putain, fait chier ! Je fais quoi maintenant ? Si je les trahis, c’est la guerre assurée, si je ne reviens pas, ils se feront un plaisir d’expédier la meute en Enfer, Zane le premier. Peut-être que je pourrai garder cet anneau et l’utiliser contre eux… Je parie qu’il faut être mage ou démon pour activer son pouvoir, sans ça, ils ne me laisseraient sûrement pas mettre la main dessus...

La porte de la chambre s’ouvrit sur un Zane encore ensommeillé :
— Tout va bien ?
Ashley referma son ordinateur brusquement, l’air soucieuse.
— Ça doit être la réunion qui approche qui me stresse.
— Je sais ce qu'il te faut, répondit Zane en passant dans son dos, message spécial Zaborowski, un truc de famille.
La jeune femme se laissa aller et sentit son stress diminuer sensiblement.
— Et si tu me disais ce qui te tracasse ? continua-t-il, deux avis valent mieux qu'un.
Ashley hésita, mais Zane n’avait pas tort, elle avait besoin d’un regard extérieur sur la situation :
— Je crois que j’ai fait une connerie. Je me suis laissée piéger comme une bleue par les jumeaux Von Sterling. J’ai besoin d’eux, de leur soutien pendant le Conseil… et du coup… j’ai accepté, ou plutôt, j’ai été contrainte d’accepter leurs conditions. La drogue que Zack avait récupéré n’appartenait pas à Cho mais aux mages. Je dois compenser leurs pertes financières, je ne sais pas encore comment. Et… ils acceptent de me soutenir pendant le Conseil à condition que je retrouve un objet magique pour eux. Un objet qui se trouve… en Enfer.
Ashley retint son souffle et n’osa pas se retourner face à Zane.
Z arrêta les massages et fit pivoter le siège sur lequel était assise Ashley, il s’accroupit afin de la regarder en face.
— En Enfer ? l'étonnement se lisait sur son visage, et c'est maintenant que tu me dis ça !
Il n'était pas en colère simplement déçu.
— Je ne voulais justement pas voir cet air sur ton visage. Je sais que je ne suis pas à la hauteur. Mon père ne se serait pas laissé manipulé comme ça. Je ne sais pas quoi faire maintenant… je me suis engagée, je ne peux pas revenir en arrière sans conséquences.
— Tu n'y es pas Ashley ! Je ne suis pas déçu que tu essaies d'arranger les choses et de régler les conflits. Je suis déçu car tu n'as pas jugé bon de me parler d'un marché aussi important.
Z se releva, et prit un instant pour poser sa question :
— Et qui vas-tu envoyer ?
— Personne. C'est ma connerie, je ne vais pas envoyer quelqu’un d'autre en subir les conséquences !
Ashley rouvrit son ordinateur et montra les résultats de ses recherches à Zane.
— C'est ça qu'ils veulent que je trouve.
— Le sceau de Salomon, rien que ça ! Que va devenir ta meute, Ashley ? Veux-tu à ce point donner raison à Storm lorsqu'il a prédit que vous vous autodétruirez ?
— J'emmerde Storm et ses prédictions à la con ! Qu'est-ce qu'il en sait ? Si je vais en Enfer, je n'ai pas l'intention d’y mourir.
Z fixait le sol, la déception avait laissé la place à la tristesse.
— Tout est déjà décidé n'est-ce pas ? Et moi, que vais-je devenir sans toi ? Cette fois ci, c'est toi qui décides de partir…
— Ne soit pas comme ça, je t'en prie. Je n'ai rien décidé du tout. Il faut qu'on trouve une solution, quelque chose qui ne déclenche pas une guerre avec les mages… On a déjà Cho et ses démons sur le dos, pas besoin de se créer un nouvel ennemi…
Ashley se leva et se dirigea jusqu'à la fenêtre. Le regard perdu sur la rue vide à cette heure de la nuit, la louve cherchait un moyen de se sortir du bourbier dans lequel elle s'était engluée.
— Et si on trouvait un moyen de détruire le pouvoir de cet anneau avant de leur livrer ?
— Qui d'autre est au courant de tes projets ?
— Personne à part toi.
Ashley revint s'installer devant l’ordinateur et commença à pianoter.
— On est déjà le 2 ! s'exclama-t-elle soudain.
Elle commença à murmurer, les yeux fixés sur l'écran :
— Un, deux, trois, quatre…. vingt-six, vingt-sept, vingt-huit.
La jeune femme releva la tête l'air totalement paniqué :
— J'ai du retard.
— Tu veux dire que… que tu es enceinte ? avança prudemment le privé.
— J'en sais rien ! Je prends la pilule, je comprends pas… Mes cycles sont réglés comme une horloge, normalement, j'ai jamais de retard. Putain mais y'a encore quelque chose que je peux maîtriser de ma vie ?! rugit-elle en envoyant valser un coussin à travers la pièce.
— Et peut-on savoir qui est le père ?
Ashley se leva et le gifla.
— Toi.
Elle se dirigea dans l'entrée et enfila sa veste.
— Et où crois-tu aller maintenant ? Ton conseil…
— Acheter un test, pour être fixée.
La jeune femme ouvrit la porte et quitta son appartement.

Ashley était déjà dehors, lorsqu’elle sentit une main sur son bras.
— Attends, Ashley, je t'en prie. Je n'aurais pas dû dire ça !
La jeune femme se retourna et fixa Zane. Elle attendait la suite…
— Je suis désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris… implora l'homme le souffle court. Pardonne-moi, j'ai été injuste et je n'ai pas réagi comme j'aurais dû le faire.
Il passa ses mains dans ses cheveux, à la recherche de ses mots, l’œil perdu. Les quelques passants le dévisageaient l'air de dire c'est qui cet imbécile ?
— Tu te donnes beaucoup pour trouver des solutions, je le sais, et personne ne semble te soutenir, je suis passé par là. Je sais ce que c'est. Mais peux tu aussi imaginer le choc quand la personne que tu aimes t’annonce à demi mot, au sortir du lit, qu'elle doit partir pour une petite balade en Enfer ? Et de surcroît, tout aussi brutalement, t’annoncer qu’elle est enceinte ? Cela n'a pas de sens !
Zane tendit la main vers Ashley :
— Ne veux-tu pas rentrer ? Pour discuter posément de la situation ? Ne pars pas, je t'en prie, souffla-t-il.
— C'est aussi brutal pour toi que pour moi, qu'est-ce que tu crois ? Parfois je me demande si tu n'es pas juste amoureux de l'image que tu as de moi. Tu dis m'aimer et pourtant, les loups-garous te répugnent. Tout à l'heure, j'avais juste besoin de ton soutien et tu me balances à la figure ma vie sexuelle tellement dépravée à tes yeux… Je me suis sentie comme une merde à cause de toi.
Elle marqua une pause pour ravaler la boule d'émotions qui menaçait de faire déborder ses larmes.
— Si tu veux m'aimer, Zane Zaborowski, c'est avec mon passé, ma nature et mes défauts. Je ne t'ai pas parlé de cette dette parce que j'avais besoin de temps. Le temps d'accepter mon erreur, le temps d'avoir le courage de demander de l'aide.
Elle le fixait toujours intensément, mais son regard semblait s'adoucir quelque peu.
— Je t'ai dit que j'avais du retard. Je ne peux pas rester dans l'incertitude. Il y a une boutique ouverte 24 sur 24 au coin de la rue. Tu peux venir avec moi si tu le souhaites.

Z serrait les dents, prêt à exploser pendant que la jeune femme énumérait les reproches. Ses lèvres tremblèrent légèrement. Il eut le plus grand mal à faire refluer ce qu'il ressentait, crispé sur ses positions.
— Tu te trompes, Ashley, finit-il par dire. Je sais parfaitement qui j'aime, et je vais te le redire. J'aime la femme qui était avec moi dans cette tombe, alors que je pissais le sang ! Qui a maintenu ce fil ténu de vie alors que j'étais perdu entre vie et mort ! J'aime cette femme qui a préféré transformer l'homme qu'elle aimait malgré les conséquences, plutôt que de le perdre pour toujours !
Son unique œil avait perdu toute colère.
— J'aime la femme qui est venue me chercher dans cette cathédrale alors qu'il ne restait rien de moi qu'un animal fou de douleur et de désespoir ! Alors oui, je hais ce que je suis devenu, mais ce n'est pas une image que j'aime, c'est une femme de chair et de cœur. Et oui ! criait presque Z, oui ! La meute me répugne au plus haut point ! Tout juste des barbares assoiffés de sang et prompts à brutaliser plus faibles qu'eux !
Zane reprit son souffle :
— Moi aussi Ashley, j'ai des défauts, mais ne viens pas me servir les charabias sur la confiance ou je ne sais quoi ! Les beaux discours ne font pas les actes ! La meute n'est rien pour toi, n'est-ce pas ? Je ne suis rien pour toi ! Dès la première occasion, tu pars courir je ne sais quelle chimère en Enfer en abandonnant les uns et les autres sans même un mot… Tu fais ce qui te passes par la tête et qu'importe ceux qui t'aiment… Ne me refais plus jamais un coup comme ça, Ashley, finit-il par murmurer, toute violence avait quitté sa voix.
— Tu as fini ? demanda Ashley.
Zane confirma d’un hochement de tête.
— Alors embrasse-moi ! lui ordonna-t-elle en agrippant son T-shirt.
L’homme se pencha vers elle et s’exécuta. Lorsque leurs lèvres se séparèrent après un long baiser, Ashley prit la main de Zane et l’invita à marcher.
— Tu crois vraiment que j’ai envie d’aller en Enfer ? C’est justement parce que je pensais à tous ceux que j’aime, à toi, que j’ai accepté ce marché avec les jumeaux. Je suis allée les rencontrer car je voulais les préparer au Conseil, m’assurer de leur soutien. Je ne sais pas comment, mais ils savaient que la meute avait récupéré leur drogue. À peine les portes fermées derrière Zack et moi que je me suis retrouvée paralysée, comme ligotée par des liens invisibles. Quand Zack a essayé de s’interposer, il s’est retrouvé inconscient à terre. Ils auraient pu nous tuer sans que l’un de nous ne puisse rien faire. Ensuite, ils m’ont demandé ce service, dit-elle en mimant des guillemets avec ses doigts. J’ai balayé toutes les options dans ma tête, et je n’avais pas vraiment d’autre choix que d’accepter.
Si je refusais, ils allaient s’assurer de semer la discorde au Conseil au mieux et au pire, Zack et moi ne partions pas vivants de chez eux. J’essaie de faire en sorte d’arrêter Dame Cho et de rétablir la paix entre les factions, je n’allais pas risquer de déclencher une guerre avec eux. Je n’ai pas envie d’aller en Enfer, Zane, ni de te quitter ou de laisser ma meute. Mais je ne vois pas comment faire sans risquer de tout perdre.
— Tu sais bien que les promesses arrachées par la contrainte sont caduques, n’est ce pas ? Qu’as-tu demandé d’autre ? Tu prends ce voyage en enfer trop à la légère si tu veux mon avis.
— À la légère ? Je n’en dors plus la nuit !
— Je sais que tu aimerais un soutien inconditionnel, je ne peux pourtant pas m’empêcher de trembler pour toi. Qu’as-tu demandé d’autre ?
Zane était rompu à ce genre d'exercice, il se doutait qu’une partie du deal lui échappait. Il attendit la réponse de la part de sa bien aimée, tout en passant un bras sur son épaule.
— Je veux que chaque faction soit représentée, démons et vampires compris. Cho a trahi le Conseil, mais ça ne veut pas dire qu’il faut en exclure tous les démons. Mon père en a banni les vampires il y a presque vingt ans. Je pense qu’il est temps de passer à autre chose. Cette ville ne pourra que péricliter si elle est constamment rongée par des guerres intestines.
— Je comprends ton point de vue, il est tout à ton honneur. Je t’aiderai au mieux même s’il n’y a plus rien à faire que d’affronter ce qui nous attend.
Z s’arrêta pour capter le regard de la belle :
— Ashley, commença-t-il le plus sérieusement du monde, si ta grossesse est confirmée, comprends-tu que tu ne peux plus honorer ta dette ?
— Et alors quoi ? Je trahis ma parole aux yeux de tous, les mages se vengent et nous déclare la guerre… Tu crois qu’il serait plus en sécurité dans ce cas cet hypothétique bébé ?
— Ce n’est pas ce que j’ai dit. Si tu n’es plus en mesure d’honorer ta dette, une autre personne peut le faire à ta place. Les mages veulent le sceau, ils se moquent si c’est toi en personne qui le leur donne ou quelqu’un d’autre.
— Je n’aime pas cette idée. Comment je ferai pour me regarder en face si j’envoie quelqu’un à ma place, juste parce que je suis en cloque ?
— Ne parles pas comme ça, Ashley. Écoute, ta meute a déjà perdu son alpha il y a peu, si tu t’en vas, l’équilibre encore précaire risque de basculer vers quelque chose de plus méchant qu’actuellement. Entends-moi bien, je ne me préoccupe de ta meute que parce que tu es attachée à elle et parce que je ne veux pas plus de violence. Et tout cela, sachant qu’elle n’est même pas encore au courant de tes projets. Alors, Ashley, si quelqu’un doit y aller ça serait plutôt un loup solitaire…
— N’y pense même pas !
La boutique était juste devant eux. Ashley entra et revint quelques instants avec un sachet rempli de tests de grossesse.
— Pour être sûrs, expliqua-t-elle face au regard surpris de Zane.
Ils prirent le chemin inverse vers l’appartement.
— On a encore du temps pour trouver une solution. Ils ne comptent pas m’expédier en Enfer là tout de suite. Zane, qu’est-ce qu’on va faire si c’est positif ? demanda-t-elle inquiète.
Z prit le temps de la réponse, il en avait tout un stock en tête, d’un extrême à un autre.
— Un bébé c’est l’espoir de faire des personnes meilleurs que nous ne sommes, lui répondit le privé, je ne sais pas si c’est très clair, ce que je dis ? Et toi qu’en penses-tu ?
— Non, tu n’es pas clair, mais après cette nuit, je te pardonnes. Je… je suis terrorisée à vrai dire, confessa Ashley tout bas.
Z posa un baiser sur sa tête, tendrement.
— Je suis avec toi, et quoi qu’il arrive, ensemble nous surmonterons tout ça et tu verras, ensuite ça sera lumineux, évident…
Ashley s’arrêta et fit face à son compagnon :
— Je t’aime et ça aussi, ça me fait peur. C’est tellement fort que j’ai l’impression que tu tiens mon cœur entre tes mains. Personne n’a jamais eu autant le pouvoir de me faire souffrir. Ne le brise pas, je ne m’en remettrais pas.
— Fais-moi confiance, Ashley, pour une fois.
Le reste, Z le dit avec les yeux, les gestes et le cœur…
— Je te fais confiance.


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AshleyZTony WeiZach BarronsCardinal Quintana

Conseil des factions, vendredi 25 mai 9h00
L'endroit et l'heure de rendez-vous avaient été tenus secrets jusqu’au dernier moment afin d'éviter une attaque comme lors du précédent conseil. L'ambiance dans la salle était un mélange de tension, de curiosité et d’inquiétude. Autour de la table se tenaient les jumeaux Von Sterling, l’air impassible, Rosie Miller et Anton Rubstein, peu rassurés, le Cardinal Quintana, qui jetait des regards inquiets vers les deux vampires ainsi que vers Les dragons Célestes, représentés par Jing Qiang. Tony Wei avait le regard froid fixé devant lui. Maître Zang avait eu à payer le prix des secrets, avait-il dit à Ashley mystérieux, il n’était pas en mesure d’assister à ce conseil, son petit-neveu représenterait les Wei. À côté d’Ashley était assis Zane et derrière eux, Zach se tenait debout contre le mur, Veronika Lang à sa gauche.
Ashley avait préalablement annoncé à chacun d'entre eux les plans de Dame Cho. Personne ne pourrait plus jouer la carte de l'ignorance.
La louve se leva pour prendre la parole. Elle espérait que le stress qui lui tordait le ventre ne se voyait pas trop. C'était la première fois qu'elle assistait à ce type de rencontre et surtout la première fois qu'elle devait mener le débat.
— Merci à tous d'avoir accepté cette rencontre. Comme je l'ai expliqué à chacun d'entre vous, c'est notre ville que Dame Cho veut relier directement à l'Enfer. J'ai des idées à vous soumettre pour contrecarrer ses plans, mais si nous voulons réussir, il me semble que nous devons tout d'abord agréer quelques remaniements de ce Conseil. Vous me connaissez tous et savez que je suis la nouvelle chef de meute des loups. Monsieur Tony Wei, ici présent, est mandaté par Maître Zang pour le représenter.
Ashley observa la salle et laissa un temps mort pour une éventuelle remarque.

— Bien, reprit-elle. La trahison de Dame Cho n’est plus à démontrer. Elle n’a donc plus voix aux décisions qui seront prises par ce Conseil. Cependant, les démons dans leur globalité ne devraient pas en être exclus. Monsieur Qiang, dit-elle en le désignant, appartient aux Dragons Célestes. Leur intervention, en support de celle de ma meute, a permis il y a quelques jours de stopper le rituel qui a menacé de faire s’effondrer l’Empire State Building. Rituel commandé par Dame Cho. C’est également lui qui a persuadé Madame Lang, juste derrière moi, de rejoindre notre cause. Je propose donc que Monsieur Qiang soit le nouveau représentant des démons à partir de ce jour.
Son regard se tourna vers le Cardinal Quintana et Tony, les seuls qui n’avaient aucune idée de cette proposition. Le cardinal hocha de la tête dans un geste d’assentiment.
Tony ne comprenait décidément pas ce qu’il faisait dans cette assemblée. Si ça n’avait pas été pour Zang, Ash et Z, jamais il n’aurait interrompu sa traque. Il se rapprochait de sa cible et avait la cruelle impression de perdre son temps. Le démon en lui, hurlait et tempêtait de toutes ses forces. Avec raideur, Tony prit la parole:
— On peut soumettre une autre proposition ?
— Bien sûr, nous t’écoutons.
— New York serait mieux sans Démons… de ce que j’en dis bien sûr.
Tony fixait dans les yeux M. Qiang prêt à commencer le ménage. Ce dernier se raidit sur son siège, ce n’était pas ce qui était convenu avec la louve.
Ashley reprit la parole avant que les démons n’aient le temps de répondre :
— Il y aura toujours des démons, des loups, des vampires… Je préfère qu’on essaie ici d’unir nos forces pour sauver cette ville plutôt que de tenter vainement de nous éradiquer les uns les autres.
— Ok, il y aura toujours des démons. Mais pourquoi accepter ces traîtres de Dragons ? On dit “traître un jour , traître toujours” par chez moi.
— Traître envers qui M. Wei ? demanda Qiang d’une voix posée.
— Si j’ai bien compris vous n’appréciez pas Dame Cho et donc vous lui plantez la lame dans le dos.
— Cette même Dame Cho qui a choisi de trahir ce Conseil et l’alliance qu’elle a passé avec les factions présentes ?
— Donc si on trahit un traître on n’est pas un traître. Bon, je ne suis pas là pour faire de la rhétorique. J’ai fait une contre proposition à vous de voir.
Le cardinal Quintana se racla la gorge !
— Hé bien, nous sommes tous réunis en ce lieu pour trouver une solution équitable au fait que Manhattan tombe, morceau après morceau dans les flammes de l’enfer. Nous écoutons toutes les propositions. Allez-y M. Wei, je vous prie.
— Vous voulez que je lui règle son compte maintenant ?
— Tony ! l’interpella Ashley. Si tu n’as rien de constructif à amener au débat, prend le temps de la réflexion avant de l’ouvrir, s’agaça la louve.
— Ashley, tu as pris du galon c’est sûr, mais n’oublie pas qui sont tes alliés. Le démon en face est une saloperie et toi tu lui fait des courbettes. Si vous n’êtes pas d’accord, dites-le. Mais ne fait pas l’erreur de me prendre pour un enfant.
Le ton de Tony était excédé et il faisait visiblement de gros efforts pour se contrôler et il ne comprenait rien au jeu mené par ses anciens partenaires.
La jeune femme prit une longue inspiration avant de lui répondre.
— Je te prie de m’excuser, je n’aurais pas dû m’emporter. Si nous voulons avoir une chance de vaincre Cho, nous devons montrer un front uni. Oui, le démon est une saloperie, le loup une bête sauvage, le vampire un être d’une froide cruauté. Si on s’arrête à ces préjugés, si on n’est pas capable de trouver un terrain d’entente, nous perdrons tout. Est-ce que tu veux sauver cette ville ? Ta ville, comme la mienne ou la leur ?
Tony s’enfonça dans son siège, ferme les yeux et prit le temps de bien contrôler ses émotions.
— Écoute Ash, je ne sais pas comment te l’expliquer, mais il y a un truc que je ne sens pas dans ce mec.
Le regard de Tony ne laisse aucun doute sur la personne dont il parle, il fixe intensément Qiang.
— Dans ma jeunesse, j’ai lu quelques livres de fantasy et c’est simple en fait. On ne fait pas le bien en s’associant avec les Démons. On n’a pas besoin d’eux, crois-moi. Maintenant, j’ai pas d’autres arguments à vous opposer. Donc tu m’as laissé m’exprimer et je t’en remercie. À vous de voir la suite.
Tony s’enfonça dans son siège, sans quitter Qiang du regard. Ce dernier lui renvoya un regard perçant avant de s’adresser à l’assemblée :
— J’ignore ce que me vaut un tel traitement de la part de Monsieur Wei. Je pense avoir prouvé par mes actes dans quel camp je me situe. J’aimerai ajouter ceci, si cela peut vous rassurer. J’ignore ce qui motive Dame Cho à faire de cette ville une annexe de l’Enfer. Personnellement, je n’échangerais ma liberté actuelle contre rien au monde. La hiérarchie est très stricte là-bas, et je n’ai aucune envie de la subir.
— Merci Monsieur Qiang, reprit Ashley. Il reste à valider la présence de nouveau membre dans ce Conseil, dit-elle en se tournant vers les vampires. Rosie Miller et Anton Rubstein. Mon père a dû faire face à des guerres intestines il y a bientôt vingt ans. Je pense qu’il est temps que les vampires retrouvent leur place à cette table. J’ai travaillé avec Rosie au Majestic et Monsieur Rubstein a mis en place les camions de collecte de sang de façon à répondre à la demande croissante en ville sans qu’aucun humain ne soit attaqué. Quelqu’un a-t-il une remarque quant à cette proposition ? demanda-t-elle en tournant un visage inquiet vers Tony.
— Quelle aide peuvent apporter les vampires à la résolution de notre situation ? demanda le prélat, inquiet du retour des suceurs de sang à Manhattan.
— Toute l’aide nécessaire pour protéger cette ville, Monseigneur, répondit Rubstein calmement. Comme l’a souligné mademoiselle Winston, nous y vivons tout comme vous et avons à cœur qu’elle demeure libre.
— Je l’entends bien, M. Rubstein, mais avant d’accepter un retour des vôtres au Conseil, une démonstration concrète de l’aide que vous pouvez fournir nous rassurerait davantage que de belles paroles.
— Il faudrait pour cela que Mademoiselle Winston nous explique ce qu’elle a en tête pour contrecarrer Dame Cho.
Ashley interrogea le prélat du regard qui l’incita à continuer.
La jeune femme se tourna vers les mages qui observaient les débats d’un air détaché :
— Avant de vous exposer mes idées, une dernière chose. Monsieur et madame Von Sterling, pouvez-vous confirmer devant témoin ce que nous avons évoqué concernant Veronika ?
Josephine fixa la mage, le regard indéchiffrable :
— Mademoiselle Lang a toute sa place dans notre conclave, aucun ressentiment ne sera gardé contre elle.
— Merci. Si j’ai souhaité tous vous réunir, c’est justement parce que Veronika a trouvé un moyen d’expédier Dame Cho en Enfer, et surtout de l’empêcher d’en revenir. Le seul problème est…
La jeune femme inspira avant de reprendre :
— C’est qu’il faut mettre la main sur elle. Veronika a essayé de la localiser grâce à la magie, mais elle reste indétectable.
— Elle s’est entourée de mages, expliqua Veronika. Ils ont dû jeter un sort de dissimulation.
— J’ai plusieurs idées pour tenter de faire sortir Cho de sa cachette. Tony, crois-tu que tu pourrais la retrouver comme tu as retrouvé Zane ?
Tony sortit de sa rêverie et il n’avait pas compris la question:
— Par Google ?
— Pardon ? Comment as-tu retrouvé Zane ? Tu peux le faire avec n’importe qui ?
Z leva également un sourcil intéressé. Tony était visiblement gêné par l’avalanche de questions.
— Pour être franc, j’ai aucun souvenir de comment je suis arrivé au cimetière. Tu avais tellement confiance en moi et … enfin tu sais quoi. Donc pour être honnête j’ai repris mes esprits devant la tombe et j’ai vu Z au fond en train de saigner. Depuis je n’y ai jamais repensé.
Ashley était un peu déçue, mais elle s’était préparée :
— D’accord, on va faire autrement. Ça fait deux fois qu’on court-circuite ses plans. D’abord, il y a eu la libération des otages, ensuite, le rituel qui a été interrompu. Je pense qu’elle ne dirait pas non à une petite vengeance. Il suffirait de lui offrir un appât sur un plateau…
— À quoi pensez-vous Mme Winston ? demanda Z, visiblement inquiet.
— Et bien, nous sommes plusieurs autour de cette table que Dame Cho aimerait sûrement récupérer entre ses griffes. Il suffit de s’organiser pour que l’appât soit protégé discrètement et dès que Cho se montre, on attaque.
— Nous pouvons vous donner tous les lieux qu’elle possède à notre connaissance, proposa Qiang.
— Ce serait un début, merci, répondit Ashley. J’imagine qu’elle doit se douter qu’elle n’est plus en sûreté et elle risque de se déplacer constamment ou d’avoir établi un nouveau QG.
— Pourquoi n’enverrait-elle tout simplement pas ses hommes plutôt que de se déplacer en personne ? demanda le cardinal. Quel est votre plan exactement ? À qui pensez-vous comme appât ? Je dois avouer que ce plan me semble très approximatif, Mme Winston, sans vouloir vous offenser.
— Il est loin d’être parfait, mais c’est le seul que j’ai. Si vous avez mieux à proposer, n’hésitez pas. Cho ne se déplacera pas sur place et l’appât sera en danger. Mon avis est que Cho fera enlever cet appât pour avoir le loisir de savourer sa vengeance. Il faudra juste que les autres ne perdent pas sa trace. L’intervention devra avoir lieu lorsqu’on sera sûr que Cho est présente.
Tony écoutait avec attention les échanges, et un plis de réflexion barrait son front. Il hésitait visiblement à prendre la parole.
— Vous ne répondez pas à la question, je crois, insista le cardinal.
— Je vois quatre personnes ici qui pourraient être les cibles de Cho. Rosie est une ancienne otage libérée, M. Qiang l’a trahie, tout comme Veronika. Et enfin, il y a moi.
Z serra les dents.
— Si tu veux sacrifier Qiang, repris Tony, je suis ton homme. Pour les autres je suis moins certain. Mais si je peux me permettre c’est un plan de merde. Autant dire que la messe est dite, sans vouloir vous manquer de respect Cardinal.
— Encore une fois, si l’un de vous a mieux à proposer, qu’il se lance. En attendant, on ne peut pas rester là à attendre que Cho engloutisse un autre bâtiment de la ville.
Tony reprit la parole :
— Donc on a le choix entre perdre un bâtiment, sacrifier un démon, ou perdre des amis. Moi, je vote pour Qiang, dit-il en regardant le démon dans les yeux. Compte sur moi, je ferais le maximum pour qu’il ne t’arrive rien.
— Non, ce n’est pas juste perdre un bâtiment, expliqua Veronika. Chaque fois que ses mages réussiront à aller au bout de ces rituels, l’Enfer se rapprochera.
— Ok Miss, tu sais, les détails et moi.... ça c’est le boulot de Z. Moi, je me contente de veiller sur mes proches.
— Et on fait quoi maintenant ? On tire à la courte paille ? lâcha soudainement Z.
— On peut essayer de provoquer Cho, laisser courir le bruit d’un autre Conseil, sans tenir le lieu et la date secrets jusqu’au dernier moment. Ou elle peut très bien nous surprendre et s’attaquer à l’un de nous sans prévenir. Autant se préparer à toutes les éventualités.
— Et pourquoi on ne va pas à l'Arène ? lâche Tony.
— Vous ne croyez quand même pas qu’elle y combat ? demanda Qiang.
— Toi, quand je voudrais que ton avis, il gèlera en enfer. Donc tu la fermes ou tu vas connaître la hiérarchie démoniaque plus rapidement que prévu.
Tony semblait prêt à bondir et n’attendait qu’une parole de Qiang.
— C’est quoi cette arène dont tu parles ? lui demanda Ashley.
Qiang le regardait, comme s’il était amusé de le voir s'énerver de la sorte.
— Pas l’arène, je te parle de l’Arène, avec un grand A. C’est de là qu’elle tire son pouvoir. Enfin, si j’ai bien compris le truc. Elle prend plaisir à massacrer des champions devant une foule de dégénérés et pour ça elle envoi son champion, l’Ogre de Sang.
Puis il se tourna vers Qiang :
— Efface ce sourire rapidement où je m’en charge.
Ashley fit un signe à Zack qui contourna la table et vint se positionner de façon à pouvoir s’interposer entre les deux démons.
Qiang fit un léger signe de tête, il ne cherchait pas l’affrontement.
— Et on y ferait quoi dans cette arène avec un grand A ? demanda-t-elle.
— Comment ça ? demande sincèrement Tony, étonné par la question de Ashley alors que c’était pourtant si clair pour lui.
— Tu crois que Cho s’y cache ? Tu veux combattre ses démons devant du public ? En quoi ça va nous aider ?
— Bah oui. C’est exactement ça le plan, répondit naïvement Tony avec un grand sourire et fier de lui.
— Et comment on y va ? demanda simplement le privé.
La question sembla embêter Tony un moment, puis une idée lui vint:
— On prend le métro. C’est comme ça que j’ai fait la dernière fois.
— Et après on dit que mon plan est bancal, marmonna Ashley. Ok, on prend le métro. Une fois là-bas, qu’est-ce qui nous attend ? Des légions de démons à combattre ?
L’idée semblait plaire de plus à Tony.
— Aucune idée, mais au moins c’est propre. On y va en force et on lui rase son Arène. Autrement ça sert à quoi de tous se réunir et faire une alliance pseudo-sacrée ? Moi je dis on y va et on lui fout un bazar tellement monstre que jamais elle repointe son nez. Un plan simple est un plan efficace qu’ils disent à l’Académie.
— Elle tire effectivement son pouvoir de l’Arène, confirma Qiang. Détruire l’Arène l’affaiblira, ça ne veut pas dire qu’elle s’y trouvera.
— Un soir de combat, elle est proche de l’Ogre, autrement elle ne peut pas profiter du spectacle. Enfin la dernière fois, elle y était. Juste avant…
Tony se tut et replongea dans ses souvenirs.
— Comment on s’inscrit dans ces combats ? demanda Ashley.
Après un moment de silence, Tony reprit la parole:
— On est invité. On reçoit un ticket noir au bord doré pour prendre le métro. La dernière fois ça s’est passé comme ça pour moi.
— Je peux me charger du métro, proposa Veronika. Si Tony ou M.Qiang m’indique où se trouve l’Arène, je m’assurerai que le métro parvienne à destination.
— Très bien. Ils risquent d’être sur leur garde, comment on entre sans se faire détecter ? réfléchit Ashley. Tony, tu serais prêt à y retourner ?
— Je ne suis pas enchanté par ça, je ne vais pas te mentir. Mais j’aime pas les autres options, à part celle ou je coupe la tête de Qiang bien sûr.
— On avait compris. L’idée serait qu’on attende que ton combat commence pour te rejoindre. Ça nous permettrait de chercher Cho aux alentours.
— Nous mettrons nos pouvoirs à votre service. Dame Cho s’est peut-être entourée de mages, aucun d’entre eux ne pourrait résister longtemps face à nous, se vanta Jorg. Nous ferons tomber les barrières qu’ils ont dressé autour d’elle.
Ashley se mit à faire des allers-retours derrière les rangées de sièges tout en réfléchissant à voix haute :
— Ok, les loups pourront essayer de la pister.
— Et au fait, combien de personnes peuvent-elles prendre le métro, questionna Z à l’intention de V. ?
— Aucune idée, comme un véritable métro je suppose.
— Donc un premier voyage pour Tony, reprit Ash, et ensuite, on le rejoint. Ma meute, les Dragons Célestes, pas sûre qu’on soit assez nombreux. Elle a combien de démons à sa botte, Dame Cho ?
— Vous oubliez les chasseurs et… les vampires, Mme Winston, remarqua le cardinal.
— Nous sommes encore peu nombreux à avoir bravé le bannissement imposé par le précédent chef de meute, mais tous se joindront à nous si Rosie et moi leur demandons, répondit Rubstein.
— Laisser partir Tony seul, n’est peut être pas une bonne idée, suggéra Z. Si le métro suivant ne vient pas ? Ou… tombe en panne ?
— Il est contrôlé par la magie, expliqua Veronika. Il ira où je lui dirais d’aller et quand je lui demanderai. Il y a juste un prix à payer, en plus du ticket.
— Aucune magie n’est infaillible… la reprit Z, de quel prix parlez-vous ?
— Il varie selon le bon vouloir du métro. Certains ont des visions étranges, à d’autres il demande du sang, un service...
— Zack, tu accepterais d’accompagner Tony, lors du premier voyage ? demanda Ashley.
— Bien sûr bo... , euh… Ashley. Sans problème.
Elle le remercia d’un signe de tête.
— Donc vous partez les premiers, Tony s’inscrit pour un combat. Zack, tu nous préviens quand il commence et on débarque en force. Les mages s’occupent d’annuler les sorts qui protègent Cho et nous, on essaie de la trouver. J’ai rien oublié ? lança Ash à l’assemblée.
— L’idée ce n’est pas un combat. Dame Cho ne vient que pour la finale, tout comme l’Ogre. Donc il faut aller jusqu’au bout…
— Et tu l’as déjà fait ? s’inquiéta Ash.
— Oui, cousin Liang m’a entraîné la dedans la première fois. Les autres combattants sont bons, mais pas à notre niveau. Et depuis j’ai appris deux trois astuces.
Tony sourit à Zach en repensant à leur dernier combat au RedMoon, cela semblait dater d’une autre époque.
— Le truc c’est que je suis connu là-bas et que je suis censé y être mort. Pas facile à expliquer. On m’avait viré avec le Tigre.
— Comment ça mort ?
— Bah mort, raide. Un peu comme Z la dernière fois. Mais pour le coup il n’y avait pas la musique des BeeGees. Je vais quand même pas te faire un dessin ?
— Donc tu es en train de me dire que t’envoyer là-bas, c’est t’envoyer à la mort, encore ?
— Tu as vu la série des Rocky ? demanda sérieusement Tony en regardant Ash.
— Euh… tu vas vraiment me parler de films là, maintenant ?
— C’est plus simple à expliquer avec les films. Donc tu vois dans Rocky IV, Creed il y passe. Drago lui met la raclée du siècle et Rocky il envoie pas la serviette. Tu me suis toujours ?
— Je crois.
— Donc Rocky, il perd son pote et du coup il va faire la revanche en Russie le 25 décembre. Et là d’un coup tous les russes ils l’applaudissent, ils crient tous Rocky, Rocky, Rocky. Enfin tu vois la scène, à chaque fois je chiales. Donc là je vais faire la même. Je suis à la fois Creed et Rocky. Premier match, je meurs, second match je conquis le public et tout le monde crie Tony, Tony etc… Le premier match il a déjà eu lieu. Là je me suis entraîné dur et maintenant je suis prêt pour la revanche. Faut juste trouver la bonne musique.
— Ok, Tony. Et l’Ogre de Sang, ça fait trois fois que tu l’affrontes, la première fois, tu es mort, les deux autres, il s’en est sorti vivant. Comment on le vainc pour de bon ? Et ne me parle pas de ton entraînement. Je l’ai affronté, c’est un monstre.
Ashley cherchait désespérément du soutien autour de la table.
— Alors déjà Rocky, il ne tue pas Drago. Donc je n’ai pas encore “réfléchi” à cette partie du plan. Et puis c’est pas lui la cible, il me semble que tu veux attraper Dame Cho. Moi je vais le faire tourner, sauter sur mes appuis comme dans l’Oeil du Tigre face à Clubber Lang.
— Arrête avec ces putains de films ! explosa Ashley. Qu’est-ce que tu crois ? Dès que Cho va le rappeler, l’Ogre va abandonner le combat et venir la protéger. Il est toujours avec elle.
— Bon, si il faut je passerai en mode Super Sayan.
— Pendant que vos loups pisteront Dame Cho, mes hommes prendront position autour de l’arène, annonça Qiang. Ils feront tout pour le retenir, mais vous l’avez dit, c’est un monstre. Même pour un démon, sa force est bien au-delà de ce qu’on connaît.
Ashley le remercia du regard.
— Enfin moi, si Zach est dans les parages je préfère...
— Il te couvrira. Moi, je couvrirai Veronika. Il faut qu’elle soit sur place pour envoyer Cho en Enfer. Avant qu’on se lance, il faudrait laisser passer quelques jours. Ma mère monte actuellement un dossier qu’elle va publier dès que possible. Cho s’est infiltrée un peu partout, elle a créé beaucoup de liens avec les politiques de la ville et même au sein de la police. La série d’article que ma mère prépare devrait déstabiliser ses soutiens. Si tu entends parler de quoi que ce soit qui pourrait l’aider, Tony, n’hésite pas.
— Ok, mais c’est plus le rayon d’Oncle Zang et en ce moment il n’est pas au mieux, comme tu le sais. Pour ma part, je vais devoir m’entrainer sérieusement, mais je tâcherais de me tenir informé.
Les paroles de Tony sonnèrent un peu faux, non pas qu’il mentait, mais on pouvait percevoir qu’il avait d’autres idées en tête.
— Si personne n’a rien à ajouter, je vous propose de lever cette séance. Je vous recontacterai dès que les articles auront été publiés.


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MessagePosté: Sam Jan 19, 2019 1:39 pm 
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Mardi 15 mai - 03h
La nuit même suivant les évènement de la cathédrale, Z était encore sonné et fourbu lorsqu’il sortit de l’appartement de Ash, il n’arrivait pas à dormir. Il prit garde de ne pas réveiller son aimée et d’emmener avec lui le pyjama de Jason. Le vêtement était encore imprégné de l’odeur de son petit garçon. Il le porta à son visage et huma longuement, tâchant de percevoir la plus petite parcelle odorante et de la fixer dans son esprit. Ce qu'il avait fait pour Ash, il devait bien pouvoir le refaire pour son propre fils, son propre sang !
Il commença par aller devant le parvis de la cathédrale saint Patrick. C'est ici qu'il l'a vu pour la dernière fois.
Il tenta de se détendre et de faire le vide, de se laisser porter par les odeurs et le souvenir encore vivace de son garçon ! A cette heure tardive de la nuit, il n’y avait pas beaucoup de monde ni de circulation mais la ville ne dormait jamais.
Puis il se mit en route, lentement, sans destination précise en tête, il déambulait simplement dans la ville. Le temps passa vite, lorsqu'il releva les yeux, le petit matin commençait à poindre. Il avait marché comme un fantôme une partie de la nuit… Il était arrivé jusqu’en plein coeur du financial district. Il s’arrêta prendre un café au FIKA qui venait d’ouvrir.
Z répéta l'opération le lendemain et le surlendemain.

Vendredi 18 mai
La troisième nuit, il fut rudoyé par deux tueurs de monstres, forts ravis de tomber né à né avec un loup solitaire qui n’avait pas vu leur approche pourtant peu discrète.
Le privé ne sentit pas les coups ni la douleur, d’ailleurs, son corps ne marquait pas non plus. Une nouvelle capacité octroyé par la bête en lui ?
Z se protégea de la soudaine attaque comme il put, lorsque sortit de nulle part, un homme apparut.
— Hé bien, M. Zaborowski, vous voilà en fort fâcheuse posture ? dit l’homme en s’approchant de la scène, sa canne frappait le sol comme il avançait.
Les deux tueurs surpris firent face à l’intrus. Ils se regardèrent puis regardèrent Zane à terre.
— Qui êtes vous ? demanda un type à la carrure d'haltérophile, il avait un cou de taureau et une poitrine puissante.
L’homme ne répondit pas à la question, il en posa une à la place.
— Etes-vous conscient, que si cet homme, fit-il en pointant Z de sa canne, lâchait la bride à la bête en lui, vous feriez nettement moins les malins ?
— On sait les recevoir, les loups, et on a ce qu’il faut !
— J’en doute fort, gentlemen, j’en doute fort… Voyez vous, ceci est un loup blanc ! rétorqua l’intrus avec une pointe d'intérêt dans la voix.
A l’autre de répondre sans se démonter :
— Sa fourrure fera une belle descente de lit !
L’autre tueur jusque là silencieux, retint son ami par le bras.
— Arrêtes tes conneries, Burt ! Vous avez dit Zaborowski tout à l’heure ? demanda-t-il à l’homme à la canne.
— En effet, c’est ce que j’ai dit. Messieurs, vous brutalisez le frère de Ray Zaborowski.
L’homme abandonna les tueurs à leur stupeur, puis s'accroupit en face de Z en le fixant intensément.
— Ne voyez vous pas, gentlemen, le combat qui se déroule sous vos yeux ? Ni plus ni moins qu’un duel à mort entre l’homme et la bête. C’est juste là, je le vois dans cet oeil, et c'est fascinant...

Samedi 19 mai
Ashley et Zane revisitèrent l'appartement à leur manière. Chaque pièce fut le témoin de leurs ébats, y compris la petite penderie ! Telles des furies, ils ne laissèrent aucune pièce intacte. Une fois tout retourné de fond en comble, le sofa accueillit les amants épuisés, mais satisfaits. Ces rapports là étaient des hymnes à la performance physique et à l’oubli.
— Tu crois que Ray a bien fait d'éloigner Jason ? demanda Zane, une fois le calme revenu, tu sais, j'en veux beaucoup à mon frère d’avoir fait ça. Mais… je me demande, ai-je été un bon père, Ashley ? Et compte tenu de ce que je suis maintenant, aurais-je pu assurer sa sécurité et son éducation ? Sans compter que la ville part en lambeau, morceau après morceau…
Ashley ne répondit pas, elle restait silencieusement blottie dans les bras de son homme.
Toutefois, une respiration régulière lui indiqua que la belle s'était endormie.
Zane, lui, ruminait.

Dimanche 20 mai
Le privé tenta de retracer ses allées et venues durant les 3 dernières nuits. Pour cela il s’aida de son téléphone et afficha en accéléré ses trajets. Il avait parcouru dans les 40 miles avec une grosse concentration dans le financial district. Z zooma, et plus précisément aux abords de Downtown Manhattan Heliport… Ainsi son frère avait prit un hélico, il voulait éviter d’être pisté.
Bien joué Ray !

Il dû arrêter là ses recherches, il ne pouvait plus ignorer la chose qu’il avait refouler jusque là et qui ne demandait qu’à sortir.
Prit d’un excès de confiance, et aussi pour se prouver à lui même qu’il pouvait le faire, il retourna au blockhaus de Central Park, là où il avait perdu son œil gauche contre L’Ogre. Mais ce n’est pas pour retrouver son œil qu’il y pénétra à nouveau, c’était pour y rechercher un petit collier. Celui qu’il dû arracher pour permettre sa première transformation…
Quelle catastrophe ! pensa-t-il.
Il ne se souvenait pas du combat en lui même mais de l’endroit où il avait lâché le bijoux, il en avait une bonne idée. Après une journée entière passée à chercher le pendentif, il le trouva enfin. Ashley allait être contente…
Elle le fût.

Lundi 21 mai
Z retourna à son enquête mais il n’avait plus les idées claires, quelque chose d’autre l’obscédait. Somme de toutes ses peurs ou de la violence quasi quotidienne qu’il devait subir, le loup en lui voulait sortir ! Pleine lune ou non !
Puis Z se rappela les paroles de Little Luis à Spanish Harlem,
Nitrate d’argent dans les veines…
Z alla récupérer les seringues qu’il avait acheté en prévision, lorsqu’il était en cavale. Se posa dans son appart de Midtown et s’injecta le contenu.
A ta santé collègue !
Une brûlure intense s’écoula dans son bras puis dans tout son corps, au point qu’il en pleurait, puis il perdit connaissance. A son réveil, il se sentait affreusement mal mais au moins le loup avait disparu, temporairement. Hammer Joe avait raison, l’animal était dompté par le feu purificateur !
Lorsqu’il rentra chez Ashley, la jeune femme travaillait d’arrache pied à la préparation du conseil, elle était entièrement dévouée à sa tâche, elle ne remarqua rien, ce qui arrangeait le privé. Mais il était devenu un peu plus irascible que d’ordinaire, un peu plus mordant.

Jeudi 24 mai
3 jours de ce traitement lessivèrent Zane et le pire était encore à venir. La pleine lune approchait...

Avant le conseil, vendredi 25 mai
Veuillez laisser un message après le bip sonore… bip…
— Salut frangin, je sais que tu m'écoute et je sais aussi que tu as cru bien faire en éloignant Jason de son père. Sache que je le retrouverai, toi plus que quiconque sait cela. Je pense sincèrement que tu crois agir pour l'intérêt de mon fils et peut être même as-tu raison ! Mais ce n'était pas à toi d'en juger ! Un enfant dois rester avec ses parents ! Tu n'as pas d'enfant, tu ne comprends pas ces choses-là. Tu ne sais pas qu'un père ne dort que si son enfant dort, ne mange que si son enfant mange et n'est heureux que lorsque son enfant l'est ! Mais je souhaite qu'un jour tu aies ce bonheur et alors, mon frère, alors, tu comprendras que tu as mal agit.
Peut-être changeras-tu d’avis d’ici là, tu me trouveras certainement, si Dieu le veut, pardonneur et miséricordieux. Tu es toujours mon frère, Ray. Prend soin de Jason jusqu'à ce que nous soyons tous ensemble de nouveau réuni.

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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Dim Jan 20, 2019 10:16 pm 
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Chinatown, résidence de Maître WEI, Vendredi 25 mai 13h00

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Tony WEICaty SpenceZang Wei


Rouler à pleine vitesse dans les rues de Manhattan est toujours aussi grisant. Il faut se concentrer sur son environnement et l’instant présent. Ma conduite ne me laisse pas le droit à l’erreur et je dois m’y consacrer entièrement, plus de places pour la colère, les doutes, la peur, les questions, les regrets. Il n’y a rien d’autres que ma machine et la route devant moi. Le trajet entre le conseil et la demeure familiale est vite dévoré, c’est presque à regret que je passe le porche et gare la moto devant le dojo ancestral. Le cadre a bien changé depuis une semaine, les élèves du Maître sont venus nombreux quand ils ont appris la nouvelle, enfin je devrais plutôt parler du drame. C’est presque comique de voir cette vingtaine d’hommes et femmes en kimono traditionnel. Pour certains ils patrouillent par deux et font le tour de la propriété, pour les autres ils se consacrent à l'entraînement. J’ai l’impression d’être dans un film de Bruce Lee, aucune trace de modernité, un vrai décalage entre le Manhattan que je viens de traverser et ce sanctuaire.
Maître Kwon Wei est venu de Hong Kong quand il a appris la nouvelle. A son âge (70 ans) ce n’est pas raisonnable, mais c’est vrai que personne ne peut croire à ce qu’il se passe avec Oncle Zang. Maître Kwon sort du dojo et vient à ma rencontre, il est petit, même pour un chinois, et il se déplace lentement en s’appuyant sur une canne de bois.
Son regard est interrogatif, mais il ne posera pas la question. Je suis le représentant du Maître et donc j’ai toutes les prérogatives du Chef de famille. Putain mais j’ai rien demandé moi, et dire qu’Oncle Zang ne me parlait plus depuis plusieurs mois. Tu parles d’un cadeau empoisonné.
Je m’incline respectueusement devant Maître Kwon, qui me rend mon salut. Je sens que les autres étudiants nous observent.
— Maître Kwon je vous salue.
— Jeune Maître, vous avez l’air soucieux.
Bien sûr que je suis soucieux, il me cherche ou quoi ? La tempête rugit de nouveau en moi, voir la sale tronche de Qiang et ne pas lui régler son compte à épuiser toutes mes réserves de patience. Si il n’y avait pas eu Ash je lui aurait fait payer l’attaque de la cathédrale. Mais bon je vais faire mien cet aphorisme garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près. Je sens les rayons du soleil sur mon visage, le vent du mois de mai effleure ma peau et d’un coup je me sens mieux. Je suis chez moi, entouré par les miens.
— Le conseil ne s’est pas passé comme prévu Maître Kwon.
Il me prend par le bras et m’entraine dans une marche, son rythme lent et son contact physique son comme un baume sur ma fureur. Les étudiants reprennent leur activité.
— Un conseil est plein de surprises et vous êtes encore un novice dans ce domaine.
— Exactement Maître Kwon, vous auriez dû représenter la famille.
— Les paroles de ton Oncle ne sont pas à remettre en question, nous avons tous été novice un jour. Et le chemin que tu entreprends mène la famille Wei vers le futur, quel qu'il soit.
— J’avais prévu les vampires, les loups et les tueurs, mais ils ont invités les Démons, pire ils ont invités les assassins de ma mère.
Maître Kwon marque une pause et se tourne vers moi.
— Et je vois que cela te tourmente mon enfant. Mais je ne vois pas de sang sur toi, donc tu as su te contrôler.
— Si on peut dire. Disons que mes amis m’ont aidés à ne pas craquer, mais si je revois le visage de ce Qiang et son sourire…
— Si tu cherches la vengeance, commence par creuser une tombe pour ton ennemi et creuse une seconde tombe pour toi.
— Je suis prêt à ça
Une voix féminine parvient de derrière Tony et Kwon
— Si tu meurs, je meurs aussi Tony. Es-tu prêt à ça ?
La voix est pleine d’assurance et les mots prononcés sont assumés.
— Cat, tu ne peux pas me faire ce chantage.
Mes paroles sont prononcés à voix basse, les mots sont comme étranglés dans ma gorge.?
— Et toi tu peux me faire ça ? Tony on est à fond ensemble dans cette histoire, c’est Notre histoire. Je ne peux pas comprendre ton chagrin, ni ta peine, ils sont à toi. Mais je peux le partager et surtout je vois comment tu souffres. Laisse moi être avec toi, quelque soit la route, je l’emprunterai avec toi.
Les paroles de la jeune femme, son visage grave et sûr d’elle sont une torture pour moi, je ne la mérite pas. Pire je suis un danger pour elle. Mais je vois que je n’ai pas mon mot à dire, son engagement à mes côtés et plus puissant que n’importe quel Pacte et je sais de quoi je parles.
— Ok Cat, on fait ça ensemble, même si je n’ai aucune idée où ça va nous emmener.
Caty se jette dans mes bras et enfouit sa tête contre mon torse. Je ressens sa chaleur et ses tremblements, des larmes inondent son magnifique visage. Elle lève le visage vers moi et me regarde dans les yeux, elle a eu si peur que ça que je l’abandonne ?
Maitre Kwon s’éloigne laissant les deux jeunes gens ensemble, qu’ils profitent du temps qu’ils leur restent et qu’ils arrachent chaque moment à l’existence. Décidément les jeunes ne changeront jamais et c’est pour cela que nous nous battons, génération après génération.

Après un long moment passé dans les bras l’un de l’autre, je reviens au moment présent. Je ne pensais pas que la présence de Caty avait un tel effet sur moi.
— Cat, comment va mon oncle ?
La question est douloureuse et je redoute encore plus la réponse.
— Il ne va pas bien, il s’enfonce de plus en plus. On devrait l’emmener dans un hôpital. Je ne comprends pas pourquoi vous ne l’avez pas encore fait.
— Cat, la médecine chinoise existe depuis des millénaires et si elle ne peut rien pour mon oncle rien ne pourra le sauver.
Caty regarde Tony, elle ne comprend pas tout mais elle sait qu’il a raison. Encore un mystère, encore une réalité qui s’effondre pour elle.
— Bon on a du boulot, dimanche soir a lieu un tournoi et je dois y participer.
— Tu es sûr que c’est le bon moment… non attend ne me dis pas que tu parles de Ce Tournoi ? La dernière fois tu y a laissé ta vie.
Je lui souris, le spécial, celui qui l’a fait fondre à chaque fois.
— Et arrête avec ton Spécial, il n’a rien de Spécial si tu veux savoir.
Elle me repousse et je vois de la colère danser dans ses yeux, le rouge lui monte aux pommettes et c’est si ravissant. J’adore quand elle est en colère.
— Alors Maître Tony va retourner dans l’Arène et puis quoi ? Tu vas tuer l’Ogre de Sang et Mme Cho
— Je n’aurais pas mieux dit.
J’écarte les mains et lui mime notre plan de l’académie.
— Oui, oui je sais, un plan efficace est un plan simple. Mais simple ne veut pas dire suicidaire tu sais.
Elle pointe son index dans ma direction et sa frimousse me fait fondre.
Autour de nous les étudiants sont circonspect. C’est vrai qu’elle est intimidante quand elle veut. Mais je perçois la vrai Caty derrière ce masque, elle a peur, peur de me perdre, peur pour moi.
— Ne t’inquiète pas, j’ai du renfort et du lourd.
— Ah oui et on peut savoir qui est ce fameux renfort ? A moins que ça ne soit Chuck Norris il n’y a pas une chance que je te laisse faire.
Tiens le coups de Chuck, je ne l’avais pas vu venir, elle est vraiment en rogne.
— Ce n’est pas Chuk mais c’est tout comme. J’y vais avec Zach.
La tension de Caty semble baisser d’un cran, elle sait que j’ai confiance dans ce salaud, s’affronter sur un ring et la meilleure façon de connaître quelqu’un, enfin pour moi en tous les cas.
— Et on emmène une bande de Démons menés par Qiang pour assurer nos arrières.
Là pour le coup je l’ai achevé elle ne sait pas si je plaisante ou si je suis sérieux.
— Qiang ? Le Qiang qui a organisé l’attentat de la cathédral ? Celui qui a fait faire la bombe avec l’aconit ? Celui qui a trahit Mme Cho ? Celui qui a massacré le SWAT ? C’est bien de ce héros intègre que tu me parles ?
Elle fait les cents pas et tourne autour de moi, elle énonce tous les méfaits qu’on a appris sur ce Qiang, c’est vrai que notre enquête a été fructueuse la semaine dernière. On a remonté la piste de la bombe et de là jusqu’aux Dragons Célestes.
— Oui celui-là même. Mais tu sais, il est pas si méchant que ça. Je penses qu’il a une enfance malheureuse.
Bon il est temps détourner son attention.
— Tiens au fait, on est où avec Storm ?
— Ah non pas ce coup là. Tu ne vas pas t’en tirer ainsi.
Je fais l’innocent et j’écarquille grands les yeux et je prononce de ma plus belle voix:
— Moi ? Mais qu’est ce que tu vas imaginer ?
— Tu veux la jouer comme ça ? Très bien on va la jouer comme ça mais ne croit pas que tu vas t’en tirer aussi facilement. On va reparler du tournoi et rapidement. Alors le numéro de Storm est intraçable, on s’y attendait, mais on sait qu’il a des entrés dans la police. Et là c’est mon terrain, comme tu le sais on a remonté la piste du Sergent Highway, cet enflure nous a balancé dans un traquenard avec le Swat et les Dragons. Tiens tu ne devineras jamais il est mort. Il a été retrouvé à son domicile par Nyygardt son coéquipier. A priori une sale mort, les yeux fondus et le mot coupable inscrit avec un chalumeau sur le torse. Les premiers rapports d’enquête montre qu’il n’était pas tout blanc. Il trafiquait pas mal et il était encore en cheville avec des anciens de l’armée, il refourguait des armes aux gangs et avec des vétérans il planifiait des braquages. En résumé ce n’était pas un saint le Sergent. A noter qu’on a remonté la piste de ses associés. On a un nom qui ressort le Sergent Washington, lui aussi un vétéran. Donc on a pisté son téléphone et tu ne devineras jamais ?
Les informations arrivent en masse et j’ai du mal à faire le tri.
— Ralentis un peu Caty, je m’y perd. C’est quoi le rapport avec Storm.
Caty m’entraine par le bras, dans notre chambre, je vois tout un tas de dossier, les murs sont couverts de papiers et de photos, une grande carte de Manhattan est couverte de notes, de punaises et des fils partent dans tous les sens.
Caty attrape un dossier et me le tend, des chiffres de partout, certains sont surlignés dans différentes couleurs.
Elle a son air satisfait, visiblement c’est du lourd.
Je m’effondre sur le lit et je sursaute, un cri provient de sous la couetten qui se soulève brutalement. Je me retrouve face au canon d’un Sig 9mm. Celle qui tient l’automatique n’est autre que Bonnie. Elle est en sous vêtement et visiblement de mauvaise humeur.
— Putain Tony, prévient avant d’entrer dans la chambre d’une dame, lâche t-elle d’un ton furibard.
Je regarde Caty, puis Bonnie, tout le monde me regarde. Et un fou rire les prends devant ma tête, je ne peux pas résister et moi aussi je ris, à m’en faire mal au ventre, les larmes me viennent aux yeux mais ça fait un putain de bien.
Une fois la crise passée, Bonnie se met à califourchon sur le lit, on m’explique qu’elles ont passés la nuit et la matinée sur les différents éléments des dossiers. Vaincu par la fatigue Bonnie a piqué un roupillon que j’ai interrompu. Caty prend la parole et se tient debout devant Bonnie et moi, qui sommes assis sur le lit.
— Alors pendant que Monsieur, passait la nuit à écumer la ville en moto, avec Bonnie nous avons travaillé dur et ça a payé.
Un sourire de triomphe, illumine son magnifique visage.
— Pour faire simple on a tracé les principaux associés du Sergent Highway. Et le meilleure contact c’est le Sergent Washington, on me tend un dossier, visiblement sorti des archives du NYPD.
Ok, un vétéran de l’armée lui aussi, de bons états de services, engagés dans la police après être revenu à la vie civile. Travail sérieux, il monte les échelons. Un dossier classique en somme.
— Comme tu vois, il est clean, mais Bonnie a eu l’idée de tracer ses mouvements à l’aide du GPS de son Phone.
— Tu sais faire ça toi ? Je suis impressionné.
— Mais non gros bêta, c’est pas Bonnie qui a tracé les appels, mais c’est elle qui a eu l’idée et après on a appelé un de nos amis.
Un sourire de requis se dessinent sur les deux visages féminins et je suis effrayés pour cet ami …
— Donc après une soirée bien arrosé, Charlie nous a ouvert les portes de son paradis, il collabore avec la division technique du NYPD et c’est un petit génie, sous exploité et qui ne demande qu'à rendre service.
— Si tu le dis Caty, je vous crois. Et donc ?
— Alors pour faire simple, il a conçu un algoryhtme et avec les éléments de notre dossier il a recoupé les pistes.
Je me lève d’un bond.
— Attends vous avez tout balancé à un inconnu.
Caty me repousse vers le lit et je suis de nouveau assis.
— Mais non, ne t’inquiète pas. Et comme tu dirais: “on gère”. Donc Charlie il bosse à l’université, il a un doctorat de Math mais il comprend rien aux relations sociales. Avec Bonnie on lui a donné des cours en accéléré.
Je penses à ce Charlie et je le plaint sincèrement.
— Il faisait les yeux doux à son assistante, Amita, une superbe Indo-américaine. Et un cerveau avec ça.
Bonnie me mime les formes de la fameuse Amita et je comprends qu’elle était très intéressée aussi.
— Donc pour finir, il nous a filé l’algorythme et on a lancé les requêtes.
— Les quois ?
— Les requêtes. Laisse tomber c’est un truc d’informaticien tu ne comprendrais pas.
Je feins d’être vexé mais effectivement, je ne comprendrais sûrement pas.
Bonnie se lève à son tour, a priori sans gêne par rapport à sa tenue, elle extirpe un pc de sous une pile de dossier.
— C'est là que j’entre en scène, avant de m’engager j’ai fait une école d’ingénieur, mais finalement j’ai choisi de servir.
Je n’en saurais pas plus sur le passé de Bonnie pour le moment. Elle reprend, ses doigts pianotent à toute vitesse sur son clavier et je vois des fenêtres s’allumer et s’éteindre sur l’écran, des lignes de codes défilents, du pur charabia pour moi. Une carte s’affiche sur l’écran de son pc et plusieurs points clignotent. Mais j’ai un peu de mal à me concentrer, car l’écran est juste en dessous de la poitrine de la belle Bonnie.
— Tony ! On se concentre c’est sérieux.
Je remonte mon regard et croise les yeux de Caty qui me désigne la grande carte sur le mur.
— On a tout mis là. Elle jette une chemise à Bonnie.
—Et habille toi un peu. Tu vas nous le déconcentrer. Donc le Sergent Washington c’est le Jackpot, voici ses déplacements sur les dernières semaines.
Je vois la main de Caty qui passe d’un fil à l’autre et qui sont reliés à des quartiers, des articles des notes.
— Le Sergent Washington, Amos de son prénom a été très occupé depuis deux semaines, il a complètement changé ses habitudes. Depuis il a une vie nocturne très intense, il se ballade dans tout Manhattan,, y compris dans des quartiers où il n’a jamais mis les pieds. Tony il était devant le dispensaire le soir où ta mère a été tuée. Il est parti juste avant, mais il était devant depuis plusieurs heures. Et il a beaucoup rencontré le Sergent Highway et pas forcément dans des bars. Là on parle d’entrepôt, de terrains vagues etc…
La main de Caty vole de point en point, puis elle descend et sort de Manhattan
— Et l’apothéose, il a rencontré plusieurs fois Fitzpatrick. Oui notre Fitzpatrick.

Après une heure à me faire l’article je suis vanné, je ne penses qu’a reprendre ma moto et rouler à fond. J’arrache une pause aux filles et je m'extrait de la chambre sous les quolibets et les moqueries.
Je me dirige à pas lourd vers la chambre d’Oncle Zang. Grand-mère veille sur lui, elle s’est assoupie.
Mon oncle est allongé dans son lit, des rides de vieillesses marquent son visage et son corps et terriblement amaigri. Sa main droite est dans un pansement, seul le bout des doigts dépassent du pansement, ils sont noires, d’un noire non naturelle.
Ma poitrine me picote, là où la paume d’Oncle Zang m’a frappé. Je porte sa marque désormais et sans elle, le démon en moi aurait tout ravagé. Des larmes coulent de mes yeux et je regarde tristement mon oncle qui se bat pour respirer.
Je luis dois tout et plus que ça encore.

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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Lun Jan 21, 2019 10:55 am 
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ZAshley WinstonZack Barrons

Hell’s Kitchen, Red Moon, vendredi 25, 21h00
Zane attendait Ashley qui terminait un rendez-vous avec le comptable d’Harvey. Il n’aimait pas trop traîner au Red Moon et sentait les regards peser sur lui. Le privé s’installa à l’extrémité du comptoir, loin des petits groupes de loups-garous qui trinquaient et discutaient bruyamment. Zack déposa un verre devant lui :
— Tiens, t’as l’air d’en avoir besoin.
Z le remercia de la tête et bu une gorgée.
— Ils sont là-dedans depuis plus de deux heures, expliqua le barman en désignant la porte qui menait au bureau. Elle ne devrait pas tarder.
Une jeune femme aux yeux bleu et avec des dreadlocks châtain attachés à l’arrière de la tête vint s'asseoir sur le tabouret d’à côté. Z reconnu Samantha qui s’était occupé de Jason quelques jours auparavant, lorsque Penny lui avait fait traverser la meute.
— Zack, j’ai fini l’entraînement, je vais rentrer, je suis crevée. Percy reste encore une demi-heure.
— Ok, pas de souci. Tu veux boire un truc ?
— Une limonade, à emporter s’te plaît.
Elle se tourna vers Z et eut l’air gênée :
— Désolée pour ton gamin, boss. Il est adorable et j’espère que tu le retrouveras vite. On reste à l'affût du moindre signe.
Zane la regarda surpris :
— Euh… merci. Mais comment tu m’as appelé à l’instant ?
— Oh pardon, t’es comme Ash, tu veux pas qu’on t’appelle boss ? Désolée, on a toujours appelé Harvey comme ça, c’est dur de se défaire d’une habitude.
— C’est surtout que je ne suis pas le boss, c’est Ashley la chef de meute.
— Ben, t’es avec elle, non ?
— Et alors ?
— Tu as retrouvé Penny alors que même le boss n’y était pas arrivé, tu as retrouvé Ashley aussi, et... elle t’a choisi, tu t'es transformé deux fois avant ta première pleine lune, énuméra-t-elle tandis que Zack lui tendait une canette. Moi, ça me suffit, dit-elle en partant.
Z choqué se tourna vers Zack qui haussa les épaules et s’éloigna pour servir ses habitués.
Ça lui suffit pour quoi au juste ?
Dans le miroir face à lui, Zane vit le jeune loup qui s'en était pris à lui quelques jours plus tôt arrêter Sam avant qu'elle n'atteigne la sortie.
— Qu'est-ce qui te prend de l'appeler comme ça ? Tu l'as bien regardé ?
— Si t'es trop con pour voir l'évidence, Jasper, c'est toi que ça regarde. Maintenant, lâche-moi avant que je t'en mette une, lui ordonna la jeune femme.
L'homme s'exécuta.
Elle est donc au dessus de lui dans la hiérarchie, observa Zane.
Ashley sortit du bureau accompagnée d’un homme longiligne à la calvitie marquée. L’homme serra la main à la chef de meute et quitta le bar, son attaché-case à la main. La jeune femme sourit dès qu’elle aperçut son homme au bar et le rejoignit. Elle avait l’air épuisée. Zane songea qu’elle devrait ralentir un peu le rythme maintenant, mais se garda bien de lui faire remarquer.
— Mon père m’a légué un héritage officieux, annonça-t-elle à mi-voix, encore stupéfaite de ce que lui avait annoncé le comptable.
— Rien de surprenant.
— Suffisamment pour rembourser les Von Sterling et lancer quelques projets que j’ai en tête, lui dit-elle les yeux pétillants.


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ZPenny Winston

Hell’s Kitchen, Appartement d’Ashley, samedi 26 mai, 07h30
Zane avait allumé l’ordinateur portable d’Ashley. Il tentait de dresser une liste de tous les endroits où Ray avait bien pu emmener son fils lorsqu’on toqua à la porte. Il se leva, enfila un T-Shirt et alla ouvrir. Penny le salua et entra.
— Bonjour, Ashley dort encore… commença-t-il.
— Ne la réveille pas. C’est toi que je voulais voir.
Zane lui servit un café et ils s’installèrent à la petite table de cuisine. Elle lui prit la main et y déposa une chevalière en acier sertie d’une pierre noire. Zane reconnut la bague qu’Harvey portait toujours.
— Penny… C’est… Je ne peux pas accepter.
— Tu peux et tu dois. La prochaine pleine lune est toute proche. Tu dois le sentir... Le loup en toi doit être prêt à exploser à tout moment, non ?
Z hocha la tête.
— Ashley a déjà beaucoup à gérer. Je n’ai aucun doute sur ses capacités, mais si je peux l’aider… Une première pleine lune pour un loup créé peut facilement virer au carnage s’il n’est pas entouré. Avec la menace de Cho qui pèse sur nous tous, ce n’est pas le bon moment pour toi d’explorer ta nouvelle nature.
— Je ne sais pas s’il y aura jamais un bon moment pour ça. Merci Penny, j’en prendrai soin.
Penny se leva et déposa l’édition fraîchement parue du Grey Lady sur la table avant de partir. La machine était lancée.
Corruption jusqu’au plus haut niveau. La police et la mairie au centre d’une enquête sans précédent !

Central Park, samedi 10h00
La matinée ensoleillée a attiré nombre de gens au parc : les joggeurs habituels, les touristes, les promeneurs occasionnels. Chacun profite à sa façon du poumon vert de Manhattan.
Au cœur du parc, certains assistent à un spectacle pour le moins inhabituel en ce samedi matin. Juché sur la fontaine Bethesda, solidement accroché à la statue de l’ange, un homme au visage mangé par une barbe hirsute harangue les passants :

— "... on verra se dresser une nation contre une nation, un royaume contre un autre; il y aura des famines et des tremblements de terre en divers lieux." L’apocalypse est proche ! C’est écrit dans la Bible, Évangile de Matthieu 24:7. Et vous, vous faites quoi ? Vous menez vos petites vies insignifiantes alors que tout s’effondre autour de vous ! Les portes de l’Enfer sont à deux doigts d’être ouvertes sur New York ! Ouvrez-les yeux !

Deux agents de police sont au pied de la fontaine, se demandant comment ils vont bien pouvoir faire descendre ce taré de là sans se mouiller. Au moins, le clodo aura pris une petite douche avant qu’ils n’aient à poser leurs mains sur lui...


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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Mar Jan 22, 2019 9:13 pm 
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Vendredi 25 mai au Red Moon
Z accueillit Ashley en souriant.
— Je suis content que tu puisses régler la situation avec les jumeaux. Je peux connaître tes nouveaux projets ? demanda innocemment le privé.
Il commanda un autre verre à Zach lorsqu’ une voix l’interpella.
En se retournant, il découvrit Percy, un solide gaillard qui était présent lors des événements de la cathédrale. Il était accompagné d'un jeune loup d'à peine 20 ans.
Percy semblait hésitant, le jeune garçon attendait, rigide comme un piquet.
— Voici mon neveu, fit Percy en désignant gauchement le jeune homme, il aimerait devenir détective privé.
Percy était visiblement gêné.
— Je… je me demandais si tu pouvais le prendre avec toi quelques jours histoire de lui montrer deux trois trucs ? Enfin tu sais… voir s'il a le potentiel et tout.
Z jaugea les deux hommes de son oeil unique, l'autre ne lui servait plus à rien.
— Vous savez, lâcha-t-il sèchement, les criminels ne peuvent pas devenir détectives privés !
Percy ne broncha pas à la réplique cinglante, pas plus que le jeune homme.
— Ok pas de problème, répondit simplement l'oncle.
Ils tournèrent les talons. Percy passa un bras réconfortant autour des épaules de son neveu qui avait la tête baissée.
— J'suis pas un criminel, oncle Percy, murmura le jeune homme.
— Je sais mon garçon… je sais.
Z les entendit malgré le bruit ambiant et regretta aussitôt les paroles qu'il avait prononcé. Il les rattrapa.
— Pardonnez moi, je ne sais pas ce qui m’a pris. Reprenons d’accord ? Tu t’appelles comment ?
— Kurt, répondit le jeune homme.
— Hé bien, Kurt, si tu es toujours partant, soit devant le bar demain matin à 8h.
Kurt lui sourit.
— Oui m’sieur Z.

Samedi 26 mai, dans tout Manhattan et au delà
Z se leva comme Penny allait partir :
— Penny, merci pour la chevalière. J'aurais aimé connaître votre mari davantage, même si on ne se serait probablement pas entendu.
— Il me manque terriblement, avoua-t-elle.
Z s'approcha et la prit dans ses bras.
— Vous aimez Ashley et cherchez à la rendre heureuse. Là-dessus, vous vous seriez entendu. Sur tout le reste probablement pas ! admit-elle en souriant.

Z voulait continuer l'enquête pour retrouver son fils avant que les grandes manœuvres ne démarrent, il récupéra Kurt et mis le cap sur l'héliport.
— As-tu un casier, Kurt ? demanda le privé, ce que j'ai dit hier reste valable. Si tu en as un, on ne t’accordera pas de licence.
— Non m'sieur Z, je n'ai pas de casier, lui confirma le jeune homme.
— Bien. Tu sais, le métier de détective n'est pas aussi glamour que ce que les gens pensent. C'est rempli de paperasse et d'attente. La plupart du temps, c'est très ennuyeux et bourré d'articles de lois qu'il faut connaître à fond.
— Oui m'sieur Z, lui répondit Kurt.
— Détend toi, appelle moi Z, ça ira. Pourquoi veux-tu devenir privé ?
— J'veux faire comme toi... Z. J'veux retrouver des gens.
Z sentit que le jeune homme ne disait pas tout. Il se tut quelques instants. Comme le silence s'installait, Kurt reprit la parole.
— Je veux retrouver mon père, avoua-t-il a demi mot.
— Je vois, tu en as parlé à ta mère ?
— Oui, mais à chaque fois que j'essaie, elle se met à pleurer.
— D'accord. Pourquoi ne pas engager un professionnel ? Il ferait le boulot plus rapidement que toi, tu sais.
Kurt secoua la tête.
— Je veux le retrouver par moi même, tu comprends ?
— Je comprends, répondit Z perdu dans ses pensées, je comprends.
Il avait fait exactement la même chose lorsque son propre fils avait disparu.

Ils arrivèrent à l’héliport, Z gara la voiture au parking et continua son exposé :
— Une bonne partie du boulot consiste à se construire un réseau de connaissances, de dettes et de faveurs. Plus ton réseau sera étoffé et varié et meilleures seront tes chances d'arriver à trouver ce que tu cherches. Mais la base de tout réseau bien construit, c'est la confiance. Si tu es droit et correct, c'est plus facile. Quelques billets aident aussi, faut pas se le cacher.

Le privé ne fut pas long à découvrir qu’un homme seul accompagné d’un jeune enfant fit un trajet en hélico jusqu’à LaGuardia, le plus petit aéroport de New-York qui ne possède ni service d'immigration, ni douanes et ne dessert donc pas de vol internationaux. Le plus long avait été de trouver le contact que Z cherchait.

Les deux hommes s'arrêtèrent manger un morceau non loin de Laguardia. La matinée était déjà passée. Z commanda un T-bone, il avait faim. Un instant gêné Kurt fit de même, la matinée lui avait ouvert l'appétit à lui aussi.
Un instant affairés autour de leurs portables, ils entamèrent leur plat avec force coups de fourchettes.
Kurt était en pleine forme, les épaules larges, le ventre plat, il respirait la santé et avait un sacré appétit.
— C'est pas compliqué d'être détective privé finalement, fit-il, il suffit de parler à des gens !
— Ça m'a pris des années à construire mon réseau, répondit Z.
Le sourire du jeune homme disparu en un clin d'oeil, celui de Z s'élargit.
Kurt remarqua alors la chevalière que portait Z.
— Tu es chef de meute maintenant ? Sam le pense en tout cas.
— C'est Ashley votre chef, non ?
— Evidemment ! Mais tu es son copain, tu es le chef de coeur, du coup.
— Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda le privé dubitatif.
— Ashley commande, elle donne les ordres et tout le monde obéit. Mais le chef de coeur ne donne jamais d'ordre. C'était Penny avant, maintenant c'est toi ! affirma le jeune homme entre deux bouchées, en tout cas c'est ce qu'ils disent. En fait, reprit-il, c'est plutôt un rôle de femme.
— Je vois, se contenta de répondre le privé en lâchant ses couverts.
Le geste n'avait visiblement pas échappé à Kurt.
— Tu ne veux plus de ta viande ? demanda t il, les yeux rivés sur le plat.
— Finis, fit le privé en poussant son assiette vers le jeune loup affamé, je passe un coup de fil.
Z voulait savoir où en était Ash. La jeune femme était débordée mais visiblement très stimulée par l'organisation des opérations.
Après avoir englouti le reste du plat de Z, Kurt commanda un dessert, un énorme cake au chocolat.

Zane connaissait quelqu'un à l'aéroport, il abandonna Kurt qui alla l'attendre à la cafétéria. A son retour, il le trouva en discussion avec une jeune femme. Z avait l'impression qu'ils parlaient à leurs portables respectifs…
Ah les jeunes…
Puis il songea que son protégé avait presque le même âge qu'Ashley... Il prit un coup de vieux.
Kurt revint vers lui tout sourire.
— J'ai son 06 !
— Ravi pour toi, lui répondit Z, l'air maussade.
— Ah oui, et ton fils a dû prendre un Falcone avec son oncle.
Z s'arrêta.
— Comment tu sais ça ?
— Je construis mon réseau ! rétorqua-t-il fier de lui, mais devant l'oeil interrogateur du privé il poursuivit, Melinda est à l'entretien, elle s’est souvenue qu'un BG accompagnait un enfant à bord d'un Falcone.
— Un BG ? demanda Z.
— Un beau gosse, un mec super hot, sexy si tu préfères…
— Bon ça va… s’agaca le privé, j'ai saisi…
Un gros coup de vieux ! pensa Z.
— Et elle se souviendrait du numéro du vol par hasard, ta copine ?

Dernière étape de la journée : Rosie.
La vampire avait beaucoup de contacts dans toute sorte de moyens de transport.
Les deux hommes la rejoignirent dans un pub près du Majestic, sa nuit n'allait pas tarder à commencer. Kurt fut très impressionné par la jeune femme. Elle lui avait tapé dans l'oeil, son accent anglais et son air triste y étaient sans doute pour quelque chose.
Z expliqua sa demande et où il en était de sa recherche. Elle promit de l’aider, mais son amie à Laguardia ne reprenait son service que lundi.

Au soir tombé, les deux hommes retournèrent au Red Moon.
Kurt alla retrouver ses amis en dehors du bar, dans l'arrière cours. Z chercha Ashley, Zach lui indiqua le bureau.
Une fois à l'intérieur, le privé la trouva encore affairée. Elle leva les yeux à son entrée et s'enfonça dans son fauteuil.
— Alors, tu as avancé dans ton enquête ? demanda la jeune femme.
— Doucement.
Z se positionna derrière elle et entreprit de lui masser la nuque et les trapèzes, ce qui plut énormément.
— Et ta journée ? interrogea le privé.
— Fatigante, mais je crois qu'on a un plan solide.
— Je n'ai jamais douté de toi, lui murmura-t-il en posant un baiser sur ses cheveux noirs.
Ashley bascula la tête en arrière de manière à voir son compagnon. Ses prunelles noires en amande pétillaient.
Zane pivota le fauteuil de manière à se retrouver face à sa bien aimée, se pencha vers elle et l’embrassa.
Il sentit qu'elle tirait doucement sur son maillot.
Il arrêta et se mordilla la lèvre inférieure.
— Ici ? demanda-t-il incrédule.
— Ici ! confirma-t-elle en l’attirant à elle.

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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Ven Jan 25, 2019 2:29 pm 
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ZZack BarronsAshley WinstonTony WEI

Dimanche soir, 27 mai
L’ancien hangar de Wang avait été surveillé par les loups depuis des jours. Plus aucune trace des mages ou de quelconque démon appartenant à Cho. Le pentacle était toujours tracé au sol. Veronika commença le rituel sous les yeux de Zane, Ashley, Tony et Zack. Les autres arriveraient quelques minutes après le départ du métro. La chef de meute voulait éviter que Tony ne s’en prenne aux Dragons Célestes maintenant, ils avaient besoin d’eux.
Tandis que Veronika récitait sa formule latine, Ash s’approcha de Zack et chuchota :
— Tu sais ce que tu as à faire. Ne le laisse pas faire n’importe quoi, comme mourir par exemple.
— Ne t’en fais pas, je le couvre. Je t’appelle dès qu’il est en finale.
— Toi aussi, fais attention à toi.
Un grondement se fit entendre dans le tunnel. Le métro approchait. Il s’arrêta dans un crissement de freins assourdissant. Les portes s’ouvrirent et tous purent avoir un aperçu des traces de sang plus ou moins fraîches qui en recouvraient les parois et le sol.
— Rappelez-moi, c’est à la ville ou à la MTA que j’envoie ma plainte pour les conditions déplorables de transport ? plaisanta Zack avant de monter.
Ashley arrêta Tony juste avant qu’il ne monte :
— On a juste besoin que tu distraies l’Ogre, le temps de trouver Cho…
— T’inquiète, je gère. J’ai revu toutes la série des Rocky, lui répondit-il en rejoignant Zack.
Les portes se refermèrent sur eux avant qu’elle n’ait le temps de réagir. Le stress lui tordait le ventre. Elle espérait ne pas envoyer tout le monde à la mort.

Dans le wagon, Zack sortit un de ses couteaux de sa ceinture et s’entailla l’avant bras. Ash l’appela, mais il avait le regard perdu, comme s’il ne la voyait pas.
Tony s’assit sur un siège, le même regard absent sur le visage.

Le flic avait l’impression d’un rêve éveillé, ou plutôt un cauchemar. Il y avait eu un brouillard rouge, et maintenant, Ash et Zane étaient encadrés chacun par deux puissants démons. Ils n’étaient plus dans ce tunnel mais au sommet d’une falaise. Les deux démons qui maintenaient la louve fermement par les bras la traînaient vers le bord. Zane se débattait impuissant et leur hurlait :
— Lâchez-là ! Elle est enceinte !
Mais les démons n’écoutaient pas, ils précipitèrent la jeune femme dans le vide et elle disparut dans les flots sombres qui s’écrasaient violemment contre les rochers, trente mètres plus bas.

Tony revint à la réalité, le train se mit en branle. Il aperçut Ash et Zane qui le regardaient partir. Dans quels emmerdes allaient-ils encore se fourrer tous les deux ? Il pressentait qu’il allait devoir leur sauver les miches, une fois de plus. Et Ash… enceinte ? Pourquoi est-ce qu’elle n’avait rien dit ?
Trop tard pour les questions, le décor disparut. Pendant quelques instants, les deux hommes eurent l'impression d'être dans un film de science fiction. Ils ne voyaient rien par les fenêtres que des traînées lumineuses, comme s'ils voyageaient à la vitesse de la lumière. Pourtant, ils pouvaient sentir les secousses habituelles d’un voyage en métro.
Après quelques minutes, la rame s’arrêta le long d’un quai glauque, comme si la station avait été abandonnée depuis des années.
Zack et Tony quittèrent la rame du métro sur leurs gardes. Il n’y avait personne ici, mais ils pouvaient entendre le brouhaha lointain d’une foule. Ils suivirent les sons le long d’un tunnel éclairé par des torches fichées dans les parois. Le bourdonnement des voix se fit plus distinct. L’excitation attisée par l’attente était palpable dans l’air.
Au bout du couloir, la lumière était vive. Un petit homme, en costume trois pièces impeccable et à la moustache en guidon parfaitement huilée les accueillit l’air sévère.
— M.Wei, il me semble que vous avez déjà eu votre chance. Notre public ne saurait tolérer de voir combattre les concurrents plus d’une fois.
— Allez MC ! supplia Tony, me fais pas ce coup là !
— Le public est roi et exigeant. Il paie le prix fort pour ne jamais être lassé.
— La dernière fois, y’avait que moi. Cette fois, ce sera différent, tu vas voir !
Le maître de cérémonie le regarda de haut en bas. Le démon en Tony ne demandait qu’à exploser à la surface pour faire bouffer sa moustache à ce petit moucheron de mes deux…
— T’as vu les Rocky ? demanda sérieusement le flic. Parce que tu vois, même si tu te prends une branlée, le mieux, c’est la revanche. Ton public, il va adorer ça, imagine un peu : le pauvre petit humain massacré revient et défonce l’Ogre de Sang, invaincu depuis combien de combats maintenant ?
Le petit homme inscrivit son nom dans la liste des concurrents. Zack hallucinait. Le mec avait dû percevoir la lueur démoniaque dans les yeux de Tony… à moins d’être fan de Rocky. L’homme se tourna ensuite vers lui :
— Je vous inscris à quel nom ?
— Je ne participe pas, je suis son coach.
La moustache de l’homme frémit légèrement :
— Un loup qui coache un démon… Le tournoi promet d’être intéressant. En revanche, je ne me risquerai pas à parier.
— Mets le paquet sur moi, tu ne le regretteras pas ! lança Tony sûr de lui.
Zack le suivit dans les coulisses de l’arène. Il fallait maintenant qu’ils se trouvent un coin tranquille pour éviter de croiser l’Ogre avant la finale.

Les premiers combats de Tony furent rapides, ses adversaires ne faisaient pas le poids. Les choses se compliquèrent face à un loup-garou solitaire. Il enchaînait les attaques, ne laissant pas le temps à Tony d’agir. Zack observait le loup à la longue chevelure noire. Ses yeux étaient injectés de sang et ses pupilles complètement dilatées. Ses bras trahissaient les injections qu’il s’envoyait dans les veines.
— Il est sous Alpha Wolf ! cria Zack.
Tony encaissa un nouveau coup de poing sur le nez.
— Ok, merci du tuyau ! Et je fais quoi maintenant ?!
— Continue comme ça ! C'est… C’est pas mal ! Fais gaffe !
Coup de pied dans le thorax, Tony eut la respiration coupée. Zack tourna la tête autour de lui, il cherchait quelque chose… Un vampire d’un autre siècle commandait un cocktail de sang frais au bar juste derrière l’arène. Chapeau à l’ancienne et surtout, une canne avec un superbe pommeau travaillé.
— S’cusez-moi ! Ce serait pas de l’argent par hasard ? demanda-t-il au vampire.
Celui-ci se retourna lentement vers lui et fronça le nez :
— Qui a ouvert la porte du chenil ?
— Faudrait penser à se renouveler, mec. C’est juste la millionième fois qu’on me la fait celle-là, soupira Zack. C’est de l’argent ça ?
— Possible...
— J’peux te l’emprunter ? Juste le temps de pimenter le combat…
Le vampire jeta un œil sur le ring.
— Pourquoi prolonger le supplice alors que le clébard gagne ?
Zack jeta un œil derrière lui, Tony était au sol et le loup lui envoyait un grand coup de pied dans les côtes.
— Sauf que je suis avec l’autre. Alors, tu me la prêtes cette canne ?
Le Vampire afficha un sourire sadique :
— Si c’est pour la bonne cause.
Zack s’empara de l’objet et le lança sur le ring :
— Tony ! Attrape ça !

Le jeune flic tendit le bras, elle était tombée trop loin. Il roula sur le ventre tandis que le loup savourait déjà une victoire qu’il croyait acquise. Il faisait le tour du ring, les bras levés, saluant la foule qui émit un grondement sourd lorsque Tony posa la main sur la canne.
Le flic se redressa, bien en appui sur ses jambes. Lorsque le loup lui bondit dessus, il l’accueillit d’un coup de pommeau sur la tempe. L’homme ne s’y attendait pas et grimaça sous la morsure de l’argent. Il fut sonné quelques instants, le sang s’écoulait de la plaie qui s’était ouverte le long de son sourcil. Tony ne lui laissa pas de répit. Il enchaîna à son tour les coups. La canne ne changeait pas grand chose, mais elle avait redonné confiance au jeune homme, à moins que ce ne soit le démon qui bouillonnait en lui de ne pouvoir sortir. La cicatrice laissée par oncle Zang le cuisait comme s’il était marqué au fer rouge...


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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Sam Jan 26, 2019 5:10 pm 
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ZAshley Winston

Dimanche soir, sur les quais du métro fantôme
Le métro avait disparu, mais Veronika continuait de psalmodier en latin pour l’emmener à destination.
Zane se rapprocha d’Ashley et la prit dans ses bras. Il sentait qu’elle était emplie de doutes mais il ne fallait pas qu’elle craque, pas maintenant.
— Ils vont bien, ne t’en fais pas, murmura-t-il en la serrant contre lui. V. nous avait prévenu du prix à payer pour le voyage.
Ashley se détendit quelque peu à son contact.
— Je sais, tu as raison.
— Il n’y a pas moyen de te faire changer d’avis… pour après ?
Elle releva la tête vers lui :
— Zane, soupira-t-elle.
— Il fallait que je pose la question, juste pour ne pas avoir de regrets, expliqua le privé.
— Je suis désolée de t’imposer tout ça.
— Ne le soit pas. Sans toi, je serais en train de pourrir sous terre sans avoir eu cette chance de t’avoir dans ma vie.
— Même si j’ai fait de toi ce que tu hais le plus ?
— Je t'aime plus que je hais ma nature. J'y gagne au change, sois-en certaine !

Les différents groupes continuaient de se toiser du regard, à bonne distance les uns des autres. Leurs postures variaient mais le message était clair :
Ne vous approchez pas !
Zane laissa Ashley quelques instants, il se dirigea vers les vampires, salua Rosie et un autre lécheur de sa connaissance :
— Docteur Bourg ? Vous êtes des nôtres ? s’étonna Z.
— Ah ! Notre donneur anonyme, lui répondit l’autre avec un sourire chaleureux.
Après un regard expert à l’œil gauche de Z, il enchaîna :
— Je vous avais dit de faire quelque chose pour votre œil !
— Pas eut le temps… Doc, désolé.
Le vampire se rapprocha du privé et continua sur le ton de la confidence :
— Auriez-vous un échantillon de votre précieux fluide vital ?
— Je suis désolé, fit Z, je risque d'avoir besoin de tout ce que j'ai en réserve.
— Quel dommage, votre sang a des vertus... aphrodisiaques, pour tout dire. Maddie a beaucoup aimé.
— Je ne vous ferai pas un don tous les jours, se moqua Z, mais si nous réussissons notre mission vous en aurez. Vous me présentez ?
— Bien sûr, répondit le vampire, voici Antonio, dit-il en désignant un latino ténébreux au regard intense, et voici Vanessa, une femme blonde à l'attitude nonchalante et au physique ingrat, et pour finir Rosie, que vous connaissez déjà.
Z fit signe à Ashley de venir :
— Permettez-moi, à mon tour, de vous présentez Ashley Winston, la chef de meute, ainsi que ses fidèles lieutenants, Samantha et Percy.
— Je suis ravi, dit le docteur en tendant la main…

Au même moment, un groupe de jeunes gens arrivèrent et se mêlèrent à la meute d’Ashley. Ils étaient venu faire leurs adieux à leurs aînés et leur souhaiter bonne chance dans ce qui les attendaient au bout de la ligne fantôme, et puis ils voulaient le voir ce fameux métro qui n’existe pas !
Leur intrusion ne laissa pas les autres groupes indifférents, cela faisait simplement plus de monde dans un espace qui se réduisait de plus en plus.
Percy aperçut son neveu d’un coup d’œil. Il ne payait rien pour attendre celui la mais il ne voulait pas se montrer discourtois avec ses interlocuteurs.

Après quelques mots d'usages, Antonio entama une conversation avec Sam et Vanessa avec Percy. Le latino portait une épée longue et fine à la garde élaborée. Une pièce de toute beauté. De son côté, Kurt se rapprocha timidement de Rosie. Ashley échangeait avec le doc, elle s'inquiéta alors Z l’abandonna aux vampires. Il lui murmura de ne pas s'en faire, qu'il allait dire bonjour à de vieilles connaissances. Son visage était grave lorsqu’il prononça ces paroles.
...
— Comment avez vous connu Zane ? commença Ashley.
— Votre ami a donné son sang, lui répondit-il franchement, un pur… délice.
— Vraiment ? s’étonna la louve en regardant son Zane se diriger vers les chasseurs. Que pensez-vous de l’idée de faire des équipes mixtes, reprit-elle en se tournant face à son interlocuteur.
Le vampire regarda intensément la jeune femme.

— Tu es mignon Kurt, mais tu es très jeune, le coupa la vampire.
— Pourquoi tu dis ça, Rosie ? Regarde, Ash est avec Z, pourtant il est vieux ? Non ?
Rosie sourit.
— J'ai 90 ans, jeune homme.
Kurt la regarda étonné puis lui rendit son sourire, un brin malicieux :
— Même pas 100 ! Ben dans 5 ans on ne verra pas la différence entre nous ! Et puis, si ça se trouve la ville va partir en cendres et nous avec, alors, pourquoi attendre ?
Il s’était rapproché, un sourire en coin.

— Joli jouet, entama Sam en regardant l’épée du vampire.
Antonio lui répondit avec un léger accent italien :
— C’est une rapière forgée à Tolède, il y a longtemps.
— Tolède… dans l’Ohio ? demanda la jeune femme.
— En Espagne, sourit le vampire.
...
Z se dirigea à présent vers les chasseurs de monstres, mais il fut arrêté par Qiang.
— Merci pour tout ce que vous avez fait M. Zaborowski, puis il s'inclina légèrement en signe respect en même temps que nombre d'autres démons.
Z parut un instant gêné.
— Pardon ? fit-il étonné.
— Secourir les otages était courageux et honorable de votre part, nous n’oublierons pas.
Z lui rendit la politesse en s’inclinant à son tour puis prit congé des chinois.
Ensuite, il alla se poser face à un homme lourdement équipé comme tous les autres chasseurs. Ils portaient des gilets pare-balles, armes automatiques, munitions spéciales, oreillettes, lunettes noires. De vrais mercenaires prêts à mener une guerre. Les visages étaient fermés.
— Salut Axel, entama le privé, visiblement mal à l’aise.
L’homme le dévisagea, l’œil noir.
— T’as encore plus mauvaise mine que quand tu étais humain Z, rétorqua-t-il.
Après un moment qui s’éternisa, le dénommé Axel se fendit d’un large sourire qui découvrit ses dents blanches.
— Viens-là, Z !
Il firent un check épaule contre épaule puis une accolade chaleureuse.
Les autres chasseurs l’entourèrent bruyamment et lui firent l’accolade, un par un, Z les nomma :
Caminando con los muertos ! lui lança Pedro.
Phrase reprise en choeur par tous les chasseurs.
— Content de te revoir, continua Axel, j'aurais cru te trouver plutôt de notre côté sur ce coup-là ? Ça n’aurait pas été de refus.
— Je reste avec vous les gars, mais je suis aussi avec eux maintenant, fit Z en désignant les loups.
Ashley n’avait rien perdu de ce qui s’était déroulé avec les chasseurs. La scène gêna les loups garous et en premier lieu leur chef. Z semblait détendu et à sa place avec les chasseurs, parfaitement le contraire quand il est avec sa meute.
— Je vois, mais putain Z, pourquoi t’es pas venu nous voir ? demanda Axel.
— Il y avait mon frère et…
— Ton frère est une tête de mule et toi aussi !
Zane haussa les épaules.
— Attendez, je vais vous présenter.
Ashley arriva encadrée de Percy et Samantha, et passablement agacée.
— J’ai une question pour vous, entama-t-elle tout de go, les équipes mixtes ça vous tente ?

A la façon dont Ashley avait posé la question, le sourire de Z disparut en un instant. Il sentit ses amis chasseurs se refermer sur eux même, le peu de détente qu'il avait réussi à produire s'était volatilisé.
Retour au point de départ, merci Ashley !
— C'est de la merde ! répondit Axel froidement. On reste entre nous ma p'tite dame ! Que ça plaise ou pas.

Déjà agacée, Ashley posa des mains sur ses hanches dans une attitude autoritaire.
— Vous ne devriez pas avoir peur de nous mes…
Ashley n'eut jamais le loisir de finir sa phrase.
— On n'a pas peur de toi et de ta bande d'amateurs, répondit une voix derrière eux venant des chasseurs.
Une autre encore :
— Z, contrôle ta femelle ! Elle n'a pas à nous donner d'ordre ! On n'est pas ces chiens à cette folle !
Et tout dégénéra très rapidement.

Samantha s'avança et menaça le chasseur qui avait prononcé les dernières paroles. Z tenta de s'interposer, mais dans l’empoignade qui suivit il reçut un coup pile dans son œil gauche. Il vit les étoiles danser devant lui, du sang coula de sa plaie… encore une fois.
L'agitation commença à gagner tous les protagonistes. Les loups croyant leur alpha en danger firent bloc et repoussèrent les démons à distance. Certains d’entre eux réagirent en sortant cornes, griffes et crocs. Les vampires sentirent l’odeur du sang ce qui les excita. Antonio posa sa main sur la garde de sa rapière. Rosie avait les yeux écarquillés, une lueur bestiale et malfaisante dansait dans ses yeux. Kurt recula, il se sentit en danger.
Soudain les chasseurs sortirent leurs armes à feu, plusieurs bruits secs avertirent qu'ils étaient près à tirer et pointèrent leurs armes en direction des loups prêts à faire feu. Un tueur ouvrit sa veste et laissa apercevoir un gilet bourré d'explosif, il tenait un détonateur dans sa main fermement décidé à tout faire péter !
L’espace d’un instant tout se figea.
Les tueurs formaient un groupe compact, toutes armes dehors prêts à tirer dans le tas. Ils étaient clairement en sous effectif, à 6 contre plus de 30. Il ne faisait aucun doute qu’ils ne partiraient pas tous seuls.
— Alors, bande d’enfoirés, qui pour prendre sa ration de plomb ? aboya Axel.
L’afro-américain tenait en joue Samantha de son fusil Remington canon double.
Z s’interposa, encore une fois, entre les chasseurs et les loups. Il essuya le mince filet de sang qui coulait sur sa joue. À ce geste, le docteur Bourg se lécha le coin de la lèvre. Le privé leva les mains en signe d’apaisement. Une zone s’était créée entre les chasseurs et les autres, Z la traversa doucement.
— Baissez vos armes ! supplia le privé.
Il se mit devant le canon d’Axel.
— Je vous en prie les gars, ne faites pas tout foirer ! Hurricane, demanda Z à un homme au visage buriné, ton détonateur.
— Ils veulent nous emmerder, Z ! Et s’ils veulent aller en Enfer, on ira tous ensemble ! Et plus tôt que prévu ! J’vais tout faire péter ! hurla-t-il.
Le privé baissa les bras de dépit.
— Mais qu’est ce qui vous prend à tous ? lança-t-il à l’assemblée entière, pourquoi est-on rassemblés ici ? Vous avez déjà oublié, n’est-ce-pas ?
Z se tourna vers les loups, les démons et les vampires.
— C’est quoi l’Alliance ? demanda-t-il, tout le monde a déjà oublié ? À vrai dire, je ne sais plus non plus. Pour moi, l’Alliance c’est notre espoir, l’Alliance c’est… c’est notre grandeur ! Tout cela a été rendu possible grâce à Ashley Winston et je gage mon oeil restant sur sa vision, écoutez-la au moins. J’ai l’intime conviction qu’elle est sur la bonne voie.
Le privé fît signe à Ashley de venir auprès de lui. D’abord hésitante elle rejoignit son aimé.
— Faites moi une faveur, écoutez ce qu’elle a à vous dire et ensuite, ensuite vous ferez ce que vous jugerez juste.
Le privé lança un regard d’encouragement à Ashley et fît quelques pas en retrait. Le docteur, se rapprocha de Z et lui tendit un mouchoir pour que le privé puisse essuyer son oeil meurtri, mouchoir qu’il réclama en retour.
Ashley était seule face à l’assemblée. Tous attendaient les paroles qui pourraient les décider à collaborer ensemble ou à mettre un terme définitif à l’Alliance, ici même !

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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Dim Jan 27, 2019 11:23 pm 
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ZAshley WinstonRosie Miller

Le regard noir de la chef de meute parcourut l'assemblée.
— Vous avez vraiment besoin de moi pour vous dire ce qu'on fait ici ? Sérieusement ?
Quelques loups baissèrent les yeux, les chasseurs la défiaient du regard et les vampires et les démons attendaient, toujours tendus. Seul Zane la soutenait et l'invita à poursuivre d'un geste de la tête.
La louve se radoucit et reprit d'une voix plus posée :
— Je vais vous dire pourquoi moi je me bats. Cette île, j'y suis née. Je la connais par cœur, c'est chez moi. J'adore prendre mon thé au Gong Cha, juste avant d'aller au boulot, j’adore me perdre les dimanches matins dans les rayonnages de la public library, j'adore détester les nuées de touristes qui encombrent les trottoirs de Broadway et me mettent en retard tous les soirs, j'adore le Parc au st'aimeoleil couchant. J'adore ma ville. On peut s'entretuer ici et maintenant si vous le voulez, mais ça veut dire laisser gagner Cho. Ça veut dire voir la ville sombrer, ça veut dire avoir l'Enfer à sa porte chaque jour, sans répit.
Vous ne serez sûrement plus là pour le voir. Vos femmes, vos maris, vos enfants, vos parents, vos amis, eux, devront affronter les démons de l'Enfer, si tant est qu'ils survivent au chaos qui régnera ici. On a des démons qui se battent avec nous contre le plan de Cho, ça vous laisse une idée de ce qui attend notre ville si on la laisse gagner...
La seule façon de l'arrêter, c'est de s'unir, et si on veut que ça ne se reproduise pas à l’avenir, c’est de maintenir cette Alliance durablement.
La jeune femme marqua une pause puis reprit :
— Je ne me fais aucune illusion, je sais que les antagonismes sont profondément enracinés chez certains. Pas besoin de vous aimer, pas besoin de vous apprécier. Tout ce que je vous demande, c’est mettre votre haine, vos préjugés de côté et de travailler ensemble.
Elle fixa les chasseurs :
— Nous sommes peut-être des amateurs, mais vous n’aurez jamais leur rapidité, dit-elle en désignant les vampires, ni leurs pouvoirs, ajouta-t-elle en montrant les démons, ni notre flair.
Elle fit face à l’assemblée opposée aux chasseurs :
— Et nous n’avons pas leur équipement, ni leur expérience. Si je vous demande de faire des équipes mixtes, c’est pour additionner nos forces. Zane l’a dit, l’Alliance, c’est l’espoir. Il ne tient qu’à vous que ça se réalise, ou que tout s’arrête ici et maintenant.
Ashley vint se coller au canon de l’arme levée par un chasseur mexicain au regard implacable et à la barbe blanchie. Elle saisit la main de Zane à côté d'elle, toujours entre l'arme d'Axel et le reste du groupe. Leurs doigts s'entremêlèrent, leurs regards restaient fixés sur ceux qui pouvaient mettre fin à leurs vies d’une pression de gâchette.

***

Ashley vérifiait régulièrement les barres indiquant qu’elle avait bien du réseau sur son téléphone. Toujours pas de nouvelle de Zack. La situation entre les loups, les vampires, les démons et les chasseurs s’était désamorcée, mais restait tendue. Tous avaient beau avoir un but commun, ils avaient plus l’habitude d’être ennemis qu’alliés.
Ash reçut un texto de Penny : “Faites attention à vous. Je t’aime.
Sa mère n’avait pas été enchantée d’apprendre que sa fille et Zane allait se rendre en Enfer. Pourtant, elle avait accepté la chose. Elle n’était pas en position de remettre en doute les décisions de la nouvelle chef de meute. Ash lui avait demandé de veiller sur les siens durant son absence qu’elle espérait la plus courte possible.
Le téléphone sonna enfin :
— C’est parti. Ça risque d’être rapide, la prévint Zack.
— OK, faites ce qu’il faut pour nous donner le maximum de temps. On essaie de la trouver au plus vite.

Ash fit un signe à Veronika qui reprit sa litanie. Le métro tardait. La louve commença à faire les cent pas. Et s’il ne revenait pas ?
Cho avait peut-être démasqué les leurs dans le tournoi, peut-être que ses mages bloquaient le métro… L’inquiétude la rongeait et elle ne voyait pas de solution.
Elle l’entendit enfin se rapprocher dans le tunnel. Zane lui serra fort la main. Une fois à l’intérieur, il n’y aurait pas de retour arrière possible.
Les portes s’ouvrirent et tous embarquèrent. L’odeur de sang à l’intérieur souleva le cœur d’Ashley. Elle respira lentement pour ne pas vomir.
C’est bien le moment d’avoir des nausées, pensa-t-elle.
Les portes se fermèrent dès que Veronika monta à bord. Aussitôt, Zane se saisit de la lame d’un démon à proximité et s’entailla le ventre, du nombril à la hanche.
Ashley n’eut pas le temps de réaliser ce qu’il se passait. Elle n’était plus dans le métro. Elle était agenouillée au pied d’un lit et une douleur atroce dans les reins lui arrachait un hurlement. L’odeur métallique du sang lui emplissait les narines, si vive, si réelle. Elle avait du mal à voir où elle était. Elle avait beau cligner des yeux, le décor disparaissait derrière un voile noir et elle avait la sensation de sombrer peu à peu dans le néant. Un cri lointain la remua au plus profond d’elle même, mais elle chutait dans les ténèbres et ne savait pas comment revenir.

Elle ouvrit les yeux, Zane était penché sur elle.
— Tout va bien ? lui demanda-t-il inquiet.
Elle regarda rapidement autour d’eux. Le métro était en route et les uns et les autres semblaient reprendre leurs esprits.
— Je crois.
Zane appuyait sur sa lacération d’une main. Le sang avait déjà cessé de couler.
— C’est moins grave que ça en a l’air, la rassura-t-il.

***

Le métro finit par s'arrêter, les portes par s'ouvrir. Loups, démons, chasseurs et vampires en sortirent prêts à mettre un terme à la folie de dame Cho. Une alliance inattendue et improbable s'était formée. Allait-elle durer suffisamment ? Tous l'espérait !
Z sorti en dernier le visage bouleversé, il tenait son portable en main. Un message était encore affiché.
— Ça ne va pas ? demanda Ashley qui avait vu Zane blêmir d'un coup.
— Si, si… commença-t-il peu convaincant.
Il regarda Ashley et lui tendit l'appareil.
— Ça ne va pas trop non, c'est mon frère…

Zane, je sais que tu feras tout pour retrouver Jason et que tu finiras par y arriver, tôt ou tard.
Hé bien, je te demande de ne pas le faire ! Je te demande de penser à ton fils et de ne pas être égoïste au point de le sacrifier à ton égo démesuré.
Ta nouvelle nature et tes fréquentations ne te mettent plus en conditions d’élever un petit garçon tout ce qu'il y a de plus adorable et de normal, reconnais-le !
Si tu l'aimes vraiment Zane, laisse-le vivre une vie normale et ordinaire, loin de tout ce merdier qui nous colle à la peau à toi et à moi.
Tu n'as pas choisi ce qui t'es arrivé, je le sais maintenant et je préfère te savoir vivant que mort, tu restes mon frère.
J’espère que tu prendras la bonne décision.
Ray


Ashley lui rendit le portable en secouant la tête :
— Ce n’est pas à lui de décider de ça. Je te promets qu’on fera tout pour le retrouver. C’est ton fils, c’est de son père dont il a besoin.
— Merci Ashley. Une tâche importante nous attend, essayons de ne pas nous disperser !
Z rangea le téléphone, bien déterminé à empêcher Manhattan, son Manhattan, de sombrer en Enfer !

Le couple avança jusqu’à l’entrée d’un tunnel éclairé par des torches. Les hourras d’une foule déchaînée parvenaient jusqu’à eux. Veronika les interpella :
— Pas par là. Dans les souterrains !
Ashley se retourna et répartit les groupes pour inspecter chaque tunnel, chaque salle, chaque recoin où Cho pouvait se cacher. Elle avait mixé les groupes, malgré les tensions entre les factions. Il ne fallait prendre aucun risque, surtout pas celui de la trahison. Contrairement à ce que Tony avait l’air de croire, elle n’avait aucune confiance dans les Dragons Célestes. Elle aurait aimé que le flic lui parle de son enquête plus tôt, elle aurait probablement fait des choix différents, mais c’était trop tard pour les regrets. Ils avaient fait alliance et empêcher Cho de parvenir à ses fins était la priorité. Le reste devrait attendre.
Veronika emmena leur groupe dans un dédale de couloirs et d’escaliers. En plus de Zane et Ashley, il était composé de Rosie, d’un des hommes de main de Qiang et d’un chasseur qui visiblement n’était pas enchanté d’être là. Le mexicain restait en arrière de façon à avoir les autres toujours en vue.
— Tu sais où on va ? demanda Ashley à la mage qui les guidait toujours plus profondément sous l’arène.
— Les Von Sterling m’aident à détecter les flux de magie.
— À distance ? s’étonna la louve.
— Tu n’as pas idée de leur pouvoir…
La jeune femme s’arrêta tout à coup :
— On y est presque. Il ne faut pas qu’un seul de ces mages s’échappe. Les jumeaux les veulent vivants, tant que faire se peut.
— J’fais pas dans la charité, annonça le chasseur mexicain. S’ils attaquent, je réplique, point barre.
— Je vous aiderai comme je peux, reprit la mage, mais je vous conseille d’être rapides. Ils seront au minimum quatre contre moi.
— Tu restes en arrière, lui ordonna Ash, on a besoin de toi pour la suite. Z, tu restes avec elle ?
Il acquiesça de la tête.
Le groupe parcourut encore une dizaine de mètres avant d'atteindre l'entrée d'une salle immense, soutenue par deux alignements de piliers. L'endroit était vide. Seule la lueur lointaine d’une lampe tempête perçait l'obscurité.
Cho s'était toujours nourrie du sang, de la douleur et de la violence. Les mages amplifiaient simplement le phénomène grâce à leur magie. Ils étaient quatre et leur chant générait un courant d'énergie, comme un ruisseau qui s'écoulait du plafond avant de disparaître sous eux.
Ashley chercha en vain un signe de Cho. Elle fit quelques signes aux autres. Ils avaient l’avantage d’être dissimulés par l’obscurité. Ils avancèrent lentement vers les mages, progressant d’un pilier à l’autre, le chasseur et Rosie d’un côté, Ash et le démon de l’autre. Zane les regardait s’éloigner, inquiet pour sa compagne et le bébé qu’elle portait. Leur bébé. C’était encore difficile à réaliser, même si la perspective le réjouissait au fond de lui.
Ash se plaqua derrière le pilier le plus proche des mages, le chasseur en fit autant de son côté. Ils échangèrent un regard et se lancèrent à découvert. Le chasseur agrippa un mage par derrière et passa un bras autour de son cou pour le bloquer. Celle devant Ash perçut le mouvement du chasseur et lança une boule d’énergie. La louve lui décocha un coup de pied dans le dos, une demi-seconde trop tard. Le chasseur utilisa le mage comme bouclier. Son cri de douleur se répercuta en écho le long de la salle. Les deux autres lancèrent des projectiles magiques dans tous les sens. Rosie et le démon esquivaient comme ils pouvaient tandis qu'Ashley plongea dans une roulade avant vers sa cible. D'un coup de poing dans le ventre, elle expulsa l'air des poumons de la mage qui tentait de lancer un sort. Un croche-pied et elle la mit à terre. La louve la frappa au visage jusqu'à ce qu'elle tombe inconsciente. Lorsqu’elle releva la tête, le démon fut frappé par un arc électrique qui passa juste au dessus de sa tête. Il s’effondra au sol, secoué de tremblements incontrôlés. La vampire eut l'épaule brûlée par une boule de feu, mais elle parvint à se saisir du mage qui l'avait blessée et planta ses crocs dans le cou de l'homme qui émit un gémissement plaintif.
Ashley se jeta sur l'homme qui électrocutait le démon. Elle le frappa à plusieurs reprises. Il la repoussa violemment d'une charge d'énergie. Ash percuta un pilier de plein fouet. Elle essaya de se relever mais était sonnée du choc.
Un coup de feu tiré lui éclaircit aussitôt les idées. Le chasseur avait toujours son prisonnier à moitié étranglé sous le coude, de son bras libre, il pointait une arme vers le mage qui baignait dans une mare de sang.
— On avait dit vivants ! lança Ash.
— Sans moi, il te fumait sans même que tu t'en aperçoives ! J'vais pas chialer pour lui. T'as encore trois otages, sauf si t'arrêtes pas la sangsue, là-bas.
La louve tourna la tête, la vampire avait toujours les canines plantées dans sa victime.
— Rosie ! Stop !
La jeune femme se fit violence pour quitter l’état de frénésie qui s’était emparé d’elle. Elle lâcha le mage qui s’effondra inconscient.
— Il m’a brûlée, se justifia-t-elle en montrant son épaule, j’avais besoin d’un remontant.
— Vous l’avez vidé ! s’écria le mage maintenu par le chasseur.
— Son cœur bat toujours, répondit la vampire froidement en essuyant la goutte de sang au coin de ses lèvres.
Le chasseur attacha les trois survivants et les bâillonna. Il indiqua leur position aux autres groupes grâce à son oreillette.
Zane et Veronika s’approchèrent. Le privé prit Ashley dans ses bras.
— Tu es blessée ? lui souffla-t-il à l’oreille.
Elle secoua la tête puis se dégagea de son étreinte pour interpeller Veronika :
— Où est Cho ?
— Maintenant que le flot est interrompu, elle va se douter que quelque chose cloche. Elle doit être dans les étages inférieurs.
— Il y a combien d’étages au juste ?
— Aucune idée. Les démons aiment la noirceur des profondeurs.
Ashley s’accroupit près du démon qui les accompagnait. Il ne s’était pas relevé de l’attaque du mage et son thorax se soulevait à un rythme anormalement rapide. Ses vêtements étaient noircis à l’impact de l’arc électrique, pile au milieu de son torse. L'odeur de chair brûlée était écœurante.
— Y’a plus rien à faire pour lui, murmura Zane à ses côtés.
La jeune femme ne pouvait détacher son regard de cette poitrine qui se soulevait et se baissait à une cadence folle, comme pour échapper à la mort certaine qui tardait à venir. Combien d’autres allaient mourir cette nuit ? La louve ne pouvait s’empêcher de se sentir responsable, c’était elle qui avait organisé cette opération. Elle imagina Zane lui dire qu’avec ou sans elle, Cho sèmerait la mort et que les sacrifices concédés permettraient de sauver des centaines, voire des milliers de vies. Ça ne rendait pas les choses plus faciles pour autant.
Le supplice s’arrêta subitement et le corps du démon disparut.
Le couple se releva et rattrapa le chasseur, Rosie et Veronika qui avaient atteint l’autre extrémité du hall. Ils s’étaient arrêté en haut d’un large escalier. Des bruits de pas précipités remontaient jusqu’à eux. Zane obligea la mage à se mettre à l’abri tandis que les trois autres prenaient positions. Cho ne se laisserait pas atteindre facilement, elle leur envoyait son armée de sbires.


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 Sujet du message: Re: Saison 1
MessagePosté: Mer Fév 06, 2019 11:49 pm 
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Dans les profondeurs de Manhattan : Le final

(Samantha, Hurricane, 2 loups garous, 2 démons)
Le groupe de Samantha se retrouva bloqué par une lourde porte forgée en fer, une tête cornue à cheval sur les deux battants accueillit les intrus. Loups et démons tentèrent de l’enfoncer, Antonio n’essaya même pas. Devant leurs échecs, Hurricane s’avança.
— Écartez-vous, si vous ne voulez pas être soufflés, fit-il à l’assemblée.
Pendant qu’il installait les explosifs, les autres se mirent à l’abri.
L’homme fit sauter les gonds avec précision, la porte bascula et tomba dans un bruit sourd.
L’équipe s'engouffra rapidement à l’intérieur, prête à se battre. La fumée et la poussière retombèrent lentement dans la salle haute de plafond. Tout le monde vit deux yeux rougeoyer malgré la mauvaise visibilité.
En face d’eux se dessinait la silhouette haute et imposante d’un démon dans sa forme originelle. Ailes noires, cornes imposantes, crocs longs et effilés, pattes et sabots de boucs. Une lueur malsaine l’entourait, son puissant torse se soulevait à chacune de ses respirations. Il grimaça à l’intention des intrus dans ce qui était probablement un sourire.
N’écoutant que leur courage, ils s’élançèrent au combat. La louve fut retenue par le chasseur, elle voulut se défaire de son emprise pour aller se battre elle aussi contre leur ennemi, mais Hurricane avait de la poigne malgré son âge. L’instant suivant, le démon se baissa et ramassa quelque chose que personne n’avait vu dans la demi pénombre qui régnait. Un bruit sourd prévint les attaquants qu’une arme lourde était chargée. Le démon fit feu...

Spoiler:


Le canon de la sulfateuse crachait ses projectiles mortels sur les attaquants, un loup et un démon s’effondrèrent avant d’avoir pu se mettre à l’abri, déchirés par une volée de balles. Hurricane poussa Samantha à couvert de justesse, une pluie de projectiles de gros calibre s’abattit là où ils étaient l’instant auparavant. Les survivants restèrent à couvert pendant un temps qui semblait une éternité. Les bruits des impacts de balles tout autour d’eux les forçaient à garder la tête baissée. Lorsqu’enfin l’arme se tût, les assaillants jetèrent un coup d’œil timide en direction du démon. La créature fit un bond dans les airs et s’envola en enclenchant une nouvelle bande de projectiles. Avec la hauteur qu’il avait prise, la protection précaire des assaillants était devenue inutile. Le démon fit feu une nouvelle fois, abattant un autre loup et un autre démon. Lorsqu’il tourna son arme en direction de Samantha et Hurricane, il perdit soudain toute stabilité en vol et s’écrasa au sol. Antonio venait de tailler dans son aile droite avec son épée, pour cela il avait grimpé la paroi et fait un bond prodigieux sur le démon. Lui aussi chuta au sol et dans une roulade, se releva prestement pour charger le démon et en finir avec lui. De son côté, Samantha chargea aussi la créature. Antonio entreprit un mouvement circulaire dans sa charge de manière à ce que le démon ne vit pas l’arrivée de Sam. Le démon se releva tout aussi prestement et fit feu sur le vampire, Antonio était rapide, le démon le suivait à la trace avec son arme, mais les balles avaient un temps de retard. Le vampire arriva finalement au contact et se fendit dans une attaque précise. Le démon n’esquiva pas assez et reçut l’épée qui lui perfora l’épaule gauche de part en part jusqu’à la garde. Il hurla de douleur.
Ainsi proche, le démon saisit le vampire de la main gauche et de la droite leva le canon de la sulfateuse vers le vampire et fit feu à bout pourtant.
Samantha arriva juste à temps pour dévier le canon et ainsi éviter une mort certaine à Antonio. Les balles crépitèrent à nouveau mais sans efficacité dans un combat au corps à corps. Le démon lâcha alors son arme et donna un puissant coup de corne au vampire qu’il maintenait toujours fermement. Antonio fut projeté à plusieurs mètres et s’écrasa contre le mur puis tomba inanimé, la cage thoracique enfoncée.
Samantha donna un coup de pied dans l’épée toujours fichée dans l’épaule de son ennemi qui hurla à nouveau de douleur. Elle recommença l’opération mais elle ne vit pas le coup de griffes qui lui déchira les flancs. Il la saisit par la gorge et la souleva de terre d’une main sans aucun effort. Samantha se débattait mais elle perdait beaucoup de sang et la prise était puissante. Un coup de feu retentit, le démon hurla de douleur. Hurricane lui avait administré un coup de chevrotine dans le dos. Le chasseur haletait, il était assis, le dos appuyé contre un mur, du sang coulait de son ventre. Il avait dû recevoir une balle dans le combat juste avant. Le démon interposa Samatha entre lui et les tirs du chasseur et avança inexorablement. L’homme hésita à tirer sur la louve. Samantha commençait à suffoquer. Elle puisa dans ses dernières réserves pour donner un coup de pied en pleine mâchoire du monstre qui, en représaille, la projeta sur le chasseur. Elle atterrit lourdement sur le chasseur qui avait lâché son arme pour la recevoir.
Le démon avançait toujours d’un pas lent, ses sabots frappaient lourdement le sol laissant ses victimes sentir leur fin approcher.
Samantha leva les yeux vers le chasseur, elle se savait perdue, elle semblait désolée de n’avoir pu faire mieux.
— Ne soit pas désolée, gamine, lui dit péniblement Hurricane, rends-moi un dernier service.
Samantha baissa les yeux et aperçut le détonateur dans sa main droite. Il ouvrit un canal avec les autres chasseurs.
— Mes amis ! parvient-il à articuler, mon équipe et moi... on s’arrête ici... Adieu.
Samantha prit la main du chasseur dans la sienne et plongea son regard dans le sien, prête et déterminée.
Le démon les avait rejoint et les dominait de toute sa hauteur, il plongea ses griffes vers ses deux ennemis.
Ils appuyèrent ensemble sur le détonateur...

Tout le monde perçut le léger tremblement qui suivit l’annonce de Hurricane. L’équipe de Samantha n’était plus, mais il fallait continuer. Après un moment d'arrêt, toutes les équipes se remirent en route, il fallait trouver Cho, coûte que coûte !

***

Ashley et Zane entendirent le bruit métallique d’objets qui glissaient sur le sol, un coup d’oeil rapide leur permit d’identifier deux grenades qui roulèrent et tombèrent dans les escaliers en rebondissants sur les marches.
— Grenades ! hurla quelqu’un derrière eux.
Axel venait de lancer les grenades. A peine tout le monde au sol, elles explosèrent dans les escaliers, tuant tous ceux qui tentèrent de monter. Le silence retomba après les explosions assourdissantes.
Le groupe de Percy était arrivé, ils étaient blessés de confrontations précédentes et avait perdu trois des leurs, un loup et deux démons. Il restait outre Percy, Kurt, Vanessa, Axel et un loup du nom de Sebastian.
Ashley prit Percy dans ses bras, soulagée de le voir. Elle était toute petite dans les bras de son lieutenant.
Zane et Axel firent un check, en silence, les mots n'avaient plus d'importance.
Kurt n’avait d’yeux que pour Rosie.
— Où en sont les autres ? demanda Zane à Axel.
— Le groupe de Cynthia et Qiang sont au prise avec un démon invisible. Je n’ai pas pu joindre les autres, trop d’interférences.
Ashley reprit la parole :
— Nous ne pouvons pas les attendre. Nous devons descendre.
Elle se tourna vers Percy, son regard l’interrogea silencieusement.
— De notre côté, on s’est battu contre un musher et ses molosses infernaux, répondit simplement le lieutenant.
Le nouveau groupe se hâta de s'enfoncer dans les profondeurs.
Les assaillants furent rapidement engagés dans des combats au corps à corps brutaux et sanglants. Défenseurs et attaquants se rendirent coups pour coups. Dans le chaos généralisé, le groupe s'était séparé. Le lieux de l'affrontement était composé de multiples pièces de petite taille, la progression était difficile. De temps à autres le fusil d'Axel ou le calibre 38 de Zane parlaient, mais l'essentiel de l'affrontement se faisait les yeux dans les yeux, dans la rage et le sang.
Une fois le calme revenu Ashley, accompagnée de Zane qui ne l'avait pas lâchée, chercha les siens en courant de pièces en pièces. Le couple était blessé, malgré leurs capacités de régénération, ils titubaient, aux bords de l'épuisement.
Elle entra dans un réduit et y trouva une femme penchée sur un corps. Elle entendait des bruits de sucions.
— Rosie, appela-t-elle.
La vampire leva la tête, sa bouche était maculée de sang. Elle regarda Ashley de ses yeux fous, pleins de haine et de bestialité. La vampire feula en direction de la louve, prête à protéger sa proie.
Quand Ashley baissa son regard, son sang ne fit qu'un tour dans sa tête. Kurt gisait au sol, la gorge déchirée. Sa respiration provoquait un gargouilli insupportable. La chef de meute se jeta sur la vampire, elles roulèrent toutes les deux et se séparèrent prêtes à s'affronter. Rosie fut la plus rapide et entailla sévèrement le bras d'Ashley.
Zane entra et comprit rapidement la situation, leva son arme et fit feu sur Rosie. La deuxième balle la toucha. Blessée, la vampire en frénésie s'engouffra dans une issue et s'enfuit.
Zane se précipita auprès de Kurt et compressa la plaie du jeune homme.
— N'essaye pas de parler, ordonna Zane.
Ashley s'approcha à son tour en se tenant le bras. Elle prit la main de Kurt dans la sienne. L'émotion lui saisit la gorge, aucun mot ne voulait sortir.
— Tu as été courageux fils, repris Z, une fois que tout ceci sera derrière nous, je te prendrai dans mon agence, d'accord ?
La respiration de Kurt était de plus en plus faible puis finalement s'arrêta.
Ashley ne put retenir ses larmes et se laissa aller à pleurer. Après la disparition de Samantha et de tant d'autres, la mort du jeune homme était tellement injuste.
Zane baissa les paupières de Kurt et posa une main réconfortante sur le dos de sa bien aimée.
Soudain Percy entra dans la pièce…

***

Affolé, il se précipita auprès de son neveu. Ashley et Zane virent le colosse faire un effort titanesque pour se maîtriser. Les émotions passèrent sur son visage. Il finit par s'accroupir et à prendre Kurt dans ses bras, les épaules secouées d'un sanglot silencieux.
Quand il le reposa, il constata sa pâleur extrême et sa gorge déchirée par une bête assoiffée de sang.
Derrière lui les survivants se regroupèrent. Il restait Ashley et Zane, Percy, Vanessa et Sébastian, Veronika et Axel. Guillermo, le chasseur n'avait pas survécu, pas plus que Kurt.
— Où est Rosie ? demanda froidement Percy.
À l'intérieur, il bouillait de colère, mais sa voix ne tremblait pas.
— Je l'ai vu s'enfuir comme un animal tout à l'heure, répondit Veronika.
— Attends Percy, on ne sait pas ce qui s'est exactement passé, tenta de le raisonner Ashley.
Le colosse se leva et hurla sa rage à plein poumons !
D'un coup d'oeil, Z aperçut la chevalière du lieutenant glisser de son doigt.
La pleine lune approchant, l'odeur du sang, le désir de vengeance et ces lieux maléfiques firent le reste. Percy se métamorphosa en un loup massif noir et argent. Il grogna sa haine à l'assemblée, renifla autour de lui et s'élança dans la direction par laquelle Rosie s'était enfuie.
Le loup pistait la meurtrière, il la retrouverait et il la tuerait !
Sébastian partit rapidement à sa suite, sans la moindre hésitation.
Parmi la quarantaine de membres que composait l'alliance au départ du métro fantôme, cinq seulement étaient arrivés jusque là.
Pourtant, il fallait continuer, coûte que coûte !

***

Le groupe continua sa progression malgré les pertes et les blessures. Qui allait survivre à la prochaine rencontre ?
La température montait de plus en plus. L'éclairage électrique avait laissé la place à des lueurs rougeoyantes.
Ils débouchèrent sur une vaste salle, Cho était là, seule. Tony et Zach avaient dû réussir leur mission sinon l'Ogre serait là lui aussi. Étaient-ils toujours vivants? Une question à laquelle personne ne souhaitait avoir de réponse pour le moment.
Cho était au centre d’un cercle de protection qui empêchait quiconque d’entrer. Elle tenait un orbe incandescent entre ses mains levées au ciel. Derrière elle une vision effroyable de l’enfer se rapprochait, lentement. La démone était toute concentrée à sa tâche.
Ashley se tourna vers Veronika :
— À vous de jouer, lui ordonna-t-elle.
La magicienne hocha la tête et se concentra, lorsqu’elle releva la tête ses yeux étaient d’un blanc laiteux, sans pupilles. Les jumeaux étaient aux commandes. Elle tendit le bras en avant et projeta un rayon intense en direction de la démone. Le rayon frappa la protection qui ondula légèrement, mais après un instant, une sorte de fissure se forma sur le mur de force. Ashley fut la plus rapide et s’élança suivie de Zane, Vanessa et Axel. La louve se faufila mais la fissure se referma juste derrière elle, laissant Zane se heurter de tout son poids sur le champ de force, il fut projeté cinq mètres plus loin. Il cria sa frustration mais Ashley ne l’entendait plus, elle ne voyait qu’une seule chose devant elle… Dame Cho !
Zane regarda en direction de Veronika qui continua à maintenir la projection du rayon en vue d’affaiblir le champ de force. Le privé sortit son arme et tira de même qu’Axel avec son fusil mais les balles ne furent d’aucun secours. Ils étaient réduits à l’état de spectateurs.
De son côté, la louve continua sa course et fit un bond pour maximiser l’impact de son attaque. Le poing atterrit dans le visage de la démone qui partit sur le côté violemment, du sang sur la bouche. Déconcentrée par cette attaque, elle perdit le contrôle de l’orbe qui bascula de ses mains et tomba. Au moment de toucher le sol, une vive lumière éclata puis s'estompa. Des fissures apparurent immédiatement après, puis le sol se craquela et commença à s’écrouler. Lorsque la louve réalisa que le sol était en train de littéralement basculer en Enfer elle se retourna puis couru dans le sens d’où elle venait tentant d’échapper à la chute. Dame Cho n’eut pas cette chance, elle perdit pied et bascula dans les abîmes en hurlant de terreur. Ashley poussa sur ses jambes pour accélérer sa vitesse mais elle était épuisée par les combats et les blessures. Le sol se déroba, elle se sentit tomber.
Au même moment, le champ de force qui empêchait ses alliés de l’aider disparut soudain. Zane en profita pour se jeter au secours de sa bien aimée. Il vit Ashley basculer dans le vide et se jeta à son tour. Il attrapa de justesse la main de la jeune femme avant qu’elle ne disparaisse à jamais. Lui-même était retenu par les jambes par Vanessa et Axel.
Les mains de Zane étaient encore souillées du sang de Kurt, la main d’Ashley commença à glisser, il fallut à Z sa seconde main pour sécuriser sa prise.
— Tiens bon, Ashley ! cria Z.
La louve regarda en contrebas vers la brume rouge et les abîmes sans fin qui l’appelaient, son amour la retenant, suspendue à un fil. Elle se sentait si lasse, si faible.
— Bas-toi ! hurla-t-il.
Elle serra sa poigne de toutes ses forces, pourtant, elle se sentit basculer. Elle poussa un cri de terreur lorsqu’elle aperçut son propre corps toujours retenu au dessus du vide par Zane alors qu’elle continuait de chuter.
La jeune femme devint une poupée de chiffon entre ses mains. Sa tête inclinée en arrière dodelinait comme si plus aucun muscle ne la maintenait. Il hurla aux autres de les remonter. Lorsqu’il posa enfin Ashley sur la terre ferme, les yeux grands ouverts de la louve étaient éteints. Il l’appela, la secoua, mais Ashley n’était plus là.
— Écartez-vous Z, murmurèrent les voix des jumeaux par l’intermédiaire de Veronika.
Les yeux fous de chagrin, le privé obtempéra. Veronika/les jumeaux enveloppèrent le corps d’Ashley dans une gangue de glace.
— Son corps sera ainsi en stase, précisèrent les voix.
— Pourquoi ? demanda Zane incrédule.
— Parce que son âme est partie, répondirent-elles simplement, comme si cela était une évidence.
Z posa les mains sur le cercueil de glace et murmura :
— J’te retrouverai Ashley, je le jure, je te retrouverai !

Clap de fin de saison.

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